Tous les 4 ans, à chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde des 20 prochaines années.
Un monde contesté, telle est ligne principale de ce rapport. La pandémie de Covid 19 a ébranlé la confiance entre gouvernants et gouvernés. Les gens descendront de plus en plus dans les rues. Ce ne sont pas seulement les pouvoirs forts ou dégradés qui seront remis en cause mais aussi les démocraties.
L'une des tendances les plus certaines au cours des 20 prochaines années sera un changement démographique majeur : la croissance de la population mondiale ralentira et le monde vieillira. La pression migratoire, accentuée par le stress hydrique et le manque d'eau, mettra économies et sociétés à rude épreuve.
En 2050 : la moitié des urbains vivra dans les pays pauvres.
La fracture numérique risque de fragmenter les populations et les pays. La finance, la santé, le logement seront de plus en plus connectés. L'intelligence artificielle (IA) jouera donc un rôle majeur et les pays qui exploiteront les gains de productivité liés à L'IA verront s'élargir leurs possibilités économiques. Les acteurs non étatiques (superstars de la technologie, ONG, groupes religieux) seront en mesure de concurrencer voire de contourner les États.
Sur le plan international, le pouvoir s'élargira à de nouveaux pays mais les USA et la Chine exerceront la plus grande dynamique en imposant des choix tranchés aux autres acteurs. La dégradation climatique provoquera une activité renforcée des grands ouragans et une augmentation de 2, 50 °c pour le jour le plus chaud de l'année.
Tout n'est pas pessimiste selon ce rapport. Dans les scénarios d'avenir (il y en au moins 5 majeurs) dressés par le NIC : une coalition mondiale menée par l'Europe et la Chine mettra en oeuvre des changement majeurs contre la lutte climatique et une renaissance démocratique est possible.
Le monde en 2040 selon la CIA est préfacé par Piotr Smolar, spécialiste des relations internationales, grand reporter au Monde.
La Red Team n'est pas la nouvelle série de Netflix. Et pourtant.... C'est un commando qui a mené une opération pionnière particulièrement haletante. Pour la première fois, le ministère français des armées et l'université Paris Sciences et lettres (qui regroupe notamment les Mines, Normale sup, le Collège de France, le CNRS, l'INRIA et 140 laboratoires scientifiques) ont lancé un projet de prospection particulièrement innovant. Les analystes des armées ont partagé leurs réflexions avec 10 écrivains de romans noirs et de science-fiction pour élaborer les scénarios possibles de conflits à l'horizon 2030/2060. Les programmes d'armement étant particulièrement longs à concevoir (parfois 20 ou 30 ans), il est indispensable d'avoir les instruments les plus pointus d'analyse. Cette fois la méthode est révolutionnaire : décloisonner les genres, les carcans mentaux, bâtir sur les fondements scientifiques les plus solides de scénarios de fiction et d'anticipation. C'est Thucydide 2.0. Pour la première saison, placée sous le signe de la piraterie, deux scénarios ont été élaborés : la création d'une nouvelle nation pirate née des changements climatiques et le second explore la faiblesse de la numérisation du monde, le hacking possible des implants neuronaux (des pirates ou des états ennemis pourraient contrôler le système mental des militaires). Quatre scénarios seront publiés dans ce volume. C'est un livre grand public de géopolitique particulièrement informée racontée comme un scénario de série.
La CIA a renoué avec sa vocation originelle : le renseignement. Elle est la seule agence à avoir prédit que Vladimir Poutine envahirait l'Ukraine.
Aussi, le nouveau rapport de la CIA sur les menaces qui pèseront sur notre monde dans les prochains mois doit être particulièrement pris en compte. Au premier chef : le conflit en Ukraine peut s'étendre aux pays alentours. C'est pourquoi, le lecteur découvrira dans cet ouvrage l'audition des responsables du Renseignement américain devant la Chambre des représentants au sujet de l'offensive de Vladimir Poutine mais aussi les faits et chiffres de la CIA sur l'Europe de l'Est et les Pays baltes, cette poudrière que nous connaissons si mal.
Dans le spectre des menaces, il ne faut pas oublier le reste du monde : la Chine continue sa folle course à l'armement, la Corée du Nord vient de lancer un missile balistique intercontinental, l'Iran veut étendre son programme nucléaire et son influence. La multiplication des cyber-attaques, l'utilisation malveillante des nouvelles technologies, les conséquences économiques de la pandémie de Covid et du réchauffement climatique, les migrations et les trafics criminels, le terrorisme mondial renforceront les tensions.
Ce rapport prospectif et captivant de la CIA appréhende avec lucidité un avenir de plus en plus instable et conflictuel.
Le phénomène du populisme n'a pas encore été véritablement pensé. C'est en effet surtout à caractériser sociologiquement les électeurs populistes que se sont attachés la plupart des livres sur le sujet ; ou à discuter ce dont il est le symptôme (le désenchantement démocratique, les inégalités galopantes, la constitution d'un monde des invisibles, etc.) ; ou encore à sonner le tocsin sur la menace qu'il représenterait.
Cet ouvrage propose de le comprendre en lui-même, comme une idéologie cohérente qui offre une vision puissante et attractive de la démocratie, de la société et de l'économie. S'il exprime une colère et un ressentiment, sa force tient au fait qu'il se présente comme la solution aux désordres du présent. Il est pour cela l'idéologie ascendante du xxie siècle, à l'heure où les mots hérités de la gauche semblent dorénavant résonner dans le vide.
L'auteur en présente une théorie documentée, en retrace l'histoire dans celle de la modernité démocratique et en développe une critique approfondie et argumentée. Il permet ainsi d'en finir avec les stigmatisations impuissantes et dessine les grandes lignes de ce que pourrait être une alternative mobilisatrice à ce populisme.
Peut-on jouir, dans un monde injuste, sans être complice de l'injustice ? La question se pose aujourd'hui alors que nos plaisirs, qu'ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent formatés par le capitalisme contemporain et butent sur des impératifs politiques nouveaux : le refus de la violence patriarcale, la préservation du vivant, les exigences sanitaires.
Plutôt que de céder à l'ascèse, ce livre nous invite à redécouvrir la dimension politiquement subversive du plaisir. La gauche n'a aucune raison d'abandonner l'allégresse à la pensée réactionnaire et sa défense de l'« art de vivre à la française » opposé au « moralisme progressiste ». A condition d'être partagé, le plaisir est une émotion qui inscrit dans les corps une issue positive à la catastrophe.
Dans cet essai, Michaël Foessel propose de renouer avec les traditions qui articulent plaisirs et émancipation. Il montre que les expériences politiques prometteuses sont celles d'où la terreur et la honte sont absentes.
Et si la philosophie russe nous aidait à comprendre la stratégie de Vladimir Poutine ? Cette idée n'a rien d'absurde, tant les prophètes du conservatisme, de «la voie russe» et de «l'empire eurasiatique» ont le vent en poupe au Kremlin et bien au-delà puisqu'ils séduisent jusqu'à l'extrême droite européenne, le FN en tête.
Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
Depuis une dizaine d'années, l'Ukraine apparaît régulièrement sur le devant de la scène internationale, que ce soit pour ses mouvements protestataires, ou à propos de l'annexion de la Crimée par la Russie et du conflit à l'est du pays, semblant constituer le théâtre d'une nouvelle guerre froide qui cristallise les tensions entre la Russie et les nations occidentales.
Les événements récents sont aussi l'occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays est lacunaire, se limitant souvent aux clichés d'une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l'URSS et d'une suite de gouvernants entachés par une corruption massive.
Partant de ces idées reçues, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine, terre de contrastes.
"Franchira-t-il le Rubicon ? La question est sur toutes les lèvres, alors que la Russie poursuit son invasion de l'Ukraine : le président Vladimir Poutine osera-t-il recourir à des armes de destruction massive ? C'est l'une des menaces abordée par cet ouvrage qui permet de comprendre le choc de la guerre en Ukraine, ses enjeux et au-delà le nouveau monde en formation.
Quelle est la grande stratégie russe à l'oeuvre ? Pourquoi Poutine sème-t-il le chaos et la désolation? Comment la Russie instrumentalise-t-elle le droit international pour justifier son bellicisme ? Quel sera le sort des exilés de guerre ? Comment l'Afrique réagit-elle à l'offensive russe ? À quelle justice internationale sera-t-il possible de recourir pour l'Ukraine ? La Russie peut-elle se déconnecter d'Internet ?"
« Personne d'autre que le citoyen libre n'a qualité pour juger de l'emploi qu'il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître. Ainsi la loi ne peut-elle permettre à l'État de restreindre abusivement la liberté d'aller et venir, de manifester, de faire connaître une opinion, de s'informer, de penser pour finir. » Lorsque Chateaubriand déclare que « sans la liberté il n'y a rien dans le monde », ce n'est pas seulement un propos de littérateur. Il exprime cette vérité trop souvent oubliée que « sans la liberté », il n'y a pas de société politique, seulement le néant de ces individus isolés auquel l'État, porté à l'autoritarisme et à l'ordre moral, a cessé d'appartenir. Tel est bien le danger de la démocratie moderne que François Sureau s'emploie ici à désigner tant dans nos moeurs sociales que dans notre vie politique et, sans concession, à la lumière de nos responsabilités individuelles et collectives. L'homme est voué à la liberté ; il lui revient continûment, avec « patience et souffle », d'en reformuler le projet politique et de n'y rien céder.
"On parle beaucoup de la « guerre » mais elle reste une notion molle, aux contours mal définis, en premier lieu parce qu'elle est un phénomène protéiforme : la « guerre » n'est pas qu'un conflit armé interétatique comme celui qui oppose actuellement la Russie et l'Ukraine, c'est aussi et même beaucoup plus souvent des opérations clandestines, des actions invisibles mais influentes, ce que l'on appelle la « guerre cognitive », c'est la désinformation, la « guerre » contre le virus, le rôle des technologies, l'importance de la formation, de la temporalité, etc. C'est, en d'autres termes, un « fait social total ».
Ce volume revient sur les différentes formes de la guerre, et ses évolutions les plus récentes, illustrées par des exemples concrets, tirés des quatre coins du monde."
Une fissure s'est ouverte, depuis une cinquantaine d'années, entre juge et démocratie représentative. La montée en puissance du premier anémie la seconde.L'emprise du juge sur la démocratie revêt deux aspects distincts:le droit se construit désormais en dehors de la loi, voire contre elle; la pénalisation de la vie publique est croissante. Ces deux aspects sont liés car ils conduisent tous deux à la dégradation de la figure du Représentant:le premier en restreignant toujours davantage son champ d'action; le second en en faisant un perpétuel suspect.Le mal qui ronge aujourd'hui la démocratie paraît se situer beaucoup plus là - c'est-à-dire dans l'abaissement du Représentant, dans le rétrécissement de la souveraineté du peuple, dans la rétraction de l'autorité publique - que dans les réactions allergiques que provoque cet affaiblissement de l'État:abstention, populisme, illibéralisme.Cet ascendant croissant du pouvoir juridictionnel sur les autres a-t-il amené davantage de rigueur et de transparence dans le fonctionnement démocratique? Il se découvre chaque jour un peu plus qu'il n'a fait que remplacer le caprice du prince par le caprice du juge. D'où la question:que faire pour restaurer une juste séparation des pouvoirs?
La chute de Kaboul au creux de l'été 2021 et sa prise par les Talibans semble si irréelle qu'elle semble relever de la fiction. Quelques milliers de guerriers tribaux ont chassé la plus puissante armée du monde qui a occupé l'Afghanistan pendant près de 20 ans. Comment est-ce possible ? Quel hubris a aveuglé les stratèges américains qui n'ont pas pris en compte le rôle des ethnies ni celui du Pakistan ?
Mais qui sont les nouveaux maîtres de l'Afghanistan, ces talibans 2.0 qui connaissent mieux l'informatique que bon nombre de cerveaux occidentaux. Quel est leur degré de professionnalisme ? Quelle est précisément leur idéologie ? Leur idéal ? Comment se comporteront-ils vis-à-vis des femmes et des intellectuels ?
La victoire des Talibans provoquera une onde de choc terrible non seulement sur l'Asie centrale mais aussi dans le reste du monde. Comment ne pas voir symboliquement une triste concordance des temps entre le 11 septembre 2001 (attentats commandités d'Afghanistan) et le 15 août 2021 (prise du palais présidentiel par les talibans) ?
Incontestablement les USA ne sont plus l'unique gendarme du monde. Car derrière la victoire des Talibans se cache l'émergence d'un empire qui désormais régit l'ordre et l'économie du monde : la Chine.
Les évènements afghans provoqueront un séisme dans le monde. Quelle seront la force et l'intensité de ce séisme ? Une nouvelle guerre est-elle possible ?
Tu es un bourgeois.
Mais le propre du bourgeois, c'est de ne jamais se reconnaître comme tel.
Petit test :
Tu votes toujours au second tour des élections quand l'extrême droite y est qualifiée, pour lui faire barrage.
Par conséquent, l'abstention te paraît à la fois indigne et incompréhensible.
Tu redoutes les populismes, dont tu parles le plus souvent au pluriel.
Tu es bien convaincu qu'au fond les extrêmes se touchent.
L'élection de Donald Trump et le Brexit t'ont inspiré une sainte horreur, mais depuis lors tu ne suis que d'assez loin ce qui se passe aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Naturellement tu dénonces les conflits d'intérêts, mais tu penses qu'en voir partout relève du complotisme.
Tu utilises parfois (souvent ?) dans une même phrase les mots racisme, nationalisme, xénophobie et repli sur soi.
Tu leur préfères définitivement le mot ouverture.
Si tu as répondu oui au moins une fois, ce livre parle de toi.
Prends le risque de l'ouvrir.
Romancier, essayiste et dramaturge, François Bégaudeau est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Deux singes ou ma vie politique (Verticales, 2013) et En guerre (Verticales, 2018).
Lionel Jospin nous propose une relecture de son histoire personnelle au Parti socialiste, de son expérience du pouvoir... d'abord comme Premier secrétaire du Parti socialiste (1981-1988 ; 1995-1997), puis comme ministre de François Mitterrand (1988-1992) et enfin comme Premier ministre (1995-2002).
Ouvrage de mémoire et de projection, il apparaît au fil des pages que la conquête du pouvoir, et a fortiori son exercice, ne peuvent être que le fruit d'une intense construction militante. Revenant avec une tranquille lucidité sur le bilan des gouvernements socialistes de la fin du siècle, ceux de la présidence Mitterrand comme le sien, Lionel Jospin revendique les succès, y compris lorsqu'ils sont toujours débattus comme l'instauration du quinquennat, et assume les erreurs politiques sans voiler les faux pas moraux.
À la fin, de cette fin qui pourrait être un commencement, se révèle une certitude : à défaut de «?la?» vie, nombreuses furent «?les?» vies changées pour le meilleur, rançon pas si déshonorante de l'espérance. Lionel Jospin nous invite à penser cette idée neuve en actions redevenue la matrice d'un monde où l'égalité sera le socle des solutions pour construire, pour toutes et tous, une vie décente.
On ne gouverne pas impunément par l'état d'urgence.
Entre les attentats du 13 novembre 2015 et l'automne 2021, la France a vécu plus de la moitié du temps sous état d'urgence terroriste ou sanitaire. Ce régime, conçu au départ comme un dispositif juridique temporaire, accordant des pouvoirs exceptionnels aux autorités publiques pour faire face à des risques inédits, tend à devenir un état permanent, en France mais aussi dans de nombreux autres pays. Les crises de demain, au premier rang desquelles la crise climatique, appelleront-elles, elles aussi, leur état d'urgence ?
La banalisation de l'exception pervertit l'État de droit et fait peser un coût extrêmement élevé sur les conditions même de possibilité de la vie démocratique. L'ambition de cet essai est d'offrir une critique approfondie des effets politiques et institutionnels qu'engendre la récurrence de ces régimes juridiques si particuliers, auxquels les gouvernements paraissent s'accoutumer sans toujours en percevoir les implications sur les droits et les libertés.
L'état d'urgence n'est pas une simple parenthèse : le risque est qu'il devienne la nouvelle condition politique et juridique des sociétés confrontées à des menaces planétaires et systémiques. Endiguer ses effets relève d'une urgence démocratique.
Parce qu'un essai vaut autant par le constat dressé que par les renouvellements esquissés, le texte de Stéphanie Hennette Vauchez est prolongé par trois « rebonds et explorations » qui en discutent les implications et les perspectives : une conversation avec Fionnuala Ní Aoláin et deux textes inédits de Mireille Delmas-Marty et Thibaud Lanfranchi.
Cet ouvrage revient de façon très documentée sur trente ans de terrorisme islamiste ayant visé´ la France, en y dévoilant des détails inédits qui aident à la compréhension de ce phénomène complexe.
L'auteur évoque le «continuum», à la fois opérationnel et idéologique qui s'est installé notamment depuis le début des années 1990. Cette vue d'ensemble et la contextualisation historique et idéologique qui l'accompagnent nous permettent de mieux comprendre comment la menace terroriste islamiste, d'abord exogène, est devenue endogène.
Entre le milieu des années 1990 - et les attentats du GIA sur le territoire français - et le milieu des années 2010 - et les massacres de Daesh -, il y a deux évolutions qui n'ont pas été suffisamment comprises. D'abord une évolution idéologique, l'islamisme est devenu un problème français. Ensuite une évolution sécuritaire puisque le terrorisme islamiste est passe´ d'une menace extérieure a` une menace intérieure.
Cette enquête permettra d'expliquer ces évolutions et beaucoup d'autres, et ainsi aidera le lecteur a` mieux comprendre comment on est arrivé´ aux attentats du 13 novembre 2015.
Tout oppose la Russie et la Turquie et, pourtant, leur union ne cesse de se renforcer. C'est le constat de chercheurs réunis dans ce livre inédit. En dépit de guerres multiséculaires, Istanbul et Moscou cheminent main dans la main dans leur lutte contre l'Occident libéral. Les articles ici rassemblés n'éludent aucune question. S'il y a des désaccords entre Poutine et Erdogan, l'intérêt commun en termes d'influence et de puissance prime. Du nucléaire civil à l'armement, en passant par la coopération diplomatique et militaire, toutes les occasions sont bonnes pour surpasser les désaccords et accroître la puissance de ce nouveau front bien décidé à combattre l'ingérence de l'Occident. Ce livre, c'est enfin et surtout la fresque d'un monde en pleine recomposition. La Turquie et la Russie sont les avatars d'un basculement de l'ordre international au sein duquel la surpuissance de l'Ouest est le prétexte idéal à des alliances hier encore inimaginables.
Et si l'empire chrétien rêvé de Poutine et l'empire musulman fantasmé d'Erdogan étaient les deux faces d'une même médaille ?
Avec cet ouvrage écrit à chaud, au jour le jour, les journalistes du Kyiv Independent ont décidé de partager avec le monde entier leur travail sur la guerre qui ravage leur pays. Mêlant articles parus au fil du conflit et témoignages personnels, ils nous livrent un regard de l'intérieur inédit sur la réalité de l'offensive russe et ses conséquences sur la vie des Ukrainiens. Recourant à des flash-back pour contextualiser ces événements dramatiques, ils racontent aussi ce qu'était la vie des Ukrainiens avant que la guerre éclate, et quand et comment le sentiment national ukrainien a commencé à se forger. Qu'est-ce qu'être journaliste en temps de guerre ? C'est aussi la question à laquelle ils répondent en filigrane dans cet ouvrage unique, de portée mondiale.
Comment une rédaction, composée en majorité de trentenaires, bascule-t-elle du jour au lendemain dans la guerre ? Comment exercer son métier de journaliste quand la guerre se passe chez soi ? Relater au plus près les faits est une forme de résistance, surtout pour cette rédaction dont au moins un des membres a décidé d'abandonner la plume pour endosser l'uniforme. L'une couvrait le monde des affaires en Ukraine, l'autre chroniquait les spectacles, un troisième traitait de géopolitique quand soudain l'armée russe a franchi la frontière. Rester, c'est le choix qu'ils ont tous fait. Rester et informer, malgré les déménagements, les heures passées à se mettre à l'abri, le fil à maintenir avec sa famille. Chronique d'une résistance par ses propres acteurs.
Ils s'appellent Alexander, Olga, Jakub, Toma, Anna, Igor, Oleg, Natalia, Daryna, Artur, Daria, Asami, Thaisa, Dylan, Sergiy... Leur vie ne sera plus jamais la même. La nôtre non plus.
« Faire du citoyen «quelque chose» dans l'ordre politique, faire du citoyen le coeur vivant de la démocratie en affirmant, contre le principe représentatif, qu'il a une compétence pour décider personnellement des lois et des règles du vivre-ensemble et en proposant, contre le présidentialisme de la Ve République, les institutions et les mécanismes par lesquels cette compétence citoyenne s'exercera.
Ce manifeste a pour objet de soumettre à la discussion les principales «thèses» qui informent la démocratie continue : les droits de l'homme, principe de reconnaissance de la démocratie ; l'autonomie constitutionnelle du corps des citoyens par rapport au corps des représentants ; la compétence des citoyens à fabriquer les lois et politiques publiques ; la justice comme pouvoir de la démocratie. » D. R.
Dominique Rousseau nous invite ici au grand débat sur la révision de la Constitution.
Un livre magistral.
Hannah Arendt entreprend dans les années 1950, à la demande de son éditeur allemand, la rédaction d'un ouvrage sur la politique. Les textes qui composent ce grand projet, qui n'a finalement jamais abouti, revêtent un intérêt capital pour la compréhension de l'oeuvre tout entière : ils ont été écrits à une période charnière au cours de laquelle ont été rédigés les ouvrages majeurs de la philosophe.
À ces textes réunis dès 1995 sous le titre Qu'est-ce que la politique ? s'ajoute ici un ensemble de textes inédits en français, écrits par Arendt en anglais en 1953-1954, qui se situent dans la lignée de La Crise de la culture et reprennent les grands jalons de notre tradition philosophique politique, de Platon à Marx.
Cette nouvelle édition critique, sous la direction de Carole Widmaier, confère, sans artifice et sans systématicité excessive, une unité à des aspects de la pensée d'Arendt qui, dans le reste de son oeuvre, sont à peine effleurés ou traités séparément les uns des autres. En mettant ces textes en perspective en les confrontant à des ouvrages fondamentaux d'Arendt ( Les Origines du totalitarisme, La Crise de la culture, Condition de l'homme moderne, La Vie de l'esprit, etc.), elle apporte un nouvel éclairage sur l'oeuvre de la philosophe allemande.
Le terme « géopolitique » associe deux termes d'origine grecque : géo et politique. « Géo », c'est la Terre. La « politique », c'est l'organisation de la Cité. La géopolitique met à jour les mécanismes qui régissent les rapports entre les sociétés et leur environnement.
Après deux éditions grand format et une en poche dans la collection POUR LES NULS, Philippe Moreau-Defarge propose 50 notions clés pour comprendre l'essentiel. Cette clarification des notions fondamentales de la géopolitique (guerre, paix, État, équilibre...) permet de saisir les enjeux géopolitiques des continents : sens et crise de la construction européenne, affrontements insolubles du Moyen-Orient, rivalités impériales dans la zone Asie-Pacifique, blocages de l'Amérique latine...
Avec pédagogie et sans dogmatisme, il invite ainsi le lecteur à saisir nos défis géopolitiques du XXIe siècle : sécurité globale, organisation des échanges, quête d'un développement durable, droits de l'homme...
Dans cet ouvrage coédité avec la confédération générale des scopes de France, huit auteurs emmenés par Benoît Hamon, ancien ministre de l'ESS, ont voulu réfléchir à la notion de citoyenneté économique, trop souvent réduite à l'exercice des droits sociaux dans l'entreprise ou à la responsabilité sociale et environnementale de celle-ci.
La démocratie dans l'entreprise fait-elle du bien à la cité ?
Rend-elle le travailleurs plus doués pour le dialogue, le compromis et la participation dans la société ? Rend-elle aussi l'entreprise plus citoyenne, plus ouverte aux enjeux des inégalités sociales et de la transition écologique? La citoyenneté économique n'est pas seulement une extension du champ de la démocratie à des territoires (les entreprises) jusqu'ici caractérisés par l'asymétrie du pouvoir entre actionnaires et salariés mais aussi un moyen de « recharger » des citoyens devenus passifs dans la cité.
C'est cette double dimension du ruissellement positif de la gouvernance démocratique des entreprises dans la cité que nous voulons explorer.
Autour de cette notion de citoyenneté économique, l'ouvrage abordera le sens d'une démocratisation de l'économie, la définition des entreprises, le pouvoir dans l'entreprise, la codétermination, les modèles de l'économie sociale et solidaire (ESS), les entreprises à mission, les mérites de la délibération collective sur la redistribution des bénéfices ou le bien-être au travail, le lien entre démocratie interne et impact social et écologique, les moyens d'un changement d'échelle pour les entreprises démocratiques.
Après trente-sept ans passés au Quai d'Orsay à occuper les postes les plus prestigieux de la diplomatie française, Gérard Araud analyse ici la longue séquence historique dont il a été un acteur et un témoin privilégié :
« Ma carrière, commencée un an après l'élection de Ronald Reagan et conclue deux ans après celle de Donald Trump, s'est inscrite dans un moment particulier de l'histoire qu'à défaut d'un autre terme, j'appelle le « néo-libéralisme ». Fondé, en économie, sur la souveraineté du marché, sur la méfiance vis-à-vis de l'État et sur l'ouverture des frontières et, en politique étrangère, sur la conviction de la supériorité des valeurs de l'Occident. » Ses mémoires se lisent comme un essai, clair et érudit, confrontant les analyses pour expliquer l'effondrement d'un monde et comprendre celui qui vient. A la théorie s'ajoute un grand art du trait et du portrait. L'ambassadeur, à la manière d'un moraliste, incarne les anecdotes, conte incidents et situations cocasses, distille conseils aux jeunes diplomates et avis sur les ministres et les Présidents qu'il a servis.
Haut-fonctionnaire iconoclaste, connu pour son franc-parler, son humour fin et sans concession, Gérard Araud emmène le lecteur dans les coulisses de la diplomatie : il nous donne le sentiment, soudain, d'être au coeur de la machine, d'en comprendre les rouages et les complexités (le chapitre des négociations sur le nucléaire iranien, notamment, est particulièrement passionnant).
Un ouvrage incontournable pour ceux qui veulent comprendre comment se fait la politique de notre pays sur la scène internationale.