Tous les 4 ans, à chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde des 20 prochaines années.
Un monde contesté, telle est ligne principale de ce rapport. La pandémie de Covid 19 a ébranlé la confiance entre gouvernants et gouvernés. Les gens descendront de plus en plus dans les rues. Ce ne sont pas seulement les pouvoirs forts ou dégradés qui seront remis en cause mais aussi les démocraties.
L'une des tendances les plus certaines au cours des 20 prochaines années sera un changement démographique majeur : la croissance de la population mondiale ralentira et le monde vieillira. La pression migratoire, accentuée par le stress hydrique et le manque d'eau, mettra économies et sociétés à rude épreuve.
En 2050 : la moitié des urbains vivra dans les pays pauvres.
La fracture numérique risque de fragmenter les populations et les pays. La finance, la santé, le logement seront de plus en plus connectés. L'intelligence artificielle (IA) jouera donc un rôle majeur et les pays qui exploiteront les gains de productivité liés à L'IA verront s'élargir leurs possibilités économiques. Les acteurs non étatiques (superstars de la technologie, ONG, groupes religieux) seront en mesure de concurrencer voire de contourner les États.
Sur le plan international, le pouvoir s'élargira à de nouveaux pays mais les USA et la Chine exerceront la plus grande dynamique en imposant des choix tranchés aux autres acteurs. La dégradation climatique provoquera une activité renforcée des grands ouragans et une augmentation de 2, 50 °c pour le jour le plus chaud de l'année.
Tout n'est pas pessimiste selon ce rapport. Dans les scénarios d'avenir (il y en au moins 5 majeurs) dressés par le NIC : une coalition mondiale menée par l'Europe et la Chine mettra en oeuvre des changement majeurs contre la lutte climatique et une renaissance démocratique est possible.
Le monde en 2040 selon la CIA est préfacé par Piotr Smolar, spécialiste des relations internationales, grand reporter au Monde.
Cette oeuvre fut publiée pour la première fois en 1848 et rédigée à la demande du deuxième congrès de la Ligue des Communistes, réunie à Londres en décembre 1847.
Une seule phrase et tout l'acquis de la civilisation a été remis en question : « Prolétaires du monde entier, unissez-vous. » Ainsi se termine le Manifeste du Parti communiste. Et ainsi s'ouvre l'ère des grands bouleversements sociaux.
« On ne peut prétendre que quelques belles pages peuvent à elles seules changer la face du monde. L'oeuvre de Dante tout entière n'a pas suffi à rendre un saint empereur romain aux Communes italiennes. Toutefois, lorsque l'on parle de ce texte que fut le Manifeste du parti communiste publié par Marx et Engels en 1848 et qui a, indéniablement, exercé une influence considérable sur deux siècles d'histoire, je pense qu'il faut le relire du point de vue de sa qualité littéraire ou, du moins, de son extraordinaire structure rhétorique et argumentative.» Umberto Eco
Hannah Arendt entreprend dans les années 1950, à la demande de son éditeur allemand, la rédaction d'un ouvrage sur la politique. Les textes qui composent ce grand projet, qui n'a finalement jamais abouti, revêtent un intérêt capital pour la compréhension de l'oeuvre tout entière : ils ont été écrits à une période charnière au cours de laquelle ont été rédigés les ouvrages majeurs de la philosophe.
À ces textes réunis dès 1995 sous le titre Qu'est-ce que la politique ? s'ajoute ici un ensemble de textes inédits en français, écrits par Arendt en anglais en 1953-1954, qui se situent dans la lignée de La Crise de la culture et reprennent les grands jalons de notre tradition philosophique politique, de Platon à Marx.
Cette nouvelle édition critique, sous la direction de Carole Widmaier, confère, sans artifice et sans systématicité excessive, une unité à des aspects de la pensée d'Arendt qui, dans le reste de son oeuvre, sont à peine effleurés ou traités séparément les uns des autres. En mettant ces textes en perspective en les confrontant à des ouvrages fondamentaux d'Arendt ( Les Origines du totalitarisme, La Crise de la culture, Condition de l'homme moderne, La Vie de l'esprit, etc.), elle apporte un nouvel éclairage sur l'oeuvre de la philosophe allemande.
La Grande Transformation est un bel exemple de ce qu'on appelle un « classique contemporain ». À sa parution en 1983, l'ouvrage est lu et reçu comme une étude d'an thropologie. Vingt ans après, c'est désormais LA référence de tous les courants qui souhaitent penser une alternative au libéralisme économique.
Qu'est-ce qu'une nation, et qu'est-ce que le sentiment national qui fait que des individus s'identifient corps et âme à d'autres individus qu'ils ne connaissent pas et ne connaîtront jamais ? Dans cet ouvrage désormais classique, Benedict Anderson montre que l'adhésion à l'idée de souveraineté nationale n'a rien de naturel. Il analyse ainsi les facteurs historiques dont la conjonction - comme celle de l'émergence du capitalisme marchand et de l'invention de l'imprimerie - a permis la naissance de ces singulières « communautés imaginées » que sont les nations. Convoquant une riche gamme d'exemples, du Brésil à la Thaïlande en passant par l'Europe centrale et l'Amérique latine, l'auteur étudie l'interaction complexe entre la logique populiste et démocratique du nationalisme et les stratégies des régimes impériaux et dynastiques à la fin du XIXe siècle. Écrit dans un style élégant teinté d'une ironie typiquement britannique, l'ouvrage d'Anderson - traduit dans toutes les grandes langues européennes - offre à la fois le plaisir d'un certain raffinement intellectuel et l'utilité d'une introduction originale à un thème trop souvent traité de façon superficielle.
«Quelle heure est-il? Tôt le matin, l'Europe se met en route pour l'école. Elle rapporte ses devoirs à la maison : lutter contre les poussées en arrière par un élan vers une union plus étroite.
Le devoir sera effectué par les meilleurs élèves, ceux du noyau fondateur.
Que feront les autres? Ils suivront, un peu à contrecoeur, par le chemin des écoliers.» Dans cet essai inédit, prolongé par quelques textes d'intervention précédemment parues dans la presse, Erri De Luca exprime son attachement à une Europe ouverte et humaniste. Revendiquant son devoir d'ingérence au nom de la mixité des cultures, il nous offre, par ses mises à feu, sa vision d'une communauté humaine au-delà des frontières - telle que la littérature sait l'incarner : «Le remède obligatoire et immunitaire reste la lecture des livres du monde. Je leur dois d'être porteur de citoyennetés variées et de fraternité européenne.»
Vladimir Poutine dirige la Russie depuis maintenant 20 ans. Dangereux dictateur ou sauveur de la Russie, chacun peut avoir un jugement sur l'homme, mais la Russie a signé son retour sur la scène internationale. Si il y a un mystère Vladimir Poutine, n'est-il pas lié à notre manque d'écoute de la Russie. En effet, Poutine parle aux russes et au monde, mais la France et l'Europe ne l'écoutent pas. Aussi pour la première fois, les écrits de Vladimir Poutine sont traduits en français (articles, discours, notes).
A travers la parole de Vladimir Poutine, c'est la vision du monde de l'un des grands dirigeants du début du XXIe siècle qui se dessine. Ce volume porte sur sa marche au pouvoir.
La pensée postcoloniale et la différence historique.
L'Europe n'est plus au centre du monde, l'histoire européenne n'incarne plus "l'histoire universelle", mais ses catégories de pensée et ses concepts politiques continuent de régir les sciences sociales, la discipline historique et nos représentations politiques.
Avoir pour projet de provincialiser l'Europe n'équivaut pas à rejeter la pensée européenne, il ne s'agit pas de prôner une "revanche postcoloniale". Mais la pensée européenne, aussi indispensable soit-elle, est inadéquate pour appréhender l'expérience de la modernité politique dans les nations non occidentales. Comment s'affranchir de son "historicisme" ? Comment interpréter les faits sociaux sans les contraindre à se conformer au modèle, limité et exclusif, de l'accession progressive de tous, au cours de l'histoire, à une certaine conception de la "modernité" ? L'enjeu est de parvenir à renouveler les sciences sociales, à partir des marges, pour sortir d'une vision qui réduit les nations non européennes à des exemples de manque et d'incomplétude, et penser au contraire la diversité des futurs qui se construisent aujourd'hui.
Ce livre s'y essaie, en décrivant diverses manières d'être dans le monde - de l'intense sociabilité littéraire de Calcutta au rapport complexe des poètes indiens vis-à-vis de la nation, en passant par la façon dont les veuves indiennes ont vécu et fini par faire entendre leurs souffrances - manières d'être dans le monde qui sont autant d'histoires singulières et fragmentaires, autant de réinterprétations, de traductions et de transformations pratiques des catgéories universelles et abstraites de la pensée européenne.
Menacé par la puissance grandissante de l'islam et de la Chine, l'Occident parviendra-t-il à conjurer son déclin ? Saurons-nous apprendre rapidement à coexister ou bien nos différences nous pousseront-elles vers un nouveau type de conflit ? Pour Samuel Huntington, les peuples se regroupent désormais en fonction de leurs affinités culturelles. Les frontières politiques comptent moins que les barrières religieuses, ethniques, intellectuelles. Au conflit entre les blocs idéologiques de naguère succède le choc des civilisations. Le livre qu'il faut lire pour comprendre le monde contemporain et les vraies menaces qui s'annoncent.
Que faire quand une foule de migrants se risque sur la Méditerranée? Quand un pays de la zone euro menace de faire faillite et d'entraîner tout l'édifice à sa suite? Et que faire quand un grand État membre claque la porte alors que notre protecteur américain nous qualifie d'ennemi?
Sous le choc des crises, l'Europe se doit d'agir. Conçue comme une fabrique de règles, elle est mal préparée pour faire face à l'adversité, aux dangers, à l'imprévu. Mais parfois, on n'a pas le choix. Dans les situations d'urgence, les dirigeants européens ont donc dû improviser, braver ensemble l'avenir et l'inconnu.
Quand l'Europe improvise raconte l'émergence d'une scène politique à partir de l'ovni bruxellois. Protagonistes et visions d'avenir s'y affrontent, de tragiques dilemmes s'y creusent. Devant cette agitation, le public défiant se fait de plus en plus entendre, avec raison : l'enjeu n'est plus le prix du blé ou les quotas de poisson, mais la solidarité, la guerre et la paix, l'identité et la souveraineté.
Pour décrypter ce nouveau théâtre, Luuk van Middelaar nous propose deux clés. D'une part, narrer les événements tels qu'ils sont vécus de l'intérieur : les crises révèlent qui décide. D'autre part, se libérer des tabous afin d'aligner les mots sur les forces en présence : l'Union européenne exerce du pouvoir, elle doit donc définir ses intérêts, sa frontière ; et puisqu'elle gouverne, il lui faut accorder une place à l'opposition - gage de notre liberté.
Les grandes idées de la modernité européenne - le nationalisme, le communisme, le socialisme, mais aussi le néolibéralisme - ont fait leur temps.
Aujourd'hui, les Etats-nations ne sont plus en mesure de réguler la mondialisation du travail et des échanges. Et, à l'heure où chaque personne, dans sa famille, sa vie professionnelle et conjugale, ses opinions politiques et ses ambitions propres, est membre de différentes communautés à la fois, le cosmopolitisme est sans doute la prochaine grande idée du XXe siècle. Mais ce cosmopolitisme prospectif soulève bien des questions : si les Etats-nations démocratiques s'accommodent si mal de la mondialisation, n'est-ce pas parce qu'elle exige d'eux qu'ils renoncent à leur pouvoir? A l'inverse, comment un régime cosmopolite fondé sur les droits de l'homme - universels et transcendants - peut-il se soumettre à un contrôle démocratique? Avec le souci d'établir les règles d'une politique intérieure mondiale réaliste et critique, Ulrich Beck ouvre un débat capital : le choix de la société à venir.
En ce début de XXIe siècle, nous assistons à l'effondrement de nombreux partis politiques traditionnels et à l'émergence de nouveaux mouvements qui remettent radicalement en cause les élites établies. La valeur des élections, comme moyen de se choisir des dirigeants, est plus que jamais en question, et certains experts prédisent une crise imminente de la démocratie. Il devient donc urgent de s'interroger sur le fonctionnement des élections, sur leurs vertus et leurs faiblesses, sur ce quelles peuvent ou ne peuvent pas nous apporter.
Dans ce livre, Adam Przeworski fait le bilan de nos connaissances actuelles des processus électoraux, en examinant leurs sources historiques, leur logique politique et économique et leurs effets sur notre vie quotidienne. Selon lui, si les élections sont intrinsèquement imparfaites, elles restent la moins mauvaise méthode de sélection des gouvernements. L'expérience montre quelles nous permettent de gérer les conflits politiques et sociaux qui traversent nos sociétés tout en y maintenant la liberté et la paix civile - telle est leur principale vertu, celle qui justifie à elle seule que nous les préférions à tout autre système politique. Reste à savoir si elles pourront continuer de jouer ce rôle essentiel à l'avenir.
Adam Przeworski connaît mieux que personne les élections et leurs enjeux. Ce petit livre distille une sagesse politique durement acquise, le fruit de toute une vie de recherche. Il ne pouvait mieux tomber.
John Dunn, Université de Cambridge.
De plus en plus, nos villes sont devenues le lieu où sévissent la spéculation, les exclusions de toutes sortes et la ségrégation sociale. Pourtant, de l'Espagne aux États-Unis et à l'Afrique du Sud, en passant par le Chili, le Rojava syrien, la Serbie, la Pologne ou la France, des groupes renversent cette logique et inventent une nouvelle manière de vivre ensemble. Ce mouvement de démocratie radicale place les citoyens au centre des décisions publiques et de la sauvegarde de l'intérêt général. Il réintroduit la démocratie directe en s'appuyant sur des valeurs sociales, féministes, écologiques et solidaires pour ouvrir le champ politique et en faire un espace d'émancipation et de transformation. Le municipalisme s'impose comme une alternative politique aux traditionnelles formes d'organisation et de pouvoir fondées sur la verticalité, la centralisation et le patriarcat. Ce guide est le fruit de la collaboration de plus de 140 maires, conseillers municipaux et militants du monde entier.
L'union européenne est-elle désormais contre la démocratie ? Avec l'épisode du référendum grec et l'effroi qui saisit tous les dirigeants de voir un peuple, auquel on avait imposé une cure problématique. entrer en résistance, la crise de la dette a révélé le déficit démocratique des institutions européennes. Jürgen Habermas nous alerte sur les risques que prend l'Europe à s'engager dans une voie "postdémocratique" pour régler la question de la dette des pays de la zone euro.
L'union monétaire européenne ne disposant pas d'un contrôle supra-national à sa mesure, les dirigeants allemand et français veulent une collaboration intergouvernementale renforcée. Le Conseil européen doit s'employer à la mettre en place. Ce changement en apparence minimal devrait se traduire par une perte progressive de contrôle des Parlements nationaux sur les lois de finances : cette réforme insidieuse asphyxierait petit à petit le poumon de la démocratie à l'échelle nationale, sans que cette perte soit compensée au niveau européen.
Le processus grec ouvre-t-il le passage d'une Europe de gouvernement à une Europe de la " gouvernance " - joli euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique. qui ne repose que sur le fondement faiblement légitimé des traités internationaux ? La "démocratie d'un seul pays" n'est plus à même de se défendre contre les injonctions d'un capitalisme forcené, qui franchissent, elles, les frontières nationales.
Il faut avancer vers et dans la constitution de l'Europe, pour que les peuples regagnent des latitudes d'action au niveau supranational, sans pour autant sacrifier la démocratie. La crise de l'Europe des gouvernements doit conduire à la constitution d'une Europe des peuples. Telle est la conviction de Jürgen Habermas dans ce petit traité de démocratie, vif, tonique et constructif.
Dans une société ouverte, qu'est-ce qui distingue le langage totalitaire du langage démocratique ? Telle est la question traitée par Robert Habeck, chef de file des Verts allemands (et probable futur vice-chancelier ou chancelier), dans cet essai paru en Allemagne en 2018 (Kiwi Verlag).
« Tourisme de l'asile », « déculturation », « dictature de l'opinion », « hypermorale », « trahison du peuple »... On a beaucoup parlé, ces derniers temps, de « l'ensauvagement » des mots dans la vie publique. Le temps de la brutalité langagière semble venu - et pas seulement du côté de l'extrême droite. Mais de quoi est-il exactement question ? Où se situe la frontière entre la polémique démocratique constructive et un langage qui détruit toute possibilité de communication, qui exclut, déshumanise ? Il ne peut s'agir seulement d'une question de « style »...
Robert Habeck nous rappelle à quel point nos manières de nous exprimer, les termes auxquels nous recourons, jouent un rôle décisif pour la démocratie. En soulignant que le langage est d'une importance capitale (et pas seulement en politique), il dessine les contours d'une langue suffisamment ouverte et variée pour rassembler les hommes et les femmes dans toute leur diversité et les faire s'interroger ensemble sur ce que nous pourrions être, « qui nous voulons être », selon le titre originel de ce livre.
Deux ans au sommet du monde n'ont pas assagi Donald Trump, plus impulsif et versatile que jamais. Mais la roue de la fortune a tourné : les procureurs fédéraux scrutent ses affaires ; ses anciens alliés politiques cherchent à le faire chuter ; ses opposants démocrates n'ont pas renoncé à le destituer.
Et pourtant, Donald Trump se sent invincible. Il s'expose, s'exprime, s'enflamme, ce qui le rend vulnérable. Cette présidence anormale va-t-elle atteindre son point de rupture et imploser ?
Enquête de première main et récit romanesque d'un règne hors norme, État de siège dresse le portrait d'un président à nul autre pareil. Entouré d'ennemis et aveugle à son sort, Trump est décidément le leader le plus stupéfiant de l'histoire américaine.
« Faut savoir jouer. Je joue bien. Mieux que personne peut-être. Je crois que je suis le meilleur. Je suis très bon. Très tranquille. La plupart des gens ont peur qu'il arrive le pire. Mais le pire n'arrive pas, sauf si vous êtes stupide. Et je ne suis pas stupide. » Donald Trump.
Cet essai sur l'Inde contemporaine éclaire les logiques capitalistiques modernes et propose la première analyse critique de ce grand pays émergent qu'on ne considère trop souvent qu'à l'aune de son « miracle économique ».
Amartya Sen et Jean Drèze, deux des meilleurs spécialistes mondiaux de l'économie du développement, reviennent sur les poncifs relatifs à la bonne santé de l'Inde en démontrant notamment le risque que le poids des inégalités et de la corruption fait courir à l'équilibre général.
Ils révèlent que l'Inde n'est pas plus démocratique que la Chine et font la démonstration que le développement économique ne peut se faire sans le développement humain, ressort essentiel de la santé durable d'une nation.
Né au XVIe siècle, le concept d'universalisme européen a servi à justifier le colonialisme. Sous la forme du droit à l'ingérence, il légitime aujourd'hui les interventions des Etats et des ONG dans le monde. Pour Immannuel Wallerstein, la défense des droits de l'homme, la notion de choc de civilisations, l'absence d'alternative au néolibéralisme sont trois formes contemporaines de l'universalisme européen. Il appelle ici à un véritable universalisme au service du bien commun.
Originaire de Brooklyn, Bernard Sanders obtient son diplôme de sciences politiques à l'Université de Chicago où il milite activement pour l'égalité raciale. Après un court séjour dans un kibboutz en Israël, il part pour les pâturages verdoyants du Vermont et rejoint Liberty Union, le parti alternatif local qui s'oppose à la guerre du Vietnam.
Sans jamais cacher ses convictions anticapitalistes, Sanders finit en tant que candidat indépendant par être élu maire de Burlington, la plus grande ville du Vermont. "L'unique maire communiste des États-Unis" évolue vers le socialisme. Il conquiert la Chambre et le Sénat fédéral, clamant à qui veut l'entendre que les États-Unis feraient bien de s'inspirer de ce qui se fait au Danemark.
En 2016, Bemie Sanders entre en guerre ouverte avec le Parti démocrate en défiant Hillary Clinton. Quasi ex aequo avec l'ex-secrétaire d'État en Iowa, battant celle-ci par plus de vingt points au New Hampshire, Sanders dépassera tous les pronostics. Il parlera devant des stades entiers et lèvera des fonds auprès de deux millions de jeunes Américains engagés.
Aujourd'hui, Bernie Sanders est incontestablement le fer de lance du progressisme aux USA. Avec Alexandria Ocasio-Cortez, il est l'icône d'une gauche qui s'affirme et démontre qu'elle peut gagner. A 78 ans, le politicien "le plus populaire des États-Unis" peut-il triompher de son rival Joe Biden et remporter la présidentielle en 2020 face à Donald Trump ? A-t-il gagné son pari : refaire du Parti démocrate le parti des travailleurs ?
Les Etats-Unis mènent ce qu'on appelle une "guerre de faible intensité".
C'est la doctrine officielle. Mais les définitions du conflit de faible intensité et celles du terrorisme sont presque semblables. Le terrorisme est l'utilisation de moyens coercitifs dirigés contre des populations civiles dans l'intention d'atteindre des visées politiques, religieuses ou autres. Le terrorisme n'est donc qu'une composante de l'action des Etats, c'est la doctrine officielle, et pas seulement celle des Etats- Unis.
Aussi le terrorisme n'est-il pas, comme on le prétend souvent, "l'arme des faibles". Une première version de ce livre est parue en 2001 sous le titre 11/9 Autopsie des terrorismes.
Dix ans après les attentats du 11-Septembre, une décennie de "guerre contre le terrorisme" aboutit à l'exécution de Ben Laden. Après avoir analysé le contexte historique international de ces attentats et en particulier le rôle des Etats-Unis, l'auteur discute, dans sa préface, de la politique étrangère américaine au regard des principes du procès de Nuremberg.
Ce qui lui permet de soulever plusieurs questions : les interventions américaines (en Irak, en Afghanistan, etc.) ne doivent-elles pas être jugées comme un "crime international suprême" ? N'y a-t- il pas incompatibilité radicale entre toute justice internationale et le principe d'immunité que s'accordent les grandes puissances occidentales ?
Ni l'élection ni la possible réélection de Donald Trump ne sont compréhensibles pour les Français. Nul ne leur explique que l'Amérique a une culture politique différente de la nôtre, et particulièrement la droite américaine.
La haine anti-Trump, médiatiquement unanime, a caché qu'une partie non négligeable des Américains soutiennent sans faille le Président sortant. Comment comprendre l'émergence de cet homme ? Est-il un accident de l'histoire américaine ou bien l'expression d'une tendance lourde, longtemps enfouie et aujourd'hui réveillée, voire structurante, de la vie politique américaine.
Et si Donald Trump était le fruit de l'histoire américaine ?
C'est à travers l'histoire de la droite américaine que nous voyons apparaître un Trump inconnu de la presse française, loin du libéralisme et des guerres démocrates, cherchant à sauver l'Amérique en tant que Nation pour ne pas la voir mourir comme Empire.
Qu'ont en commun Marine Le Pen, Donald Trump, Viktor Orbán, Beppe Grillo, tous régulièrement qualifiés de populistes?
Cette accusation est aujourd'hui utilisée à tort et à travers, contre les adeptes de la démagogie et de la violence verbale, mais aussi parfois simplement pour discréditer un adversaire.
La critique des élites suffit-elle à définir le populisme? Le populisme a-t-il une couleur politique? Doit-on exclure les populistes du débat démocratique ou, au contraire, leur répondre pied à pied?
Jan-Werner Müller nous propose une véritable théorie du populisme et nous donne des clés pour répondre, concrètement, à ce phénomène inquiétant. C'est qu'il y a urgence. Parce qu'il s'approprie «le peuple», qu'il récuse la possibilité d'une opposition légitime, mais aussi la diversité des sociétés contemporaines, le populisme menace la toujours fragile démocratie, qui semble plus que jamais à la peine.
Quelques mois seulement après la fin du génocide et l'arrivée au pouvoir des Tutsis au Rwanda, la région des Grands Lacs, et plus particulièrement l'Est congolais, sont le théâtre d'affrontements violents entre communautés, de rébellions et de guerres entre pays riverains qui allaient durer pendant dix ans. Une combinaison unique de circonstances est à l'origine de ce sanglant imbroglio politique et militaire qui, de la Namibie, au sud, à la Libye, au nord, de l'Angola, à l'ouest à l'Ouganda, à l'est, a impliqué une dizaine de pays africains: l'effondrement de l'État zaïrois (Congo) et la chute de Mobutu; la poursuite, au-delà des frontières nationales, de la guerre civile rwandaise; le renversement fréquent des alliances régionales; la politique identitaire menée au Rwanda, au Burundi et dans l'Est congolais; l'inaptitude de la communauté internationale engluée dans le sentiment de culpabilité après le génocide; l'émergence de la criminalité privée dans l'espace public et dans l'économie; le jeu parfois trouble des États-Unis et de la France.
Filip Reyntjens propose une analyse de ces événements à travers les multiples et complexes relations entre les nombreux protagonistes. Il s'agit ici d'acquérir les outils pour comprendre le passé et prévoir le futur de l'Afrique centrale.