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«Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.» Simone de Beauvoir.
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«Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots "femme" ou "féminin" je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre "dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs". Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'élève toute existence féminine singulière.» Simone de Beauvoir.
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Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante -; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.
Prix de l'essai Psychologies-Fnac 2019 -
La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d'avenir.
Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l'homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d'intellectuels du tiers monde.
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Depuis que j'ai quitté le Liban pour m'installer en France, que de fois m'a-t-on demandé, avec les meilleures intentions du monde, si je me sentais plutôt français ou plutôt libanais . Je réponds invariablement : L'un et l'autre ! Non par quelque souci d'équilibre ou d'équité, mais parce qu' en répondant différemment, je mentirais. Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c'est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C'est cela mon identité ?
Partant d'une question anodine qu'on lui a souvent posée, Amin Maalouf s'interroge sur la notion d'identité, sur les passions qu'elle suscite, sur ses dérives meurtrières. Pourquoi est-il si difficile d'assumer en toute liberté ses diverses appartenances ? Pourquoi faut-il, en cette fin de siècle, que l'affirmation de soi s'accompagne si souvent de la négation d'autrui ? Nos sociétés seront-elles indéfiniment soumises aux tensions, aux déchaînements de violence, pour la seule raison que les êtres qui s'y côtoient n'ont pas tous la même religion, la même couleur de peau, la même culture d'origine ? Y aurait-il une loi de la nature ou une loi de l'Histoire qui condamne les hommes à s'entretuer au nom de leur identité ?
C'est parce qu'il refuse cette fatalité que l'auteur a choisi d'écrire les Identités meurtrières, un livre de sagesse et de lucidité, d'inquiétude mais aussi d'espoir.
Amin Maalouf a publié les Croisades vues par les Arabes, ainsi que six romans : Léon l'Africain, Samarcande, les jardins de lumière, le Premier siècle après Béatrice, le Rocher de Tanios et les Echelles du Levant. -
Effondrement ; comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie
Jared Diamond
- Folio
- Folio Essais
- 26 Février 2009
- 9782070364305
La question : « Comment des sociétés ont-elles disparu dans le passé ? » peut aussi se formuler : « Au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l'augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles survivre demain ? » La réponse se formule à partir d'un tour du monde dans l'espace et dans le temps - depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moche et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d'aujourd'hui (Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l'Australie) en passant par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la Nouvelle-Guinée, Tipokia et le Japon de l'ère Tokugawa).
De cette étude comparée, et sans pareille, Jared Diamond conclut qu'il n'existe aucun cas dans lequel l'effondrement d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques. Plusieurs facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes.
Cette complexité des facteurs permet de croire qu'il n'y a rien d'inéluctable aujourd'hui dans la course accélérée à la dégradation globalisée de l'environnement. Une dernière partie recense, pour le lecteur citoyen et consommateur, à partir d'exemples de mobilisations réussies, les voies par lesquelles il peut d'ores et déjà peser afin que, dans un avenir que nous écrirons tous, le monde soit durable et moins inéquitable aux pauvres et démunis.
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Offshore : dans les coulisses édifiantes des paradis fiscaux
Renaud Van Ruymbeke
- Les liens qui libèrent
- 7 Février 2024
- 9791020924285
Parce qu'un livre n'est jamais clos, mais toujours dans le mouvement du monde, «Offshore» sera précédé d'une préface inédite. L'évasion fiscale pratiquée par les multinationales, la fraude fiscale ou l'optimisation exercées à une grande échelle, la corruption de dirigeants et chefs d'État, l'argent de la mafia et des trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux. Renaud Van Ruymbeke a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Fort de son expérience, il nous invite à le suivre dans les arcanes de ce monde opaque.
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La société de consommation, ses mythes, ses structures
Jean Baudrillard
- Folio
- Folio Essais
- 2 Avril 1986
- 9782070323494
La consommation est devenue la morale de notre monde. Elle est en train de détruire les bases de l'être humain, c'est-à-dire l'équilibre que la pensée européenne, depuis les Grecs, a maintenu entre les racines mythologiques et le monde du logos.
L'auteur précise : « Comme la société du Moyen Âge s'équilibre sur la consommation et sur le diable, ainsi la nôtre s'équilibre sur la consommation et sur sa dénonciation. »
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La distinction : critique sociale du jugement
Pierre Bourdieu
- Éditions de Minuit
- Le Sens Commun
- 1 Août 1979
- 9782707302755
Classeurs classés par leurs classements, les sujets sociaux se distinguent par les distinctions qu'ils opèrent ¿ entre le savoureux et l'insipide, le beau et le laid, le chic et le chiqué, le distingué et le vulgaire ¿ et où s'exprime ou se trahit leur position dans les classements objectifs. L'analyse des relations entre les systèmes de classement (le goût) et les conditions d'existence (la classe sociale) qu'ils retraduisent sous une forme transfigurée dans des choix objectivement systématiques (« la classe ») conduit ainsi à une critique sociale du jugement qui est inséparablement un tableau des classes sociales et des styles de vie. On pourrait, à titre d'hygiène critique, commencer la lecture par le chapitre final, intitulé « Éléments pour une critique vulgaire des critiques pures », qui porte au jour les catégories sociales de perception et d'appréciation que Kant met en oeuvre dans son analyse du jugement de goût. Mais l'essentiel est dans la recherche qui, au prix d'un énorme travail d'enquête empirique et de critique théorique, conduit à une reformulation de toutes les interrogations traditionnelles sur le beau, l'art, le goût, la culture. L'art est un des lieux par excellence de la dénégation du monde social. La rupture, que suppose et accomplit le travail scientifique, avec tout ce que le discours a pour fonction ordinaire de célébrer, supposait que l'on ait recours, dans l'exposition des résultats, à un langage nouveau, juxtaposant la construction théorique et les faits qu'elle porte au jour, mêlant le graphique et la photographie, l'analyse conceptuelle et l'interview, le modèle et le document. Contre le discours ni vrai ni faux, ni vérifiable ni falsifiable, ni théorique ni empirique qui, comme Racine ne parlait pas de vaches mais de génisses, ne peut parler du Smig ou des maillots de corps de la classe ouvrière mais seulement du « mode de production » et du « prolétariat » ou des « rôles » et des « attitudes » de la « lower middle class », il ne suffit pas de démontrer ; il faut montrer, des objets et même des personnes, faire toucher du doigt ¿ ce qui ne veut pas dire montrer du doigt, mettre à l'index ¿ et tâcher ainsi de forcer le retour du refoulé en niant la dénégation sous toutes ses formes, dont la moindre n'est pas le radicalisme hyperbolique de certain discours révolutionnaire. Cet ouvrage est paru en 1979.
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" Ce qui circule entre les chercheurs et les non-spécialistes, ou même entre une science et les spécialistes des autres sciences, ce sont, au mieux, les résultats, mais jamais les opérations. On n'entre jamais dans les cuisines de la science. " Ce sont ces secrets de métier, ces recettes de fabrication, ces tours de main, que Pierre Bourdieu tente de livrer ici. En regroupant l'ensemble des réponses qu'il a faites, dans des exposés, des interventions orales ou des interviews, aux principales questions que pose la sociologie, il livre sous la forme à la fois directe et nuancée que permet le discours oral, des réflexions sur la méthode et sur les concepts fondamentaux de sa sociologie (champ, habitus, capital, investissement, etc.), sur les problèmes épistémologiques et philosophiques que pose la science sociale, en même temps que des analyses nouvelles sur la culture et la politique, la grève et le syndicalisme, le sport et la littérature, la mode et la vie artistique, le langage et la musique. En donnant accès au travail sociologique en train de se faire, il invite le lecteur non à s'identifier à une " pensée " toute pensée mais à se rendre maître d'une méthode de pensée.
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Les héritiers ; les étudiants et la culture
Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron
- Éditions de Minuit
- Le Sens Commun
- 1 Octobre 1964
- 9782707300812
QuaSi l'école aime à proclamer sa fonction d'instrument démocratique de la mobilité sociale, elle a aussi pour fonction de légitimer - et donc, dans une certaine mesure, de perpétuer - les inégalités de chances devant la culture en transmuant par les critères de jugement qu'elle emploie, les privilèges socialement conditionnés en mérites ou en " dons " personnels. A partir des statistiques qui mesurent l'inégalité des chances d'accès à l'enseignement supérieur selon l'origine sociale et le sexe et en s'appuyant sur l'étude empirique des attitudes des étudiants et de professeurs ainsi que sur l'analyse des règles - souvent non écrites - du jeu universitaire, on peut mettre en évidence, par-delà l'influence des inégalités économiques, le rôle de l'héritage culturel, capital subtil fait de savoirs, de savoir-faire et de savoir-dire, que les enfants des classes favorisées doivent à leur milieu familial et qui constitue un patrimoine d'autant plus rentable que professeurs et étudiants répugnent à le percevoir comme un produit social.
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Comprendre le monde
Delphine Horvilleur
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 19 Février 2020
- 9782227497993
Dans cette Petite Conférence, Delphine Horvilleur s'interroge sur la façon dont nous comprenons le monde, et pour cela, sur la façon dont nous le racontons. L'importance du récit, les rabbins la connaissent mieux que personne. Elle évoque donc son métier de femme rabbin. Elle le définit comme un geste d'écoute et d'ouverture envers les autres, à partir de l'étude des récits bibliques. Elle explique comment les récits, les contes, les mythologies, les textes religieux ont mille choses à nous raconter. Comment ils cherchent continuellement à établir du lien entre les générations, à nous dire que la nouvelle génération n'est pas la copie conforme de l'ancienne et que le monde a besoin d'une mise à jour. À chacun de trouver le sens qui lui semble être le bon, car nous pouvons reconstruire le sens de la phrase et le sens du monde, afin qu'il soit pertinent pour nous tous.
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Quoi de plus naturel que nos façons de vivre, que l'on considère la table, l'hygiène, la manière de se mettre au lit ou de se moucher ? Mais l'observation d'autres civilisations montre que notre comportement quotidien est le résultat d'un long processus d'apprentissage, suivi et perfectionné par les générations successives. Norbert Elias, en s'appuyant sur des sources aussi savoureuses que déroutantes, démontre que nos habitudes, nos moeurs peuvent être datées et appréciées sur une « échelle de civilisation ».
Du Moyen Age à nos jours, l'auteur décrit le polissage des différents groupes sociaux, le passage progressif d'une société hiérarchisée et cloisonnée à une société intégrée.
Repartant des notions de politesse et de civilité formées en France au sein de l'aristocratie de cour, Norbert Elias dénonce toute conception de la civilisation occidentale qui présenterait celle-ci comme l'expression de talents considérés comme supérieurs à ceux des autres.
La civilisation est un processus. Or, une phase essentielle de ce processus est achevée « à l'instant où la prise de conscience de la civilisation, où le sentiment de la supériorité de leur propre comportement et sa concrétisation au niveau de la science, de la technique et des arts commencent à gagner les nations de l'Occident ».
La Civilisation des moeurs est le livre qui peut nous permettre de penser un au-delà de cette phase d'achèvement, à partir de la thèse paradoxale que l'évolution des moeurs est l'invariant des sociétés occidentales modernes. -
Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d'ordre. Mais la force qui agit à travers les mots est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s'exerce leur pouvoir ? Il faut intégrer des traditions théoriques fictivement opposées pour construire une théorie du pouvoir symbolique, outil indispensable pour comprendre son terrain d'exercice privilégié, celui de la politique. La politique n'est pas le seul lieu où opère la violence symbolique, cet abus de pouvoir d'autant plus pernicieux qu'il s'exerce dans et par son invisibilité : seule une forme très particulière d'analyse du discours peut le débusquer là où l'on s'attendait le moins à le trouver.
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Faire de la sociologie une science, tel était le souhait de Durkheim lorsqu'il publie en 1894 cet ouvrage dans la Revue philosophique. Appliquant le rationalisme scientifique aux phénomènes sociaux, la sociologie a pour vocation d'établir des lois de la vie sociale comme il existe des lois de la nature. Dans une introduction, François Dubet explique l'argument de Durkheim, ses lignes de force mais aussi les quelques aspects plus critiquables, plus d'un siècle après la publication du livre.
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La reproduction - elements pour une theorie du systeme d'enseignement
Pierre Bourdieu
- Éditions de Minuit
- Le Sens Commun
- 1 Mars 1970
- 9782707302267
Cet ouvrage présente la synthèse théorique de recherches dont le livre les héritiers, en 1964, marquait la première étape.
A partir de travaux empiriques sur le rapport pédagogique, sur l'usage lettré ou mondain de la langue et de la culture universitaires et sur les effets économiques et symboliques de l'examen et du diplôme, se construit comme une théorie générale des actions de violence symbolique et des conditions sociales de la dissimulation de cette violence. en explicitant les conditions sociales du rapport d'imposition symbolique, cette théorie définit les limites méthodologiques des analyses qui, sous l'influence cumulée de la linguistique, de la cybernétique et de la psychanalyse, tendent à réduire les rapports sociaux à de purs rapports symboliques.
L'école produit des illusions dont les effets sont loin d'être illusoires : ainsi, l'illusion de l'indépendance et de la neutralité scolaires est au principe de la contribution la plus spécifique que l'ecole apporte à la reproduction de l'ordre établi. par suite, essayer de mettre au jour les lois selon lesquelles elle reproduit la structure de la distribution du capital culturel, c'est non seulement se donner les moyens de comprendre complètement les contradictions qui affectent aujourd'hui les systèmes d'enseignement, mais encore contribuer à une théorie de la pratique qui, constituant les agents comme produits de structures, reproducteurs des structures, échappe aussi bien au subjectivisme de la liberté qu'à l'objectivisme pan-structuraliste.
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Macron et les Gilets jaunes ont ouvert une page nouvelle de l'histoire de France, qui mêle retour des luttes sociales et apathie politique, sursaut révolutionnaire et résignation devant les dégâts de l'euro, regain démocratique et menace autoritaire.
Pour la comprendre, Emmanuel Todd examine, scrupuleusement et sans a priori, l'évolution rapide de notre société depuis le début des années 1990 : démographie, inégalités, niveau de vie, structure de classe, performance éducative, place des femmes, immigration, religion, suicide, consommation d'antidépresseurs, etc.
Les faits surprendront. Les interprétations que propose l'auteur doivent, quant à elles, beaucoup à Marx, mais à un Marx mis « sous surveillance statistique ». À gauche, comme à droite, elles paraîtront à beaucoup étonnantes, amusantes, contrariantes, ou angoissantes. Cet empirisme sans concession conduit même Emmanuel Todd à réviser radicalement certaines de ses analyses antérieures.
À la lecture de ce livre riche, stimulant, provocateur, la vie politique des années 1992-2019 prend tout son sens : une longue comédie politique où s'invitent les classes sociales.
Bienvenue donc dans cette France du xxie siècle, paralysée mais vivante, où se côtoient et s'affrontent des dominés qui se croient dominants, des étatistes qui se croient libéraux, des individus égarés qui célèbrent encore l'individu-roi, avant l'inéluctable retour de la lutte des classes.
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Au cours des dernières décennies, la plupart des sociétés se sont faites plus répressives, leurs lois plus sévères, leurs juges plus inflexibles, et ceci sans lien direct avec l'évolution de la délinquance et de la criminalité. Dans ce livre, qui met en oeuvre une approche à la fois généalogique et ethnographique, Didier Fassin s'efforce de saisir les enjeux de ce moment punitif en repartant des fondements mêmes du châtiment.
Qu'est-ce que punir ? Pourquoi punit-on ? Qui punit-on ? À travers ces trois questions, il engage un dialogue critique avec la philosophie morale et la théorie juridique. Puisant ses illustrations dans des contextes historiques et nationaux variés, il montre notamment que la réponse au crime n'a pas toujours été associée à l'infliction d'une souffrance, que le châtiment ne procède pas seulement des logiques rationnelles servant à le légitimer et que l'alourdissement des peines a souvent pour résultat de les différencier socialement, et donc d'accroître les inégalités.
À rebours du populisme pénal triomphant, cette enquête propose une salutaire révision des présupposés qui nourrissent la passion de punir et invite à repenser la place du châtiment dans le monde contemporain.
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L'espace mondial
Frédéric Ramel, Aghiad Ghanem
- Presses De Sciences Po
- Avec Sciences Po
- 29 Novembre 2024
- 9782724642957
Liant Relations internationales et condition planétaire, ce manuel invite à cultiver un nouveau regard sur des enjeux mondiaux omniprésents, mais souvent négligés ou simplifiés. Riche d'une centaine de cartes et documents, il donne à comprendre l'interdépendance profonde des faits sociaux, environnementaux, économiques et sécuritaires.
Nos vies sont plus que jamais liées les unes aux autres. Un virus circulant à travers les frontières entraîne
des mesures de confinement dans la majorité des pays. Une guerre interétatique expose à des ruptures
d'approvisionnement en gaz et en céréales bien au-delà des États belligérants. Le succès d'un objet du quotidien rend les économies dépendantes de terres rares dont l'exploitation se révèle particulièrement polluante sur l'ensemble des continents. Si cette tendance à nous voir exposés à des enjeux qui débordent le cadre national n'est pas forcément nouvelle, elle prend de plus en plus d'ampleur. La coupure entre affaires intérieures et extérieures des sociétés ne tient plus : nous évoluons dans un espace mondial, la plupart du temps sans que nous nous en rendions pleinement compte.
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Salariés, libres... et heureux ? La face cachée de l'autonomie au travail
Pascal Lokiec
- Odile Jacob
- 16 Octobre 2024
- 9782415010195
Fixer sa propre rémunération, travailler où l'on veut, ne recevoir d'ordres de personne, recruter ses propres collègues... Nombreux sont les salariés qui en rêvent, surtout les 18-24 ans, dont la moitié seraient prêts à quitter leur entreprise si leur employeur leur imposait 100 % de présentiel (sondage L'Express, avril 2021). Il est vrai que le covid est passé par là, en diffusant largement le télétravail.
Sur fond de critique du salariat, parfois de rejet, et d'hymne à la liberté individuelle, l'autonomie est au coeur des enjeux du travail d'aujourd'hui.
Mais derrière les discours et les affichages se cache une tout autre réalité. Que veut dire être libre de définir son emploi du temps si cette liberté s'accompagne de captures d'écran, d'écoutes ou d'obligations de reporting quotidiennes ? Les salariés ne seront jamais autonomes s'ils évoluent sous laisse électronique. Ils ne le seront pas davantage s'ils sont astreints à des objectifs nécessitant une charge de travail telle que l'autonomie devient une sujétion permanente à l'entreprise.
Avec ce livre, Pascal Lokiec pointe les ambiguïtés de l'aspiration à l'autonomie au travail et met en avant la notion de subordination, qui est au coeur du contrat de travail. Celle-ci est la contrepartie des protections sociales. Dès lors, c'est à une autonomie aménagée que doivent réfléchir les entreprises si elles veulent retenir les jeunes salariés sans pour autant risquer de ne pas respecter les droits sociaux et humains en devenant trop intrusives.
Ou alors veut-on d'un monde où les entreprises prendront la forme de plates-formes, composées d'une galaxie d'indépendants gravitant dans leur orbite sans autre attache qu'économique ? -
Peut-on considérer la nature comme un sujet de droit ?
Comme maîtres et possesseurs, nous la dominons et la réduisons au statut d'objet. Pourtant, cette nature nous reçoit, nous accueille et nous fait vivre. Si nos extractions et nos exploitations la mettent en danger, la menace se retourne aujourd'hui contre nous.
La nature nous conditionne et, désormais, nous conditionnons la nature. Ancienne et nouvelle, cette interdépendance appelle, pour Michel Serres, l'établissement d'un « contrat naturel », fondement d'un droit nouveau, d'une symbiose vitale, qui termine par un pacte la guerre que nous menons contre la nature. Passé entre les humains et le monde, jadis laissé hors-jeu par le contrat social, le Contrat naturel octroie une dignité juridique à la nature et définit les devoirs de l'humanité envers elle.
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Pister les créatures fabuleuses
Baptiste Morizot
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 25 Septembre 2019
- 9782227496521
Qui sont les animaux, notamment les loups, mais aussi les grizzlys ou les ours polaires ? Que savons-nous d'eux ? Sont-ils des créatures de contes pour enfants ? Leur sont-ils réservés ? Dans cet ouvrage passionnant, Baptiste Morizot remonte la piste de la longue histoire par laquelle la modernité, notre époque, a construit sa représentation des animaux. L'idée d'« animal » qui semble si évidente n'est-elle pas au fond une chimère, comme le dragon ou le yéti ? L'animal qui existe dans notre esprit est bien éloigné des vrais animaux qui courent encore, en liberté, et qui méritent qu'on aille les pister, décrypter leurs traces et empreintes pour les découvrir, les comprendre et apprendre à partager la terre avec eux. Pour l'auteur, pister les grands prédateurs revient à faire attention à toute forme de vie.
Baptiste Morizot, philosophe, maître de conférences à l'université d'Aix-Marseille, consacre ses travaux aux relations entre l'humain et le vivant. Il est l'auteur du livre "Les diplomates, Cohabiter avec les loups sur une nouvelle carte du vivant"(Wildproject Editions) et "Sur la piste animale" (Acte Sud). -
La force de l'ordre ; une anthropologie de la police des quartiers
Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 20 Octobre 2011
- 9782021050837
ÿþ " Fondé sur une enquête conduite quinze mois durant, des prémices des émeutes de l'automne 2005 jusqu'en 2007, auprès de la brigade anti-criminalité d'une banlieue parisienne, cet ouvrage met en lumière l'exception sécuritaire à laquelle sont soumises les " cités ". Au plus près du travail des policiers comme de l'expérience qu'en ont les populations, il montre que se déroulent au quotidien, près de chez nous, des scènes qui mettent en question le contrat social et la démocratie.À l'opposé des épisodes spectaculaires que relate le journalisme, Didier Fassin raconte l'ennui et l'inactivité des patrouilles, la pression du chiffre et les doutes sur le métier, les formes invisibles de violence et les relations ambiguës avec le monde politique, la banalité du racisme et des discriminations, les interrogations éthiques des agents. Restituant le climat des interventions, il replace les situations dont il témoigne aussi bien dans la perspective du contexte social et politique contemporain que dans celle des imaginaires tels qu'ils se donnent à lire au cinéma et dans les séries télévisées.Loin d'une posture confortable de dénonciation, cette étude s'efforce d'approfondir un nécessaire débat sur la manière dont on police aujourd'hui les milieux populaires et, singulièrement, les jeunes de familles immigrées.
" Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l'Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d'études à l'EHESS. Il a notamment publié La Raison humanitaire (Hautes Études-Gallimard-Seuil, 2010), L'Empire du traumatisme (Flammarion, 2008) et Quand les corps se souviennent (La Découverte, 2006).
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Après La Société de cour et La Civilisation des moeurs, La Dynamique de l'Occident vient couronner l'oeuvre de Norbert Elias, Le Processus de civilisation.
L'auteur s'attache ici à démonter les mécanismes qui ont conduit les Européens, sous l'influence déterminante de la France, à exercer un contrôle croissant sur leurs pulsions.
La démonstration de Norbert Elias se développe sur deux voies parallèles. La première suit le mouvement séculaire qui a mené de la dispersion féodale à la concentration étatique contemporaine, en passant par le stade ; crucial selon l'auteur ; de la monarchie absolue. La seconde suit le conflit politique déterminé par les tensions qui opposent et rassemblent les groupes sociaux, que ce soit dans la concurrence au sein des élites ou dans l'antagonisme entre élite et peuple. Ces tensions, jointes à la multiplication des contacts sociaux, contraignent les individus à aiguiser leur perception de l'environnement politique et social, à éviter toute manifestation intempestive de leurs pulsions.
Norbert Elias analyse donc le passage d'une société traditionnelle (soumise à une loi hétéronome) à une société complexe où la monopolisation, par l'Etat, de la violence engage un mouvement d'autonomisation des normes, de prise en charge des individus par eux-mêmes. Jusqu'à la réalisation de cette autonomie, jusqu'à ce que l'individu se donne lui-même sa propre loi, les hommes « sont, dans la meilleure des hypothèses, engagés dans le processus de la civilisation. Jusque-là, force leur sera de répéter encore souvent : - La civilisation n'est pas encore achevée. Elle est en train de se faire. » Norbert Elias (1897-1990) a fait des études de médecine, de psychologie et de philosophie dans différentes universités allemandes. Il a été l'élève de Rickert, Husserl et Jaspers. Obligé de fuir l'Allemagne en 1933, il s'est réfugié en France avant de s'installer définitivement en Grande-Bretagne. Le Processus de civilisation, dont La Dynamique de l'Occident est le dernier volet, est l'ouvrage majeur de Norbert Elias.