Sélectionnés par la rédaction de Philosophie magazine, voici les meilleurs textes d'idées parus dans la presse internationale - The Guardian, The Intercept, The New York Times, Le Monde, La Vanguardia... Cette année, ce sont 23 textes de femmes philosophes, écrivaines et essayistes que nous avons choisi de sélectionner et de réunir. Uniquement des textes de femmes pour donner à entendre des voix plus rares et se demander comment ces voix infléchissent la pensée. Des textes percutants et accessibles qui éclairent à chaque fois une question précise de notre temps.
Ce best of des idées donne la parole à de grandes figures comme Naomi Klein sur la guerre en Ukraine ou Rebecca Solnit sur les armes à feu aux Etats-Unis et à la jeune génération comme Manon Garcia sur l'avortement ou Lauren Holt sur la nature et l'environnement, ainsi qu'à des intellectuelles du monde entier comme Ruth Chang ou Ashwini Vasanthakumar.
On croyait la violence politique circonscrite à quelques groupes marginaux, s'opposant au « cercle de la raison ». Il n'en est rien. La violence politique a gagné en légitimité et en visibilité.
La situation sociale et économique en France, qui ne cesse de se dégrader, est marquée par un retour de la violence dans les discours et dans les actes.
La colère du peuple est toujours légitime face aux élites qui se coupent de la société (cf. discours radicaux de Sandrine Rousseau). Cette radicalité est beaucoup plus acceptée que des propos moins violents tenus à l'extrême droite sur l'immigration. Dire que la violence est l'ultime recours des faibles contre les forts traduit une méfiance vis-à-vis des procédures démocratiques ordinaires et une imprégnation du discours révolutionnaire de 1789.
Quelles sont les racines de la violence ? Les extrêmes, à droite et à gauche, ont-ils le même rapport à la violence ?
Comment la violence a-t-elle été théorisée par Robespierre et Lénine ?
L'inconscient révolutionnaire est-il inscrit dans notre inconscient collectif ?
Vladimir Poutine compte Alexandre Soljenitsyne parmi les très grands écrivains russes. Il aime son aspiration à la grande Russie, son patriotisme, ses valeurs fortes. Seulement il prend bien soin d'oublier que la Russie éternelle tant prônée par l'auteur d'Août 14 est avant tout une Russie spirituelle qui ne manifeste aucune volonté expansionniste. La grandeur de la Russie ne se mesure pas en kilomètres mais en actes, écrit-il dans l'Archipel du goulag -un livre visionnaire sur la situation ukrainienne. Nous aborderons dans ce numéro l'histoire idéologique de la Russie, la façon dont Poutine se réapproprie les valeurs traditionnelles et les détourne pour servir ses objectifs. D'après un institut de sondage indépendant russe, 80% des Russes soutiennent Poutine. Pourquoi le poutinisme fonctionne-t-il ? Qu'est-ce qu'être Russe aujourd'hui ? Qu'est-ce que la société russe ? D'où vient la fracture avec l'Occident ? Comment s'explique le repli slave ? Notre objectif dans ce numéro est de sortir des stéréotypes sur le pays.
Devenue en quelques décennies l'une des deux plus grandes puissances économiques mondiales, la Chine démultiplie sa présence en Asie et dans le monde. Ce numéro de Questions internationales s'intéresse aux populations chinoises vivant ou travaillant hors de la Chine continentale et aux stratégies d'influence que Pékin développe tous azimuts dans le monde (Taiwan, Honk-Kong et Singapour ...).
Le monde, l'économie, la société ont changé plus vite que notre système de protection sociale. Aujourd'hui, la pauvreté s'est déplacée des plus âgés vers les plus jeunes (surtout les moins qualifiés) et singulièrement les jeunes femmes seules avec enfant. Le chômage de masse semble irréductible tandis que ceux qui travaillent le font de manière de plus en plus intense.
Répondre à ces nouveaux enjeux n'est pas affaire de simples ajustements. Chez nos politiques pourtant, la quête sans fin de l'efficacité économique semble avoir escamoté la recherche d'une plus grande justice sociale.
Il faut repenser ensemble nos politiques sociales et économiques. S'appuyant sur des expériences menées dans d'autres pays et sur leur connaissance de notre système de protection sociale, les auteurs proposent un nouveau contrat économique et social fondé sur l'investissement social, c'est-à-dire sur une réorientation de nos politiques publiques vers « les femmes, les jeunes et les enfants d'abord ». Pour sortir de l'économie du low cost qui est la nôtre en augmentant la qualification de tous. Pour proposer une montée en gamme de l'économie et de la société française.
L'Afrique, qui regroupe 54 pays, est un continent très diversifié, confronté à des défis malgré tout communs, en particulier des problèmes de développement. L'Afrique est également un continent jeune, ce qui demeure un atout important. La perspective d'un essor économique partagé et d'une vie politique durablement pacifiée à l'échelle du continent paraît néanmoins encore lointaine. En effet, le continent africain fait face à un grand nombre d'enjeux et de défis tant économiques que politiques ou encore environnementaux. Ses abondantes richesses naturelles attirent désormais la convoitise de nouveaux acteurs à l'appétit aiguisé (Chine, Inde, Russie, Turquie). Surtout, le contexte sécuritaire demeure incertain en raison de la montée du terrorisme islamiste dans certaines zones du continent (Sahel en particulier).
A priori les règles du contrat social, reposant sur les lois et la représentation des citoyens dans leur Parlement, ne peuvent concerner que les humains. Pourtant, l'une des fonctions de la loi étant de protéger les biens, les animaux ont attiré l'attention des législateurs. Le plus souvent, ils ont été considérés comme des propriétés qu'il fallait sécuriser. Avec les Révolutions des droits de l'Homme, à la fin du XVIIIe siècle, et la transformation des sensibilités pour « les compagnons de travail » ou « les frères inférieurs », progressivement, un nouveau regard a été porté sur les vivants, autres qu'humains. La notion de bien-être animal, de devoir de protection, de considération de la vie interne des animaux, ont fait de la loi l'un des éléments essentiels pour la prise de conscience de la souffrance animale et du caractère insupportable des mauvais traitements qui leurs étaient infligés.
Du Japon à l'Italie, en passant par la France, pour aboutir à la législation européenne, ce hors-série de Parlement[s] esquisse les rapports que la loi, entre impératif normatif et devoir éthique, construit entre les animaux, dits politiques selon Aristote, et les autres. Nous sommes parvenus à l'âge des droits pour les animaux. À quand des droits aux autres qu'humains ?
il y a deux siècles, nombreux étaient ceux qui considéraient l'esclavage, cette " institution particulière ", comme une chose acceptable, morale, voire tout à fait normale.
face à tant de cruauté, d'injustice et d'impunité, des voix se sont élevées, aux états-unis et dans le monde entier. aujourd'hui, plus personne ne pense que l'esclavage est une bonne chose.
lire ces mémoires d'un esclave, c'est non seulement travailler contre l'oubli et la banalisation des luttes, mais c'est aussi une manière de rappeler que, au milieu d'un océan de phénomènes tenus pour acceptables, moraux, voire tout à fait normaux (capitalisme sauvage, exploitation des humains et de l'environnement, course aveugle au profit), il n'est pas vain de résister.
Il y a dix ans débutait dans les mondes arabes une séquence politique qui ne s'est pas refermée depuis. Partant d'un puissant mouvement de contestation initié en Tunisie, une profonde onde de choc se propageait dans plusieurs États de la région. Partout, la justice sociale, les droits démocratiques et la dignité sont alors au centre des revendications. Mais si les causes de ces mobilisations apparaissent communes, elles se déclinent de manière singulière selon les pays, et ne produisent donc pas les mêmes effets. Rien de mécanique ni d'inéluctable dans ces « printemps », ni un simple effet domino, mais de volatiles rapports de forces entre les classes sociales qui évoluent de façon heurtée, avec des moments de rapides avancées et des périodes de stagnation, voire de reculs. À la « révolution » puis à la « contre-révolution » ont ainsi succédé de nouveaux élans, en 2019, là encore dans plusieurs pays de la région, preuve que les revendications ne se sont pas éteintes. Les contributions réunies dans ce dossier de La Revue internationale et stratégique tentent d'en fournir la démonstration. Loin de prétendre à l'exhaustivité, elles ouvrent des pistes de réflexion permettant de mieux saisir les dynamiques à l'oeuvre dans les mondes arabes.
La France a-t-elle basculé dans une dynamique complotiste « antipolitique » ?
À quelques mois de l'élection présidentielle, ce mouvement constitue-t-il une menace ? Quelles sont ses racines ? En quoi ce mouvement diffère-t-il de l'extrême droite, du populisme, des réactionnaires, des néofascistes ?
Parler d'immigration, de sécurité et de civilisation ne fait pas de nous des fascistes. « Mal nommer la chose c'est ajouter au malheur du monde », disait Albert Camus. Ce numéro de la Revue des Deux Mondes propose de clarifier des notions loin des amalgames.
Malmenées durant la présidence de Donald Trump, les relations entre Européens et Américains au sein de l'OTAN sont moins tendues depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden. Mais la première alliance militaire du monde pèse-t-elle encore face à la Chine et à la Russie ? Quel est son rôle dans les guerres sans fin du Moyen-Orient (Syrie, Libye, Irak...) ou dans les dossiers de la cybersécurité et du terrorisme ? A l'heure où l'OTAN doit se retirer d'Afghanistan dans la précipitation, dresser un bilan critique de son ambition et de sa stratégie apparaît plus que jamais nécessaire.
Après avoir connu un triomphe apparent après la chute du mur de Berlin voici trois décennies, la démocratie semble aujourd'hui confrontée à de nombreuses difficultés. A travers une quinzaine d'études de cas et d'études transversales, l'idée générale du dossier est de repérer les limites et les dévoiements des démocraties qui mettent en péril leur bon fonctionnement.
Au travers de ce dossier trois situations sont distinguées :
En premier lieu, les démocraties libérales, occidentales pour la plupart, qui comportent toujours des imperfections par rapport à leur idéal - corruption, populisme, faible mobilisation électorale, représentativité insuffisante des élus, puissance des lobbies, impuissance politique... (Suisse, Etats-Unis, Union européenne, Inde, Israël ...).
Puis les démocraties autoritaires, dites aussi « illibérales », qui derrière une façade démocratique musèlent les oppositions, affaiblissent ou attaquent les libertés publiques, portent atteinte à la séparation des pouvoirs, établissent des systèmes de pouvoir personnel ou partisan... (exemples : Russie, Brésil, Pologne et Hongrie, Afrique du Sud, Turquie...).
Et enfin, les ennemis déclarés de la démocratie, qui lui opposent d'autres légitimités, théocratique, révolutionnaire, etc. (exemples traités Chine, Arabie saoudite, Iran...).
Une place est aussi donnée à Internet et aux réseaux sociaux, dont les excès peuvent fausser la démocratie, notamment en permettant une surveillance invisible des populations, en développant une propagande incontrôlée, en exerçant une emprise insensible mais efficace sur les opinions publiques.
Au-delà de leur diversité géographique et culturelle, les pays d'Amérique Latine présentent des caractères communs. Le relâchement des liens de dépendance du sous-continent vis-à-vis des Etats-Unis s'accompagne d'une ouverture économique et diplomatique croissante à l'égard du reste du monde. Des régimes politiques instables et autoritaires ont presque partout laissé la place à des démocraties dont certaines, encore fragiles, font face à des dérives populistes. Quant aux projets d'unification du continent, ils marquent actuellement le pas. Ce numéro de Questions Internationales consacre par ailleurs plusieurs contributions aux «grands» pays de la zone, Argentine, Brésil et Mexique.
En 1989 le premier syndicat SUD voit le jour aux PTT, en rupture avec une CFDT en plein recentrage.
Le titre de cet ouvrage fait d'ailleurs référence aux « moutons noirs » fustigés par Edmond Maire, secrétaire générale de cette confédération de 1971 à 1988.
Ces syndicalistes essaimeront au cours de la décennie suivante dans différents secteurs : santé, éducation, SNCF, etc. pour constituer aujourd'hui une union syndicale singulière dans le paysage syndical hexagonal.
Quelle était la place des femmes et des revendications féministes lors de la création de ces syndicats ? C'est la question à laquelle cet ouvrage tente de répondre.
De janvier 2022 à juin 2022, la France présidera le Conseil de l'Union européenne.
Cette présidence française implique des responsabilité institutionnelles (défendre les positions du Conseil de l'UE face au Parlement européen et à la Commission européenne) et politiques (faire avancer les dossiers en cours et l'agenda stratégique européen du Conseil européen).
Ce numéro dresse à cette occasion un panorama des multiples dossiers européens : plan de relance économique, nouveau fonctionnement institutionnel et politique de l'UE après le Brexit, crise Covid-19 et ses conséquences économiques et sociales, réchauffement climatique et Great Deal européen, nouvelle crise migratoire à prévoir avec le retrait américain d'Afghanistan ? relation avec l'administration Biden, etc.
Les espaces maritimes sont au coeur de la mondialisation et de la compétition stratégique entre Etats pour trois raisons principales. Des raisons économiques, des raisons démographiques -65% de la population mondiale vit dans des zones portuaires et côtières -et des raisons d'enjeux territoriaux (détroits, canaux et nombres d'îles sont des enjeux stratégiques de premier plan). Ce numéro de Questions internationales met en lumière à l'aide d'exemple précis, l'unité des problèmes internationaux soulevés par des espaces maritimes fragmentés et l'universalité des principes qui s'y appliquent.
Les GAFAM dominent la nouvelle économie mondiale du numérique. Ces firmes se complètent plus qu'elles ne sont en concurrence entre elles. Possédant un pouvoir économique et financier considérable, parfois supérieur à celui des États, elles sont régulièrement la cible de critiques et de procédures judiciaires en raison de leur position monopolistique, de l'utilisation qu'elles font des données personnelles ou de l'optimisation fiscale qu'elles pratiquent à grande échelle.
Le terrorisme djihadiste révèle les peurs secrètes des sociétés démocratiques : la crainte d'une division de la Cité et d'une dislocation du monde, d'un pouvoir abandonné par l'autorité et d'un droit dépassé par le fait. Parce qu'il ne vise plus seulement à atteindre l'intégrité territoriale d'un État mais l'intégrité morale de la société en niant radicalement ses moeurs, ses manières de vivre et ses principes politiques, il menace la nature même de la démocratie.
Placées ainsi sous pression, nos démocraties se trouvent exposées au couperet d'une double injonction : une réaction sécuritaire excessive au mépris de la liberté qui les fonde, ou la capitulation, que serait une trop grande clémence. Pour dépasser cette alternative, il faut opposer à la dialectique de la guerre et de l'état d'exception le fil rouge d'une épreuve démocratique qui met sous stress la Constitution et les institutions. Car les armes à opposer au terrorisme ne sont pas seulement guerrières, policières ou procédurales : elles reposent sur notre capacité à cultiver les vertus démocratiques de résistance et de sérénité.
La culture est devenue la cible de militants « woke ». La « cancel culture » s'attaque à tout ce qui pourrait heurter la sensibilité de groupes dits discriminés et racisés. On déboulonne des statues, on change des titres de roman (ex : Les Dix petits nègres), on invente des orientations sexuelles (Hemingway), on attaque des musées (la question du nu), on interdit des pièces de théâtre... Que serait-il désormais possible de voir ou de ne pas voir ? De lire ou de ne plus lire ? D'interpréter ou de ne plus pouvoir interpréter ? Jusqu'où ira la censure ? Que devient le socle commun qu'est la culture? Avec : Jean Clair, Hartwig Fischer (directeur British Museum), Xavier Darcos, Isabelle Barbéris, Olivier Bellamy...
Ingérence - USA - Chine - France Avec le départ des troupes américaines des terres afghanes, l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine a déclaré que l'Afghanistan était « le tombeau du droit d'ingérence ». Ce jugement remet en perspective un concept qui fit son apparition il y a 50 ans à l'occasion de la guerre du Biafra (1967-1970).
Nous analyserons le droit d'ingérence et sa façon dont il est perçu et utilisé aux Etats-Unis, en Russie, en Chine et bien sûr en France.
Nous nous demanderons si le droit d'ingérence est un droit sur le plan juridique. Nous évoquerons aussi le droit d'ingérence écologique.
Il y a dix ans débutait dans les mondes arabes une séquence politique qui ne s'est pas refermée depuis. Partant d'un puissant mouvement de contestation initié en Tunisie, une profonde onde de choc se propageait dans plusieurs États de la région. Partout, la justice sociale, les droits démocratiques et la dignité sont alors au centre des revendications. Mais si les causes de ces mobilisations apparaissent communes, elles se déclinent de manière singulière selon les pays, et ne produisent donc pas les mêmes effets. Rien de mécanique ni d'inéluctable dans ces « printemps », ni un simple effet domino, mais de volatiles rapports de forces entre les classes sociales qui évoluent de façon heurtée, avec des moments de rapides avancées et des périodes de stagnation, voire de reculs. À la « révolution » puis à la « contre révolution » ont ainsi succédé de nouveaux élans, en 2019, là encore dans plusieurs pays de la région, preuve que les revendications ne se sont pas éteintes. Les contributions réunies dans ce dossier de La Revue internationale et stratégique tentent d'en fournir la démonstration. Loin de prétendre à l'exhaustivité, elles ouvrent des pistes de réflexion permettant de mieux saisir les dynamiques à l'oeuvre dans les mondes arabes.