Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l'histoire, il commencerait peut-être par vous parler d'une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre.
Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passe seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d'une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C'était avant que le succès mondial n'arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l'écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l'exercice de leur profession.
Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accèdera à une certaine sérénité, et n'émettra plus que des murmures. L'art, l'argent, l'amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.
« Mais bon sang, comment vais-je me sortir de cette tâche insensée ? De cette idée de m'entretenir avec vous de l'avenir du monde vivant ? Alors que je sais très bien que vous auriez préféré que je vous livre un roman policier. Il y a dix ans, j'avais publié un très court texte sur l' écologie.
Et quand on m'a prévenue qu'il serait lu à l'inauguration de la COP 24, c'est alors que j'ai conçu un projet de la même eau, un peu plus long, sur l'avenir de la Terre, du monde vivant, de l'Humanité. Rien que ça. » FRED VARGAS est l'auteur de nombreux romans policiers, qui sont publiés dans vingt-deux pays. Elle est également docteur en archéozoologie et a exercé longtemps comme chercheur au CNRS. Ce livre, qui explore l'avenir de la planète et du monde vivant, souhaite mettre fin à la « désinformation dont nous sommes victimes» et enrayer le processus actuel.
Point d'aboutissement du grand projet romanesque de Proust, Le Temps retrouvé est le moment de la révélation par l'art : le Narrateur comprend qu'il doit écrire le livre que le lecteur s'apprête justement à finir.
Parcouru par le spectre de la Grande Guerre, par la peinture des désirs inavouables et des dernières mondanités, mais aussi et surtout par l'idée de beauté, ce livre propose plus qu'une conclusion : une invitation à devenir soi-même auteur de sa propre vie.
Edition relookée et mise à jour.
Un matin, Adrien, maître-chien, est appelé pour un colis suspect en gare de Strasbourg. Bloom, son chien hypersensible, va sentir le premier que les larmes de Capucine, venue récupérer sa valise oubliée, cachent en réalité une bombe prête à exploser dans son coeur. Hasard ou coup de pouce du destin, ils se retrouvent quelques jours plus tard dans la salle d'attente d'un couple de psychiatres. Dès lors, Adrien n'a de cesse de découvrir l'histoire que porte cette jeune femme.Dénouant les fils de leur existence, cette rencontre pourrait bien prendre une tournure inattendue et leur permettre de faire la paix avec leur passé afin d'imaginer à nouveau l'avenir.
Cette édition propose, en un volume unilingue, l'ensemble de La Divine Comédie traduite et annotée par Jacqueline Risset, avec une présentation inédite et une bibliographie mise à jour.
Ainsi parlait Zarathoustra
« Cette oeuvre est complètement à part. Ne parlons pas ici des poètes : peut-être n'y a-t-il jamais rien eu qui soit d'une telle surabondance de force. Ma notion du "dionysiaque" s'est faite ici action d'éclat ; comparé à elle, tout autre agir humain apparaît misérable et limité. Qu'un Goethe, qu'un Shakespeare ne sauraient respirer un seul instant dans cette atmosphère de passion et d'altitude, que Dante, auprès de Zarathoustra, ne soit qu'un croyant, et non quelqu'un qui commence par créer la vérité, un esprit qui gouverne le monde, un destin -, que les poètes du Véda soient des prêtres et pas même dignes de dénouer les chaussures de Zarathoustra, voilà qui n'est encore qu'une litote et ne donne aucune idée de la distance, de la solitude azuréenne où vit cette oeuvre » (Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi j'écris de si bons livres »).
Dans ses Sept brèves leçons de physique, Carlo Rovelli confiait qu'une question avait guidé sa vie de chercheur : la nature du temps. Se hissant sur les épaules d'Isaac Newton, d'Albert Einstein, de Stephen Hawking et de bien d'autres, il nous livre enfin ses découvertes dans ce livre majeur.
Le temps est au coeur d'un étrange mystère. Tel un flocon de neige qui fond lorsqu'on s'en saisit, il s'est progressivement délité sous les assauts de la science : on sait dorénavant que le temps s'écoule plus lentement en plaine qu'en altitude ; qu'à l'échelle des étoiles et des planètes, il varie d'un point à l'autre, tandis qu'il ne « passe » pas au niveau microscopique.
Que reste-t-il de tangible dans ces décombres ? Et comment construire une théorie du temps qui colle à notre perception, mais aussi à l'analyse des philosophes et aux fulgurances des poètes ? Voilà le défi brillamment relevé par Carlo Rovelli au fil des pages. Émerge alors un paysage d'une beauté inouïe où, pour la première fois, le temps retrouvé surgit de façon naturelle...
Cette édition s'adresse plus précisément au public des terminales qui aborde ce texte par le biais de la philosophie. Antigone met en scène le conflit entre les lois non écrites, sacrées et inviolables, des Dieux, et les lois écrites, civiles, utiles et opportunes de la Cité.
Écologie, économie, politique... Il n'est pas de domaine qui ne soit hanté par l'idée de crise.
Et pourtant, ce mot galvaudé, synonyme d'incertitude et de rupture, s'est comme vidé de l'intérieur, jusqu'à devenir « grossier et creux ».
Avec clarté et sagesse, Edgar Morin tente de lui redonner un peu d'épaisseur et de faire émerger une conscience de la crise en analysant les bouleversements qui ont secoué le XXe siècle, pour réfléchir ensuite à notre entrée dans le XXIe siècle, entre chaos et renaissance.
En envisageant la crise comme une sorte de laboratoire pour étudier in vitro l'évolution de la société, Edgar Morin interroge le destin de l'identité humaine et rend possible l'avènement d'une nouvelle vision du monde.
Romances sans paroles (1874) marque un tournant radical dans l'oeuvre de Verlaine et dans l'histoire de la poésie française. Ce « petit bouquin », qu'il rédige pendant sa liaison tumultueuse avec Rimbaud et qu'il présente comme une « série d'impressions vagues », est hanté par la tentation du silence. Que peut la parole face à la réalité, dont le sens est fuyant ? Comment dire les sentiments d'un moi erratique et opaque à lui-même ? Et surtout, comment les dire autrement, après le romantisme, qui les a exaltés, et le Parnasse, qui s'en est méfié ? En s'emparant d'un genre désuet, la romance, Verlaine réinvente le beau à partir du banal, renoue avec l'oralité au coeur de l'écrit, et fait du chant l'utopie de la parole poétique.
L'histoire débute à la fin du XIXe siècle. Persuadés d'avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent, du Congo jusqu'en Afrique du Sud. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l'Eden ! Mais cette Afrique n'existe pas. Il n'y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, et arpentés seulement par ces hordes d'animaux sauvages qui font le bonheur des safaris touristiques.
Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires, ont fait souche, sont devenus éleveurs ici ou cultivateurs là. Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants seront - et sont encore - expulsés par milliers des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd'hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l'Unesco, le WWF et tant d'autres ONG. Convoquant archives inédites et récits de vie, ce livre met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu'ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d'un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert.
Deux personnages déambulent en philosophant. On ne sait qui ils sont. On ne sait d'où ils viennent. On ne sait où ils vont. Tout ce que l'on sait, c'est que l'un est le maître de l'autre. Bientôt on se demandera lequel. C'est à partir de cette exposition déconcertante, qui laisse toute liberté à l'imagination de son lecteur, que Diderot a travaillé pendant les vingt dernières années de sa vie à Jacques le Fataliste et son maître (1796, posthume), oeuvre extravagante et joyeuse, roman polyphonique qui met à mal le roman tout en le célébrant constamment.
Un guide pour accompagner les étudiants en sciences humaines et littérature dans leurs travaux de recherche personnels à travers des conseils de méthode pour chaque étape, de la réflexion à l'écriture, des recommandations pour garder le moral, etc.
Depuis sa première parution en 1992, ce livre a suscité de nombreuses polémiques. On a cru le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la "fin de l'Histoire" et le triomphe mondial de la démocratie libérale ? Or, si l'on a vu s'effondrer les derniers totalitarismes, la victoire idéologique, géopolitique et historique de l'Occident que semblait prophétiser Fukuyama n'a pas eu lieu. Sans doute, et le philosophe le sait bien.
Son propos est autre : sa perspective est mondialiste ; l'idéal de la démocratie libérale, affirme-t-il, ne peut être amélioré sur le plan des principes. Au coeur de sa réflexion, la conviction qu'il faut continuer de penser l'histoire de l'humanité comme cohérente et orientée. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite les réflexions de Fukuyama : plus subtiles que l'image schématique qui s'est imposée d'elles, elles aident à penser un monde chaotique.
Premier roman de Léon Bloy, Le Désespéré (1887) est un pavé dans la mare de tous les conformismes.
Caïn Marchenoir est le héros de ce roman largement autobiographique: catholique intransigeant révolté par le silence de Dieu et la vaine attente de la rédemption, paria parmi les hommes, il lance le plus violent des anathèmes contre ses contemporains. Le Désespéré est tout à la fois un cri de révolte, un amoureux blasphème, un pamphlet vitriolé contre la foule des "digérants" républicains et la "Grande Vermine" des lettres.
Mais Le Désespéré est surtout un aérolithe littéraire, écrit dans une langue barbelée de mors rares, étrangement mystique, une oeuvre d'une surprenante modernité. Cette édition, abondamment annotée et qui tient compte des différents états du texte, offre un éclairage précieux sur ce formidable roman de l'inquiétude spirituelle.
Le plaisir de la lecture, l'heure du thé, le drame du coucher... Par l'évocation d'innombrables petits moments tour à tour délicieux, humiliants, érotiques, décevants, Proust nous invite à prendre part à ses réflexions dans ce premier volume de la Recherche, où les souvenirs d'enfance (« Combray ») et les premiers instants de l'adolescence (« Noms de pays ») encadrent le récit des amours d'un riche collectionneur et d'une demi-mondaine (« Un amour de Swann »).
À la manière de Schéhérazade dans Les Mille et Une Nuits, le romancier dévoile une histoire merveilleuse et complexe, qui nous conduit des jardins enchanteurs d'un village français aux sombres ruelles parisiennes, en passant par les feux de l'Opéra et les salons aristocratiques. Nous y suivons son narrateur-héros qui cherche à étancher sa soif d'émerveillement et prenons part à sa quête toujours renouvelée du sens de la vie.
Une situation de disette extrême peut-elle justifier le cannibalisme? Sommes-nous propriétaires de nous-mêmes? Une mère porteuse a-t-elle le droit de garder l'enfant qu'elle a mis au monde? Quel travail mérite quel salaire?
Le Moine, écrit par Lewis alors qu'il n'avait que vingt ans, est le chefd'oeuvre du roman gothique anglais. À Madrid, au 18e siècle, le père Ambrosio, réputé pour ses sermons terribles sur le péché et la damnation, est séduit par une femme qui s'est déguisée en moine pour l'approcher. Matilda - c'est son nom - se révélera être une incarnation du Diable. Ce récit sulfureux met en scène le glissement inexorable d'Ambrosio, degré par degré, sur la pente qui mène à la damnation, à travers les péchés de la chair, puis l'inceste, le viol et le parricide. La première édition, parue en 1796, fut aussitôt censurée. Ce roman, qui connut un grand succès en France, inspira tour à tour les romantiques et les surréalistes : Victor Hugo lui rend hommage dans Notre-Dame de Paris ; Antonin Artaud, qui en a proposé une réécriture, rêvait d'en faire un film ; André Breton, dans le Manifeste du surréalisme, salue « le souffle du merveilleux » qui « l'anime tout entier ».
Le texte de Lewis est donné dans la traduction de Léon de Wailly, qui fait référence, et dont les rares mprécisions et lacunes ont été corrigées par Laurent Bury.
Ce manuel en deux volumes (1. Fondements et pratiques ; 2. La Ve République) est destiné aux étudiants en première année de licence de droit et aux élèves des Instituts d'études politiques, ainsi qu'aux candidats aux concours de la fonction publique.
Le droit constitutionnel régit l' organisation et le fonctionnement de l'État, c'est-à-dire du pouvoir institutionnalisé, compétent pour édicter et sanctionner l'ensemble des règles juridiques.
Ce droit occupe donc une position suprême, qui explique son importance, mais aussi nombre de ses caractéristiques : sa perméabilité aux évolutions politiques et sociales, sa dimension nécessairement idéologique et sa paradoxale fragilité. Le droit de la Constitution est forcément un droit différent : c'est en partant de ce constat qu'on doit en étudier les principes et les concepts fondamentaux, ainsi que la manière dont ils s'inscrivent dans une pratique.
Cet ouvrage analyse les fonctions et les structures de l'État (première partie), avant de s'intéresser au pouvoir (deuxième partie) et à un mode particulier d'exercice de ce pouvoir - la démocratie - puis aux pratiques françaises du parlementarisme, de 1875 à 1958 (troisième partie).
A partir d'une étude sur la critique de Thomas More envers le système politique en place dans "Utopia", le journaliste établit sa vision de l'utopie et explique en quoi il s'agirait de la solution aux problèmes politiques de l'époque contemporaine
Réputé pour ses stratégies offensives et son obstination, Jean-Christophe Coubris est aujourd'hui l'un des avocats les plus redoutés des hôpitaux, des médecins, de leurs assureurs et des laboratoires pharmaceutiques. Du décès encore inexpliqué de Naomi Musenga au procès-fleuve du Mediator, en passant par l'affaire des prothèses mammaires PIP ou le récent scandale de la Dépakine, il enchaîne inlassablement les dossiers sensibles. Quotidiennement confronté à l'omerta et au déni, il a décidé dans ce livre choc de faire " exploser la loi du silence " : " Je veux témoigner au nom de toutes ces victimes que l'institution médicale fait tout pour désinformer et décourager de porter plainte ! " En s'appuyant sur des cas exemplaires et souvent dramatiques, l'auteur nous raconte sa lutte déséquilibrée contre les graves dysfonctionnements de notre système sanitaire et les complicités qui les rendent possibles.
Dossier 1. La fabrique du texte 2. «Ai-je lu quelque part ?» ou la question de l'intertextualité 3. Le roman à clefs : Robert de Montesquiou... et les autres 4. Réception critique de Monsieur de Phocas Chronologie, notes et bibliographie par Hélène Zinck Présentation . Déchéance et décadence . Claudius Ethal et Thomas Welcôme . Chronique et littérature . Le problème du pseudonyme . L'innommable Publié en 1901, Monsieur de Phocas, sans conteste l'une des oeuvres majeures de la littérature décadente, décrit les affres dans lesquelles se débat le duc de Fréneuse à la recherche d'une «certaine transparence glauque» qu'il guette dans les pierres précieuses, les portraits, les statues, les yeux de jeunes prostituées...
Depuis quinze ans, la droite américaine propage des idées-zombies - des mensonges que la science économique et les faits contredisent, mais que les républicains continuent d'entretenir pour biaiser le débat public et privilégier une poignée d'intérêts privés au détriment du plus grand nombre.
À l' heure où les inégalités explosent et où les politiques d'austérité aggravent encore la situation des plus démunis, Paul Krugman, célèbre éditorialiste du New York Times et prix Nobel d'économie, dénonce la dérive du Parti républicain, devenu caricatural et malhonnête. Un phénomène délétère auquel on doit l'élection de Donald Trump en 2016 et son éventuelle réélection en 2020.
Paul Krugman révèle ainsi une série de manipulations politiques, tels le déni du changement climatique, les tentatives de baisser les impôts des plus riches, les attaques de mauvaise foi contre l'Obamacare - et plus généralement contre la protection sociale -, ou encore l'instrumentalisation du racisme des classes populaires blanches.
Ces analyses particulièrement décapantes sur l'Amérique d'aujourd'hui sonnent comme un véritable appel au combat : « Il est encore temps de se battre pour la vérité et pour la justice en éradiquant toutes les idées-zombies. »