Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
Tous les 4 ans, à chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde des 20 prochaines années.
Un monde contesté, telle est ligne principale de ce rapport. La pandémie de Covid 19 a ébranlé la confiance entre gouvernants et gouvernés. Les gens descendront de plus en plus dans les rues. Ce ne sont pas seulement les pouvoirs forts ou dégradés qui seront remis en cause mais aussi les démocraties.
L'une des tendances les plus certaines au cours des 20 prochaines années sera un changement démographique majeur : la croissance de la population mondiale ralentira et le monde vieillira. La pression migratoire, accentuée par le stress hydrique et le manque d'eau, mettra économies et sociétés à rude épreuve.
En 2050 : la moitié des urbains vivra dans les pays pauvres.
La fracture numérique risque de fragmenter les populations et les pays. La finance, la santé, le logement seront de plus en plus connectés. L'intelligence artificielle (IA) jouera donc un rôle majeur et les pays qui exploiteront les gains de productivité liés à L'IA verront s'élargir leurs possibilités économiques. Les acteurs non étatiques (superstars de la technologie, ONG, groupes religieux) seront en mesure de concurrencer voire de contourner les États.
Sur le plan international, le pouvoir s'élargira à de nouveaux pays mais les USA et la Chine exerceront la plus grande dynamique en imposant des choix tranchés aux autres acteurs. La dégradation climatique provoquera une activité renforcée des grands ouragans et une augmentation de 2, 50 °c pour le jour le plus chaud de l'année.
Tout n'est pas pessimiste selon ce rapport. Dans les scénarios d'avenir (il y en au moins 5 majeurs) dressés par le NIC : une coalition mondiale menée par l'Europe et la Chine mettra en oeuvre des changement majeurs contre la lutte climatique et une renaissance démocratique est possible.
Le monde en 2040 selon la CIA est préfacé par Piotr Smolar, spécialiste des relations internationales, grand reporter au Monde.
La Red Team n'est pas la nouvelle série de Netflix. Et pourtant.... C'est un commando qui a mené une opération pionnière particulièrement haletante. Pour la première fois, le ministère français des armées et l'université Paris Sciences et lettres (qui regroupe notamment les Mines, Normale sup, le Collège de France, le CNRS, l'INRIA et 140 laboratoires scientifiques) ont lancé un projet de prospection particulièrement innovant. Les analystes des armées ont partagé leurs réflexions avec 10 écrivains de romans noirs et de science-fiction pour élaborer les scénarios possibles de conflits à l'horizon 2030/2060. Les programmes d'armement étant particulièrement longs à concevoir (parfois 20 ou 30 ans), il est indispensable d'avoir les instruments les plus pointus d'analyse. Cette fois la méthode est révolutionnaire : décloisonner les genres, les carcans mentaux, bâtir sur les fondements scientifiques les plus solides de scénarios de fiction et d'anticipation. C'est Thucydide 2.0. Pour la première saison, placée sous le signe de la piraterie, deux scénarios ont été élaborés : la création d'une nouvelle nation pirate née des changements climatiques et le second explore la faiblesse de la numérisation du monde, le hacking possible des implants neuronaux (des pirates ou des états ennemis pourraient contrôler le système mental des militaires). Quatre scénarios seront publiés dans ce volume. C'est un livre grand public de géopolitique particulièrement informée racontée comme un scénario de série.
La CIA a renoué avec sa vocation originelle : le renseignement. Elle est la seule agence à avoir prédit que Vladimir Poutine envahirait l'Ukraine.
Aussi, le nouveau rapport de la CIA sur les menaces qui pèseront sur notre monde dans les prochains mois doit être particulièrement pris en compte. Au premier chef : le conflit en Ukraine peut s'étendre aux pays alentours. C'est pourquoi, le lecteur découvrira dans cet ouvrage l'audition des responsables du Renseignement américain devant la Chambre des représentants au sujet de l'offensive de Vladimir Poutine mais aussi les faits et chiffres de la CIA sur l'Europe de l'Est et les Pays baltes, cette poudrière que nous connaissons si mal.
Dans le spectre des menaces, il ne faut pas oublier le reste du monde : la Chine continue sa folle course à l'armement, la Corée du Nord vient de lancer un missile balistique intercontinental, l'Iran veut étendre son programme nucléaire et son influence. La multiplication des cyber-attaques, l'utilisation malveillante des nouvelles technologies, les conséquences économiques de la pandémie de Covid et du réchauffement climatique, les migrations et les trafics criminels, le terrorisme mondial renforceront les tensions.
Ce rapport prospectif et captivant de la CIA appréhende avec lucidité un avenir de plus en plus instable et conflictuel.
Le phénomène du populisme n'a pas encore été véritablement pensé. C'est en effet surtout à caractériser sociologiquement les électeurs populistes que se sont attachés la plupart des livres sur le sujet ; ou à discuter ce dont il est le symptôme (le désenchantement démocratique, les inégalités galopantes, la constitution d'un monde des invisibles, etc.) ; ou encore à sonner le tocsin sur la menace qu'il représenterait.
Cet ouvrage propose de le comprendre en lui-même, comme une idéologie cohérente qui offre une vision puissante et attractive de la démocratie, de la société et de l'économie. S'il exprime une colère et un ressentiment, sa force tient au fait qu'il se présente comme la solution aux désordres du présent. Il est pour cela l'idéologie ascendante du xxie siècle, à l'heure où les mots hérités de la gauche semblent dorénavant résonner dans le vide.
L'auteur en présente une théorie documentée, en retrace l'histoire dans celle de la modernité démocratique et en développe une critique approfondie et argumentée. Il permet ainsi d'en finir avec les stigmatisations impuissantes et dessine les grandes lignes de ce que pourrait être une alternative mobilisatrice à ce populisme.
Peut-on jouir, dans un monde injuste, sans être complice de l'injustice ? La question se pose aujourd'hui alors que nos plaisirs, qu'ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent formatés par le capitalisme contemporain et butent sur des impératifs politiques nouveaux : le refus de la violence patriarcale, la préservation du vivant, les exigences sanitaires.
Plutôt que de céder à l'ascèse, ce livre nous invite à redécouvrir la dimension politiquement subversive du plaisir. La gauche n'a aucune raison d'abandonner l'allégresse à la pensée réactionnaire et sa défense de l'« art de vivre à la française » opposé au « moralisme progressiste ». A condition d'être partagé, le plaisir est une émotion qui inscrit dans les corps une issue positive à la catastrophe.
Dans cet essai, Michaël Foessel propose de renouer avec les traditions qui articulent plaisirs et émancipation. Il montre que les expériences politiques prometteuses sont celles d'où la terreur et la honte sont absentes.
Janvier 2014, en Russie, les hauts fonctionnaires, les gouverneurs, les cadres du parti Russie unie reçoivent un singulier cadeau de Nouvel An de la part de l'administration présidentielle : des ouvrages de philosophie ! Des oeuvres de penseurs russes du XIXe et XXe siècle.
Si Gogol revenait, il décrirait ces imposants personnages en train de peiner sur la lecture de pages emplies de spéculations sibyllines. Le président lui-même a récemment cité ces auteurs dans des discours décisifs, et il faut essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire. Les plus persévérants trouvent d'ailleurs dans ces livres des formules qui résonnent étrangement, et sentent comme une concordance des temps...
Dans cet essai, Michel Eltchaninoff tente de répondre à la question que chacun se pose depuis l'annexion de la Crimée, l'intervention en Syrie, et plus encore en 2022 : qu'est-ce que Poutine a dans la tête ?
Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
Depuis une dizaine d'années, l'Ukraine apparaît régulièrement sur le devant de la scène internationale, que ce soit pour ses mouvements protestataires, ou à propos de l'annexion de la Crimée par la Russie et du conflit à l'est du pays, semblant constituer le théâtre d'une nouvelle guerre froide qui cristallise les tensions entre la Russie et les nations occidentales.
Les événements récents sont aussi l'occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays est lacunaire, se limitant souvent aux clichés d'une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l'URSS et d'une suite de gouvernants entachés par une corruption massive.
Partant de ces idées reçues, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine, terre de contrastes.
"Franchira-t-il le Rubicon ? La question est sur toutes les lèvres, alors que la Russie poursuit son invasion de l'Ukraine : le président Vladimir Poutine osera-t-il recourir à des armes de destruction massive ? C'est l'une des menaces abordée par cet ouvrage qui permet de comprendre le choc de la guerre en Ukraine, ses enjeux et au-delà le nouveau monde en formation.
Quelle est la grande stratégie russe à l'oeuvre ? Pourquoi Poutine sème-t-il le chaos et la désolation? Comment la Russie instrumentalise-t-elle le droit international pour justifier son bellicisme ? Quel sera le sort des exilés de guerre ? Comment l'Afrique réagit-elle à l'offensive russe ? À quelle justice internationale sera-t-il possible de recourir pour l'Ukraine ? La Russie peut-elle se déconnecter d'Internet ?"
" Ce livre constitue une tentative de compréhension de faits qui, au premier coup d'oeil, et même au second, semblaient simplement révoltants. Comprendre, toutefois, ne signifie pas nier ce qui est révoltant et ne consiste pas à déduire à partir de précédents ce qui est sans précédent ; ce n'est pas expliquer des phénomènes par des analogies et des généralités telles que le choc de la réalité s'en trouve supprimé. Cela veut plutôt dire examiner et porter en toute conscience le fardeau que les événements nous ont imposé, sans nier leur existence ni accepter passivement leur poids, comme si tout ce qui est arrivé en fait devait fatalement arriver. Comprendre, en un mot, consiste à regarder la réalité en face avec attention, sans idée préconçue, et à lui résister au besoin, quelle que soit ou qu'ait pu
être cette réalité. " (Hannah Arendt)
Sur l'antisémitisme est la première partie de l'oeuvre magistrale d'Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (New York, 1951), qui inclut aussi L'Impérialisme (" Points Essais ", n° 356) et Le Système totalitaire (" Points Essais ", n° 307).
Le système politique mis au point par l'Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne ne consiste pas en une simple radicalisation des méthodes dictatoriales. C'est un système entièrement original qui repose sur la transformation des classes en masses, fait de la police le centre du pouvoir et met en oeuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde. Animé par une logique de la déraison, il tend à la destruction complète de la société - comme de l'individu. Un classique de la théorie politique.
« Personne d'autre que le citoyen libre n'a qualité pour juger de l'emploi qu'il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître. Ainsi la loi ne peut-elle permettre à l'État de restreindre abusivement la liberté d'aller et venir, de manifester, de faire connaître une opinion, de s'informer, de penser pour finir. » Lorsque Chateaubriand déclare que « sans la liberté il n'y a rien dans le monde », ce n'est pas seulement un propos de littérateur. Il exprime cette vérité trop souvent oubliée que « sans la liberté », il n'y a pas de société politique, seulement le néant de ces individus isolés auquel l'État, porté à l'autoritarisme et à l'ordre moral, a cessé d'appartenir. Tel est bien le danger de la démocratie moderne que François Sureau s'emploie ici à désigner tant dans nos moeurs sociales que dans notre vie politique et, sans concession, à la lumière de nos responsabilités individuelles et collectives. L'homme est voué à la liberté ; il lui revient continûment, avec « patience et souffle », d'en reformuler le projet politique et de n'y rien céder.
"On parle beaucoup de la « guerre » mais elle reste une notion molle, aux contours mal définis, en premier lieu parce qu'elle est un phénomène protéiforme : la « guerre » n'est pas qu'un conflit armé interétatique comme celui qui oppose actuellement la Russie et l'Ukraine, c'est aussi et même beaucoup plus souvent des opérations clandestines, des actions invisibles mais influentes, ce que l'on appelle la « guerre cognitive », c'est la désinformation, la « guerre » contre le virus, le rôle des technologies, l'importance de la formation, de la temporalité, etc. C'est, en d'autres termes, un « fait social total ».
Ce volume revient sur les différentes formes de la guerre, et ses évolutions les plus récentes, illustrées par des exemples concrets, tirés des quatre coins du monde."
L'oeuvre de Frantz Fanon, psychiatre et militant de l'indépendance algérienne, a marqué des générations d'anticolonialistes, d'activistes des droits civiques et de spécialistes des études postcoloniales. Depuis la publication de ses livres, on savait que nombre de ses écrits psychiatriques restaient inédits, dont ceux consacrés à l'« aliénation colonialiste vue au travers des maladies mentales » (selon les mots de son éditeur François Maspero).
Le lecteur trouvera donc dans le présent volume les articles scientifiques de Fanon, sa thèse de psychiatrie ainsi que des textes publiés dans le journal intérieur de l'hôpital de Blida-Joinville où il a exercé de 1953 à 1956. On y trouvera également deux pièces de théâtre écrites durant ses études de médecine, des correspondances et certains textes publiés dans El Moudjahid après 1958. Cet ensemble remarquable est complété par la correspondance entre François Maspero et l'écrivain Giovanni Pirelli à propos de leur projet de publication des oeuvres complètes de Fanon, ainsi que par l'analyse raisonnée de la bibliothèque de ce dernier.
Une fissure s'est ouverte, depuis une cinquantaine d'années, entre juge et démocratie représentative. La montée en puissance du premier anémie la seconde.L'emprise du juge sur la démocratie revêt deux aspects distincts:le droit se construit désormais en dehors de la loi, voire contre elle; la pénalisation de la vie publique est croissante. Ces deux aspects sont liés car ils conduisent tous deux à la dégradation de la figure du Représentant:le premier en restreignant toujours davantage son champ d'action; le second en en faisant un perpétuel suspect.Le mal qui ronge aujourd'hui la démocratie paraît se situer beaucoup plus là - c'est-à-dire dans l'abaissement du Représentant, dans le rétrécissement de la souveraineté du peuple, dans la rétraction de l'autorité publique - que dans les réactions allergiques que provoque cet affaiblissement de l'État:abstention, populisme, illibéralisme.Cet ascendant croissant du pouvoir juridictionnel sur les autres a-t-il amené davantage de rigueur et de transparence dans le fonctionnement démocratique? Il se découvre chaque jour un peu plus qu'il n'a fait que remplacer le caprice du prince par le caprice du juge. D'où la question:que faire pour restaurer une juste séparation des pouvoirs?
Cette oeuvre fut publiée pour la première fois en 1848 et rédigée à la demande du deuxième congrès de la Ligue des Communistes, réunie à Londres en décembre 1847.
Une seule phrase et tout l'acquis de la civilisation a été remis en question : « Prolétaires du monde entier, unissez-vous. » Ainsi se termine le Manifeste du Parti communiste. Et ainsi s'ouvre l'ère des grands bouleversements sociaux.
« On ne peut prétendre que quelques belles pages peuvent à elles seules changer la face du monde. L'oeuvre de Dante tout entière n'a pas suffi à rendre un saint empereur romain aux Communes italiennes. Toutefois, lorsque l'on parle de ce texte que fut le Manifeste du parti communiste publié par Marx et Engels en 1848 et qui a, indéniablement, exercé une influence considérable sur deux siècles d'histoire, je pense qu'il faut le relire du point de vue de sa qualité littéraire ou, du moins, de son extraordinaire structure rhétorique et argumentative.» Umberto Eco
Depuis les premiers puits désormais à sec jusqu'à la quête frénétique d'un après-pétrole, du cartel secret des firmes anglo-saxonnes (les « Sept Soeurs ») jusqu'au pétrole de schiste, Or noir retrace l'irrésistible ascension de la plus puissante des industries.
Ce livre éclaire d'un jour inattendu des événements cruciaux - l'émergence de l'URSS, la crise de 1929, les deux guerres mondiales, les chocs pétroliers, les guerres d'Irak, la crise de 2008, etc. -, bousculant au passage beaucoup de fausses certitudes. Le pétrole, notre source primordiale et tarissable de puissance, est présent à l'origine des plus grands déchaînements du siècle passé.
Or la fin de ce carburant de l'essor de l'humanité devrait se produire bien avant que ce siècle ne s'achève. De gré ou de force. Et nul ne peut dire où cette fin va nous conduire.
La chute de Kaboul au creux de l'été 2021 et sa prise par les Talibans semble si irréelle qu'elle semble relever de la fiction. Quelques milliers de guerriers tribaux ont chassé la plus puissante armée du monde qui a occupé l'Afghanistan pendant près de 20 ans. Comment est-ce possible ? Quel hubris a aveuglé les stratèges américains qui n'ont pas pris en compte le rôle des ethnies ni celui du Pakistan ?
Mais qui sont les nouveaux maîtres de l'Afghanistan, ces talibans 2.0 qui connaissent mieux l'informatique que bon nombre de cerveaux occidentaux. Quel est leur degré de professionnalisme ? Quelle est précisément leur idéologie ? Leur idéal ? Comment se comporteront-ils vis-à-vis des femmes et des intellectuels ?
La victoire des Talibans provoquera une onde de choc terrible non seulement sur l'Asie centrale mais aussi dans le reste du monde. Comment ne pas voir symboliquement une triste concordance des temps entre le 11 septembre 2001 (attentats commandités d'Afghanistan) et le 15 août 2021 (prise du palais présidentiel par les talibans) ?
Incontestablement les USA ne sont plus l'unique gendarme du monde. Car derrière la victoire des Talibans se cache l'émergence d'un empire qui désormais régit l'ordre et l'économie du monde : la Chine.
Les évènements afghans provoqueront un séisme dans le monde. Quelle seront la force et l'intensité de ce séisme ? Une nouvelle guerre est-elle possible ?
Tu es un bourgeois.
Mais le propre du bourgeois, c'est de ne jamais se reconnaître comme tel.
Petit test :
Tu votes toujours au second tour des élections quand l'extrême droite y est qualifiée, pour lui faire barrage.
Par conséquent, l'abstention te paraît à la fois indigne et incompréhensible.
Tu redoutes les populismes, dont tu parles le plus souvent au pluriel.
Tu es bien convaincu qu'au fond les extrêmes se touchent.
L'élection de Donald Trump et le Brexit t'ont inspiré une sainte horreur, mais depuis lors tu ne suis que d'assez loin ce qui se passe aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Naturellement tu dénonces les conflits d'intérêts, mais tu penses qu'en voir partout relève du complotisme.
Tu utilises parfois (souvent ?) dans une même phrase les mots racisme, nationalisme, xénophobie et repli sur soi.
Tu leur préfères définitivement le mot ouverture.
Si tu as répondu oui au moins une fois, ce livre parle de toi.
Prends le risque de l'ouvrir.
Romancier, essayiste et dramaturge, François Bégaudeau est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Deux singes ou ma vie politique (Verticales, 2013) et En guerre (Verticales, 2018).
Lionel Jospin nous propose une relecture de son histoire personnelle au Parti socialiste, de son expérience du pouvoir... d'abord comme Premier secrétaire du Parti socialiste (1981-1988 ; 1995-1997), puis comme ministre de François Mitterrand (1988-1992) et enfin comme Premier ministre (1995-2002).
Ouvrage de mémoire et de projection, il apparaît au fil des pages que la conquête du pouvoir, et a fortiori son exercice, ne peuvent être que le fruit d'une intense construction militante. Revenant avec une tranquille lucidité sur le bilan des gouvernements socialistes de la fin du siècle, ceux de la présidence Mitterrand comme le sien, Lionel Jospin revendique les succès, y compris lorsqu'ils sont toujours débattus comme l'instauration du quinquennat, et assume les erreurs politiques sans voiler les faux pas moraux.
À la fin, de cette fin qui pourrait être un commencement, se révèle une certitude : à défaut de «?la?» vie, nombreuses furent «?les?» vies changées pour le meilleur, rançon pas si déshonorante de l'espérance. Lionel Jospin nous invite à penser cette idée neuve en actions redevenue la matrice d'un monde où l'égalité sera le socle des solutions pour construire, pour toutes et tous, une vie décente.
On ne gouverne pas impunément par l'état d'urgence.
Entre les attentats du 13 novembre 2015 et l'automne 2021, la France a vécu plus de la moitié du temps sous état d'urgence terroriste ou sanitaire. Ce régime, conçu au départ comme un dispositif juridique temporaire, accordant des pouvoirs exceptionnels aux autorités publiques pour faire face à des risques inédits, tend à devenir un état permanent, en France mais aussi dans de nombreux autres pays. Les crises de demain, au premier rang desquelles la crise climatique, appelleront-elles, elles aussi, leur état d'urgence ?
La banalisation de l'exception pervertit l'État de droit et fait peser un coût extrêmement élevé sur les conditions même de possibilité de la vie démocratique. L'ambition de cet essai est d'offrir une critique approfondie des effets politiques et institutionnels qu'engendre la récurrence de ces régimes juridiques si particuliers, auxquels les gouvernements paraissent s'accoutumer sans toujours en percevoir les implications sur les droits et les libertés.
L'état d'urgence n'est pas une simple parenthèse : le risque est qu'il devienne la nouvelle condition politique et juridique des sociétés confrontées à des menaces planétaires et systémiques. Endiguer ses effets relève d'une urgence démocratique.
Parce qu'un essai vaut autant par le constat dressé que par les renouvellements esquissés, le texte de Stéphanie Hennette Vauchez est prolongé par trois « rebonds et explorations » qui en discutent les implications et les perspectives : une conversation avec Fionnuala Ní Aoláin et deux textes inédits de Mireille Delmas-Marty et Thibaud Lanfranchi.
Cet ouvrage revient de façon très documentée sur trente ans de terrorisme islamiste ayant visé´ la France, en y dévoilant des détails inédits qui aident à la compréhension de ce phénomène complexe.
L'auteur évoque le «continuum», à la fois opérationnel et idéologique qui s'est installé notamment depuis le début des années 1990. Cette vue d'ensemble et la contextualisation historique et idéologique qui l'accompagnent nous permettent de mieux comprendre comment la menace terroriste islamiste, d'abord exogène, est devenue endogène.
Entre le milieu des années 1990 - et les attentats du GIA sur le territoire français - et le milieu des années 2010 - et les massacres de Daesh -, il y a deux évolutions qui n'ont pas été suffisamment comprises. D'abord une évolution idéologique, l'islamisme est devenu un problème français. Ensuite une évolution sécuritaire puisque le terrorisme islamiste est passe´ d'une menace extérieure a` une menace intérieure.
Cette enquête permettra d'expliquer ces évolutions et beaucoup d'autres, et ainsi aidera le lecteur a` mieux comprendre comment on est arrivé´ aux attentats du 13 novembre 2015.
Tout oppose la Russie et la Turquie et, pourtant, leur union ne cesse de se renforcer. C'est le constat de chercheurs réunis dans ce livre inédit. En dépit de guerres multiséculaires, Istanbul et Moscou cheminent main dans la main dans leur lutte contre l'Occident libéral. Les articles ici rassemblés n'éludent aucune question. S'il y a des désaccords entre Poutine et Erdogan, l'intérêt commun en termes d'influence et de puissance prime. Du nucléaire civil à l'armement, en passant par la coopération diplomatique et militaire, toutes les occasions sont bonnes pour surpasser les désaccords et accroître la puissance de ce nouveau front bien décidé à combattre l'ingérence de l'Occident. Ce livre, c'est enfin et surtout la fresque d'un monde en pleine recomposition. La Turquie et la Russie sont les avatars d'un basculement de l'ordre international au sein duquel la surpuissance de l'Ouest est le prétexte idéal à des alliances hier encore inimaginables.
Et si l'empire chrétien rêvé de Poutine et l'empire musulman fantasmé d'Erdogan étaient les deux faces d'une même médaille ?