L'évasion fiscale pratiquée par les GAFAM et autres multinationales, la fraude fiscale exercée à une grande échelle, la corruption de nombreux dirigeants et chefs d'État, l'argent collecté par les mafias et trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux complaisants. Renaud Van Ruymbeke, a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Il nous entraîne par cette enquête dans les arcanes du monde opaque des paradis fiscaux.
À travers l'étude du sacrifice, Hubert et Mauss s'intéressent au sacré et au rapport au sacré, dont l'étude ouvre une fenêtre sur la nature de la société puisque les choses sacrées sont choses sociales. À partir de l'idée de l'unité générique du sacrifice qui repose sur le postulat de l'unité du genre humain, la démarche suppose de s'intéresser à toutes les formes de sacrifices rituels pour en tirer le schème général ou type idéal. Ce parti pris méthodologique comparatiste, issu de l'école durkheimienne, fait toute l'originalité de l'essai à son époque et sa pertinence de nos jours, évitant les spéculations généalogiques qui établiraient l'antériorité d'une forme sur une autre. Ce texte classique permet de formuler une série de questions toujours actuelles pour l'ethnographie.
« Dans le droit fil de La Boétie, Louis de Diesbach tourne son regard vers les esclaves plus que vers les maîtres. La question n'est pas de savoir si Facebook nous manipule, mais de comprendre comment et pourquoi nous tolérons paisiblement qu'il le fasse. » Olivier Sibony Chaque matin, lorsque nous empoignons nos smartphones, nous renouvelons le pacte faustien qui nous lie aux réseaux sociaux. Nous tombons dans une servitude dont nous mesurons mal les conséquences, au nom d'une sacro-sainte simplicité et d'un amusement omniprésent, comme si notre vie privée, nos données personnelles, notre attention et notre liberté n'avaient plus de valeur. Pourquoi acceptons-nous d'être des produits marchands et de porter le joug de cette servitude jusqu'à la servilité ? Pourquoi renonçons-nous à notre liberté et notre esprit critique ? Dans une approche inédite et pluridisciplinaire - philosophique, sociologique, psychologique, économique et éthique -, Louis de Diesbach propose une investigation magistralement documentée sur notre rapport à la technologie et notre acceptation, « mi-victimes, mi-complices », à la soumission au numérique. En s'appuyant sur les dernières découvertes en psychologie cognitive et sociale, il décortique le fonctionnement des plateformes, dévoile les nouvelles techniques comportementales, telles que les sludges, et les mécanismes utilisés par les GAFAM pour guider et dicter nos actions. Liker sa servitude interroge notre responsabilité individuelle et collective afin que, dans un monde toujours plus technocentré, chacun puisse se réapproprier ses libertés technologiques. « Le grand mérite de ce livre est qu'en nous indiquant les limites de notre liberté, il nous en rappelle aussi la valeur. » Olivier Sibony Titulaire d'un master en sciences de gestion et d'un master en éthique et philosophie, Louis de Diesbach a rejoint le Boston Consulting Group (BCG) et travaille notamment dans la gestion et l'éthique des données. Il publie régulièrement des tribunes dans les médias et participe à des conférences sur la technologie, l'intelligence artificielle et l'éthique.
On croyait la violence politique circonscrite à quelques groupes marginaux, s'opposant au « cercle de la raison ». Il n'en est rien. La violence politique a gagné en légitimité et en visibilité.
La situation sociale et économique en France, qui ne cesse de se dégrader, est marquée par un retour de la violence dans les discours et dans les actes.
La colère du peuple est toujours légitime face aux élites qui se coupent de la société (cf. discours radicaux de Sandrine Rousseau). Cette radicalité est beaucoup plus acceptée que des propos moins violents tenus à l'extrême droite sur l'immigration. Dire que la violence est l'ultime recours des faibles contre les forts traduit une méfiance vis-à-vis des procédures démocratiques ordinaires et une imprégnation du discours révolutionnaire de 1789.
Quelles sont les racines de la violence ? Les extrêmes, à droite et à gauche, ont-ils le même rapport à la violence ?
Comment la violence a-t-elle été théorisée par Robespierre et Lénine ?
L'inconscient révolutionnaire est-il inscrit dans notre inconscient collectif ?
Edward T. Hall a montré, dans La Dimension cachée, que l'espace interpersonnel est une dimension de la culture. Le Langage silencieux conduit cette réflexion sur d'autres systèmes, et notamment le temps. Qu'est-ce qu'être en retard ? Qu'est-ce qu'attendre ? Le message exprimé là est différent selon qu'il vient d'un Européen, d'un Américain ou d'un Japonais. Ainsi le temps et la culture sont-ils communication, autant que la communication est culturelle. Communication qui cache plus de choses qu'à première vue elle n'en révèle. À travers des exemples aussi précis que cocasses, Edward T. Hall développe la théorie des systèmes de communication non verbaux.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Mesrie et Barbara Niceall.
Qu'il s'agisse de consentements affectifs et sexuels, de consentements me´dicaux sous leurs diffe´rents aspects (aux soins qui nous sont propose´s, que nous subissons et auxquels nous devons nous soumettre), de divers consentements juridiques et commerciaux, ou de toutes autres natures, la question du consentement s'e´rige en question majeure pour les sciences humaines. Elle e´merge sur fond d'une crise des accords tacites intrasociaux, intrafamiliaux et plus ge´ne´ralement des rapports interpersonnels, lie´e aux remaniements identitaires de l'espace commun.
Cet ouvrage permet de mettre au jour cette dimension majeure des accords tacites alors que le consentement est essentiellement envisagé du point de vue de l'importance contractuelle et positive qu'encourage le droit. Le modèle en est le « consentement libre et éclairé ».
En montrant qu'il y a un travail du consentement, que le consentement est un processus et pas seulement un contrat, et en le démontrant à partir d'exemples précis, cet ouvrage veut contribuer à une attention fine au « travail du consentement » pour l'accompagner, le soutenir dans le soin médical, familial mais aussi social, en vue d'une conception émancipatrice et libre des relations et du monde humain.
Après 6/5 (2013-2014), ouvrage qui retraçait les origines historiques et technologiques du trading à haute fréquence depuis l'apparition du télégraphe au XIXe siècle jusqu'aux réseaux en fibre optique du XXIe siècle, Alexandre Laumonier poursuit ici, avec une écriture plus « humaine », son exploration des marchés financiers où désormais chaque microseconde compte. Dans ce nouvel ouvrage en deux parties de 96 pages chacune - soit deux récits indépendants -, il sera tour à tour question de religion, de la mafia ukrainienne, d'un impressionnant raid d'agents du FBI, de vol de codes, de mathématiques financières, mais aussi de réseaux de communications, de pylônes haubanés et d'antennes, de Londres, de Francfort et de la Belgique, de l'armée américaine et de Christ en croix...
Fruit de vingt ans de recherches sur la violence, ce livre tente de percer l'énigme des génocides au XXe siècle. Car, des pensées vengeresses au meurtre et au meurtre de masse, il y a le passage à l'acte, processus de bascule complexe, imbriquant des dynamiques collectives et individuelles, de nature politique, sociale, psychologique, etc.
Comprendre n'est pas justifier mais chercher à penser l'impensable. Cela exige une démarche pluridisciplinaire et comparative qui ne s'arrête pas au relevé des causes sociales objectives mais s'interroge sur le sens que les individus leur prêtent. Figures d'un autre en trop, rationalité délirante, politique publique de destruction, guerre et contexte international, rôle des médias, vertiges de l'impunité et plaisir de la cruauté, l'auteur examine chaque facette du problème à travers plusieurs cas historiques.
« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé », énonce l'article premier de notre Charte de l'Environnement. Mais comment mettre en oeuvre un tel principe ? Car si l'effet de l'environnement sur la santé est avéré, l'évaluation des conséquences des expositions aux divers facteurs environnementaux n'est pas chose aisée dans notre monde de nouveaux risques. Ces risques ne sont pas directement observables. Pour les mesurer, il faut des outils scientifiques spécialisés.
William Dab présente les méthodes qui permettent d'évaluer les risques liés à l'environnement et de les gérer dans un contexte d'incertitude des connaissances. Il montre comment, au-delà des périodes médiatisées de crises sanitaires, une politique de santé environnementale fondée sur une approche rationnelle du principe de précaution est possible et nécessaire.
Il faut toujours s'étonner qu'avec du dissemblable, les humains puissent produire du semblable, qu'avec de la division, ils puissent produire de l'union.
L'opération d'assemblage de ce qui est composite peut être conduite sous bien des motifs. L'un de ces motifs, qui a cours depuis 2 500 ans au moins, a nom « chose publique ». De choses contrastées, opposées, les humains ont tenté de faire de la « chose publique ». Et ils ont nommé « politique » cet art de faire.
C'est des ressorts de ce « grand art » que ce texte nous entretient. Ces ressorts ne sont pas si nombreux, ni si étranges.
Ils sont, au contraire, familiers, à disposition de chacun et de tous. Ils ont trait au « vide », au « plein », au signe « égal », à la « découpe ». La fable, ici contée, en dévoile la présence et l'efficacité, lorsqu'ils servent la fabrication du « tenir ensemble ».
Le concept de « choc des civilisations » est devenu un lieu commun lorsqu'il s'agit de parler de géopolitique, de religion ou d'identité nationale. Raphaël Liogier nous montre que ce n'est qu'un leurre face à la réalité de la civilisation globale née de l'intensification des échanges planétaires. Les usages techniques, les pratiques alimentaires et les cursus universitaires se sont uniformisés. Images, musiques et émotions font désormais le tour de la planète.
En dépit de l'existence de postures antagonistes et extrémistes qui peuvent s'appuyer sur des idéologies religieuses et politiques, les croyances essentielles des hommes sont de moins en moins des facteurs d'oppositions de valeurs. L'ensemble des religions sont, à des degrés divers, traversées par trois tendances nées de la mondialisation : le spiritualisme, le charismatisme et le fondamentalisme. Ce qui n'empêche pas qu'au sein de cette civilisation unique les disparités socio-économiques abyssales et les angoisses identitaires contagieuses génèrent des formes de violence inédites caractéristiques, entre autres, d'un nouveau terrorisme. Raphaël Liogier lance un appel pressant à penser la porosité des frontières et la disparition de la figure de l'Autre radical, l'étranger qui se situait jadis au-delà de notre espace de vie. Comment les identités individuelles et collectives peuvent-elles se définir et coexister dans un monde sans vraies frontières ? Un essai vigoureux pour combattre les préjugés, et mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Les extraordinaires avancées de la science placent entre nos mains de nouveaux pouvoirs, des plus prometteurs aux plus menaçants. Avec la possibilité d'intervenir aujourd'hui sur l'origine de la vie humaine, nous sommes entrés dans l'ère du « bébé sur mesure ». Dans cet essai décapant, l'auteur nous entraîne à explorer ce qui se trame dans le secret des labos, où des bébés génétiquement modifiés sont déjà nés.À quoi ressemblerait le « monde des meilleurs », un monde où les êtres humains, en plus d'être triés, seraient améliorés, voire « augmentés » ? Les générations futures seront-elles encore libres de faire des bébés sous la couette ou allons-nous vers un « avenir sans sexe » où la fabrication des bébés serait confiée à des experts ?Ce livre accessible à tous aide à saisir les basculements qui s'opèrent dans le domaine de la procréation artificielle. Avec un optimisme réaliste, Blanche Streb appelle à une prise de conscience sur le fol emballement de la technique qui nous détourne d'un progrès pleinement humain et propose quelques clés pour encourager un sursaut éthique pour l'humanité.« Quel homme voulons-nous dans le monde de demain » ? Cette question se pose à chacun...
Blanche Streb est docteur en pharmacie. Après avoir travaillé douze ans en recherche et développement dans l'industrie pharmaceutique, elle est aujourd'hui directrice de la formation et de la recherche pour Alliance VITA.
La société moderne produit de plus en plus de déchets. Les pouvoirs publics se sont saisi du problème et mobilisent plusieurs politiques publiques pour réduire la production de déchets, les gérer et les stocker ou encore les recycler mais aussi en soutenant les entreprises du secteur. Si tous les pays sont confrontés aux mêmes problèmes, les modèles appliqués varient. La France a récemment renforcé la priorité donnée à la prévention de la production de déchets pour favoriser la transition vers une économie circulaire et non plus linéaire. La prévention de la production ne permet pas seulement d'éviter les impacts environnementaux liés aux traitements des déchets, mais également de réduire les impacts environnementaux des étapes amonts du cycle de vie des produits.
Unique en son genre, ce manuel est un guide pratique à destination de toutes les personnes impliquées dans la création et la gestion de monnaies complémentaires et citoyennes.
De tels projets foisonnent depuis quelques années sous des formes diverses, en lien avec l'intérêt grandissant pour les questions liées à la transition écologique et sociale. En France, aujourd'hui, on compte une centaine de monnaies dites « citoyennes », à vocation locale affirmée, dans des villes ou territoires de tailles diverses, et sans doute autant sont en gestation. Par ailleurs, de plus en plus d'acteurs (citoyens, associations, collectivités territoriales, entreprises...) réfléchissent à des monnaies plus spécifiquement orientées vers tel ou tel sujet (la réduction des déchets, la vie de quartier, le développement de la culture...).
Or, dans ces projets passionnants, beaucoup d'aspects doivent avoir été anticipés et maints écueils doivent être évités.
Ce manuel cherche à présenter des pistes pour repérer certaines difficultés et pour les contourner, mais aussi des propositions pour renforcer la solidité et la pérennité des projets. Il tente de balayer l'ensemble des questions qui se posent, avec des exemples d'organisation, des propositions de manière de faire, des listes de points à aborder pour chaque aspect du projet. Il ne prétend pas à l'exhaustivité ni à procurer une manière unique de faire mais, en se basant sur de nombreuses expériences, à dessiner des possibles pour que la monnaie prenne corps et atteigne ses objectifs.
L'auteur principal de ce guide, Bernard Lietaer, est aussi un des principaux défenseurs, et peut être le plus connu, des monnaies locales : économiste renommé, ancien responsable de la Banque centrale de Belgique (où il participa à la création de l'euro), ancien opérateur de marché, il travaille depuis plus de dix ans à comprendre et promouvoir les monnaies locales en tant qu'outil d'action publique, auprès des autorités politiques comme des acteurs citoyens. Le manuel, rédigé à l'origine pour le gouvernement flamand, a été ici réactualisé, et renforcé d'une analyse juridique et fiscale spécifique à la France : il est ainsi aujourd'hui enfin disponible en français.
Dans un monde aussi divisé que le nôtre, des mots comme « urgence climatique » et « sûreté de la planète », qui attisent les peurs, sont aussi des mots lourds de menaces pour la démocratie et l'État de droit. Si les interdépendances croissantes entre les humains d'une part, et entre les humains et les non humains d'autre part, impliquent une solidarité à l'échelle de la planète, elles n'appellent pas pour autant à créer un État mondial unifié. Il ne faut donc pas se tromper d'objectif quant à la métamorphose qui serait souhaitable, du point de vue juridico-politique qui sera ici celui de l'auteur.
Ce texte prend le pari que le désordre apparent du droit mondial annonce un renouvellement et que chaque dé-formation est la première phase d'une méta-morphose (trans-formation au sens littéral) vers un ordre juridique à vocation planétaire, mais encore virtuel :
- de la fragmentation à l'harmonisation, vers un ordre plus complexe (à contenu variable et à plusieurs vitesses) ;
- de la dilution au partage des responsabilités, vers un ordre « coresponsable » ;
- de l'instabilité à l'anticipation, vers un ordre évolutif.
La crise environnementale, et plus particulièrement la crise climatique, seraient alors l'occasion de préfigurer la triple métamorphose juridique qui serait nécessaire pour garantir aux Terriens l'espérance d'une Paix durable et d'une Terre habitable.
La méthode anthropologique pour comprendre les mondes politiques d'aujourd'hui : identité, pouvoir et institutions politiques à l'ère de la modernité politique et de la globalisation. Toutes les sociétés humaines sont traversées par des rapports de pouvoir, et donc par une tension constante entre un ordre supposé et sa contestation toujours possible. L'anthropologie cherche à saisir le politique qui émerge des tensions entre peuples et gouvernements, entre forces de l'histoire et actions des individus, entre réalités locales et dynamiques globales. Pour aborder toutes ces questions, l'anthropologie politique a développé des outils d'enquête et d'analyse spécifiques, que ce manuel se propose de présenter d'une manière claire et synthétique.
Le point de vue adopté ici, fondé sur une synthèse des principaux travaux francophones et anglophones notamment, envisage le politique comme une dimension inhérente à toute relation sociale. Il s'agit donc d'un manuel sur l'anthropologie du politique, mais qui offre aussi des outils pour comprendre comment faire de l'anthropologie politique, du point de vue des méthodes, des concepts et des considérations éthiques.
Élaborés à partir de l'étude du politique depuis les sociétés « tribales » jusqu'au monde contemporain et postcolonial, ces outils s'appuient sur la capacité de l'anthropologie à décrire le politique « autrement ». Cet ouvrage peut donc être également lu comme une introduction à l'anthropologie générale abordée sous l'angle du politique.
Pendant douze ans, Todd Meyers a partagé le quotidien d'une femme, aux États-Unis, souffrant de plusieurs maladies chroniques. À partir de cette enquête ethnographique, il montre avec finesse et profondeur comment maladie chronique et vie quotidienne en viennent à s'entrelacer au point de se confondre. L'auteur n'adopte pas ici la perspective du médecin ou du chercheur en santé publique, mais celle de l'anthropologue qui s'attache à décrire l'expérience vécue d'une femme et à faire le récit de cette vie singulière. Il observe la manière dont la maladie chronique s'installe dans son foyer, bouleverse les relations de soin au sein de la famille et crée des situations de précarité économique et sociale auxquelles les services de santé répondent difficilement.
Todd Meyers offre un regard original sur le concept médical émergent de comorbidité, en décrivant la manière dont la personne malade donne sens à ses maladies, ses traitements, au temps et à son existence marquée par l'incertitude. Il propose enfin une réflexion émouvante sur la relation de l'anthropologue à son objet d'étude, une femme de chair et de souffrance.
Un nouvel ordre mondial se met en place. Après la disparition de l'URSS et la tentative sans réel succès des Etats-Unis de régner sur le monde, un système multipolaire se dessine. Les sources d'informations sur ce phénomène sont à la fois très nombreuses et orientées, ce qui rend sa compréhension difficile au non spécialiste.S'il est vrai que l'histoire ne se reproduit jamais tout à fait à l'identique, elle peut constituer une base de réflexion.
Ce livre veut donner cette base au lecteur. Il expose, en remontant loin dans le temps, la formation des différents ordres mondiaux. C'est aussi une source inestimable pour qui veut comprendre les enjeux actuels de la politique internationale.
Alors que les politiques migratoires sont aujourd'hui au coeur des débats politiques, médiatiques et académiques, le travail des fonctionnaires qui appliquent les textes demeure peu connu. Il y a là un certain paradoxe entre la survisibilité des politiques migratoires et la relative invisibilité de leur exécution. Cette question est néanmoins centrale : les politiques migratoires n'existent que parce qu'elles sont mises en oeuvre. Sans quoi, elles resteraient une suite de mots imprimés sur du papier.
Cet ouvrage se penche sur un type spécifique de politiques migratoires, celui du regroupement familial. Ce dernier représente non seulement la principale porte d'entrée légale en Belgique et en Europe, mais a également un impact non négligeable sur la vie des immigrés : elle définit les membres de famille autorisés à vivre ensemble et à quelles conditions.
Sur la base d'une étude de terrain de longue haleine à l'Office des étrangers, cet ouvrage étudie le travail quotidien des fonctionnaires en charge des dossiers de regroupement familial.
Celui-ci dépasse le strict examen légal des dossiers : il mobilise des processus de catégorisation des familles, certaines qualifiées d'« indésirables », et de justification en droit de leur « indésirabilité ».
Dans les fi ctions judiciaires ici recomposées, les témoins ne se souviennent plus qu'en partie de la scène ou manquent à l'appel, les policiers ont de la peine à parler, les expertises ne collent pas, les accusés ne parlent pas assez ou en disent trop. Les avocats doutent. À partir d'un travail d'enquête anthropologique autour de trois aff aires judiciaires récentes dont la célèbre aff aire Colonna, ce texte, à mi-chemin entre le journal de terrain, le dialogue de théâtre et le récit littéraire, propose d'entrer dans le procès d'assises comme à l'intérieur d'une mise en scène manquant sans cesse son sujet. Recadré de manière singulière, rythmé par des arrêts obsédants dans les lieux traversés par le procès, le cours de l'action - depuis le constat du crime jusqu'au verdict - est donné à voir et à entendre au plus près des absences, des incertitudes, des éventuels débordements. La voix de la narratrice, confondue tour à tour avec celle d'un témoin, d'un avocat, d'un journaliste, d'un accusé, d'un juge, permet de faire vivre chaque scène comme si elle était en train d'avoir lieu tout en faisant surgir, dans la tentative de reconstituer faits et gestes, le décalage grandissant entre les mots et les situations.
Déjouant les frontières établies entre les diff érentes aff aires, un cri, un interrogatoire coupé, le silence d'une couverture, l'inquiétude de l'avocat le plus connu de France, parmi autres éléments à peine émergés, sont revisités comme des éléments de premier plan tandis que les mots, page après page, font parler les silences. Le lecteur, suivant les contours changeants d'un manque de visibilité et d'explication, est amené à questionner les évidences, les détails, les malentendus supportés par le procès et à ressentir, en deçà des scènes d'enquête et d'audience rapportées, l'étrangeté de lieux redevenus en apparence ordinaires. Où le drame a-t-il commencé ?
Où s'arrête-t-il ?
À l'initiative de l'Académie pontificale des Sciences, un colloque international « Via humanitatis. Les grandes étapes de l'évolution morphologique et culturelle de l'Homme » a été organisé en 2013, sous la présidence du Cardinal Roger Etchegaray et coordonné par Monseigneur Marcelo Sànchez Sorondo afin de réfléchir à l'origine, l'évolution et la place de l'Homme dans l'Univers.
Paléontologues, paléoanthropologues, biologistes, philosophes et théologiens, venus de pays et de traditions divers, ont alors questionné nos origines et examiné sans a priori les données les plus récentes apportées par la science sur l'évolution morphologique et culturelle de l'Homme en les comparant aux écrits traditionnels transmis par les textes sacrés.
Si la science ne répond pas au Pourquoi, elle explique néanmoins le Comment. Les données de la science ne peuvent donc être ignorées du croyant, et ne sont pas incompatibles avec la foi.
Émerveillés face aux mystères du cosmos et aux mécanismes du monde vivant, les intervenants de ce colloque partent des acquis de la science, pour échanger, avec rigueur et intégrité, sans aucun dogmatisme, et dans un souci constant de vérité, sur l'émergence de l'être humain.
En prenant acte du recours croissant à la notion de santé environnementale dans les politiques publiques depuis une quinzaine d'années, il s'agit d'interroger la plasticité de cette notion à travers son histoire et à travers les forces sociales qui participent à la façonner. Un regard distancié sur cette notion est nécessaire, la santé dite environnementale pouvant ne constituer que le dernier avatar d'une préoccupation ancienne : celle de la relation entre la santé des êtres humains et les écosystèmes qu'ils habitent. L'émergence de cette notion, au tournant du XXIe siècle, s'inscrit dans un contexte d'incertitudes et de crise de la biomédecine :
Après l'ère des « victoires spectaculaires » sur les maladies infectieuses, les dernières décennies voient naître des incertitudes quant aux effets sanitaires de certains choix de développement (agriculture intensive fondée sur le recours aux pesticides, usage du diesel, nanoparticules, etc.). Pour mieux caractériser ce moment de structuration de politiques publiques autour de la santé environnementale, en l'inscrivant dans une perspective historique, les regards d'historiens et de sociologues spécialistes des questions de santé, ainsi que ceux de géographes et de membres des professions médicales, permettent d'éclairer la manière dont l'action publique et les pratiques de santé peuvent être transformées lorsqu'une attention plus soutenue est portée à l'altération des écosystèmes dans lesquels évoluent les sociétés humaines.
Ils révèlent aussi comment la notion de santé environnementale peut être utilisée pour renforcer les frontières socialement construites entre la santé publique et la santé au travail, en ignorant la question des risques industriels.