En Belgique, les premiers partis politiques ont vu le jour et se sont développés dès le XIXe siècle. Ils ont exercé nombre de missions dans la société et leur importance a crû dans le temps. Pourtant, leur dynamique, leurs rôles et ce qu'ils incarnent aux yeux des citoyens se sont transformés au cours des dernières décennies. Les partis sont soumis à de multiples modifications et tensions qui les affectent, les interpellent et les appellent à se transformer profondément : importance accrue de l'Union européenne dans l'exercice des politiques publiques, difficultés des partis politiques à l'échelle européenne, déclin du nombre de membres, demandes participatives croissantes, emprise technocratique... Comment les partis agissent-il au regard de ces mutations ? Comment les interprètent-ils ? Comment appréhendent-ils la sécularisation avancée de la société belge et l'augmentation du capital scolaire ? Comment réagissent-ils à l'interne ? Ces questions sont analysées dans cet ouvrage. Dix ans après leur dernière grande étude comparative, les auteurs présentent un nouveau travail de synthèse original. Celui-ci offre, de manière systématique et sur la base d'une grille commune, une analyse de chaque parti à l'oeuvre dans le système politique belge : CD&V, CDH, sp.a/Vooruit, PS, OpenVLD, MR, Ecolo, Groen, N-VA, Vlaams Belang, PTB-PVDA, DéFI, les droites radicales et la galaxie des petits partis. En parallèle, il propose une analyse transversale à l'aune de la communication, de l'organisation partisane, des évolutions électorales et de la mue du système de partis en Belgique.
Pourquoi l'OTAN continue-t-elle à exister alors que l'ennemi qui a justifié sa création, l'Union soviétique, a disparu ? Ce livre répond de manière novatrice à cette question fort débattue, en traitant du développement du contre-terrorisme à l'OTAN dans les années 2000-2010.
L'ouvrage prend le contre-pied des approches rationalistes et dominantes qui soumettent l'évolution de l'OTAN à une adaptation mécanique à un nouvel environnement international davantage instable. Ce livre propose une immersion sociologique dans le monde des pratiques professionnelles dites « contre-terroristes », qui sont à la source des mutations de l'Alliance euro-atlantique.
À partir d'une enquête de terrain approfondie, combinant une centaine d'entretiens et des observations ethnographiques, l'auteur explique que la continuité post-Guerre froide de l'OTAN procède de l'institutionnalisation transnationale d'une logique de traitement préemptive de risques multiformes. La démonstration explore deux changements indissociables. Le premier réfère à la structure sociale portant la production du pouvoir au sein de l'OTAN, qui disperse la logique d'action multilatérale le long de possibilités sécuritaires très différentes (guerre en Afghanistan, surveillance en Méditerranée, développement d'armements). Le deuxième a trait au politique, à savoir l'exercice de la violence et la fabrication des figures de l'ennemi qui prolifèrent, s'imaginent et se banalisent à mesure que les initiatives de sécurité se multiplient. En proposant de renouveler les termes du débat sur les raisons de l'existence contemporaine de l'OTAN, l'ouvrage apporte aussi un éclairage original sur le travail quotidien des organisations internationales et les transformations en cours dans les politiques de sécurité contemporaines.
D'aucuns évoquaient déjà la crise de l'intégration européenne au milieu des années 1960. Les experts et les responsables ont souvent noirci le tableau et le mot a été galvaudé. Il fait désormais pleinement sens : après un processus de réforme des traités long et difficile dans les années 2000, puis une crise économique et financière qui a failli avoir raison de la zone euro, l'Union européenne est confrontée aujourd'hui à une vague d'euroscepticisme sans précédent, au retrait du Royaume-Uni et aux dérives "illibérales" de plusieurs Etats membres.
Dans ce contexte, la célébration en mars 2017 des soixante ans de la signature des traités de Rome a eu un goût amer. Personne n'ose plus nier la gravité de la situation et mettre en doute la nécessité de procéder à des réformes. Dans le même temps la question du rapport de l'Union avec les citoyens, qui était jusqu'alors un impensé de la construction européenne, s'est posée avec force et est venue compliquer la réforme des traités comme le fonctionnement courant de l'UE.
Jusqu'au sommet des institutions européennes, on s'interroge sur le destin de l'Union et les scénarios les plus divers sont envisagés pour sortir l'intégration de l'impasse. Plus que jamais, la construction européenne véhicule toutes sortes d'espoirs, de craintes et de fantasmes. En comprendre les rouages, les acteurs, les procédures, les règles et les dynamiques est un préalable à toute réflexion sur le sujet.
C'est l'objectif de cet ouvrage. Fondé en grande partie sur les recherches des auteurs, il propose une lecture simple et pédagogique du fonctionnement de l'Union qui, tout en faisant droit à la complexité des choses, évite de la dramatiser. L'ouvrage aborde les questions-clés de la construction européenne : déficit démocratique, politisation, rôle des Etats membres, européanisation, crise institutionnelle, représentation d'intérêts, euroscepticisme.
Plongée inédite au coeur du monde des supporters russes, cet ouvrage explore les dimensions politiques de la passion du football en Russie. À la suite d'une enquête mêlant entretiens avec des supporters, observations et analyse des réseaux sociaux et sites supportéristes, l'auteure présente une sociohistoire de la passion du football en Russie soviétique et postsoviétique, interrogeant à la fois son caractère subversif, ses tropismes nationalistes et son rapport au pouvoir. À travers une fine analyse des processus de (dé-)politisation au sein du sport, l'ouvrage aborde des questions aussi centrales que la place du racisme dans le football et la société russe, les liens du hooliganisme avec les mouvements nationalistes et le pouvoir ou encore le rôle de l'humour, des réseaux sociaux et de l'esthétique dans la fabrication des représentations et des expressions politiques. Il s'adresse aux sociologues et anthropologues du sport, aux politistes ainsi qu'à toute personne intéressée par les aspects socio-politiques du football et/ou la politique russe.
L'ouvrage propose un état des lieux de la politique sociale de l'Union européenne et ce dans ses multiples aspects : réglementation dans le Marché unique, questions liées à la libéralisation, redistribution via les fonds européens, coordination souple des politiques nationales.
Mais surtout, le livre aborde de manière critique les enjeux proprement politiques qui se font pressants dans le contexte post-crise de 2008-2010 et le rôle de différents acteurs (institutions européennes, gouvernements, syndicats, ONG) : faut-il limiter l'accès des non-nationaux européens à l'Etat-providence national ?, la coordination des politiques sociales nationales doit-elle être plus contraignante ?, le dialogue social européen est-il mort ? Faut-il instaurer un salaire minimum dans tous les Etats-membres de l'UE ? etc...
L'essor des partis et des entrepreneurs « populistes » représente l'un des phénomènes politiques les plus notables de ces deux dernières décennies, en particulier à droite de l'échiquier politique. Ce populisme de droite radicale s'incarne dans une multiplicité d'acteurs en Europe, à l'image des succès récents de ces partis en Italie, en France ou en Autriche. Les thèmes populistes ont également dominé la campagne présidentielle de Donald Trump aux États-Unis et le référendum britannique sur le Brexit en 2016.
Au travers d'un état des lieux de l'important volume de recherches internationales consacrées à la question, l'ouvrage propose une réflexion sur la nature du phénomène populiste tel qu'il se donne à voir. Quels en sont les contours idéologiques ? Peut-on dégager des facteurs explicatifs communs du succès de ce populisme de droite radicale sur les continents européen et américain ? Le développement des droites populiste radicales participe d'une évolution structurelle des sociétés contemporaines, sous l'effet de profondes transformations économiques, culturelles et politiques. À l'image de l'Italie, de la Hongrie et des États-Unis, nombre d'acteurs populistes occupent désormais une place centrale au sein du jeu politique national et constituent un défi croissant pour l'équilibre des démocraties libérales.
Gilles Ivaldi est chercheur CNRS à l'URMIS, Université de Nice, spécialiste du populisme et du phénomène de droite radicale, en Europe et aux États-Unis. Ses thèmes de recherche portent également sur les partis politiques et les comportements électoraux. Gilles Ivaldi a publié de nombreux articles scientifiques sur ces questions et il est l'auteur de deux ouvrages sur les élections présidentielles françaises de 2012 et 2017 en collaboration avec Jocelyn Evans. Gilles Ivaldi dirige actuellement en France le projet international SCoRE d'analyse comparative du vote de droite radicale populiste.
Quelle relation lie un élu à son parti ? Cet ouvrage analyse la dépendance des députés français au parti. Il montre qu'aujourd'hui comme hier, dans une sorte de pacte faustien, les élus se voient offrir par les partis des carrières politiques au long cours, qui ont pour prix une dépendance à laquelle peu d'entre eux échappent.
Quelle relation lie un élu à son parti ? Le parti politique fait-il le député ? Cet ouvrage analyse la dépendance des députés français au parti. Cette notion peut paraître triviale tant le destin des élus en France semble lié à leur parti. Elle constitue cependant un enjeu central du fonctionnement d'une démocratie représentative, dès lors que les partis tendent à monopoliser l'accès à la représentation élective et occupent une place déterminante dans l'organisation du travail parlementaire, dont la nature et les variations ont été peu explorées jusqu'à présent.
En adhérant à un parti, le député accepte de limiter sa liberté contre une forme de protection. Cependant, dépendance au parti n'est pas synonyme de passivité : les députés, même en situation de contrainte, s'adaptent et sont capables d'intégrer les règles du jeu politique et de les utiliser. Il est essentiel d'analyser ce levier partisan, qui peut déclencher chez les élus des loyautés ou des infidélités, pour comprendre le fonctionnement de l'Assemblée nationale et pour saisir ce qui constitue l'un des déterminants principaux du comportement parlementaire.
Aujourd'hui comme hier, les carrières politiques ne peuvent être envisagées que par des personnes maîtrisant les règles du jeu partisan et bénéficiant des ressources d'un parti. Dans une sorte de pacte faustien, les élus se voient offrir par les partis des carrières politiques au long cours, qui ont pour prix une dépendance à laquelle peu d'entre eux échappent.
Quels sont les défis de l'enseignement universitaire des méthodes qualitatives en sciences sociales ? Comment impliquer les étudiants dans une démarche d'apprentissage actif ? Quelles difficultés peuvent-ils rencontrer dans la réalisation d'un travail de recherche ? Comment faciliter et valoriser leurs recherches au-delà de la sphère académique ?
Sur la base d'une expérience pédagogique collective acquise au sein de la Faculté de philosophie et sciences sociales de l'Université libre de Bruxelles, ce manuel fournit des réflexions théoriques originales sur l'enseignement universitaire des méthodes des sciences sociales et montre, à travers des exemples très concrets, les possibilités d'innovation pédagogique qui peuvent être mises en oeuvre dans ce domaine.
Ce manuel s'adresse à trois publics cibles : l'ensemble de la communauté scientifique intéressée par la question des innovations pédagogiques dans l'enseignement universitaire, les enseignants qui dispensent des cours de méthodes en sciences sociales en quête de conseils sur comment lier la théorie à la pratique, ainsi que les étudiants de sciences sociales désireux de réaliser une enquête de terrain en s'appuyant sur des exemples concrets de travaux réalisés par d'autres étudiants.
Depuis leur création au XIXe siècle, les partis politiques exercent nombre de missions dans la société en Belgique.
Pourtant leur dynamique, leurs rôles et ce qu'ils incarnent aux yeux des citoyens ont beaucoup changé depuis le début des années quatre-vingt. Les partis sont en effet soumis à de multiples tensions qui les affectent, les interpellent, les appellent à se transformer profondément : importance accrue de l'Union européenne dans l'exercice des politiques publiques, difficultés des partis politiques à l'échelle européenne, déclin du nombre de membres, demandes participatives accrues...
Comment les partis agissent-il en regard de ces mutations ? Comment les interprètent-ils ? Comment appréhendent-ils la sécularisation avancée de la société belge et l'augmentation du capital scolaire ? Ces questions sont analysées dans cet ouvrage. Quinze ans après avoir mené une première grande étude comparative, les auteurs présentent un nouveau travail de synthèse original, offrant, de manière systématique et sur la base d'une grille commune, une analyse de chaque parti à l'oeuvre dans le système politique belge : CD&V, CDH, SP.a, PS, Open-VLD, MR, Ecolo, Groen!, Volksunie-N-VA, Vlaams Belang, FN, LDD, PP, PC et PTB.
En parallèle, les auteurs présentent une réflexion sur les origines et les transformations du système de partis en Belgique et une analyse sur la formation des accords de gouvernements, de même qu'un tableau d'ensemble des élections et des compositions des exécutifs depuis 1945.
La france et la belgique ont été les deux pays les plus acharnés à refuser toute référence à l'héritage chrétien de l'europe dans le traité constitutionnel européen.
Cette position commune renvoie pourtant à deux laïcités bien distinctes, chacune enracinée dans son histoire et son modèle de relations entre politique et religion. la france revendique une laïcité englobante reléguant le religieux dans l'espace privé. la belgique est caractérisée par une laïcité-pilier, en interaction et concurrence avec les visions du monde confessionnelles dans l'espace public. a partir d'éclairages disciplinaires variés (science politique, sociologie des religions, histoire, droit, philosophie), une équipe binationale de chercheurs suggère que la réalité est plus accommodante que les principes, mais que les convergences n'occultent pas la résistance des traditions culturelles.
L'érosion des systèmes de croyances et la perte d'emprise des institutions modifient les logiques des rapports entre eglises et etat, les mobilisations partisanes et sociales et les usages du sacré en société. le religieux n'en demeure pas moins un enjeu symbolique fort et une ressource dans la redéfinition des identités nationales et des modalités du vivre-ensemble à l'oeuvre dans le contexte de l'intégration européenne.