Le colloque dont cet ouvrage rassemble les actes a été consacré aux questions juridiques soulevées par la situation des communautés chrétiennes du Proche-Orient. La première partie de l'ouvrage replace dans leur contexte historique les problèmes liés à l'infériorité juridique des chrétiens en terre d'islam, rançon de la condition de "protégé" (dhimmitude), avant d'en offrir une illustration concrète à travers les inégalités devant la justice. La seconde partie analyse les réactions de la communauté internationale face aux discriminations et aux persécutions subies par les chrétiens, qui ont atteint un paroxysme dans les territoires gouvernés par Daech. La conquête de l'égalité de droits est-elle une utopie, en dépit des promesses du droit international ? Pourquoi les institutions européennes ont-elles du mal à assumer la protection des chrétiens d'Orient ? La médiation internationale est-elle la meilleure voie pour favoriser le dialogue entre chrétiens et musulmans ?
Le pape hérétique peut-il être déposé ? Cette question provocatrice met en jeu l'histoire et la foi, le droit et la théologie, et reçoit des réponses diverses sur la possibilité de déposer le souverain pontife dans le cas spécifique de l'hérésie, seule dérogation admise au principe selon lequel le premier siège n'est jugé par personne. C'est autour de ce thème qu'eut lieu une rencontre internationale à l'université Paris-Saclay, en mars 2017, pour aborder la question agitée par la thèse de Laurent Fonbaustier, La déposition du pape hérétique. Une origine du constitutionnalisme ? (Mare & Martin, 2016).
À la suite de ce travail novateur, les congressistes ont abordé la question sous un angle chronologique, depuis la conceptualisation de la déposition pour cause d'hérésie chez les canonistes médiévaux jusqu'aux supputations des traditionalistes contemporains relatives à Paul VI, en passant par les pratiques conciliaires du temps du Grand Schisme qui voient plusieurs papes ou antipapes déposés par ces assemblées. Ces contributions éclairent d'un nouveau jour l'inextricable souveraineté pontificale, et les difficultés pratiques de la déposition.