Les actes violents commis au nom d'une cause ne sont pas quantifiés, contrairement à ceux de la délinquance dont les statistiques se voient diffusées régulièrement. Pourtant, les images des violences politiques s'invitent chaque jour dans nos salons: attentats, dégradations d'équipements publics, séquestrations, etc.Prenant froidement le parti des chiffres, les auteurs ont constitué une base inédite de quelque 6 000 épisodes de violence politique survenus de 1986 à nos jours, en les catégorisant selon la nature de la cause défendue: idéologique, indépendantiste, religieuse, professionnelle ou sociétale.Leur approche à la fois quantitative et narrative, portant sur une trentaine d'années, fait tomber nombre de présupposés du débat politico-médiatique. Sans masquer la tragédie des attaques terroristes ni les manifestations émeutières des années récentes, elle nuance l'idée d'un regain de violence politique en France, où le nombre d'atteintes aux personnes est aujourd'hui très inférieur à celui des atteintes aux biens. Elle confirme un net recul de la violence indépendantiste, mais révèle aussi toute la palette d'expressions d'une colère grandissante contre la démocratie représentative.
« Le mot "international", j'en conviens, est nouveau ; bien que, j'espère, clair et explicite. » Ainsi s'exprimait le philosophe Jeremy Bentham en 1781 lorsqu'il conçut ce néologisme. Si le terme est passé dans le langage courant au XVIIIe siècle, avec la prise de conscience de l'essor des États- nations et de la multiplication des transactions entre eux, la discipline des Relations internationales a tardé à s'imposer dans le champ des sciences sociales, en France particulièrement. Pourtant, l'étude savante de ce qui se passe sur la scène internationale aide à comprendre le monde. Pédagogique et exhaustif, cet ouvrage destiné aux étudiants, enseignants, diplomates et journalistes, s'y emploie. Il présente l'environnement intellectuel et historique de la discipline, ses paradigmes, ses concepts et débats structurants, et s'interroge sur les liens entre théorie et pratique. Il propose un état de l'art en ce début de XXIe siècle, en France et dans le monde.
Cette sixième édition, augmentée de deux chapitres sur l'apport des études féministes et sur la diplomatie, met à jour l'ensemble des analyses et des bibliographies de ce vaste champ d'étude.
La crise des réfugiés qui secoue l'espace européen depuis 2015 a mis en lumière l'incapacité des institutions politiques à fournir des réponses satisfaisantes à tous les profils de migrants. Fruits de globalisations contradictoires, les flux migratoires s'accélèrent à travers le monde. Alors même que des frontières se ferment et que des murs s'érigent, les catégories de migrants et de réfugiés se brouillent, les pays de départ deviennent pays de transit et d'accueil et inversement, le contenu de la citoyenneté se diversifie, l'expression d'un droit à la mobilité des personnes émerge partout dans le monde. Réel enjeu planétaire, longtemps oubliées des grandes questions mondiales, les migrations transforment et affectent les relations internationales, redéfinissent la souveraineté des États. Elles disent surtout l'urgence d'une diplomatie nouvelle intégrant leur gouvernance mondiale et régionale.
Les liens entre terre et pouvoir semblent avoir été oubliés, au moins dans les sociétés urbanisées où la combinaison entre la question foncière et l'histoire politique s'est largement émoussée. Cependant, le vaste mouvement d'accaparement des terres qui se dessine un peu partout dans le monde, en particulier depuis la crise des matières premières de 2007-2008, a redonné à cette « agro-politique » une actualité ou du moins une médiatisation nouvelle. Suite à cette crise alimentaire, les investissements agricoles à l'international ont décuplé tandis qu'économistes, sociologues, ou politistes se sont penchés à nouveau sur la question de la mondialisation foncière.
En revisitant l'histoire récente à l'aune de la question foncière, Pierre Blanc montre comment les terres cultivables constituent un facteur d'explication largement sous- estimé de l'instabilité politique et des logiques de puissance qui traversent la planète depuis le XX e siècle. Il démonte notamment la fabrique de l'inégalité d'accès à la terre si porteuse de dérives politiques. Il analyse les conséquences de celle-ci sur l'histoire mondiale. Il fournit ainsi un ouvrage indispensable à la compréhension des (dés)équilibres géopolitiques de notre temps.
Alors que la mobilité est reconnue comme un facteur essentiel de développement humain, les deux tiers des habitants de la planète ne peuvent circuler librement. Quant aux pays traditionnels d'immigration, ils ont fermé leurs portes, si ce n'est bâti des murs ou installé des camps de rétention.
Les effets pervers de la fermeture des frontières sont pourtant légion. Aux victimes innombrables, aux sans-papiers et aux sans-droits, s'ajoutent les camps de réfugiés, l'économie maffieuse du passage, les déficits économiques et démographiques liés à l'absence de mobilité, sans parler des coûts exorbitants des politiques de fermeture et d'expulsion.
Face à ces paradoxes, ne vaudrait-il pas mieux inverser la logique ? Considérer que la liberté de circulation des personnes est un droit universel, tout en laissant aux États la possibilité de restreindre l'entrée sur leur territoire ?
Un plaidoyer pour un droit à la mobilité et pour l'avènement d'une diplomatie internationale des migrations, plus urgente que jamais.
Les politiques publiques interviennent dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyen·ne·s et agissent sur l'ensemble de la société. Ce dictionnaire ne se contente pas de définir des notions telles que « fenêtre d'opportunité », « gouvernance », « dépendance au chemin emprunté » ou encore « policy feedback ». Il montre comment les grands concepts de ce champ d'étude se sont forgés, puis modifiés et enrichis pour prendre en compte les nouveaux acteurs et instruments à l'oeuvre. En faisant dialoguer les courants, en s'ouvrant aux autres disciplines et en accordant une large place aux recherches francophones et internationales les plus actuelles, il offre les outils intellectuels indispensables pour comprendre les transformations contemporaines de l'action publique.
Si la violence conjugale est aujourd'hui reconnue comme une question de société légitime, il n'en a pas toujours été ainsi. C'est grâce aux mobilisations féministes des années 1970, qui définissent alors la violence dans le couple comme une violence faite aux femmes, produit des rapports de domination entre les hommes et les femmes, que ce phénomène sort de la dénégation sociale dans laquelle il était tenu. Comment une cause féministe devient-elle un problème public dont s'emparent les associations, les institutions internationales et l'État ?
En apparence, le problème de la violence conjugale paraît semblable partout : il s'agit de développer des lieux d'accueil pour les victimes de violence, de créer des lois pour rendre la violence illégitime et d'appeler à sanctionner ceux qui transgressent ces nouvelles normes sociales et juridiques. Cependant, les conditions institutionnelles, politiques et idéologiques diffèrent dans chacun des pays et le problème public y est traité selon des modalités distinctes. À travers la question des violences conjugales et en comparant le cas français et américain, Pauline Delage analyse avec acuité quelles sont, de part et d'autre de l'Atlantique, les formes légitimes de l'intervention publique dans le domaine de l'intime et des inégalités sexuées.
Toute une série de biais cognitifs nous empêchent de prendre des décisions rationnelles : conformisme, aversion pour la perte, surestime de soi, préférence pour le court terme, etc. Ce crédo des économistes et des psychologues comportementalistes a été repris à leur compte par les pouvoirs publics de nombreux pays, afin d'orienter les choix de leurs concitoyens. Nous sommes ainsi considérés comme des donneurs d'organes par défaut, nos enfants sont tenus à distance des frites dans les cantines, les détecteurs de vitesse nous font la grimace ou nous sourient, on nous informe que nous recyclons moins que le voisin... Faciles à mettre en oeuvre, peu onéreux, ces nudges (de l'anglais « pousser du coude »), qui nous font modifier nos comportements sans que nous ayons à y réfléchir, sont devenus l'alpha et l'omega de la résolution des problèmes de société. Mais peut-on réduire l'action publique à une affaire de comportements individuels ?
Une analyse critique des savoirs comportementaux et de leur application s'impose, afin d'en comprendre le succès et d'en montrer les limites. Henri Bergeron, Patrick Castel, Sophie Dubuisson-Quellier, Jeanne Lazarus, Étienne Nouguez et Olivier Pilmis sont chercheurs au Centre de sociologie des organisations (CSO/Sciences Po).
Dieu n'est pas mort. Il fait de la politique. Partout dans le monde, le religieux est de retour. Son ascendant se ressent à l'intérieur des Etats comme sur la scène internationale et ce, jusqu'en Occident, où il semblait promis à une irrémédiable occultation. Le constat, enthousiasmant pour les uns, dérangeant pour les autres, est sans appel : la modernité n'a pas induit la disparition sociale, ni surtout politique, du religieux.
Trois phénomènes majeurs le traduisent : la polarisation des sociétés partagées entre effacement et réaffirmation des croyances, la politisation renouvelée des religions, la spiritualisation des politiques. Pour autant, il ne s'agit en aucun cas d'un retour aux temps anciens, quand toute vie sociale était configurée par le religieux. Fruit d'une coopération entre le Centre de recherches internationales de Sciences Po et le Groupe sociétés, religions, laïcités de l'Ecole pratique des hautes études, cet ouvrage révèle toute la complexité d'un espace contemporain en tension perpétuelle entre sécularisation et réenchantement du monde.
Décrié lorsqu'il est utilisé, faute de mieux, dans certaines filières universitaires pour sélectionner les étudiants ou vanté comme le moyen de donner un second souffle à notre vie démocratique, le tirage au sort fait débat. Car son mécanisme est aussi évident que sa mise en oeuvre, délicate et multiple : entre le loto et le tirage au sort athénien, le principe général est le même mais tout le reste diffère.
Quel serait alors le bon usage du tirage au sort ? Cet ouvrage répond à toutes les questions pratiques qui se posent à qui veut l'utiliser au sein d'un groupe comme à l'échelle d'un pays. Il détaille les choix qui doivent être opérés selon la logique retenue en fonction du type de tirage : faut-il circonscrire la population concernée ? Faut-il sélectionner ou non parmi les élus du sort ? ces élus ont-ils un droit de refus ?, etc.
Il propose aussi la création d'une troisième chambre, représentant la population civile et désignée selon ce mécanisme, pour expérimenter une vraie démocratie sortive.
Un mode d'emploi pour une idée qui n'est pas à écarter d'un coup de dé.
Une ministre de l'Économie, ancienne avocate internationale, qui recourt à l'arbitrage privé pour régler le différend de l'État avec Bernard Tapie ; six anciens secrétaires généraux (et adjoints) de l'Élysée qui rejoignent les grands cabinets du barreau d'affaires parisien ; des armadas d'avocats appelés au chevet de l'État pour sécuriser un partenariat public-privé ou pour assurer l'entrée en bourse du groupe Areva, etc.
Si la frontière entre le public et le privé n'a jamais relevé de la ligne claire, le brouillage a pris récemment une ampleur nouvelle. Sous l'effet d'un tournant néolibéral qui a érigé l'État régulateur en acteur clé du gouvernement des marchés privés, une zone de contiguïté et d'échanges sans précédent s'est créée.
Figure récente en pleine ascension, l'avocat d'affaires incarne mieux que tout autre ce nouveau mélange des genres. En suivant le rôle qu'il a acquis aux confins de l'État et du marché, les auteurs de cette passionnante enquête explorent les contours de cette zone grise à la périphérie des institutions politiques et administratives : comment elle est née, comment elle a progressivement prospéré et ce qu'il nous en coûte aujourd'hui, politiquement et démocratiquement.
Le rejet du Traité constitutionnel européen en 2005 par les peuples français et néerlandais, suivi du « non » irlandais de 2008 et du Brexit de 2016, a plongé l'Union européenne dans une crise grave. Il a fait resurgir doutes et incertitudes quant à sa nature institutionnelle, à la répartition des pouvoirs, à la place des citoyens et des opinions et à sa capacité à faire face aux enjeux mondiaux actuels.
Comprendre cette crise, et ses répercussions profondes sur la politique des États membres, exige d'affronter la complexité de l'Union, sans en exagérer la portée. Ce livre a pour ambition de mettre en évidence la cohérence et l'originalité du régime politique européen.
Il analyse la nature de la « fédération d'États » et montre comment les conflits de compétence sont résolus en son sein. Il revient sur l'équilibre institutionnel original du « modèle communautaire » et sur les mécanismes de décision qu'il génère. Il se penche sur la « vie politique » qui s'ébauche dans l'Union et s'interroge sur la manière dont cette fédération d'États peut devenir pleinement démocratique.
Dépassant les dichotomies classiques et posant le compromis comme principe constitutif de la vie politique européenne, cet ouvrage constitue une véritable référence qui permet de mieux saisir les enjeux de l'Union européenne.
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« Le glaive et la crosse, la couronne et la mitre, le sabre et le goupillon. Quels que soient les termes employés, ces expressions montrent que le couple politique et religion a traversé l'histoire de l'Occident. On aurait pu croire qu'il disparaîtrait au terme du processus engagé avec les Lumières et couronné par les révolutions du XVIIIe siècle et les séparations des Églises et de l'État. La sécularisation des sociétés occidentales ne devait-elle pas conduire à l'élimination de toute référence religieuse dans la vie politique et sociale ? À observer la vie de nos démocraties aujourd'hui, on constate qu'il n'en est rien. » Face au réveil des intégrismes et de la violence extrême, Jean Picq nous invite à relire notre histoire. À repérer les temps forts qui ont permis de définir de nouveaux rapports entre le spirituel et le temporel et de voir triompher la raison au service de la paix civile.?
SOMMES-NOUS GOUVERNÉS PAR DES EXPERTS DE L'ÉMOTION ?
Conseils de quartier, conseils de jeunes, débats publics, dialogues citoyens, budgets participatifs, conférences de consensus, sondages délibératifs, etc. Les dispositifs de participation associant les citoyens à la décision publique se multiplient. Comment cette forme particulière de mobilisation des profanes de la politique, qui s'appuie largement sur le registre de l'affect, est-elle façonnée par les autorités publiques ?
À partir d'une grande diversité de cas empiriques, l'ouvrage s'intéresse à la façon dont les émotions des citoyens sont accueillies, formalisées et maîtrisées au sein des arènes participatives, à la manière dont elles sont tantôt prescrites tantôt proscrites selon les stratégies et les niveaux d'implication recherchés, la probabilité de se faire entendre, la volonté d'inclure ou de disqualifier les publics les plus démunis, etc. Il montre finalement que les politiques participatives reposent sur des dispositifs de mobilisation qui doivent autant à l'expertise qu'aux émotions
Dans le champ des relations internationales, les études diplomatiques font l'objet d'un regain d'intérêt élevé, tant académique que pratique. L'élargissement de la scène diplomatique non seulement aux acteurs sociétaux mais aussi aux puissances émergentes l'explique en partie seulement. Aujourd'hui, la diplomatie se déploie dans un environnement caractérisé par la recherche de l'image et de la réputation, où l'essor des technologies de l'information et de la communication, associé à la sophistication des moyens de navigation numérique, interroge son travail de façon inédite. Elle est soumise à la pression de la contrainte budgétaire sur les politiques publiques, ce qui l'oblige à redéfinir les conditions de son action. Elle agit aussi sur de nouvelles scènes issues du développement des organisations intergouvernementales, notamment régionales.
De la sécurité au commerce en passant par la finance, la culture et l'environnement, cet ouvrage, qui rassemble les meilleurs spécialistes francophones du sujet, donne à comprendre comment se pratique la diplomatie du XXI e siècle et quels en sont les principaux enjeux.
Force de contestation jusqu'aux années 1990, le populisme est aujourd'hui aux commandes de plusieurs États, en Europe, dans les Amériques, en Asie, au Moyen-Orient. Ce phénomène majeur, qui hante le paysage politique contemporain et se globalise, pénètre aussi bien les démocraties établies et récentes que les régimes plus fermés.
Qu'il soit considéré comme une idéologie « molle », un style politique ou une stratégie électorale, le populisme favorise partout la personnalisation du pouvoir ainsi qu'un autoritarisme plus ou moins assumé, et son succès repose toujours sur un antagonisme facile entre des élites qui seraient corrompues et un peuple supposé « pur ».
L'Enjeu mondial se penche sur la façon dont les populistes conquièrent le pouvoir, l'exercent et le conservent. Il examine les bases sociales des « pouvoirs populistes » de même que les forces qui leur résistent. Car le populisme peut aussi n'être qu'un moment, contrecarré par de robustes institutions défendant l'État de droit.
Coréalisée par le CERI, l'Atelier de cartographie et les Presses de Sciences Po, la collection « L'Enjeu mondial » propose les analyses de spécialistes illustrées de façon claire et pédagogique par des cartes et des graphiques en couleurs, et enrichies des données les plus récentes.
Un processus de destruction créatrice d'une rare intensité s'est emparé du système politique français lors des élections de 2017. Ouvert par une série de déchéances fulgurantes, il s'est poursuivi par une campagne incapable de se fixer sur de véritables enjeux puis par une explosion de la mobilité électorale pour s'achever par un après-élection comparable à un champ de ruines.Après la tempête, voici venu le temps de l'analyse et des premiers résultats issus de la recherche.La vingtaine de contributions inédites réunies ici, complétée d'une chronologie et d'une synthèse des votes sous forme de cartes et de tableaux, signale la fin du cycle politique né après la seconde guerre mondiale. Elle montre la façon dont s'évanouit le système des partis et dont sont remises en question les institutions représentatives pour faire place aux organisations en réseau et à une demande de démocratie horizontale.
Catastrophes géophysiques ou météorologiques, hausse du niveau des mers, désertification, dégradation des écosystèmes : chaque année, des millions de personnes quittent leurs terres pour des raisons environnementales. Un phénomène que le changement climatique en cours ne va qu'amplifier.?
À l'aide de plus de 100 cartes, graphiques et diagrammes et de nombreuses études de cas concrets, cet ouvrage pionnier, coordonné par trois des meilleurs experts des migrations environnementales, dresse un état des lieux inédit et propose des pistes pour répondre à ce grand défi du XXIe siècle.?
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Car mieux comprendre ces migrations, c'est mettre au jour la manière dont les causes environnementales se mêlent à d'autres facteurs - politiques, socio-économiques, psychologiques - qui poussent les individus à la migration temporaire ou à l'exode. C'est anticiper les mouvements de population et permettre leur accompagnement raisonné. C'est contribuer à l'indispensable adaptation aux conséquences du changement climatique.
Les 43 notices qui composent ce dictionnaire mettent en lumière l'apport du genre à la science politique : le rôle central de la différence des sexes dans l'élaboration de théories, de politiques publiques, de mouvements sociaux, les inégalités à l'oeuvre dans les différents partis, etc.
La corruption, trop longtemps considérée comme un mal inévitable, a fait l'objet d'une prise de conscience tardive de la communauté internationale. L'actualité démontre qu'elle mine les démocraties et la confiance des citoyens envers leur gouvernement et leur institution ; aucun pays, aucun secteur d'activité n'échappent aux scandales.
S'il est difficile de chiffrer le coût de la corruption et du blanchiment des activités criminelles organisées, l'on s'accorde à une évaluation de plus de 2 000 milliards de dollars. Les enjeux de la lutte contre ces fléaux sont considérables : ils touchent à l'éthique bien sûr mais aussi à la sécurité, à l'efficacité du démantèlement des réseaux et mafias qui déstabilisent les États, à l'endiguement du financement du terrorisme, etc.
Cet ouvrage se veut un outil de compréhension du rôle dévolu aux institutions de veille, de sanction, de contrôle et de régulation des mouvements financiers. Il présente le cadre normatif qui s'est constitué au cours des 25 dernières années pour lutter contre la corruption et l'évasion fiscale. En France, il fait notamment le point sur la loi « Sapin 2 » relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique. Il révèle l'ampleur, mais aussi les limites, du mouvement de régulation en cours.
Quand il exalte l'imagination du public et lui permet de rire des autorités en place, le théâtre recèle une puissante force subversive. Il peut permettre également aux spectateurs de remettre en question leur attitude passive au sein de la société civile, de les mobiliser, de les rallier à une cause, de transformer les émotions.
Le théâtre a-t-il toujours eu cette fonction de trublion dans l'espace public? Pourquoi entretient-il, davantage peut-être que les autres arts, un rapport politique avec son auditoire?
Après avoir analysé les liens, parfois idylliques, souvent tourmentés, qui unissent le théâtre et le pouvoir politique, l'ouvrage distingue le théâtre contestataire du théâtre militant. Il se penche sur l'espace théâtral depuis les années 1990 jusqu'à nos jours, sur ses différents degrés de politisation. Il démêle les logiques professionnelles des logiques militantes et s'intéresse à la notion de conversion émotionnelle.
Même s'il semble loin le temps de Jean Vilar où l'on voyait des ouvriers au Théâtre national de Chaillot, quel avenir pour le théâtre contestataire?
À l'exception du scandale de l'amiante qui a connu un sort spécifique, les politiques de santé au travail constituent un cas édifiant dépolitisation des problèmes.
À travers ces dispositifs, le sujet de la santé au travail s'est durablement extrait du débat public. Il est aujourd'hui géré sur un mode « technique et expert », entre spécialistes. Ces politiques sont un modèle de rêve pour tout gestionnaire confronté à un problème délicat : rendre gouvernable et totalement accepté socialement un problème n'allant pas du tout de soi. On pourrait à juste titre s'étonner que l'activité économique génère plusieurs milliers de malades et de morts chaque année et que ces malades et ces morts ne suscitent qu'un très faible intérêt et/ou débat public. Or, c'est effectivement ce qui se passe. Résoudre cette énigme nécessite d'analyser les dispositifs publics de prise en charge de la santé au travail.
Les villes de gauche réclament-elles plus d'impôts à leurs administrés ? Les communes de droite sont-elles moins endettées ? Trouve-t-on moins de policiers municipaux dans les villes de gauche ? Moins de logements sociaux dans celles de droite ? Ces éléments suffisent-ils à faire pencher la balance quand l'électeur entre dans l'isoloir ?
Les réponses apportées par Villes de gauche, villes de droite réservent quelques surprises. L'ouvrage décortique les élections municipales de 1983 à 2014 dans les 236 communes françaises les plus peuplées pour analyser les éventuelles différences selon la couleur politique. Il propose l'analyse la plus systématique menée à ce jour sur les élections municipales en France.
La richesse des données collectées met en lumière, de manière inédite, les facteurs locaux (sociologie de l'électorat, qualité de gestion municipale, niveau de chômage, logement, concurrence politique et triangulaires, etc.) et nationaux (popularité de l'exécutif) susceptibles d'expliquer les succès et les défaites des candidats.
Que sait-on de la justice chinoise contemporaine ? Quelles sont les caractéristiques et la marge d'indépendance d'un système judiciaire qui a muté au rythme de l'évolution de la Chine postmaoïste pour devenir, aujourd'hui, l'un des plus vastes et l'un des plus high-tech du monde ??
Pour répondre à ces questions, Stéphanie Balme a choisi d'observer la justice chinoise de l'intérieur. Son ouvrage s'appuie sur des enquêtes de terrain menées auprès des cours populaires de nombreuses localités. Il dévoile ainsi les multiples visages de la justice ordinaire tout en montrant les écarts entre les discours officiels, le droit positif et le droit en action.
Ce travail inédit révèle les contradictions majeures d'un appareil judiciaire qui se réforme de façon chaotique en plaquant les principes internationaux de bonne gouvernance sur des rites ancrés dans une double tradition impériale et maoïste. Comprendre cette réalité est essentiel alors que la Chine est au coeur de la globalisation et que son modèle tant juridique que politique défie les principes fondateurs de l'État de droit.?