De l'un à l'autre des présidents qu'accueillit en un siècle et demi l'immuable Élysée, c'est qu'en fin de compte le recours aux mots n'ait pas été inversement proportionnel au passage à l'acte. Les plus inertes n'ont pas été les plus éloquents. La croissance exponentielle du pouvoir présidentiel n'a cessé de s'accompagner de celle de la parole, de Louis Napoléon Bonaparte à Emmanuel Macron.
Ce lexique de science politique a pour objectif de proposer des définitions claires, assorties de quelques illustrations, de notions clés de l'analyse politique, des institutions, des idées et des faits politiques majeurs. Il aborde toutes les disciplines relevant de la science politique, les institutions et régimes politiques, le droit constitutionnel, l'administration publique, la sociologie politique ou encore les relations internationales, l'Europe, les politiques publiques et les idées politiques.
Destiné à préparer au mieux l'examen, ce manuel se veut clair, synthétique et accessible dans l'étude des principaux thèmes de la discipline : l'Etat, les régimes politiques, les forces politiques, la participation politique, les élites, les politiques publiques...
Cet ouvrage s'appuie sur les acquis fondamentaux de la sociologie politique, ses théories et ses auteurs, classiques ou modernes.
- Une chronologie qui rassemble quelques « grandes dates » de façon thématique.
- Une histoire de la République mais pas une histoire de la France.
- Les épisodes mémorables de la vie politique nationale.
Cet ouvrage est un manuel de description et d'analyse des politiques et institutions actuelles du champ social. À la différence de la plupart des ouvrages existants, traitant séparément soit du droit du travail, parfois élargi à la formation professionnelle et aux politiques de l'emploi, soit de tout ou partie du reste des politiques sociales, il couvre l'ensemble du champ social : sécurité sociale, politique et droit du travail, politiques de l'emploi et de la formation professionnelle, lutte contre l'exclusion et insertion, politique familiale, protection de l'enfance, politique de santé publique, offre de soins, logement, politique de la ville. Des thèmes transversaux font l'objet de développements spécifiques, afin d'éviter les « angles morts » qui peuvent résulter de découpages thématiques : inégalités, discriminations, dimension européenne des politiques sociales, démographie. Il traite de l'ensemble des thèmes qui sont au programme des épreuves de l'ENA, l'EHESP (directeur d'hôpital), l'EN3S, et des autres concours administratifs de catégorie A du champ sanitaire et social. Il sera aussi un outil complet pour les étudiants amenés à traiter de ces matières notamment dans les IEP ou dans les masters de droit social, et pour les personnes recherchant une vision globale de ce champ.
Créée dans la France postrévolutionnaire pour participer à la reconstruction du pays, quel rôle joue la Légion d'honneur dans la société contemporaine ? Les valeurs qu'elle incarne peuvent passer pour obsolètes aujourd'hui où l'ascension sociale par le mérite paraît s'enrayer et où l'honneur n'est plus revendiqué comme éthique. En deux cents ans d'existence et plus d'un million de décorés, la Légion d'honneur est cependant devenue un marqueur symbolique de l'identité du pays auprès des Français qu'elle fédère, comme auprès des étrangers qui la prisent. Comme tout ordre honorifique, elle correspond en effet au besoin fondamental de reconnaissance propre à l'homme en société.
Le présent ouvrage est consacré à la présentation des principaux auteurs et courants de pensée politiques depuis l'Antiquité grecque jusqu'à nos jours. Sous une forme simple, agréable à lire, il permet de découvrir, au fil des siècles, les solutions et les systèmes imaginés pour rendre meilleurs la vie collective des hommes, l'organisation des sociétés et les gouvernants. Ainsi, notre monde contemporain est rendu plus compréhensible et mieux "lisible" grâce à la connaissance de sa formation intellectuelle à travers les pensées de Platon, d'Aristote et de Cicéron, de saint Thomas d'Aquin et de Machiavel, de Bodin et de Marx, de Tocqueville, Hegel, Hannah Arendt ou Charles de Gaulle, par exemple.
Le lecteur est invité à réfléchir par lui-même et à prolonger cette conversation à travers les siècles.
A la racine de l'idée démocratique - c'est elle que nous allons considérer tout d'abord, et non la réalité politique, qui s'en approche plus ou moins - se rencontrent deux postulats de notre raison pratique ; en elle, deux instincts fondamentaux de l'être social tendent impérieusement à leur satisfaction.
D'abord la réaction contre la contrainte qui résulte de l'état de société, la protestation contre la volonté étrangère devant laquelle il faut plier, contre le tourment de l'hétéronomie. C'est la nature elle-même qui, dans la revendication de la liberté, se rebelle contre la société. Mais ce fardeau de la volonté étrangère qu'impose la vie en société paraît d'autant plus pesant que le sentiment inné que l'individu a de sa propre valeur s'exprime plus directement dans la négation de toute supériorité de valeur d'autrui, que celui qui est contraint d'obéir éprouve plus irrésistiblement à l'égard du maître, du chef, ce sentiment qu'il n'est qu'un homme comme lui, qu'ils sont semblables et se demande alors quel droit il a donc de lui commander.
Ainsi, l'idée radicalement négative et jusqu'en ses racines les plus profondes antihéroïque d'égalité se met au service de la revendication, également négative, de la liberté. (Hans Kelsen).
Emmanuel Macron aime les mots. Toutes sortes de mots. Les mots courants comme les mots rares, les mots politiques et les philosophiques, les techniques et les littéraires, les rassurants et les provocants... Avec plus de cinq cent cinquante citations, ce petit dictionnaire des Mots de Macron permettra à chacun de se faire une idée plus précise du plus atypique et imprévu de nos Présidents. De mieux connaître aujourd'hui ses convictions, ses obsessions, ses ambitions. D'apprécier demain ses réalisations, ses rétractations, ses contradictions.
Ce recueil tente de faire oeuvre citoyenne en donnant à voir ce qu'est aujourd'hui la Constitution de la République française alors qu'elle a été profondément réformée par la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008.
Ce Mémento identifie et commente les problématiques de la science politique :
- l'émergence et la spécificité du politique ;
- les acteurs, les enjeux et les mécanismes du champ politique ;
- les types de légitimation et les formes d'organisation des pouvoirs politiques ou les tentatives de classification des régimes politiques.
Au cours de ces trente dernières années, les travaux de sociologie politique se sont multipliés, les approches se sont diversifiées et enrichies. C'est ce renouvellement dont ce livre rend compte, sans négliger tout ce que la sociologie politique doit aux pères fondateurs de la sociologie (Tocqueville, Marx, Weber, Durkheim.) et à des travaux anciens aujourd'hui consacrés. Cet ouvrage donne ainsi à voir l'élargissement des champs de recherche (par exemple, l'émergence de nouvelles formes d'action militante, l'apparition de mobilisations transnationales, les transformation des modes de gouvernement.), sans négliger pour autant les grands domaines classiques de la sociologie politique (la sociologie des institutions, la participation électorale, l'analyse des politiques publiques, les organisations politiques, les pratiques de participation) dont il présente les nouveaux courants d'analyse, nationaux et internationaux. Les lecteurs y trouveront enfin une réflexion de fond et originale sur plusieurs notions clés permettant de comprendre les fondements des processus politique : la domination et la légitimation, l'institutionnalisation, la politisation et la décision.
Thèse pour le doctorat en science politique de l'Institut d'Études Politiques de Paris présentée et soutenue sous le titre Le gouvernement de l'ethnicité en europe post-soviétique.Une sociologie politique des luttes de classification autour des populations minoritaires en Lettonie.
[...] Le livre de Pascal Bonnard montre comment s'opèrent les mutations du clivage ethnique (qui peut ici être rapporté à d'autres situations), en relation avec d'autres clivages sociaux. En fait, l'intérêt de cette recherche est dans son potentiel de généralisation théorique. Et c'est aussi ce qui lui confère sa grande force explicative. Les logiques déconstruites autour de l'objet de l'ethnicité par l'auteur peuvent s'interpréter de manière comparable dans d'autres contextes qui n'ont rien à voir avec le post-soviétisme, d'où est absente la minorité non titulaire russe ou russophone, tout comme le facteur géopolitique de l'" étranger proche ". Cette recherche abonde en trouvailles pertinentes et en remises en cause des certitudes interprétatives préacquises. [...];
Depuis 2006, de jeunes Africains partent en pirogue pour tenter d'atteindre l'Europe, dans un contexte où les politiques migratoires européennes contribuent à faire de la Méditerranée un cimetière. Cet ouvrage adopte le point de vue de la mobilisation féminine contre l'émigration au Sénégal, en analysant comment des femmes ont pris en charge le deuil et la perte d'un fils, en saisissant ce que les conditions de félicité de cette mobilisation devaient au monde du développement, aux formats médiatiques internationaux, au fait de se positionner contre l'émigration. L'enquête est d'ampleur avec près de 300 entretiens, 15 mois de terrain sur place, la constitution de différentes bases de données. L'articulation de la sociologie des mobilisations, du genre, du clientélisme, du Sénégal et du développement démontre que se mobiliser n'équivaut pas à protester, et que s'enfermer dans une telle conception légitimiste de la "bonne" mobilisation et du "bon" mouvement social tend mécaniquement à invisibiliser des formes de revendications et de prise en charge du malheur social particulièrement investies par les femmes.
les théories et doctrines politiques ne sont pas seulement des spéculations intellectuelles car elles ont un effet déterminant sur la vie politique.
depuis le xixe siècle de nombreuses et importantes théories politiques ont été proposées et certaines ont profondément marqué le monde dans lequel nous vivons. elles correspondent à trois grands courants : le libéralisme ; le socialisme ; le nationalisme. les unes et les autres permettent de comprendre le monde contemporain. elles sont présentées le plus clairement possible pour que l'étudiant en droit ou en sciences politiques, comme le lecteur intéressé par la politique, puissent trouver des éléments de réflexion et des références.
si la politique ce n'est pas seulement des idées celles-ci sont indispensables pour comprendre les motivations des acteurs politiques, les fondements de leur réflexion et l'analyse qu'ils font du monde, des hommes et de leur avenir commun. il n'y a pas de vie politique digne si les acteurs politiques n'agissent pas au nom d'idées politiques qu'ils pensent être justes.
Dire qu'elle est polémique.
Des notions comme celles de république, classe, souveraineté, absolutisme, dictature, neutralisme et de paix sont incompréhensibles si l'on n'est pas capable d'indiquer ce qu'elles visent, contre qui elles sont dirigées et qui elles prétendent nier et réfuter. Somme toute, ce n'est pas la lutte qui engendre la politique, mais au contraire la politique porte en elle le conflit qui peut, dans les cas extrêmes, dégénérer en guerre.
S'il en est ainsi, il ne saurait y avoir de décision politique objective au sens scientifique du terme. Elle est, elle aussi inévitablement polémique. Cela veut dire que la guerre est toujours latente, non pas parce qu'elle serait une fin en elle-même ou le but de la politique, mais le recours ultime dans une situation sans issue. La possibilité de trancher en dernier ressort les conflits par la guerre définit justement l'existence politique d'une collectivité.
De l'ONU au G20, quelle gouvernance à l'heure de la mondialisation ?
L'expression est si répandue que l'on ne s'étonne plus de l'usage d'un mot, " gouvernance ", ignoré de notre vocabulaire il y a un demi-siècle. Mais à peine s'est-on habitué à voir les dirigeants de 7 à 8 grands pays industrialisés (G7 puis G8) se réunir pour décider de la " gouvernance " des affaires économiques du monde, que surviennent d'autres Sommets rassemblant, cette fois, 20 États du Nord comme du Sud, vieilles puissances comme jeunes émergents. Ces aréopages restreints et donc réputés sérieux ne peuvent-ils être tentés, au-delà de leurs réflexions sur les finances, la monnaie, le développement, de prendre en main la conduite de notre globe ? Est-il possible d'imaginer l'édification d'une nouvelle structure internationale couronnée par cet étroit groupe de 20 chefs d'État, épaulés par les directeurs des grandes organisations internationales et flanqués, pour la bonne règle, du Secrétaire général de l'ONU ?
Celui-ci n'est pas dupe. Il a vu sans plaisir le G20 se proclamer " principale instance pour la coopération économique internationale " et il s'épuise à proposer des réformes qui ne mobilisent pas l'attention des grands de ce monde. L'ONU rendra-t-elle armes et rameau d'olivier au G8 et au G20 ? Ce serait méconnaître qu'elle seule dispose, par Traité, du pouvoir de contrainte. Ce serait ignorer la résistance de 173 pays à toute nouvelle super structure.
Le thème de la gouvernance mondiale n'implique donc pas nécessairement la montée en puissance d'un groupe restreint de décideurs. Au contraire d'une architecture hiérarchisée, l'image du monde contemporain est plutôt celle d'un archipel d'institutions, groupes restreints et ONU, réglant les affaires selon leurs moyens propres. Ce modèle peut fonctionner si à l'expression de " gouvernement " hiérarchique on préfère la pratique très simple du multilatéralisme fondé sur des principes de liberté et d'égalité. Telle est la thèse défendue par l'auteur, fin connaisseur de l'ONU et observateur attentif de la société internationale.
Cet ouvrage propose un cadre d'analyse de la réception des discours politiques par les citoyens ordinaires, focalisé sur les récepteurs, sur leurs pratiques concrètes, et sur les ancrages sociaux de ces processus. En prenant pour terrain le Venezuela d'Hugo Chávez, il explore ainsi systématiquement les différentes dimensions et étapes des réceptions du politique grâce à une enquête empirique approfondie, donnant à voir autrement la question des effets de la communication politique.
Thèse pour le doctorat en science politique de l'Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne présentée et soutenue sous le titre Gouverner par accommodements. La régulation publique de l'accès à l'école et les stratégies des familles.
[...] Comme le titre de l'ouvrage l'indique, cette recherche apporte des éclairages particulièrement intéressants sur un mode de gouvernement par accommodements qui fabrique de l'acceptabilité sur des questions pourtant sensibles par la mise en oeuvre d'un subtil dosage de contraintes, dérogations, répressions, et tolérance devant beaucoup de contournements. Ce sont des sujets majeurs de la réflexion politique qui se trouvent ainsi éclairés par une étude de terrain minutieuse et approfondie prenant appui sur des interrogations théoriques de grande portée. C'est la marque d'une approche des sciences sociales qui s'est développée en France, à l'écart des attentes d'une orthodoxie nationale et internationale. Cet ouvrage en justifie la pertinence de manière particulièrement éclatante. [...].
Cet ouvrage a pour ambition de faire comprendre, du point de vue juridique, l'importance et la place des collectivités territoriales au sein de l'Etat. Cette place a été durablement modifiée depuis les lois de décentralisation de 1982 et, dans cette 5e édition, l'auteur se penche sur les éléments les plus récents en la matière notamment les récents aménagements pour la modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles.
Le président des états-unis est la personne la plus puissante du monde, dans la plus ancienne démocratie de l'histoire contemporaine.
Précisément parce qu'il s'agit d'une démocratie, le président ne peut pas tout faire, et n'exerce son pouvoir que dans les strictes limites tant de la constitution que d'une longue pratique. pour ces deux raisons, pour la connaissance des états-unis, celle d'une vraie démocratie, il nous a semblé utile de présenter les principales données en la matière. le but de cet ouvrage est d'éclairer, grâce à bruno perreau, un système politique remarquablement stable mais plus complexe qu'on ne le croit.
Mais avant de les lire, christine ockrent présente l'extraordinaire campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2008. elle nous en dit beaucoup sur ce que la démocratie américaine est devenue.
Tout régime qui a l'ambition de réaliser l'Etat de droit doit biffer de ses institutions ce symbole défectueux qu'est l'acte de gouvernement.
A la solution simpliste et rudimentaire qu'il consacre en faveur de la liberté de l'Exécutif, nous demandons que soit substituée la solution plus souple, plus nuancée de la réserve du pouvoir discrétionnaire. Tout aussi bien que l'acte de gouvernement, elle nous préservera du " gouvernement des juges " demeurant strictement cantonnés dans leur rôle naturel de gardiens de la légalité ; mais elle assurera un équilibre plus harmonieux entre les idées antagonistes d'autorité et de liberté.
Dans les pays à contrôle juridictionnel développé qui consacrent encore l'acte de gouvernement et qui n'ont pas renié dans leur conception du droit public toute idée de liberté garantie des individus, la substitution vaut d'être tentée. Et nous formulons l'espoir que la France donnera l'exemple. Paul Duez.
Les rois doivent respecter leur propre puissance, et ne l'employer qu'au bien public.
Leur puissance venant d'en haut, ainsi qu'il a été dit, ils ne doivent pas croire qu'ils en soient les maîtres pour en user à leur gré ; mais ils doivent s'en servir avec crainte et retenue, comme d'une chose qui leur vient de Dieu, et dont Dieu leur demandera compte. Nous avons vu les rois assis dans le trône du Seigneur, ayant en main l'épée que lui-même leur a mise en main. Quelle profanation et quelle audace aux rois injustes, de s'asseoir dans le trône de Dieu pour donner des arrêts contre ses lois, et d'employer l'épée qu'il leur met en main, à faire des violences et à égorger ses enfants ! Qu'ils respectent donc leur puissance, parce que ce n'est pas leur puissance, mais la puissance de Dieu, dont il faut user saintement et religieusement.
Saint Grégoire de Nazianze parle ainsi aux empereurs "Respectez votre pourpre : reconnoissez le grand mystère de Dieu dans vos personnes : il gouverne par lui-même les choses célestes ; il partage celles de la terre avec vous. Soyez donc des dieux à vos sujets. " C'est-à-dire, gouvernez-les comme Dieu gouverne, d'une manière noble, désintéressée, bienfaisante, en un mot divine.
Une démocratie vit dans un cadre, dans un espace sur un territoire qui les uns et les autres évoluent dans une direction plus ou moins favorable à la démocratie. La cité est devenue une chance de réponse à certains handicaps du jeu démocratique. La proximité apparaît comme un atout indéniable pour vaincre partiellement l'éloignement physique et la distance sociologique qui séparent l'électeur des décisions qu'il génère par son vote. À l'inverse, au motif d'efficacité, l'émiettement des communes incite à des regroupements intercommunaux, souvent nouveaux dans leurs compétences. Enfin les structures de pays , au-delà de territoires de cohérences d'action, peuvent correspondre à des racines jouant le rôle de terroirs qui fécondent les démocraties nouvelles.