Le plaisir de la lecture, l'heure du thé, le drame du coucher... Par l'évocation d'innombrables petits moments tour à tour délicieux, humiliants, érotiques, décevants, Proust nous invite à prendre part à ses réflexions dans ce premier volume de la Recherche, où les souvenirs d'enfance (« Combray ») et les premiers instants de l'adolescence (« Noms de pays ») encadrent le récit des amours d'un riche collectionneur et d'une demi-mondaine (« Un amour de Swann »).
À la manière de Schéhérazade dans Les Mille et Une Nuits, le romancier dévoile une histoire merveilleuse et complexe, qui nous conduit des jardins enchanteurs d'un village français aux sombres ruelles parisiennes, en passant par les feux de l'Opéra et les salons aristocratiques. Nous y suivons son narrateur-héros qui cherche à étancher sa soif d'émerveillement et prenons part à sa quête toujours renouvelée du sens de la vie.
Point d'aboutissement du grand projet romanesque de Proust, Le Temps retrouvé est le moment de la révélation par l'art : le Narrateur comprend qu'il doit écrire le livre que le lecteur s'apprête justement à finir.
Parcouru par le spectre de la Grande Guerre, par la peinture des désirs inavouables et des dernières mondanités, mais aussi et surtout par l'idée de beauté, ce livre propose plus qu'une conclusion : une invitation à devenir soi-même auteur de sa propre vie.
Edition relookée et mise à jour.
Cette édition propose, en un volume unilingue, l'ensemble de La Divine Comédie traduite et annotée par Jacqueline Risset, avec une présentation inédite et une bibliographie mise à jour.
Cette édition s'adresse plus précisément au public des terminales qui aborde ce texte par le biais de la philosophie. Antigone met en scène le conflit entre les lois non écrites, sacrées et inviolables, des Dieux, et les lois écrites, civiles, utiles et opportunes de la Cité.
Imaginons trois enfants et une flûte. Anne affirme que la flûte lui revient parce qu'elle est la seule qui sache en jouer; Bob parce qu'il est pauvre au point de n'avoir aucun jouet; Carla parce qu'elle a passé des mois à la fabriquer. Comment trancher entre ces trois revendications, toutes aussi légitimes? Aucune institution, aucune procédure ne nous aidera à résoudre ce différend d'une manière qui serait universellement acceptée comme juste. C'est pourquoi Amartya Sen s'écarte aujourd'hui, résolument et définitivement, des théories de la justice qui veulent définir les règles et les principes qui gouvernent des institutions justes dans un monde idéal - dans la tradition de Hobbes, Rousseau, Locke et Kant, et, à notre époque, du principal penseur de la philosophie politique, John Rawls. Sen s'inscrit dans une autre tradition des Lumières, portée par Smith, Condorcet, Bentham, Wallstonecraft, Marx et Mill:celle qui compare différentes situations sociales pour combattre les injustices réelles. La démocratie, en tant que «gouvernement par la discussion», joue dans cette lutte un rôle clé. Car c'est à partir de l'exercice de la raison publique qu'on peut choisir entre les diverses conceptions du juste, selon les priorités du moment et les facultés de chacun. Ce pluralisme raisonné est un engagement politique:le moyen par lequel Sen veut combattre les inégalités de pouvoir comme les inégalités de revenu, en deçà de l'idéal mais au-delà de la nation, vers la justice réelle globale. Il importe d'accroître les revenus, mais aussi de renforcer le pouvoir des individus de choisir, de mener la vie à laquelle ils aspirent. C'est ainsi qu'une personne devient concrètement libre. L'Idée de justice représente l'aboutissement de cinq décennies de travail et de réflexion, mais aussi d'engagement dans les affaires du monde.
Écologie, économie, politique... Il n'est pas de domaine qui ne soit hanté par l'idée de crise.
Romances sans paroles (1874) marque un tournant radical dans l'oeuvre de Verlaine et dans l'histoire de la poésie française. Ce « petit bouquin », qu'il rédige pendant sa liaison tumultueuse avec Rimbaud et qu'il présente comme une « série d'impressions vagues », est hanté par la tentation du silence. Que peut la parole face à la réalité, dont le sens est fuyant ? Comment dire les sentiments d'un moi erratique et opaque à lui-même ? Et surtout, comment les dire autrement, après le romantisme, qui les a exaltés, et le Parnasse, qui s'en est méfié ? En s'emparant d'un genre désuet, la romance, Verlaine réinvente le beau à partir du banal, renoue avec l'oralité au coeur de l'écrit, et fait du chant l'utopie de la parole poétique.
Deux personnages déambulent en philosophant. On ne sait qui ils sont. On ne sait d'où ils viennent. On ne sait où ils vont. Tout ce que l'on sait, c'est que l'un est le maître de l'autre. Bientôt on se demandera lequel. C'est à partir de cette exposition déconcertante, qui laisse toute liberté à l'imagination de son lecteur, que Diderot a travaillé pendant les vingt dernières années de sa vie à Jacques le Fataliste et son maître (1796, posthume), oeuvre extravagante et joyeuse, roman polyphonique qui met à mal le roman tout en le célébrant constamment.
Depuis sa première parution en 1992, ce livre a suscité de nombreuses polémiques. On a cru le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la «fin de l'Histoire» et le triomphe mondial de la démocratie libérale? Or, si l'on a vu s'effondrer les derniers totalitarismes, la victoire idéologique, géopolitique et historique de l'Occident que semblait prophétiser Fukuyama n'a pas eu lieu.
Premier roman de Léon Bloy, Le Désespéré (1887) est un pavé dans la mare de tous les conformismes.
Caïn Marchenoir est le héros de ce roman largement autobiographique: catholique intransigeant révolté par le silence de Dieu et la vaine attente de la rédemption, paria parmi les hommes, il lance le plus violent des anathèmes contre ses contemporains. Le Désespéré est tout à la fois un cri de révolte, un amoureux blasphème, un pamphlet vitriolé contre la foule des "digérants" républicains et la "Grande Vermine" des lettres.
Mais Le Désespéré est surtout un aérolithe littéraire, écrit dans une langue barbelée de mors rares, étrangement mystique, une oeuvre d'une surprenante modernité. Cette édition, abondamment annotée et qui tient compte des différents états du texte, offre un éclairage précieux sur ce formidable roman de l'inquiétude spirituelle.
Une situation de disette extrême peut-elle justifier le cannibalisme? Sommes-nous propriétaires de nous-mêmes? Une mère porteuse a-t-elle le droit de garder l'enfant qu'elle a mis au monde? Quel travail mérite quel salaire?
Le Moine, écrit par Lewis alors qu'il n'avait que vingt ans, est le chefd'oeuvre du roman gothique anglais. À Madrid, au 18e siècle, le père Ambrosio, réputé pour ses sermons terribles sur le péché et la damnation, est séduit par une femme qui s'est déguisée en moine pour l'approcher. Matilda - c'est son nom - se révélera être une incarnation du Diable. Ce récit sulfureux met en scène le glissement inexorable d'Ambrosio, degré par degré, sur la pente qui mène à la damnation, à travers les péchés de la chair, puis l'inceste, le viol et le parricide. La première édition, parue en 1796, fut aussitôt censurée. Ce roman, qui connut un grand succès en France, inspira tour à tour les romantiques et les surréalistes : Victor Hugo lui rend hommage dans Notre-Dame de Paris ; Antonin Artaud, qui en a proposé une réécriture, rêvait d'en faire un film ; André Breton, dans le Manifeste du surréalisme, salue « le souffle du merveilleux » qui « l'anime tout entier ».
Le texte de Lewis est donné dans la traduction de Léon de Wailly, qui fait référence, et dont les rares mprécisions et lacunes ont été corrigées par Laurent Bury.
«L'Aventure, l'Ennui et le Sérieux sont trois manières dissemblables de considérer le temps. Ce qui est vécu, et passionnément espéré dans l'aventure, c'est le surgissement de l'avenir. L'ennui, par contre, est plutôt vécu au présent : dans cette maladie l'avenir déprécie rétroactivement l'heure présente, alors qu'il devrait l'éclairer de sa lumière. Quant au sérieux, il est une certaine façon raisonnable et générale non pas de vivre le temps, mais de l'envisager dans son ensemble, de prendre en considération la plus longue durée possible. C'est assez dire que si l'aventure se place surtout au point de vue de l'instant, l'ennui et le sérieux considèrent le devenir surtout comme intervalle : c'est le commencement qui est aventureux, mais c'est la continuation qui est, selon les cas, sérieuse ou ennuyeuse.» Publié en 1963, L'Aventure, l'Ennui, le Sérieux est un jalon majeur de la pensée de Vladimir Jankélévitch. Cet ouvrage constitue une première synthèse de sa pensée, où l'on peut distinguer deux critères essentiels qui fondent l'unité de son oeuvre : la dignité philosophique donnée à des objets jugés mineurs, et la volonté radicale de mettre en lumière la dimension temporelle de l'action.
Ce manuel en deux volumes (1. Fondements et pratiques ; 2. La Ve République) est destiné aux étudiants en première année de licence de droit et aux élèves des Instituts d'études politiques, ainsi qu'aux candidats aux concours de la fonction publique.
Le droit constitutionnel régit l' organisation et le fonctionnement de l'État, c'est-à-dire du pouvoir institutionnalisé, compétent pour édicter et sanctionner l'ensemble des règles juridiques.
Ce droit occupe donc une position suprême, qui explique son importance, mais aussi nombre de ses caractéristiques : sa perméabilité aux évolutions politiques et sociales, sa dimension nécessairement idéologique et sa paradoxale fragilité. Le droit de la Constitution est forcément un droit différent : c'est en partant de ce constat qu'on doit en étudier les principes et les concepts fondamentaux, ainsi que la manière dont ils s'inscrivent dans une pratique.
Cet ouvrage analyse les fonctions et les structures de l'État (première partie), avant de s'intéresser au pouvoir (deuxième partie) et à un mode particulier d'exercice de ce pouvoir - la démocratie - puis aux pratiques françaises du parlementarisme, de 1875 à 1958 (troisième partie).
Dossier 1. La fabrique du texte 2. «Ai-je lu quelque part ?» ou la question de l'intertextualité 3. Le roman à clefs : Robert de Montesquiou... et les autres 4. Réception critique de Monsieur de Phocas Chronologie, notes et bibliographie par Hélène Zinck Présentation . Déchéance et décadence . Claudius Ethal et Thomas Welcôme . Chronique et littérature . Le problème du pseudonyme . L'innommable Publié en 1901, Monsieur de Phocas, sans conteste l'une des oeuvres majeures de la littérature décadente, décrit les affres dans lesquelles se débat le duc de Fréneuse à la recherche d'une «certaine transparence glauque» qu'il guette dans les pierres précieuses, les portraits, les statues, les yeux de jeunes prostituées...
Nouvelles contemporaines en lien avec le thème au programme 2017-2018 des secondes années de BTS.
Un conte léger et un roman délirant et surréaliste. assortis de notes et d'une chronologie.