Au terme de cinq années d'enquête entre Paris, Washington, Moscou et Tel-Aviv, la journaliste Chloé Aeberhardt a retrouvé la trace des espionnes des principaux services de renseignement engagés dans la guerre froide. Ces retraités de la CIA, du KGB, du MI5, de la DST ou du Mossad l'ont reçue chez elles et lui ont raconté le rôle décisif qu'elles ont joué dans le conflit Est-Ouest, de la pénétration des cercles du pouvoir occidental par les agents soviétiques à la traque des anciens nazis en Amérique du Sud en passant par l'exfiltration des juifs falachas d'Éthiopie vers Israël dans les années 1980.
Loin du mythe de Mata Hari et du cliché de la séductrice qui prévaut aujourd'hui encore lorsqu'on évoque le renseignement au féminin, la réalité dévoilée au fil de ces rencontres n'en finit pas de dépasser la fiction.
Incarnée par Emmanuel Macron et Édouard Philippe, une nouvelle noblesse d'État dirige la France. Une « caste » de hauts fonctionnaires plus que jamais minée par l'entre-soi et les conflits d'intérêts.
Ils exploitent leurs carnets d'adresses pour faire fortune comme banquiers d'affaires, consultants ou lobbyistes. Ils bénéficient du démembrement de l'État qu'ils ont eux-mêmes organisé. Ils se répartissent des postes très lucratifs en multipliant les établissements publics inutiles. Et parviennent à masquer leurs échecs, même les plus graves. Par quel miracle ?
Grâce à une centaine de témoignages et à des documents inédits, cette enquête révèle les secrets inavouables de ces intouchables d'État si nombreux au sein de la Macronie : des hauts cadres de Bercy rémunérés plus de 200 000 euros par an, puis recrutés par de grands groupes pour leur révéler les fragilités des règles fiscales... qu'ils ont eux-mêmes édictées ; des conseillers d'État qui monnayent dans le privé leur connaissance intime de l'appareil administratif... avant de revenir dans la fonction publique profiter à vie de leur statut ; des inspecteurs des Finances dont les erreurs de gestion coûtent des millions d'euros aux contribuables, qui sont rarement sanctionnés... et souvent promus.
Après deux ans d'enquête, Vincent Jauvert dévoile la face cachée de cette haute fonction publique qu'il est urgent de moraliser.
Jamais autant de hauts fonctionnaires n'ont pantouflé à prix d'or dans le privé.
Jamais autant de ministres n'ont été multimillionnaires.
Jamais autant de responsables politiques, et non des moindres, ne sont devenus lobbyistes ou avocats d'affaires...
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la situation a-t-elle empiré sous Macron ?
Après deux ans d'enquête et grâce à une quarantaine de témoignages inédits, Vincent Jauvert révèle les moeurs de ces élites si voraces qui ont pris le pouvoir dans le sillage du nouveau président de la République. Il décrit leur course à l'argent, leurs campagnes en coulisses pour dissimuler leurs véritables revenus et leurs conflits d'intérêts. Un document implacable.
À 32 ans, Mohammed ben Salman, dit MBS, est le prince héritier d'Arabie Saoudite. Il est le premier petit-fils d'Ibn al-Saoud - le fondateur du royaume qui porte son nom - à accéder au pouvoir. Richissime descendant d'une dynastie féodale, il veut transformer son pays en profondeur en réduisant sa dépendance au pétrole, en mettant les Saoudiens au travail et en accordant aux femmes le droit de conduire.
Mais derrière cette façade progressiste, le mystère et les contradictions demeurent. MBS gouverne l'une des sociétés les plus oppressives de la planète, où la liberté de penser et l'espace public se réduisent de jour en jour. Obsédé par la menace iranienne, prêt à se rapprocher d'Israël par l'entremise de Washington, il mène depuis 2015 une guerre sans fin au Yémen, où sévit l'une des plus graves crises humanitaires contemporaines.
Le roi, son père, a 82 ans. S'il lui succède comme prévu, Mohammed ben Salman pourrait régner un demi-siècle. Où va-t-il conduire cette Arabie aux réserves pétrolières illimitées, au pouvoir militaire et économique immense et au rôle politique croissant dans un Moyen-Orient en plein chaos ? À la tête de la plus grande puissance sunnite du monde arabe, pourra-t-il purger l'islam du terrorisme ?
Nommé par Jacques Chirac à la tête du Conseil Constitutionnel en 2007, Jean-Louis Debré a exercé ses fonctions sous deux présidents successifs, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Sorti de la vie politique proprement dite, il est devenu le premier des sages de la République, chargé de se prononcer sur les décisions gouvernementales, les lois et réformes majeures du moment dont certaines représentaient des avancées capitales en matière sociale ou économique. Jamais sans doute on n'a autant parlé du Conseil ni mieux compris l'utilité de son rôle qu'on ne l'a fait sous sa présidence. L'instauration de la QPC (la Question prioritaire de constitutionnalité) a permis de doter les citoyens d'un droit nouveau qui a renforcé les pouvoirs et l'influence de ce Conseil. Sous l'autorité de Jean-Louis Debré, il est non seulement sorti de son conformisme, mais il a aussi pris cinq fois plus de décisions qu'en un demi-siècle d'existence.
Jean-Louis Debré, au lieu de mémoires, a préféré livrer ses réflexions, souvenirs, commentaires, jugements et parfois indignations sous une forme à ses yeux plus sincère : celle d'un journal tenu régulièrement pendant neuf ans. « au gré de mes humeurs », écrit-il. À travers ces instantanés saisis sur le vif, il tient une chronique très personnelle des rencontres, échanges, observations, mêlées à des souvenirs politiques et familiaux, qui ont jalonné cette quasi décennie marquée par des engagements forts.
Jean-Louis Debré s'est trouvé en première ligne lorsqu'il s'est agi de défendre le droit juridique des homosexuels au mariage, de censurer la taxe carbone, la loi Hadopi proposée par Nicolas Sarkozy ou l'impôt à 75% sur les revenus les plus élevés promise par François Hollande. Il a été vivement mis en cause et contesté par les dirigeants de l'UMP lors du rejet des comptes de campagne de leur candidat pour la présidentielle de 2012, sanction dont l'impartialité ne faisait pourtant aucun doute.
Esprit libre et indépendant, attaché avant tout au respect du droit et des valeurs républicaines, à la défense des libertés publiques et individuelles, Jean-Louis Debré n'a pas craint de déranger ni de heurter les hommes de pouvoir quels qu'ils fussent dès qu'il s'agissait de défendre les missions du Conseil et sa propre autorité.
Il répond aujourd'hui aux attaques de Nicolas Sarkozy ou Valéry Giscard d'Estaing, relate les entretiens qu'il a eus avec chacun d'eux comme avec tous les autres protagonistes de la vie politique, d'Alain Juppé, Jean-François Copé, Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault à Bruno Le Maire et Christiane Taubira. Il évoque aussi ses relations personnelles et de travail avec François Hollande et nous éclaire sur le fonctionnement de l'actuelle présidence.
Il consacre enfin des pages émouvantes à Jacques Chirac dont il est resté l'ami et le confident le plus fidèle, brossant du vieil homme aux prises avec la solitude et la maladie un portrait affectueux qui nous le rend encore plus attachant. En parlant des autres, c'est aussi un peu de lui-même que Jean-Louis Debré nous laisse entrevoir, de sa sensibilité exigeante, de sa lucidité parfois cinglante, de ses passions et de son humour qui en font un acteur très singulier de notre histoire immédiate.
Secrets d'État, compromissions et guerres fratricides : bienvenue place Beauvau !
La machine policière française est opaque et sclérosée. Hollande et ses ministres, faute de vouloir et de pouvoir la transformer en profondeur, ont tenté de s'en servir à des fins politiques. Pour qui veut contrôler les affaires, le ministère de l'Intérieur est en effet un lieu stratégique, grâce aux grandes oreilles des renseignements et aux yeux aguerris des flics en tous genres.
Pourquoi la légalité est-elle si souvent bafouée chez ceux qui sont précisément censés faire régner l'ordre ? Le Président a-t-il un cabinet noir ? Faut-il être franc-maçon pour réussir dans la police ? Qui mettra un terme à la guerre sans merci que se livrent les diverses officines de renseignement ? Comment la gauche s'est-elle accommodée des réseaux mafieux corses ? Quel est le poids du FN dans la police ?
Dans le plus grand secret, les auteurs ont mené leurs investigations durant plusieurs années. Ils ont interviewé des centaines de témoins (ministres, conseillers spéciaux, patrons de police, agents de renseignement, gardiens de la paix...), ont écumé les commissariats, fouillé le ministère, épluché les dossiers les plus confidentiels pour livrer cette enquête percutante et mettre en lumière le plus cuisant échec du quinquennat qui s'achève.
Ancien directeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995 et de celle de Valérie Pécresse aux élections régionales de 2015, Patrick Stefanini a occupé pendant plus de vingt ans une place discrète mais centrale dans le dispositif politique de la droite. Conseiller de l'ombre, stratège redouté pour son efficacité qui lui a valu d'être présenté comme une véritable « machine de guerre » au service des candidats qu'il soutient, Patrick Stefanini sort du silence pour livrer son témoignage sur la dernière campagne dont il fut le maître d'oeuvre : celle de François Fillon, d'abord au cours de la primaire, puis de l'élection présidentielle.
Il explique ici les raisons qui l'ont incité, bien qu'ami et admirateur d'Alain Juppé, à rallier François Fillon. Il nous plonge dans les coulisses de la campagne qui a permis à ce dernier de l'emporter à la surprise générale lors des primaires, nous fait vivre de l'intérieur l'incroyable psychodrame qui a surgi après les révélations sur les emplois de l'épouse du candidat et l'affaire dite des « costumes ». Il montre comment il a découvert la véritable personnalité d'un homme plus dissimulé qu'il ne le pensait, et décrit le comportement de ceux qui, par leurs hésitations ou leur double jeu, ont contribué à rendre la victoire impossible. Organisateur du meeting du Trocadéro, il s'explique aussi sur les motifs qui l'ont conduit à remettre sa démission deux jours avant l'événement.
Dans ses entretiens avec Carole Barjon, qui le pousse dans ses retranchements, Patrick Stefanini livre pour la première fois une réflexion très personnelle sur l'avenir d'une droite qui ne s'est jamais remise de l'échec de Nicolas Sarkozy en 2012 et qui reste encore assommée par sa dernière défaite. Fourmillant de révélations, cet ouvrage dévoile la face obscure d'une longue campagne qui a aussi marqué la fin d'une époque.
Deux ans au sommet du monde n'ont pas assagi Donald Trump, plus impulsif et versatile que jamais. Mais la roue de la fortune a tourné : les procureurs fédéraux scrutent ses affaires ; ses anciens alliés politiques cherchent à le faire chuter ; ses opposants démocrates n'ont pas renoncé à le destituer.
Et pourtant, Donald Trump se sent invincible. Il s'expose, s'exprime, s'enflamme, ce qui le rend vulnérable. Cette présidence anormale va-t-elle atteindre son point de rupture et imploser ?
Enquête de première main et récit romanesque d'un règne hors norme, État de siège dresse le portrait d'un président à nul autre pareil. Entouré d'ennemis et aveugle à son sort, Trump est décidément le leader le plus stupéfiant de l'histoire américaine.
« Faut savoir jouer. Je joue bien. Mieux que personne peut-être. Je crois que je suis le meilleur. Je suis très bon. Très tranquille. La plupart des gens ont peur qu'il arrive le pire. Mais le pire n'arrive pas, sauf si vous êtes stupide. Et je ne suis pas stupide. » Donald Trump.
Ils arrachent sa chemise au DRH d'Air France, ils bloquent le port de Marseille, ils paralysent le trafic ferroviaire pendant le bac ou les fêtes de Noël, ils détournent l'argent de la formation... Les syndicats français ont donné à plusieurs reprises ces dernières années l'image d'organisations corporatistes, aux méthodes tout aussi discutables que celles des pires représentants du patronat.
La réalité est probablement plus inquiétante encore. Les épisodes de violence, très localisés, cachent une faiblesse dramatique du syndicalisme dans des secteurs entiers de l'économie. Repliés dans la fonction publique, la Sécurité sociale et les grandes entreprises, les appareils des grandes confédérations vivent dans le confort, et ne soucient plus vraiment de recruter des adhérents. Les syndicats étudiants reproduisent le schéma et confient à quelques dizaines de militants semi-professionnels le soin de représenter plus de 1,6 million de jeunes.
De plus en plus coupés du terrain chaque année, plombés par les luttes internes, beaucoup moins éloignés du patronat qu'ils ne veulent bien le dire, la CGT, la CFDT, FO ou l'UNSA sont incapables de prévenir les dérives graves dans les ports, les imprimeries, le rail, les entreprises de nettoyage ou la police, sans parler des grands comités d'entreprises mis en coupe réglée par des opportunistes affublés d'une étiquette syndicale. Certaines organisations vont même jusqu'à faciliter l'islamisme radical en leur sein pour assurer leur réélection ! Le tout se déroule sous le regard impuissant de dizaines de milliers de délégués de terrain, qui se demandent quand ils auront enfin des syndicats à la hauteur de leur dévouement personnel...
« C'est l'histoire d'un grand basculement. Elle met en scène des ambitions peu communes et des trahisons d'une qualité rare. Elle raconte à la fois un échec sans précédent, puisque soldé par un renoncement lui aussi inédit, et une conquête d'une audace incroyable, puisque partie de rien, si ce n'est des rêves d'un jeune homme à l'appétit carnassier.
Emmanuel Macron est l'enfant du règne. Le double et le contraire. L'héritier et l'inverse. Qui dit mieux, au moins dans la conquête ? Celle-ci n'a pas été le fruit d'une improvisation. Elle vient de loin. Ella a été préméditée. C'est en cela que le crime fut parfait. La victime et l'assassin l'ont souvent admis, à l'heure des confi dences. Tout cela a été fait «avec méthode», comme l'a dit un jour l'ancien président. Et maintenant ? Personne ne saura jamais ce que pensaient vraiment Emmanuel Macron et François Hollande lorsque, un matin de la mimai 2017, à l'Élysée, l'un est devenu retraité et l'autre président. On fera ici l'hypothèse qui en vaut bien d'autres qu'ensemble, fût-ce un bref instant, ils se sont remémoré cette histoire de cinq ans qu'ils ont vécue côte à côte, chacun à sa façon, et qu'il s'agit de raconter à présent dans sa totalité parce qu'on n'en reverra pas de sitôt de plus ébouriffante. » F.B.
« A-t-il le noyau de béton ? ».
Chaque fois que Christine Clerc évoquait devant lui un éventuel candidat à l'Élysée, tel Michel Rocard, François Mitterrand lui posait cette question.
Le « noyau de béton », c'est la force intérieure qui permet d'aff ronter les tempêtes, de résister aux pressions et aux trahisons et de tenir son cap. L'avoir - ou pas - est essentiel pour la conquête du pouvoir et, surtout, pour l'exercice des responsabilités dans un monde menaçant quand on est à la tête d'un peuple inconstant et divisé.
Mais combien de chefs d'État, qui le possédaient pourtant, se sont fracassés sur le récif des deux ans de présidence ? Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande... Aucun n'a échappé au naufrage.
Pendant plus de trente ans, Christine Clerc a suivi nos présidents sur le terrain, par tous les temps. Elle a assisté à leurs victoires et à leurs défaites et recueilli leurs confi dences et celles de leurs femmes dans les moments de solitude et parfois de déprime.
Des portraits pleins de vie, un récit passionnant qui sonne comme un avertissement au huitième président de la Ve République.
Le France souffre de ne plus avoir de projet partagé collectivement. La crise du système politique est aussi une crise intellectuelle, morale et citoyenne. Dans ce livre qui sort de l'ordinaire politique, Yannick Jadot invite diverses personnalités de la société civile - acteurs sociaux, culturels, économiques, chercheurs en sciences sociales - à relancer le débat public. Il leur demande non pas de s'engager politiquement derrière lui, ce n'est pas l'objet de l'initiative, non, mais de livrer leurs réflexions, leurs analyses, leurs suggestions éventuelles et d'enrichir le débat public sur des thèmes essentiels de la vie d'aujourd'hui qu'il s'agisse du monde, de l'Europe, de l'environnement, bien sûr, de la justice et du progrès social, de la culture, de la laïcité, etc.
Ces propositions, ajoutées au texte programmatique de Yannick Jadot, ont pour objectif de forger dans notre pays un nouvel espoir, une façon de réinventer la politique, qui n'est rien d'autre que d'être et de faire ensemble avec bienveillance.
Anodine, la mode ? Certainement pas. Si les politiques préfèrent parler de fond que de forme, ils ne prêtent pas moins une attention de plus en plus grande à leur image, et donc à leur style vestimentaire. Comment s'habillent-ils ? Auprès de qui ? Comment pensent-ils leurs tenues ? Y pensent-ils seulement ? Confient-ils cela à d'autres ? Connaissent-ils les codes ? Cherchent-ils à les adopter, à s'en détourner, à en jouer ? Dans quelle mesure cela fait-il l'objet d'une stratégie de communication ? Quelle est l'influence de leur fonction sur leur style ? Et quel impact leur style a-t-il sur leur fonction ?
Du look négligé de certains - François Hollande, Cécile Duflot ou encore Marine Le Pen - à la silhouette très étudiée de quelques autres - Bruno Le Maire ou Marisol Touraine -, de l'intérêt nouveau porté au made in France aux vieilles lunes sexistes qui ciblent une robe ou un décolleté, du respect du protocole à l'évolution du rôle des premières dames, les auteurs se sont penchées sur le dressing des représentants de la République, hommes et femmes confondus.
Surtout, elles ont demandé à ces élus de premier plan, de droite comme de gauche (François Hollande, Valérie Pécresse, Aurélie Filippetti, Anne Hidalgo, Michèle Alliot-Marie, Jack Lang, Édith Cresson.), de leur dévoiler leur rapport au vêtement. Au terme d'une vaste enquête, elles ont enrichi ces confidences du regard de leur entourage : conseillers, stylistes, communicants, tailleurs et couturiers.
Déflorant un thème qui, jusqu'alors, n'était traité qu'en images, ce livre est éminemment politique.
La présidentielle de 2017 est censée opposer trois grandes forces politiques : la gauche, la droite et le Front national. Cette tripartition, réelle mais trop ressassée, occulte l'émergence d'une quatrième force politique, la plus décisive, celle qui a progressé au moins autant que le FN en 10 ans et qui bouscule plus sûrement encore la gauche et la droite qu'il ne le fait. Une force politique qui s'est durablement installée dans le paysage politique français et que personne ne semble voir alors que sa reconquête est en réalité l'élément décisif de toute coalition victorieuse. Il s'agit d'un puissant courant de pensée qui exprime, dans le meilleur des cas, un dépit et un détachement profond à l'égard de la politique - « plus rien à faire de tout ça » ou, dans sa forme avancée, une rupture rageuse et quasi absolue : « plus rien à foutre de tous ces gens ».
Au-delà d'un simple rejet, cette force inédite constitue un ébranlement démocratique profond.
Pour le comprendre, il faut en faire la généalogie. L'auteur analyse les multiples éléments à l'origine de ce tournant et de cette réaction anti-système : le double quinquennat de Nicolas Sarkozy et de François Hollande et la profonde déception que ces deux quinquennats ont suscités ; l'effondrement de la morale publique et l'avènement d'une société de plus en plus individualiste, où le marché et la consommation tiennent lieu de valeurs suprêmes ; la fragmentation des audiences et la transformation par les media des référentiels qui unissent, de moins en moins, les Français ; l'essor des réseaux sociaux et ce qu'ils fabriquent - le narcissisme, l'insignifiance et la violence plutôt que l'argumentation, la réflexion, fondements d'un vrai début démocratique ; la place et le rôle des sondages ; la crise du politique enfin, dans tous ses aspects.
Ce phénomène dessine en creux tout ce que les « prafistes », selon la formule de l'auteur, rejettent. Mais se faisant également, tous les éléments de leur possible reconquête, au moins partielle.
Il montre enfin pourquoi et comment, dans la compétition qui s'ouvre, certains candidats peuvent, plus que d'autres, prétendre (re)séduire une partie de cette population qui a rompu avec le système ou n'en peut plus de la politique telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui.
Ce vote caché représente pour l'auteur le véritable enjeu de la présidentielle de 2017 et des élections à venir.
Vous avez rêvé. Ce socialiste rondouillard et affable est une anomalie, un accident de l'Histoire. Que faire face à cet « usurpateur » ? Continuer à jouer au Président. Sans relâche. Avec une poignée de fidèles. Les autres, les courtisans, les ambitieux, les traîtres, tous ceux qui ont tourné la page Sarkozy ? Il les méprise avec une férocité sans égale. Ils le croient parti en exil, condamné à pleurer sur son sort ? Les idiots, les faibles. Son retour au Château n'est qu'une question de jours, répète-t-il comme s'il prononçait un mantra.
Au lendemain de sa défaite, Nicolas Sarkozy confie à ses proches, en évoquant ses rivaux de droite, déjà lancés dans la course à l'élection de 2017 : « Ils veulent me sucer le sang, m'enterrer vivant ! Ils n'auront pas ma carcasse. » Depuis ce jour, l'ex-président continue à croire qu'il est le chef de l'État en exercice. Il fait comme si. Une auto-persuasion insensée mais qui le maintient à flot moralement. Dans son bureau de la rue de Miromesnil, il reconstitue à l'identique l'ambiance de celui qu'il occupait rue du Faubourg-Saint-Honoré. Toujours Président, telle est sa devise. Ni touché, ni coulé. Grâce à ce déni, Nicolas Sarkozy échappe à la dépression post-électorale qui a dévasté tant de ses prédécesseurs. Il est au combat. Survolté et rageur. Il va mener une guerre d'usure contre les « vampires », reconquérir peu à peu une partie de ses troupes en s'emparant sans coup férir du nouveau parti, Les Républicains. Il va ferrailler contre les juges qui le cernent de toutes parts, en particulier le juge Tournaire, qu'il considère comme son pire ennemi. Il va accepter, la mort dans l'âme, cette élection primaire à droite, qui sent furieusement la IVe République. Ses adversaires le croient « ligoté » par ce suffrage autodestructeur pour son camp. Ils le jugent « corseté » et irrésistiblement poussé vers le précipice. L'homme qui est « toujours Président dans sa tête » a, jour après jour, reconquis son territoire perdu. Il est remonté à la surface avec la ténacité d'un buffle. Son soutien le plus ferme ? Sa femme, Carla Bruni. La « princesse italienne » meurt d'ennui loin du palais et n'a qu'une hâte : « rentrer dans ses murs ». L'ancien top model devenue chanteuse n'est pas seulement une épaule sur laquelle l'homme blessé peut se reposer. Elle se révèle une guerrière politique tout entièrement dévouée au « Président ».
Peu importe ce que j'ai été, serviteur, clandestin, corsaire ou bien pirate. Ce 27 octobre 2009, je ne cours plus qu'après les grands mammifères du massif du Luberon. Je suis assis à mon « bureau », une plate-forme rocheuse surplombant une combe vertigineuse. Soudain mon BlackBerry vibre. Cet appel, si je n'avais pas été le cul sur cette pierre plate, je ne l'aurais certainement pas pris. Je suis devenu volontiers dilettante. Désinvolte, plutôt. Je ne réponds plus aux sollicitations du monde d'hier. J'ai repris ma liberté.
Sur l'écran s'affiche « 44 20 », suivi de huit autres chiffres. Un numéro UK, probablement de Londres. J'hésite. Je pense que je ne réponds qu'à la toute dernière impulsion.
Cet appel propulse le romancier Vincent Crouzet au coeur d'un extraordinaire scandale d'État : l'affaire UraMin, soit l'acquisition par Areva en juin 2007 de trois gisements inexploitables d'uranium pour l'extravagant prix de 1,8 milliard d'euros.
Dix ans après, Areva est en cours de démantèlement et le dossier UraMin dans les mains de la justice. Vincent Crouzet a décidé de raconter ce qu'il sait vraiment de ce coup de maître exceptionnel, unique par la hauteur des montants détournés, par la qualité des personnalités mises en cause, par son caractère emblématique : un acte de piraterie de la finance internationale sur un vaisseau amiral français dans un domaine stratégique, celui de l'énergie.
C'est un voyage sur des terres lointaines et dangereuses, là où l'on extrait de l'uranium, c'est un cheminement sur le territoire opaque de l'atome, c'est aussi une fascinante histoire d'espionnage et de pouvoir.
Bienvenue dans un monde radioactif.
Un témoignage unique, un document explosif qui se dévore comme un thriller.
Après la guerre au travail, la guerre à l'argent.
Dans leur nouveau livre, Philippe Alexandre et Béatrix de l'Aulnoit, auteurs de La Dame des 35 heures, dénoncent les effets pervers de la fiscalité française. Chaque jour un entrepreneur quitte la France. Pourquoi ? Pour échapper à la fringale de l'Etat. C'est la plus grosse émigration française depuis la Révolution. Le TGV abolit les distances et les pays voisins offrent des avantages fiscaux dont nos concitoyens sont les premiers surpris : pas d'impôt sur la fortune en Angleterre, ni en Italie ni en Autriche.
En Belgique, il n'y a pas non plus de taxation des plus-values. En Suisse, on négocie un forfait fiscal. Au Maroc, les retraites sont protégées. Alors pourquoi ne pas s'exiler en toute légalité ? En faisant payer les riches sans enrichir les pauvres, nos énarques de gauche comme de droite précipitent la vente des entreprises à l'étranger, l'exode des créateurs, la perte des emplois. Ils livrent le pays au déclin.
Ceux qui ont quitté leur pays natal racontent leur histoire, leur rupture et expliquent les causes et les effets de leur départ. Las d'attendre une réforme fiscale perpétuellement annoncée, d'autres Français en colère continuent d'emprunter la route de l'exil, emportant dans leurs bagages un peu de la richesse et du génie de notre pays.
Parfois, on aimerait tourner la page mais les événements nous rattrapent...
À l'heure où les frères Kouachi décimaient la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, Anna Erelle avait rendez-vous à deux pas, dans le café qui jouxte le Bataclan, pour enregistrer sa première interview dans le cadre de la promotion de son livre, "Dans la peau d'une djihadiste". Dans l'effroi de cette tragique journée, l'émission fut reportée, mais les échos de ce livre, résultat d'une enquête à hauts risques sur les filières de recrutement numérique de Daesh, n'ont cessé, depuis, de résonner avec une actualité toujours plus sanglante.
Des origines de cette aventure hors norme, qui lui a apporté le meilleur comme le pire, à aujourd'hui, où sa colère et son inquiétude rejoignent celles de nombreux Français sur le fléau de l'islamisme, Anna Erelle revient sur ces deux années qui ont transformé sa vie, et notre monde. Deux années où rien, vraiment rien, n'a été un long fleuve tranquille...
Vous aimez les séries ? Ne manquez pas ce récit palpitant de la campagne présidentielle la plus singulière de l'histoire américaine !
Une campagne sans merci, brutale, haineuse. Deux candidats aussi détestés l'un que l'autre par une majorité de leurs concitoyens. Deux profils inédits : Hillary Clinton est la première femme depuis 240 ans à briguer la présidence des États-Unis ; Donald Trump est le premier candidat contemporain à n'avoir aucune expérience des affaires publiques.
L'Amérique est en colère. Barack Obama n'a pas accompli les miracles attendus, la mondialisation, le terrorisme et les tensions raciales avivent ses tourments. Bouleversant un parti dont il ne respecte aucun des principes, le candidat républicain veut une Amérique-forteresse, crispée sur la protection de ses seuls intérêts. Riche d'une expérience politique incomparable, la candidate démocrate défend une Amérique ouverte, diverse, fidèle à ses traditions.
Depuis le début, le scénario accumule les rebondissements. L'enquête au long cours de Christine Ockrent met au jour les lignes de force et de fracture d'un pays saisi par le doute. Deux visions du monde, deux systèmes de valeurs s'affrontent. De l'issue de ce duel dépend l'avenir de l'Amérique. Et le nôtre.
Femme de conviction et observatrice aguerrie de la vie politique dont elle connaît intimement la plupart des protagonistes, Michèle Cotta tient de longue date un journal : ses Cahiers secrets de la Ve République, recueil d'observations où elle consigne ses réflexions, ses rencontres et les confidences qui lui sont faites. Ce volume concerne la période la plus récente de notre histoire nationale et prend en cela la valeur non seulement d'un document historique mais aussi d'un livre d'actualité immédiate puisque l'essentiel de son livre gravite autour de celles et ceux qui ont en charge la direction du pays depuis 2012.
Femme de gauche, Michèle Cotta ne cache ni ses colères ni son désarroi face aux désordres et aux dysfonctionnements auxquels elle assiste. Elle montre comment le sort du quinquennat de François Hollande, rattrapé par les démons d'une vie privée qu'il n'a pas su contrôler, s'est joué dès les premières semaines de son mandat.
L'auteur montre comment le nouveau chef de l'État est d'emblée confronté à une double contestation de son autorité : à gauche par Martine Aubry qui a mal digéré sa défaite aux primaires, à droite par une opposition qui ne supporte pas d'avoir perdu et fait un procès d'illégitimité permanent au vainqueur du 6 mai. Mais elle constate dans le même temps l'incroyable résistance aux épreuves d'un Président que tout contribue pourtant à affaiblir.
Michèle Cotta apporte quantité de révélations sur la façon dont certaines réformes ou décisions emblématiques ont été prises et souvent mal engagées - de celle portant sur la déchéance de nationalité à la loi El Khomri. Elle constate aussi le paradoxe qui veut que les Français ne cessent d'aspirer au changement tout en se montrant réticents aux réformes et déclarent aimer la jeunesse tout en s'apprêtant peut-être à élire en 2017 un Président septuagénaire. Si elle n'a pas succombé au charisme d'Alain Juppé avec qui elle relate une entrevue décevante, elle ne cache pas être « tombée sous le charme » d'Emmanuel Macron qui la reçoit longuement au printemps 2016 et se confie à elle entre autres sur ses relations avec François Hollande.
Publié à quelques semaines des primaires à droite et dans une période où le chef de l'État n'aura probablement pas encore précisé ses intentions, cet ouvrage offre autant de clés pour comprendre les enjeux d'une fin de mandat où se joue plus que jamais le sort de notre pays, tiraillé entre pessimisme sur son avenir et sa place dans le monde et conscience des mutations qu'il doit opérer et du potentiel qui reste le sien.
Les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'hypermarché casher de la porte de Vincennes, le détournement tragique du bateau l'Achille Lauro, la tuerie de la rue des Rosiers, les meurtres de Carlos, la barbarie de Mohamed Merah, les affrontements sanglants du GAL et de l'ETA, l'attentat à la station de RER Saint-Michel, l'explosion à Lockerbie d'un avion de la Pan Am...
À travers vingt affaires qui ont laissé de profondes cicatrices en France et dans le monde depuis un demi-siècle, Fabrice Drouelle questionne la notion de terrorisme. En quoi se différencie-t-il de faits de résistance, d'actes de guerre, d'opérations de sabotage ou de crimes mafieux ? Quel danger représente-t-il pour les valeurs démocratiques ? Qu'est-ce encore qu'un État terroriste ?
Fondamentalement, ces vingt affaires démontrent que les « victoires » du terrorisme sont sans lendemain, que les massacres d'innocents n'ont jamais fait triompher durablement la cause au nom de laquelle ils ont été commis. Fidèles à leur modèle de civilisation, les démocraties blessées, parfois martyrisées, aujourd'hui interrogées par l'ennemi imprévisible, ne capitulent pas, réaffirmant face à leurs agresseurs combien le choix des armes est celui de l'impasse.
Dix ans d'enquête au coeur du djihad français : voyage aux sources du mal.
« La revendication des attentats du 13 novembre 2015 à Paris par Fabien Clain m'a remué les tripes. Depuis les émeutes de 2005 dans le quartier du Mirail, j'ai suivi sa trajectoire et celle de ses amis. Aujourd'hui, la plupart d'entre eux sont djihadistes en Syrie. Comment en sont-ils arrivés là ? ».
Personne n'a pris la mesure du phénomène. Fabien et Jean-Michel Clain sont à l'origine d'une des plus importantes filières françaises de candidats au djihad. Mohamed Merah en est issu. Ces nouveaux ennemis ont profité de l'éclatement des services de renseignements pour frapper. Et l'état d'urgence et le fichage généralisé des « radicalisés » ne les empêchent pas d'opérer.
Dans l'ombre, pourtant, des hommes et des femmes agissent pour endiguer ce fléau. Un policier de l'antiterrorisme, un agent infiltré dans les réseaux et sur la Toile mais aussi une socioclinicienne et des parents de djihadistes : l'auteur a côtoyé ces acteurs de premier plan et nous livre leur témoignage exceptionnel.
Par un effet loupe, mondialisation et nouvelles technologies ont accéléré le temps et rétréci la planète. Chaque convulsion du monde nous parvient désormais en direct. Mais qu'elles soient de nature économique, écologique, politique, religieuse ou identitaire, les crises n'ont cessé de jalonner l'histoire. Et rien n'a davantage stimulé l'intelligence humaine que ces périodes de transition, vouées à renverser les modèles du passé.
Didier Le Bret oppose à la résignation ambiante son analyse stimulante des grands défis contemporains, fondée sur son expérience d'homme de terrain et de spécialiste de la gestion de crise. Au fil de ses missions, il a recensé des propositions nouvelles en matière d'éducation, d'égalité, de partage solidaire, de conscience environnementale et de démocratie participative. Face aux inquiétudes de ce début de millénaire, l'inventivité de l'homme peut toujours changer la donne. Non, le pire n'est jamais certain !