Les frontières représentent aujourd'hui un enjeu complexe dans la vie des personnes. Elles relient et divisent, elles se font mobiles, s'individualisent aussi, laissant circuler librement certains et retenant d'autres. Qu'elles s'ouvrent ou se ferment, elles font l'objet de politiques publiques spécifiques et constituent un levier privilégié du capitalisme marchand. Elles sont le lieu d'exacerbation des processus politiques, sociaux, économiques actuels, un laboratoire de notre époque.
Pour l'heure, les frontières internationales restent les supports d'une citoyenneté qui elle-même fonde la démocratie. Mais la façon dont nos limites vacillent met en évidence le devenir incertain de nos systèmes politiques. Comprendre ce qu'est une frontière aujourd'hui, c'est ainsi interroger l'avenir de nos sociétés et reformuler notre relation au monde.
Ordonnant chronologie et logique d'une réflexion synthétique, les auteurs ont privilégié les thèmes significatifs des émergences conceptuelles ayant joué un rôle décisif dans le devenir politique des sociétés. Onze chapitres structurent ce manuel et expliquent les principales doctrines ayant marqué le développement de la pensée politique. Les grands textes politiques sont à la fois des inventions et des réponses aux problèmes posés par chaque époque.
Évelyne Pisier est professeur à l'Université Paris I François Châtelet était professeur à l'Université Paris VIII.
Géraldine Muhlmann, ancienne élève de l'École normale supérieure, est journaliste.
Les événements du 11 septembre 2001 ont projeté les islamistes saoudiens - dont Oussama Ben Laden se veut un éminent représentant - au coeur de l'actualité. Du fait de la très grande opacité du royaume saoudien, cette mouvance reste néanmoins largement méconnue. Qui sont ces activistes qui défient au nom de l'islam un pouvoir ayant fait de la religion la ressource principale de sa légitimité ? Et comment sont-ils parvenus à étendre leur emprise et à mobiliser en profondeur dans la société saoudienne ? Enfin, pourquoi leur « insurrection » s'est-elle in fine heurtée à la résilience du pouvoir des Al Sa'ud ? C'est à ces questions que répond le présent ouvrage, en s'appuyant essentiellement sur des sources orales et écrites de première main, recueillies notamment lors d'enquêtes de terrain en Arabie Saoudite.
Stéphane Lacroix est arabisant et docteur en science politique. Universitaire affilié à la Chaire Moyen-Orient Méditerranée de Sciences Po, où il a notamment dirigé le « programme Koweït » d'étude sur les pays du Golfe, il est actuellement chercheur postdoctoral et enseignant à l'Université de Stanford aux États-Unis.
Pour la première fois dans l'histoire de la justice pénale internationale, une juridiction dispose d'un véritable régime de réparation aux victimes des crimes internationaux les plus graves : génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Mais comment " réparer des violations massives des droits de l'homme ? comment restituer, indemniser, compenser et réhabiliter les survivants ? est-ce seulement possible ? réparer l'irréparable n'est pas le moindre des défis de la cour pénale internationale. au lendemain de l'anniversaire des dix ans de sa création et à la veille de la révision de son statut, le moment est venu de faire le point sur l'une de ses innovations majeures.
Le but de cet ouvrage est double : d'une part, présenter et expliquer de manière complète et panoramique le régime de réparation de la cpi ; d'autre part, évaluer et analyser de manière normative l'efficacité et la justice d'un système qui, comme tout pari ambitieux, rencontre naturellement un certain nombre de difficultés. satisfaisant à la fois aux exigences du droit technique et aux enjeux conceptuels, politiques, voire philosophiques, cet ouvrage synthétique et structuré s'adresse autant aux étudiants et aux chercheurs en droit, en sciences politiques, en criminologie et en philosophie, qu'aux acteurs professionnels de la justice internationale.
Les analyses contemporaines sur l'Iran se contentent souvent de jauger la puissance iranienne en termes purement matériels. Certes, l'Iran se trouve aujourd'hui au centre géopolitique de la planète, dans la mesure où il peut contrôler les réserves majeures d'hydrocarbures de la mer Caspienne et du golfe Persique, se présente comme un intermédiaire idéal entre la Chine et l'Occident et se révèle aussi comme la clef des paix afghane, irakienne et syrienne.
Toutefois, la force principale de l'Iran réside dans sa puissance créatrice. Celle-ci est intimement liée à l'existence d'un très ancien foyer poétique. Mais, dans l'équilibre entre sa puissance innovatrice et les limites démographiques, psychologiques et navales qui s'imposent à lui, force est de constater que l'Iran fait figure d'« empire confiné ». En réalité, seule une alliance savante avec l'empire morcelé des États de civilisation turque lui permettrait d'échapper au pillage énergétique et de renouer in fine avec la puissance.
La collection a été fondée et dirigée par Maurice Duverger, professeur émérite de l'Université de Paris I - Sorbonne . Elle regroupe six sections :
- Droit privé, co-dirigé par Catherine Labrusse-Riou, professeur à l'Université de Paris I
- Droit public, co-dirigé par Didier Truchet, professeur à l'Université de Paris II
- Économie, co-dirigé par Jean-Claude Casanova, directeur d'études à la Fondation nationale des sciences politiques
-Science politique, co-dirigé par Jean-Claude Colliard, professeur à l'Université de Paris I
- Histoire, co-dirigé par Jean-François Sirinelli, professeur d'histoire contemporaine à l'Institut d'études politiques de Paris
-Philosophie, co-dirigé par Jean-François Mattéi, professeur à l'Université de Nice-Sophia Antipolis
Sur plus de 700 pages finement travaillées, Mamadou Hébié décrit l'histoire des relations juridiques entre les puissances européennes et les entités politiques locales durant l'expansion coloniale. L'auteur a produit une contribution majeure à l'étude de l'établissement de la souveraineté territoriale, de l'histoire du droit international et du droit des traités. Si le sujet restait jusqu'alors obscur, les quelques travaux qui lui étaient consacrés laissaient transparaître des présupposés influencés par une conception ethnocentrique du droit et des relations internationales.
Ce sont ces idées reçues sur le cadre juridique de la colonisation que ce livre amène à remettre en question. Pour offrir ce voyage dans les coulisses de l'histoire, Mamadou Hébié a analysé des centaines de documents établis à partir du XVe siècle. Ce travail colossal dévoile l'importance des termes des accords conclus entre les représentants des puissances coloniales et les chefs locaux pour déterminer leurs effets juridiques et leur rôle dans le processus de l'expansion coloniale européenne.
Evitant les jugements de valeur sur cette expansion, l'auteur démontre que les puissances coloniales reconnaissaient aux entités politiques locales la capacité de conclure des traités ainsi que leurs droits de souveraineté territoriale et de propriété. Ce faisant, il permet de sortir du slogan anticolonial facile et non étayé. En effet, on ne saurait parler de mauvaise foi des puissances coloniales, de non-respect de l'engagement pris, voire de la nullité ou de l'extinction des accords passés, sans avoir préalablement établi qu'il s'agissait d'accords régis par le droit international.