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Déjà classique outre-Atlantique, l'oeuvre capitale de Frédéric Bastiat suscite enfin en France l'intérêt qu'elle mérite. Réédités, dès 1964 en langue anglaise, les Sophismes économiques de Frédéric Bastiat n'étaient plus disponibles en langue française dans leur texte intégral depuis l'édition Paillottet des oeuvres complètes publiée chez Guillaumin (1854-55).
Alors que, de nos jours, trop d'économistes se complaisent à produire des ouvrages dont l'obscurité dissimule l'étatisme, Frédéric Bastiat nous rappelle que l'économiste a d'abord pour fonction de mettre en lumière ces rhétoriques irrationnelles qui invalident les politiques économiques. S'inscrivant dans la lignée de la littérature libérale née sous la censure impériale et royale avec les chansons de Béranger et les apologues de Paul-Louis Courier, c'est donc sous une forme littéraire - dialogique autant que logique - que Frédéric Bastiat choisit de présenter les vérités fondamentales de l'économie politique.
Alors que Guizot s'en était tenu à des considérations naïves sur le gouvernement représentatif avant d'en empêcher l'épanouissement sous la monarchie de Juillet, le futur député républicain Frédéric Bastiat, en stigmatisant la privatisation rampante de l'État par les groupes de pression industriels et agricoles, esquisse une véritable théorie libérale de la justice.
Démystifiant le "sisyphisme" des politiques de l'emploi et la spoliation légale qu'elles induisent, Bastiat démontre que ce sont les pays et les catégories sociales les moins favorisés qui gagnent le plus à la liberté des échanges. Aussi, le lecteur d'aujourd'hui ne trouvera pas d'argumentaire plus essentiel contre le dernier avatar du protectionnisme, "l'altermondialisme", que les Sophismes économiques de Frédéric Bastiat. -
John Law ; la dette ou comment s'en débarrasser
Nicolas Buat
- Belles Lettres
- Penseurs De La Liberte
- 24 Février 2015
- 9782251399058
Parmi les moments de l'histoire de France ayant le plus marqué nos mémoires figure l'épisode de la banqueroute de mai 1720 (la fameuse «rue Quincampoix» .) qui ruina des milliers de personnes, suite à l'introduction inédite et fracassante du papier-monnaie par John Law (1671-1730), le banquier d'origine écossaise et bref Contrôleur général des finances, réduit à l'exil.
En retraçant avec soin sa fulgurante ascension politique, Nicolas Buat établit que contrairement à sa réputation sulfureuse d'aventurier et de spéculateur sans scrupule, John Law fut un génie de la finance, un remarquable théoricien de l'économie post-mercantiliste qui tenta de résorber l'immense dette publique de l'époque en créant une Banque royale émettrice de billets se substituant à l'or. Le parallèle esquissé avec la crise financière de 2007 n'est pas fortuit : on y retrouve la plupart des ingrédients qui ont fait la réussite et l'échec du système du premier banquier central de notre histoire, qui se brûla les ailes en actionnant les leviers tout neufs de la création monétaire et du soutien à l'économie.
Au fil de ce récit à suspense qui fait revivre l'épisode haut en couleurs de la Régence de Philippe d'Orléans (au cinéma : « Le Bossu », « Que la fête commence ».) dont le tricentenaire interviendra en 2015, on croise aussi le tout jeune Louis XV, le mémorialiste Saint-Simon, Montesquieu et même Casanova : ce n'est pas l'un de ses moindres intérêts.
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Alors que la mise en cause du taux exorbitant de l'impôt fait l'actualité, il faut savoir que depuis la fin du XVIIIe siècle, une vigoureuse tradition de pensée a développé une critique rationnelle de l'excès de prélèvements fiscaux confiscatoires : moins pour des considérations d'efficacité économique ou d'intérêts catégoriels qu'au nom d'impératifs éthiques (équité et respect du droit des gens)... D'Adam Smith, Benjamin Constant et Pierre Joseph Proudhon à Friedrich Hayek et Robert Nozick, dix-huit auteurs souvent classiques mais de nationalités, sensibilités et disciplones diverses, conjuguent ici leurs voix pour condamner le principe même de l'impôt ou sa progressivité arbitraire - et de toute façon l'étatisme spoliateur. A lire pour approfondir un débat demeurant trop conjoncturel et trivial, autant par les contribuables en colère que par qui douterait de la légitimité morale et intellectuelle du combat anti-impôt !