Qu'il s'agisse de consentements affectifs et sexuels, de consentements me´dicaux sous leurs diffe´rents aspects (aux soins qui nous sont propose´s, que nous subissons et auxquels nous devons nous soumettre), de divers consentements juridiques et commerciaux, ou de toutes autres natures, la question du consentement s'e´rige en question majeure pour les sciences humaines. Elle e´merge sur fond d'une crise des accords tacites intrasociaux, intrafamiliaux et plus ge´ne´ralement des rapports interpersonnels, lie´e aux remaniements identitaires de l'espace commun.
Cet ouvrage permet de mettre au jour cette dimension majeure des accords tacites alors que le consentement est essentiellement envisagé du point de vue de l'importance contractuelle et positive qu'encourage le droit. Le modèle en est le « consentement libre et éclairé ».
En montrant qu'il y a un travail du consentement, que le consentement est un processus et pas seulement un contrat, et en le démontrant à partir d'exemples précis, cet ouvrage veut contribuer à une attention fine au « travail du consentement » pour l'accompagner, le soutenir dans le soin médical, familial mais aussi social, en vue d'une conception émancipatrice et libre des relations et du monde humain.
À travers l'étude du sacrifice, Hubert et Mauss s'intéressent au sacré et au rapport au sacré, dont l'étude ouvre une fenêtre sur la nature de la société puisque les choses sacrées sont choses sociales. À partir de l'idée de l'unité générique du sacrifice qui repose sur le postulat de l'unité du genre humain, la démarche suppose de s'intéresser à toutes les formes de sacrifices rituels pour en tirer le schème général ou type idéal. Ce parti pris méthodologique comparatiste, issu de l'école durkheimienne, fait toute l'originalité de l'essai à son époque et sa pertinence de nos jours, évitant les spéculations généalogiques qui établiraient l'antériorité d'une forme sur une autre. Ce texte classique permet de formuler une série de questions toujours actuelles pour l'ethnographie.
Edward T. Hall a montré, dans La Dimension cachée, que l'espace interpersonnel est une dimension de la culture. Le Langage silencieux conduit cette réflexion sur d'autres systèmes, et notamment le temps. Qu'est-ce qu'être en retard ? Qu'est-ce qu'attendre ? Le message exprimé là est différent selon qu'il vient d'un Européen, d'un Américain ou d'un Japonais. Ainsi le temps et la culture sont-ils communication, autant que la communication est culturelle. Communication qui cache plus de choses qu'à première vue elle n'en révèle. À travers des exemples aussi précis que cocasses, Edward T. Hall développe la théorie des systèmes de communication non verbaux.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Mesrie et Barbara Niceall.
Après 6/5 (2013-2014), ouvrage qui retraçait les origines historiques et technologiques du trading à haute fréquence depuis l'apparition du télégraphe au XIXe siècle jusqu'aux réseaux en fibre optique du XXIe siècle, Alexandre Laumonier poursuit ici, avec une écriture plus « humaine », son exploration des marchés financiers où désormais chaque microseconde compte. Dans ce nouvel ouvrage en deux parties de 96 pages chacune - soit deux récits indépendants -, il sera tour à tour question de religion, de la mafia ukrainienne, d'un impressionnant raid d'agents du FBI, de vol de codes, de mathématiques financières, mais aussi de réseaux de communications, de pylônes haubanés et d'antennes, de Londres, de Francfort et de la Belgique, de l'armée américaine et de Christ en croix...
« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé », énonce l'article premier de notre Charte de l'Environnement. Mais comment mettre en oeuvre un tel principe ? Car si l'effet de l'environnement sur la santé est avéré, l'évaluation des conséquences des expositions aux divers facteurs environnementaux n'est pas chose aisée dans notre monde de nouveaux risques. Ces risques ne sont pas directement observables. Pour les mesurer, il faut des outils scientifiques spécialisés.
William Dab présente les méthodes qui permettent d'évaluer les risques liés à l'environnement et de les gérer dans un contexte d'incertitude des connaissances. Il montre comment, au-delà des périodes médiatisées de crises sanitaires, une politique de santé environnementale fondée sur une approche rationnelle du principe de précaution est possible et nécessaire.
Fruit de vingt ans de recherches sur la violence, ce livre tente de percer l'énigme des génocides au XXe siècle. Car, des pensées vengeresses au meurtre et au meurtre de masse, il y a le passage à l'acte, processus de bascule complexe, imbriquant des dynamiques collectives et individuelles, de nature politique, sociale, psychologique, etc.
Comprendre n'est pas justifier mais chercher à penser l'impensable. Cela exige une démarche pluridisciplinaire et comparative qui ne s'arrête pas au relevé des causes sociales objectives mais s'interroge sur le sens que les individus leur prêtent. Figures d'un autre en trop, rationalité délirante, politique publique de destruction, guerre et contexte international, rôle des médias, vertiges de l'impunité et plaisir de la cruauté, l'auteur examine chaque facette du problème à travers plusieurs cas historiques.
Le concept de « choc des civilisations » est devenu un lieu commun lorsqu'il s'agit de parler de géopolitique, de religion ou d'identité nationale. Raphaël Liogier nous montre que ce n'est qu'un leurre face à la réalité de la civilisation globale née de l'intensification des échanges planétaires. Les usages techniques, les pratiques alimentaires et les cursus universitaires se sont uniformisés. Images, musiques et émotions font désormais le tour de la planète.
En dépit de l'existence de postures antagonistes et extrémistes qui peuvent s'appuyer sur des idéologies religieuses et politiques, les croyances essentielles des hommes sont de moins en moins des facteurs d'oppositions de valeurs. L'ensemble des religions sont, à des degrés divers, traversées par trois tendances nées de la mondialisation : le spiritualisme, le charismatisme et le fondamentalisme. Ce qui n'empêche pas qu'au sein de cette civilisation unique les disparités socio-économiques abyssales et les angoisses identitaires contagieuses génèrent des formes de violence inédites caractéristiques, entre autres, d'un nouveau terrorisme. Raphaël Liogier lance un appel pressant à penser la porosité des frontières et la disparition de la figure de l'Autre radical, l'étranger qui se situait jadis au-delà de notre espace de vie. Comment les identités individuelles et collectives peuvent-elles se définir et coexister dans un monde sans vraies frontières ? Un essai vigoureux pour combattre les préjugés, et mieux comprendre le monde qui nous entoure.
La société moderne produit de plus en plus de déchets. Les pouvoirs publics se sont saisi du problème et mobilisent plusieurs politiques publiques pour réduire la production de déchets, les gérer et les stocker ou encore les recycler mais aussi en soutenant les entreprises du secteur. Si tous les pays sont confrontés aux mêmes problèmes, les modèles appliqués varient. La France a récemment renforcé la priorité donnée à la prévention de la production de déchets pour favoriser la transition vers une économie circulaire et non plus linéaire. La prévention de la production ne permet pas seulement d'éviter les impacts environnementaux liés aux traitements des déchets, mais également de réduire les impacts environnementaux des étapes amonts du cycle de vie des produits.
Les extraordinaires avancées de la science placent entre nos mains de nouveaux pouvoirs, des plus prometteurs aux plus menaçants. Avec la possibilité d'intervenir aujourd'hui sur l'origine de la vie humaine, nous sommes entrés dans l'ère du « bébé sur mesure ». Dans cet essai décapant, l'auteur nous entraîne à explorer ce qui se trame dans le secret des labos, où des bébés génétiquement modifiés sont déjà nés.À quoi ressemblerait le « monde des meilleurs », un monde où les êtres humains, en plus d'être triés, seraient améliorés, voire « augmentés » ? Les générations futures seront-elles encore libres de faire des bébés sous la couette ou allons-nous vers un « avenir sans sexe » où la fabrication des bébés serait confiée à des experts ?Ce livre accessible à tous aide à saisir les basculements qui s'opèrent dans le domaine de la procréation artificielle. Avec un optimisme réaliste, Blanche Streb appelle à une prise de conscience sur le fol emballement de la technique qui nous détourne d'un progrès pleinement humain et propose quelques clés pour encourager un sursaut éthique pour l'humanité.« Quel homme voulons-nous dans le monde de demain » ? Cette question se pose à chacun...
Blanche Streb est docteur en pharmacie. Après avoir travaillé douze ans en recherche et développement dans l'industrie pharmaceutique, elle est aujourd'hui directrice de la formation et de la recherche pour Alliance VITA.
Dans un monde aussi divisé que le nôtre, des mots comme « urgence climatique » et « sûreté de la planète », qui attisent les peurs, sont aussi des mots lourds de menaces pour la démocratie et l'État de droit. Si les interdépendances croissantes entre les humains d'une part, et entre les humains et les non humains d'autre part, impliquent une solidarité à l'échelle de la planète, elles n'appellent pas pour autant à créer un État mondial unifié. Il ne faut donc pas se tromper d'objectif quant à la métamorphose qui serait souhaitable, du point de vue juridico-politique qui sera ici celui de l'auteur.
Ce texte prend le pari que le désordre apparent du droit mondial annonce un renouvellement et que chaque dé-formation est la première phase d'une méta-morphose (trans-formation au sens littéral) vers un ordre juridique à vocation planétaire, mais encore virtuel :
- de la fragmentation à l'harmonisation, vers un ordre plus complexe (à contenu variable et à plusieurs vitesses) ;
- de la dilution au partage des responsabilités, vers un ordre « coresponsable » ;
- de l'instabilité à l'anticipation, vers un ordre évolutif.
La crise environnementale, et plus particulièrement la crise climatique, seraient alors l'occasion de préfigurer la triple métamorphose juridique qui serait nécessaire pour garantir aux Terriens l'espérance d'une Paix durable et d'une Terre habitable.
Unique en son genre, ce manuel est un guide pratique à destination de toutes les personnes impliquées dans la création et la gestion de monnaies complémentaires et citoyennes.
De tels projets foisonnent depuis quelques années sous des formes diverses, en lien avec l'intérêt grandissant pour les questions liées à la transition écologique et sociale. En France, aujourd'hui, on compte une centaine de monnaies dites « citoyennes », à vocation locale affirmée, dans des villes ou territoires de tailles diverses, et sans doute autant sont en gestation. Par ailleurs, de plus en plus d'acteurs (citoyens, associations, collectivités territoriales, entreprises...) réfléchissent à des monnaies plus spécifiquement orientées vers tel ou tel sujet (la réduction des déchets, la vie de quartier, le développement de la culture...).
Or, dans ces projets passionnants, beaucoup d'aspects doivent avoir été anticipés et maints écueils doivent être évités.
Ce manuel cherche à présenter des pistes pour repérer certaines difficultés et pour les contourner, mais aussi des propositions pour renforcer la solidité et la pérennité des projets. Il tente de balayer l'ensemble des questions qui se posent, avec des exemples d'organisation, des propositions de manière de faire, des listes de points à aborder pour chaque aspect du projet. Il ne prétend pas à l'exhaustivité ni à procurer une manière unique de faire mais, en se basant sur de nombreuses expériences, à dessiner des possibles pour que la monnaie prenne corps et atteigne ses objectifs.
L'auteur principal de ce guide, Bernard Lietaer, est aussi un des principaux défenseurs, et peut être le plus connu, des monnaies locales : économiste renommé, ancien responsable de la Banque centrale de Belgique (où il participa à la création de l'euro), ancien opérateur de marché, il travaille depuis plus de dix ans à comprendre et promouvoir les monnaies locales en tant qu'outil d'action publique, auprès des autorités politiques comme des acteurs citoyens. Le manuel, rédigé à l'origine pour le gouvernement flamand, a été ici réactualisé, et renforcé d'une analyse juridique et fiscale spécifique à la France : il est ainsi aujourd'hui enfin disponible en français.
Pendant douze ans, Todd Meyers a partagé le quotidien d'une femme, aux États-Unis, souffrant de plusieurs maladies chroniques. À partir de cette enquête ethnographique, il montre avec finesse et profondeur comment maladie chronique et vie quotidienne en viennent à s'entrelacer au point de se confondre. L'auteur n'adopte pas ici la perspective du médecin ou du chercheur en santé publique, mais celle de l'anthropologue qui s'attache à décrire l'expérience vécue d'une femme et à faire le récit de cette vie singulière. Il observe la manière dont la maladie chronique s'installe dans son foyer, bouleverse les relations de soin au sein de la famille et crée des situations de précarité économique et sociale auxquelles les services de santé répondent difficilement.
Todd Meyers offre un regard original sur le concept médical émergent de comorbidité, en décrivant la manière dont la personne malade donne sens à ses maladies, ses traitements, au temps et à son existence marquée par l'incertitude. Il propose enfin une réflexion émouvante sur la relation de l'anthropologue à son objet d'étude, une femme de chair et de souffrance.
Un nouvel ordre mondial se met en place. Après la disparition de l'URSS et la tentative sans réel succès des Etats-Unis de régner sur le monde, un système multipolaire se dessine. Les sources d'informations sur ce phénomène sont à la fois très nombreuses et orientées, ce qui rend sa compréhension difficile au non spécialiste.S'il est vrai que l'histoire ne se reproduit jamais tout à fait à l'identique, elle peut constituer une base de réflexion.
Ce livre veut donner cette base au lecteur. Il expose, en remontant loin dans le temps, la formation des différents ordres mondiaux. C'est aussi une source inestimable pour qui veut comprendre les enjeux actuels de la politique internationale.
La crise que nous vivons nous oblige à plus d'un titre.
La pandémie nous fait vivre sous le régime de la contrainte, qu elle soit individuelle ou collective. S'abstraire des mesures édictées fait planer le spectre de vagues successives qui submergent notre système de soins et alimentent une comptabilité macabre. Mais maintenir ces restrictions trop longtemps a une incidence sanitaire, sociétale et démocratique que nous ne mesurons pas encore.
Par ailleurs, cette crise nous engage à interroger nos modèles de société et notre conception de la santé. Beaucoup de commentateurs et de décideurs parlent d'un avant et d'un après. Mais qu'en sera-t-il vraiment ? Comment prévenir et faire face à de nouvelles menaces sanitaires tout en privilégiant le vivre-ensemble ?
Loin des discours convenus et des approches réductrices, Laurent Chambaud plaide pour élargir notre réflexion et redécouvrir le sens d'un terme parfois galvaudé depuis le début de cette pandémie : la santé publique.
L'anthropologie permet d'analyser le politique, en décrivant l'évolution récente de la discipline et de son objet : de l'étude classique du rapport des sociétés dites exotiques à l'État, jusqu'à l'analyse des sociétés d'aujourd'hui dans la modernité politique et la globalisation.
Ce manuel offre les clefs de lecture du politique dans les sociétés contemporaines avec :
- les principaux courants de pensée ;
- les croisements nécessaires de la discipline avec d'autres sciences du politique (histoire, sociologie, la philosophie politique...) ;
- la centralité de la méthode ethnographique.
Comment s'entendre sur nos malentendus et parvenir à réduire la violence par le langage ? Comment miser sur un concept de justice qui dépasse le cadre étroit du droit pour rejoindre la morale ? La palabre, en tant que discussion sans fin - mais pas sans structure - peut s'envisager comme une réponse à ces questions.
Cette pratique, qui recouvre presque tous les domaines de la vie en Afrique (des conflits familiaux en passant par les enjeux fonciers jusqu'au prix des denrées sur les marchés populaires) indique l'instabilité et la mobilité : on peut discuter de tout, publiquement. A travers la palabre se dessine la constitution d'un espace public, et plus généralement d'un état d'esprit qui ne conçoit pas la vérité sous un seul angle.
La palabre met en scène le pouvoir, met en ordre une société et donne du sens au langage. Elle parie sur l'autre, celui à rencontrer, avec qui échanger. L'importance de la palabre dépasse même le cadre africain pour interroger utilement l'arrogance de la mondialisation d'un certain Occident qui n'a pas su relativiser ses vérités dans son rapport à l'autre.
L'étude d'un mythe des origines, celui de l'île où ne vivent que des femmes, nous transporte de la Chine archaïque, Taiwan et l'océan Pacifique aux églises romanes, en passant par les tribus amérindiennes et sibériennes, puis les routes de la soie, pour remonter à la naissance du jade en Mongolie intérieure il y a 8 000 ans. Pourquoi ? Parce qu'avant la multiplication des cliniques et des hôpitaux, accoucher signifiait risquer la mort en donnant la vie, terrible raccourci de la condition humaine, fondamentale épreuve du couple. Aussi prégnante qu'omniprésente, cette thématique permet de retracer le peuplement originel de l'Asie, du Pacifique, des Amériques. D'accompagner les maîtres d'astres et de navigation polynésiens capables de vaincre le tiers liquide du globe grâce à une connaissance intime de la nature. De planer avec l'aigle des chamanes navajo, migrer avec les cygnes d'Asie centrale. L'immense érudition de Serge Dunis, puisant aux sources les plus diverses - anthropologiques, historiques, maritimes, naturalistes -, alliée à ses talents de dessinateur, permet de revivre cette épopée.
En prenant acte du recours croissant à la notion de santé environnementale dans les politiques publiques depuis une quinzaine d'années, il s'agit d'interroger la plasticité de cette notion à travers son histoire et à travers les forces sociales qui participent à la façonner. Un regard distancié sur cette notion est nécessaire, la santé dite environnementale pouvant ne constituer que le dernier avatar d'une préoccupation ancienne : celle de la relation entre la santé des êtres humains et les écosystèmes qu'ils habitent. L'émergence de cette notion, au tournant du XXIe siècle, s'inscrit dans un contexte d'incertitudes et de crise de la biomédecine :
Après l'ère des « victoires spectaculaires » sur les maladies infectieuses, les dernières décennies voient naître des incertitudes quant aux effets sanitaires de certains choix de développement (agriculture intensive fondée sur le recours aux pesticides, usage du diesel, nanoparticules, etc.). Pour mieux caractériser ce moment de structuration de politiques publiques autour de la santé environnementale, en l'inscrivant dans une perspective historique, les regards d'historiens et de sociologues spécialistes des questions de santé, ainsi que ceux de géographes et de membres des professions médicales, permettent d'éclairer la manière dont l'action publique et les pratiques de santé peuvent être transformées lorsqu'une attention plus soutenue est portée à l'altération des écosystèmes dans lesquels évoluent les sociétés humaines.
Ils révèlent aussi comment la notion de santé environnementale peut être utilisée pour renforcer les frontières socialement construites entre la santé publique et la santé au travail, en ignorant la question des risques industriels.
À l'initiative de l'Académie pontificale des Sciences, un colloque international « Via humanitatis. Les grandes étapes de l'évolution morphologique et culturelle de l'Homme » a été organisé en 2013, sous la présidence du Cardinal Roger Etchegaray et coordonné par Monseigneur Marcelo Sànchez Sorondo afin de réfléchir à l'origine, l'évolution et la place de l'Homme dans l'Univers.
Paléontologues, paléoanthropologues, biologistes, philosophes et théologiens, venus de pays et de traditions divers, ont alors questionné nos origines et examiné sans a priori les données les plus récentes apportées par la science sur l'évolution morphologique et culturelle de l'Homme en les comparant aux écrits traditionnels transmis par les textes sacrés.
Si la science ne répond pas au Pourquoi, elle explique néanmoins le Comment. Les données de la science ne peuvent donc être ignorées du croyant, et ne sont pas incompatibles avec la foi.
Émerveillés face aux mystères du cosmos et aux mécanismes du monde vivant, les intervenants de ce colloque partent des acquis de la science, pour échanger, avec rigueur et intégrité, sans aucun dogmatisme, et dans un souci constant de vérité, sur l'émergence de l'être humain.
Peut-on se contenter de ne voir en la justice qu'une machine à distribuer des peines et des châtiments ? Dans la conception négro-africaine de la justice, juger ce c'est pas condamner, c'est faire en sorte de rétablir une harmonie rompue. Par quels moyens ? C'est à cette question que cet ouvrage entend répondre. il traite également de la conception du pouvoir dans la tradition africaine ainsi que de fondement philosophique.
Dans les fi ctions judiciaires ici recomposées, les témoins ne se souviennent plus qu'en partie de la scène ou manquent à l'appel, les policiers ont de la peine à parler, les expertises ne collent pas, les accusés ne parlent pas assez ou en disent trop. Les avocats doutent. À partir d'un travail d'enquête anthropologique autour de trois aff aires judiciaires récentes dont la célèbre aff aire Colonna, ce texte, à mi-chemin entre le journal de terrain, le dialogue de théâtre et le récit littéraire, propose d'entrer dans le procès d'assises comme à l'intérieur d'une mise en scène manquant sans cesse son sujet. Recadré de manière singulière, rythmé par des arrêts obsédants dans les lieux traversés par le procès, le cours de l'action - depuis le constat du crime jusqu'au verdict - est donné à voir et à entendre au plus près des absences, des incertitudes, des éventuels débordements. La voix de la narratrice, confondue tour à tour avec celle d'un témoin, d'un avocat, d'un journaliste, d'un accusé, d'un juge, permet de faire vivre chaque scène comme si elle était en train d'avoir lieu tout en faisant surgir, dans la tentative de reconstituer faits et gestes, le décalage grandissant entre les mots et les situations.
Déjouant les frontières établies entre les diff érentes aff aires, un cri, un interrogatoire coupé, le silence d'une couverture, l'inquiétude de l'avocat le plus connu de France, parmi autres éléments à peine émergés, sont revisités comme des éléments de premier plan tandis que les mots, page après page, font parler les silences. Le lecteur, suivant les contours changeants d'un manque de visibilité et d'explication, est amené à questionner les évidences, les détails, les malentendus supportés par le procès et à ressentir, en deçà des scènes d'enquête et d'audience rapportées, l'étrangeté de lieux redevenus en apparence ordinaires. Où le drame a-t-il commencé ?
Où s'arrête-t-il ?
Dans un cadre économique, la dette résulte d'un contrat entre deux personnes et/ou institutions dans un contexte où l'une et l'autre sont réputées pouvoir faire un choix non-contraint et suffisamment éclairé. La dette est ainsi celle des individus ou institutions les moins favorisés envers les détenteurs de capitaux. Cette conception de la dette est double puisque, tout à la fois, elle acte un mécanisme de pouvoir (la dette étant une injonction à payer), mais elle est aussi un mécanisme de déliaison (puisqu'une fois la dette acquittée, on se trouve affranchi de toute obligation). La dette est donc, paradoxalement, un outil de dressage violent («?tu paieras tes dettes?») mais aussi un vecteur d'atomisation sociale.
Face à cette conception à la fois autoritaire et individualisante de la dette, il existe une autre approche qui tend à se représenter l'existence d'une dette fondamentale reliant puissamment l'individu au groupe auquel il appartient. Dans cette perspective, développée en anthropologie et en théorie politique, le concept de dette renvoie à l'intuition fondamentale selon laquelle chaque individu est toujours déjà endetté, et donc redevable, à l'égard de la société à qui il doit tout ce qu'il est. Il en va ici de l'idée selon laquelle chaque individu doit sa situation aux efforts accomplis par les générations passées et/ou les autres membres de la société pour construire et préserver les institutions politiques et sociales qui permettent de garantir le bien ou l'intérêt commun.