Une fissure s'est ouverte, depuis une cinquantaine d'années, entre juge et démocratie représentative. La montée en puissance du premier anémie la seconde.L'emprise du juge sur la démocratie revêt deux aspects distincts:le droit se construit désormais en dehors de la loi, voire contre elle; la pénalisation de la vie publique est croissante. Ces deux aspects sont liés car ils conduisent tous deux à la dégradation de la figure du Représentant:le premier en restreignant toujours davantage son champ d'action; le second en en faisant un perpétuel suspect.Le mal qui ronge aujourd'hui la démocratie paraît se situer beaucoup plus là - c'est-à-dire dans l'abaissement du Représentant, dans le rétrécissement de la souveraineté du peuple, dans la rétraction de l'autorité publique - que dans les réactions allergiques que provoque cet affaiblissement de l'État:abstention, populisme, illibéralisme.Cet ascendant croissant du pouvoir juridictionnel sur les autres a-t-il amené davantage de rigueur et de transparence dans le fonctionnement démocratique? Il se découvre chaque jour un peu plus qu'il n'a fait que remplacer le caprice du prince par le caprice du juge. D'où la question:que faire pour restaurer une juste séparation des pouvoirs?
Cette oeuvre fut publiée pour la première fois en 1848 et rédigée à la demande du deuxième congrès de la Ligue des Communistes, réunie à Londres en décembre 1847.
Une seule phrase et tout l'acquis de la civilisation a été remis en question : « Prolétaires du monde entier, unissez-vous. » Ainsi se termine le Manifeste du Parti communiste. Et ainsi s'ouvre l'ère des grands bouleversements sociaux.
« On ne peut prétendre que quelques belles pages peuvent à elles seules changer la face du monde. L'oeuvre de Dante tout entière n'a pas suffi à rendre un saint empereur romain aux Communes italiennes. Toutefois, lorsque l'on parle de ce texte que fut le Manifeste du parti communiste publié par Marx et Engels en 1848 et qui a, indéniablement, exercé une influence considérable sur deux siècles d'histoire, je pense qu'il faut le relire du point de vue de sa qualité littéraire ou, du moins, de son extraordinaire structure rhétorique et argumentative.» Umberto Eco
Voici le premier récit complet de la plus grande aventure politique du XXe siècle : celle qui a porté les plus folles espérances et qui a conduit à la plus terrible catastrophe humaine de tous les temps, par sa durée et son ampleur.
Le communisme n'a pas seulement régné sur une trentaine de pays et régi la vie de plus d'un tiers de l'humanité, il a également occupé la plupart des esprits pendant des décennies, aux quatre coins du monde. Nulle autre idéologie, nul autre système politique n'ont connu dans l'histoire une si foudroyante expansion.
Comment expliquer ce succès, à quoi correspond-t-il, de quelle manière le communisme a-t-il triomphé, pourquoi a-t-il partout échoué, pour quelles raisons tant de vie humaines ont-elles été sacrifiées en son nom ? Seule une histoire mondiale de cette épopée permet de répondre à ces questions, de comprendre à la fois ce siècle communiste et l'héritage qu'il nous a laissé.
D'octobre 1917 à la Révolution culturelle chinoise, de la collectivisation des campagnes à l'industrialisation menée à marche forcée, de la pénurie généralisée à la culture bâillonnée, de l'enfermement des peuples aux camps de concentration, tous les aspects de la réalité communiste, de son vécu sont ici racontés, analysés, mis en perspective.
La tragédie humaine à laquelle est associée l'histoire du communisme est-elle la conséquence de circonstances malheureuses ou d'une politique délibérée ? Ce débat, récurrent depuis l'apparition du premier régime communiste en Russie, ne peut être tranché que si l'on prend en considération la dimension mondiale du système.
Quelles que soient la géographie, l'histoire, la culture des pays où le communisme a triomphé, les mêmes méthodes ont abouti aux mêmes résultats. Ce ne sont pas les circonstances qui ont scellé le sort des peuples concernés, mais l'application d'une politique identique, quelles que soient les particularités nationales. Rien ne ressemble davantage à une victime russe qu'une victime chinoise, cubaine, coréenne ou roumaine.
La guerre civile permanente que les régimes communistes ont menée contre leur population, pour imposer leur dogme, explique l'hécatombe sans précédent qui en a résulté. C'est en toute conscience que des dizaines de millions d'êtres humains ont été enfermés, torturés, déportés, affamés. C'est en toute conscience que des centaines de millions d'autres êtres humains ont été surveillés, exploités, endoctrinés, asservis.
L'histoire mondiale du communisme, vue du côté des victimes, montre à quel point les utopistes parvenus au pouvoir n'ont pas davantage cherché à en finir avec les inégalités qu' à construire la société idéale promise : c'est à l'humanité de l'homme qu'ils s'en sont pris.
Je vais te buter , je vais venir chez toi avec plusieurs armes dans un sac et tu vas y goûter. La violence contre les élus explose. Menaces de morts et de viols contre les femmes, agressions physiques, raids haineux sur les réseaux sociaux , atteintes aux biens ; dégradation des permanences, incendies de voiture. Rien ne semble arrêter ce déferlement. L'auteur, lui-même élu ,dresse dans cet essai percutant, non seulement un constat mais propose toute une pédagogie de la déescalade de la violence et de l'apprentissage du débat ; on peut avoir des adversaires en politique mais pas des ennemis dont on pourrait souhaiter la mort .
Nos régimes sont dits démocratiques parce qu'ils sont consacrés par les urnes. Mais nous ne sommes pas gouvernés démocratiquement, car l'action des gouvernements n'obéit pas à des règles clairement établies.
À l'âge d'une présidentialisation caractérisée par la concentration des pouvoirs dans les mains de l'exécutif, le problème n'est plus seulement celui de la « crise de la représentation ». Il est devenu celui du mal-gouvernement, dont il est urgent de comprendre les mécanismes pour instaurer un nouveau progrès démocratique.
Ce livre propose d'ordonner les aspirations qui s'expriment aujourd'hui dans de nombreux secteurs de la société civile et dans le monde militant autour de ces questions en distinguant les qualités requises des gouvernants et les règles organisatrices de la relation entre gouvernés et gouvernants. Réunies, celles-ci forment les principes d'une démocratie d'exercice comme bon gouvernement.
Ce livre est le manifeste d'une philosophie politique et morale qui cherche à concilier les deux termes antagonistes de la modernité : la liberté des individus et la nécessité de leur coopération équitable au sein des institutions politiques. John Rawls y renouvelle le sens et la portée de sa conception de la justice à la lumière de ce qu'il appelle le "fait du pluralisme". Il s'inscrit ainsi dans la tradition de défense du principe de tolérance et des libertés fondamentales.
Radicaliser la démocratie.
La démocratie est devenue prisonnière du principe de représentation et le marché lui impose désormais ses lois. Pourtant, malgré la montée des populismes et la défiance à l'égard des élus, l'idée démocratique vit dans les quartiers, les villes, les écoles, les entreprises, portée par des collectifs de citoyens qui prennent en charge directement les questions qui les préoccupent.
Ces expériences manifestent une forme nouvelle de démocratie qui n'a pas encore trouvé son nom. S'agit-il de démocratie participative, d'opinion ou du public ? On pourrait plus justement l'appeler démocratie continue. Telle est la proposition de Dominique Rousseau, qui défend ici les principes et les implications d'une profonde réforme institutionnelle prenant acte du caractère vivant et concret de l'exercice de la démocratie.
La notion de populisme en est venue ces dernières années à occuper une place prépondérante dans l'espace public. La séquence ouverte par le Brexit, marquée par la victoire de Donald Trump aux États- Unis et de Jair Bolsonaro au Brésil ou par l'arrivée au pouvoir du Mouvement 5 étoiles en Italie, a été accompagnée par une série de publications visant à repérer des attributs fondamentaux, les catégories stables et les causes linéaires d'une ligne politique pourtant profondément hétérogène. Il paraît en effet compliqué de déterminer en quoi consiste l'essence du populisme, d'en dégager des attributs invariants, des tendances constantes. Surtout, en cantonnant les caractéristiques populistes à une série de figures politiques (les populistes), on perd de vue les éléments discursifs communs que ces dernières partagent avec les personnalités qui prétendent s'y opposer - que l'on pense ne serait-ce qu'aux convergences qui se font jour sur les politiques migratoires.
Afin de dépasser les impasses d'une telle essentialisation de ce phénomène, ce livre souhaite prendre à rebrousse-poil la question, en partant du concept de style, pour étudier la ressemblance, le flux et le devenir, plutôt que l'essence, la stabilité et l'attribut. De cette façon, il devient possible de parler de styles populistes plutôt que d'un principe populiste déployé autour d'une série de caractéristiques intrinsèques. Le populisme devient alors une méthode de prise et d'exercice du pouvoir dans des périodes d'instabilité profonde de la reproduction des élites, où la conquête du pouvoir et sa perte apparaissent comme des moments toujours plus rapprochés.
Méthode dont le succès révèle une intensification des luttes de pouvoir au sein des élites dominantes dans un contexte de crise du paradigme néolibéral, et dont la multiplication de l'usage entraîne une profonde recomposition des espaces politiques occidentaux.
Au-delà de ces deux textes les plus célèbres d'Errico Malatesta : « L'anarchie » et « Le programme anarchiste », L'Esprit du Temps se propose de faire (re)découvrir d'autres pamphlets, articles et interventions (« L'organisation », « Les Anarchistes » et « Le sentiment moral », « La Terreur révolutionnaire » ou « Anarchie et organisation »), tout aussi fondamentaux, du plus célèbre des anarchistes italiens, d'un des libertaires les plus puissants de cette époque charnière du début du XXe siècle.
Des réflexions d'une modernité époustouflante. À une époque où les pressions sociales n'ont jamais été aussi fortes, où les libertés individuelles n'ont jamais été autant malmenées, la vision forte de la résistance et des luttes politiques du « Programme anarchiste » peut éclairer notre vision du « monde d'après ». « L'anarchie » qui date de la fin du XIXe (1884) siècle est un manifeste visionnaire là encore qui peut permettre aux lecteurs de ce XXIe siècle de mieux comprendre leur temps et de s'interroger sur la captation de notre puissance démocratique par une nouvelle forme de dictature des experts.
Cet ouvrage est à mettre en parallèle avec ceux de Proudhon que L'Esprit du Temps vient de publier et avec ceux de l'incontournable anarchiste ukrainien Victor Makhno qui seront republiés en fin d'année.
Deux textes, deux mises en gardes urgents : l'IA va-t-elle dynamiter la politique ?
Pour Laurent Alexandre les effets de l'irrésistible progression de l'IA vont tout bouleverser.
À l'origine on pensait qu'Internet deviendrait le principal outil de la promotion de la démocratie, au contraire le web est devenu un outil majeur de désinformation et de contrôle policier, allié des régimes les plus autoritaires. Le pouvoir est désormais tout entier dans une poignée de mains : Washington et ses GAFA, le parti communiste chinois et ses BATX.
Le capitalisme cognitif c'est-à-dire l'économie de la connaissance, de l'IA et du big data va modifier radicalement la hiérarchie des nations. L'Europe est en péril, la France ne réagit pas, le politique est coupable !
Jean François Copé, dans un second texte, répond aux inquiétudes et anathèmes de Laurent Alexandre. La politique doit devenir plus importante que jamais pour réguler notre pouvoir démiurgique sur la nature et nous-même et donc décider de l'avenir de l'Humanité. Des initiatives précises sont à prendre à tous les niveaux : manipulations génétiques, sélection embryonnaire, IA, la fusion neurone transistor... Il faut sauver la politique pour sauver l'homme.
Réalité englobante qui commande représentations, modes de pensée et relation à soi et aux autres, la démocratie reste difficile à saisir comme phénomène et comme problème philosophique. Dans le cadre d'une sacralisation et d'une auto-célébration indissociables de sa mise en place historique, elle est confrontée au risque d'une banalisation qui en occulte la complexité. Puisant aux sources de la philosophie politique moderne et contemporaine, il s'agit donc de mettre la démocratie en perspective pour réfléchir aux valeurs qui la fondent et aux grands mécanismes qui en rendent l'exercice légitime pour dégager, ensuite, le type de société et d'humanité qu'elle implique.
Sommes nous toujours en démocratie ? La question est récurrente et suscite des réponses souvent contradictoires. Formellement, pour la plupart des pays économiquement développés dont la France, on peut répondre oui. Liberté d'association, d'information, votations...sont inscrites dans notre constitution et les séquences électorales rythment notre vie politique. De plus les dictatures à l'ancienne reculent dans le monde. Mais qu'en est-il de la démocratie réelle, vivante, participative, de ce fameux « pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple» ? L'objet de ce livre est d'analyser l'état actuel de notre démocratie en France et de proposer des solutions pour construire un nouvel âge démocratique. Après avoir dans la première partie déconstruit quatorze principales idées reçues sur la démocratie, véhiculées par la pensée et les médias dominants, nous formulons dans la seconde partie treize propositions susceptibles de ré-enchanter notre démocratie.
Force de contestation jusqu'aux années 1990, le populisme est aujourd'hui aux commandes de plusieurs États, en Europe, dans les Amériques, en Asie, au Moyen-Orient. Ce phénomène majeur, qui hante le paysage politique contemporain et se globalise, pénètre aussi bien les démocraties établies et récentes que les régimes plus fermés.
Qu'il soit considéré comme une idéologie « molle », un style politique ou une stratégie électorale, le populisme favorise partout la personnalisation du pouvoir ainsi qu'un autoritarisme plus ou moins assumé, et son succès repose toujours sur un antagonisme facile entre des élites qui seraient corrompues et un peuple supposé « pur ».
L'Enjeu mondial se penche sur la façon dont les populistes conquièrent le pouvoir, l'exercent et le conservent. Il examine les bases sociales des « pouvoirs populistes » de même que les forces qui leur résistent. Car le populisme peut aussi n'être qu'un moment, contrecarré par de robustes institutions défendant l'État de droit.
Coréalisée par le CERI, l'Atelier de cartographie et les Presses de Sciences Po, la collection « L'Enjeu mondial » propose les analyses de spécialistes illustrées de façon claire et pédagogique par des cartes et des graphiques en couleurs, et enrichies des données les plus récentes.
« L'Alsace n'existe plus » a dit François Hollande, interpellé par deux jeunes Alsaciens, suite à un conseil des ministres franco-allemand à Metz.
« Il faut bien donner l'illusion qu'il s'agit d'une vraie réforme », a dit de son côté avec candeur à propos de la loi sur la réforme territoriale, dont elle était l'initiatrice, Marlyse Lebranchu, sa ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
La désinvolture de tels propos dans la bouche des plus hauts responsables de l'État démontre que cette loi - qui a notamment marié de force l'Alsace à la Lorraine et à la Champagne-Ardenne - est une parfaite illustration des maux dont souffre la démocratie française : mépris du citoyen, bricolages législatifs, démission des partis, dénis démocratiques...
À partir de la réalité politique et sociale alsacienne et en se référant à quelques grands théoriciens de la démocratie (Montesquieu, Pierre Mendès France, Jürgen Habermas...), Pierre Kretz, qui n'est membre d'aucun parti, analyse ici en toute liberté les mécanismes du délabrement des processus démocratiques français.
Après Le Nouveau malaise alsacien, qui a connu un vif succès et a contribué à alimenter un débat dont les citoyens ont été privés, le présent ouvrage se propose d'approfondir la réflexion engagée, avec toute la clarté, l'humour et l'ironie qui lui sont propres.
Retour sur ce long XIXe siècle qui, de 1789 à 1914, a vu le régime républicain s'imposer en France au terme d'une période d'instabilité politique sans précédent, alternant révolutions et empires, républiques et monarchies. En dépit de ces turbulences, l'époque a pourtant été marquée par l'apparition de structures institutionnelles et sociales qui perdurent aujourd'hui. Cinquième collaboration entre Doc' en poche et la Documentation photographique, ce recueil illustré réexamine trois moments fondateurs (la Révolution, les empires, les débuts de la IIIe République).
La V e République a 60 ans. Née d'un coup d'État, elle résiste trois ans après à un putsch.
En 1968, elle semble sur le point de disparaître. Depuis, sa plasticité lui a permis d'absorber révisions, alternances et cohabitations, dissolutions hasardeuses ou encore renouvellements partisans.
En mêlant les approches d'économistes, d'historiens, de politistes, de juristes, cet ouvrage dresse un portrait renouvelé de cette V e République qui suscite aujourd'hui tant de débats. Il se penche sur tout ce qui a changé, pour permettre que tout change.
Les élections présidentielles de 2017 ont connu une fois de plus la victoire du « vote utile ». Depuis au moins 2002, ce vote domine largement les élections nationales. En réalité, le vote utile contribue à la domination sans partage du libéralisme, qui ne satisfait pas l'électorat et crée amertume et désillusion. Il convient donc de conduire la critique générale de la manière souterraine par laquelle s'est imposé un vote qui n'est pas conforme à ce qu'on peut espérer de la démocratie. C'est sur cette dernière qu'il faudra faire porter ensuite notre réflexion pour mettre en évidence les conditions possibles d'un renouveau démocratique, qui soit capable de répondre au désarroi et au désinvestissement politique des populations. Il en va en effet de l'avenir de notre société, qui est secouée par des crises multiples (économique, migratoire, écologique, etc.), dont celle de la politique n'est pas la moindre, à une époque où le fascisme renaît en Europe, en réponse à la violence sociale des réformes libérales, véritables destructions des protections collectives. Tout n'est pas perdu, parce qu'il existe en France comme ailleurs une aspiration démocratique forte, c'est-à-dire la volonté d'être acteur de son histoire et d'échapper au destin tracé d'avance que nous promettent les libéraux - la concurrence effrénée, les inégalités galopantes, la misère de masse au nom d'une conception dévoyée de la modernité et de la liberté.
Il serait vain de chercher l'origine de la notion de démocratie, comme d'en proposer une seule définition, voire d'essayer d'en sérier toutes les manifestations. Sous ce terme se dessinent en réalité différentes formes d'exercice du pouvoir et donc de souveraineté du peuple, dont certaines sont plus persistantes, même si elles sont souvent renouvelées.
Ainsi en est-il de la démocratie représentative, de la démocratie directe et de la démocratie participative.
La première, qui constitue le modèle d'une conception universaliste, est souvent dite en crise, la deuxième est désirée mais peu appliquée, et la troisième, présentée comme un substitut ou un complément des deux autres, prendrait mieux en compte la diversité des citoyens.
Nonobstant les débats, souvent d'ordre politique, sur les formes de la démocratie, il semble aujourd'hui que la notion les rassemble finalement toutes, dès lors qu'elles peuvent légitimer les institutions, les pouvoirs et les normes.
Mais encore convient-il de s'assurer que la concurrence des formes n'affaiblisse pas la démocratie tout entière.
Tout le montre : le divorce entre les Française(s) et la classe politique est désormais consommé. Jamais on n'a eu autant le sentiment que le discours politique professionnel tourne à vide, incapable d'analyser le présent et de montrer l'avenir. Partout, en revanche, des milliers d'initiatives citoyennes essaient de réinventer la politique, l'économie, le rapport à la nature, la socialité, etc. Mais sont-elles cohérentes ? Dessinent-elles effectivement les contours d'une autre politique et d'une autre société à la fois possible et désirable ? C'est pour en avoir le coeur net que les intellectuels engagés réunis autour du convivialisme, et qui forment un échantillon représentatif de ces porteurs d'initiative, ont décidé de confronter les pistes et les solutions qu'ils proposent.
Aujourd'hui la démocratie participative ne s'affiche plus seulement dans les discours, elle s'incarne dans des règles juridiques, des dispositifs participatifs, des services administratifs, des échanges marchands, etc. Les militants d'hier sont pour l'essentiel concurrencés par des professionnels (agents publics, consultants, salariés de grandes entreprises d'aménagement) qui vivent de l'offre de participation et ont, à ce titre, intérêt à l'entretenir. La demande de participation tend ainsi désormais à devenir la finalité et l'alibi de ce que les auteures qualifient de marché de la démocratie participative.
En s'intéressant à la construction savante de l'impératif participatif, aux luttes d'expertises professionnelles qui l'ont accompagnée tout comme à la sociologie et aux pratiques concrètes de ces acteurs auxquels les autorités publiques ont confié la charge d'animer, d'organiser ou encore d'évaluer des dispositifs participatifs, cet ouvrage rappelle combien la qualité démocratique ne peut à elle seule expliquer le développement des politiques participatives en France. Les dynamiques de professionnalisation y ont joué un rôle majeur. C'est ce que montre cet ouvrage qui éclaire également les logiques sociales et politiques de la sophistication croissante des technologies de gouvernement et plus largement l'ambivalence politique du tournant participatif contemporain. Remise en cause sur le plan symbolique par la promotion du citoyen-expert et des formes participatives de légitimation politique, la division du travail politique entre le professionnel et le profane semble en pratique plus solide que jamais.
Ce livre développe une théorie sociale de la démocratie. Il le fait en s'appuyant sur la tradition philosophique du pragmatisme américain, intégrée par la théorie critique et le tocquevilleanisme. Il se propose de montrer que la théorie démocratique contemporaine a largement négligé un aspect essentiel de son concept clé, à savoir celui de la dimension sociale qui constituent la démocratie en tant que forme de société. Une forme de société qui se fonde sur une ontologie sociale complexe, faite d'habitudes, schèmes d'interaction, et formes d'organisation qui lui sont propres et qui, seules, donnent tout son sens à la démocratie en tant que régime politique.
Pour ce faire, le livre défend l'idée que le concept de démocratie doit être entendu comme l'un des concepts majeurs de la théorie normative, et non seulement de la théorie du gouvernement, comme un concept qui vise à décrire un état désirable des rapports entre hommes et femmes, en tant que citoyens, mais aussi en tant qu'individus participant à la vie sociale dans ses institutions principales: le lieu de travail, la famille, l'espace public. Ainsi comprise, une théorie sociale de la démocratie met l'accent sur les conditions normatives qui favoriseront la démocratisation des marchés, des entreprises, des associations, des églises, des bureaucraties et d'autres institutions sociales. Ce faisant, ce livre nous aide à mieux comprendre la signification, la portée et l'étendue de ce projet démocratique qui définit le noyau de la vision émancipatrice qui caractérise le monde moderne: un projet qui se propose d'instaurer une société fondée sur le principe de coopération entre individus libres et égaux. L'idée de démocratie, dès lors, n'acquiert sa signification politique que par rapport à cette vision primordiale d'une forme de société qui n'a pas d'équivalent dans toute l'histoire humaine.
Il aura suffi d'un virus pour déchirer le voile et révéler l'état de délabrement de notre société, résultat notamment de décennies de financiarisation de l'économie. Défection de l'état au profit des lobbies, décisions politiques à courte vue, services publics à l'abandon, enrichissement croissant des plus nantis, paupérisation galopante, krach écologique, c'est un monde en jachère d'idées et de principes que nous découvrons à l'occasion de cette pandémie.
Cette dynamique ne date pas d'hier, comme le rappelle le Professeur Marc Chesney: si nous en percevons aujourd'hui les stigmates, cela fait des décennies que la "crise permanente" volontairement entretenue par un monde financier dévoyé nous touche tous et toutes au quotidien.
Le bilan exposé, c'est à une prise de conscience citoyenne à laquelle appelle l'auteur. Des solutions existent, et ce livre coup de poing les identifie. Il nous rappelle également que le monde de demain ne sera autre que celui que nous en ferons.
Brexit, élections de Donald Trump et de Salvini... avec la montée des populismes, on se demande aujourd'hui si la parenthèse démocratique ouverte il y a trois siècles n'est pas en train de se refermer.
Ce livre aborde les raisons qui ont conduit au succès des populistes depuis le début du siècle, tout en définissant ce terme par trop dévoyé. Il rappelle ce qu'est l'essence de la démocratie depuis sa mise en place dans la Grèce antique jusqu'à son perfectionnement dans l'Angleterre du XVIIe siècle.
Il propose aussi quelques pistes pour régénérer la démocratie en particulier en France où la volonté d'Emmanuel Macron, pourtant élu sur la dénonciation des élites a créé des blocages et des violences, affaiblissant un pays déjà fragilisé.
Au coeur de la bataille pour sauver la démocratie, qui demeure le meilleur système de gouvernement, il faut une prise de conscience que la liberté et la transparence sont les meilleurs anticorps contre les virus populistes et extrémistes.