Les marchés financiers et les grandes banques ont atteint une taille, une complexité et un degré d'opacité particulièrement inquiétants, qui leur permet d'accroître encore plus leur pouvoir.
Au niveau international, les dirigeants élus, qu'ils soient de gauche ou de droite, n'appliquent le plus souvent qu'une seule et même politique économique, celle qui répond aux intérêts de l'aristocratie financière, et qui ne fait qu'accentuer la crise et assombrir les perspectives d'avenir : il est paradoxal qu'une petite minorité de la population mondiale soit en situation d'imposer sa volonté à l'ensemble de la société. Aujourd'hui, c'est au nom de la satisfaction de marchés financiers, qui par nature demeurent insatisfaits, que les générations actuelles souffrent. En 1914, au nom de la nation, la jeunesse européenne fut sacrifiée dans les charniers d'une longue et cruelle guerre.
Hier comme aujourd'hui, la démocratie est mise en échec, puisque les politiques suivies ne correspondent ni aux intérêts ni aux aspirations du plus grand nombre. Résoudre cette crise, soigner ce cancer qui ronge la société requiert essentiellement le respect de principes de base, plutôt que l'utilisation de recettes au goût amer : d'une part, il faut réanimer la démocratie - la sortir de son coma -, d'autre part, il s'agit de remettre la sphère financière à sa place, c'est-à-dire au service de l'économie et de la société.
C'est ce à quoi s'intéresse Marc Chesney dans cet essai implacable, dans lequel il montre comment les lobbies du secteur financier s'activent pour bloquer tout type d'avancées dans ce domaine.
Introduction : Le naufrage de la civilisation au nom de son salut
De 1914 à 2015
Chercher à satisfaire les marchés financiers est vain
Libéralisme : la sphère financière est croyante mais pas pratiquante
Les caractéristiques de la finance casino
La naissance de l'homo-financiarius et l'asservissement des élites
Conclusions et solutions