Contrairement à une idée reçue, le blanc est une couleur à part entière, au même titre que le rouge, le bleu, le vert ou le jaune. Le livre de Michel Pastoureau retrace sa longue histoire en Europe, de l'Antiquité la plus reculée jusqu'aux sociétés contemporaines. Il s'intéresse à tous ses aspects, du lexique aux symboles, en passant par la culture matérielle, les pratiques sociales, les savoirs scientifiques, les morales religieuses, la création artistique.
Avant le XVIIe siècle, jamais le blanc ne s'est vu contester son statut de véritable couleur. Bien au contraire, de l'Antiquité jusqu'au coeur du Moyen Âge, il a constitué avec le rouge et le noir une triade chromatique jouant un rôle de premier plan dans la vie quotidienne et dans le monde des représentations. De même, pendant des siècles, il n'y a jamais eu, dans quelque langue que ce soit, synonymie entre « blanc » et « incolore » : jamais blanc n'a signifié « sans couleur ». Et même, les langues européennes ont longtemps usé de plusieurs mots pour exprimer les différentes nuances du blanc. Celui-ci n'a du reste pas toujours été pensé comme un contraire du noir : dans l'Antiquité classique et tout au long du Moyen Âge, le vrai contraire du blanc était le rouge. D'où la très grande richesse symbolique du blanc, bien plus positive que négative : pureté, virginité, innocence, sagesse, paix, beauté, propreté.
Accompagné d'une abondante iconographie, cet ouvrage est le sixième d'une série consacrée à l'histoire sociale et culturelle des couleurs en Europe.
Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
L'homo Sapiens sera la vedette de la rentrée littéraire puisqu'il s'est imposé par sa capacité à fictionner, donc à créer des récits mythologiques, des dieux, des lois, du réseau.
Il y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d'hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ?
Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l'homme ? À dépendre de l'argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?
Véritable phénomène d'édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur.
Professeur d'Histoire à l'Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari mêle l'Histoire à la Science pour remettre en cause tout ce que nous pensions savoir sur l'humanité : nos pensées, nos actes, notre héritage. et notre futur.
« Sapiens s'est rapidement imposé partout dans le monde, parce qu'il aborde les plus grandes questions de l'histoire moderne dans une langue limpide et précise.» Jared Diamond, prix Pulitzer, auteur d'Effondrement.
« La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation. Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre.
Nous faisions semblant de vouloir continuer. ».
Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
Les chapitres : ils forment un récit, reprenant les grands thèmes et les chronologies (démographie, production, institutions, culture.).
L'atelier de l'historien : le lecteur découvre la manière de travailler de l'historien. Cet atelier met en lumière les sources historiques et les débats d'historiens que la période a engendrés. Un atout majeur.
Les annexes : indispensables pour comprendre le travail de l'historien, elles reprennent les repères chronologiques, les notices biographiques, la bibliographie par chapitre, la table des références iconographiques, les sources des textes, cartes et graphiques et l'index.
Publié en 1961, à une époque où la violence coloniale se déchaîne avec la guerre d'Algérie, saisi à de nombreuses reprises lors de sa parution aux Éditions François Maspero, le livre Les Damnés de la terre, préfacé par Jean-Paul Sartre, a connu un destin exceptionnel. Il a servi - et sert encore aujourd'hui - d'inspiration et de référence à des générations de militants anticolonialistes. Son analyse du traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial et son projet utopique d'un tiers monde révolutionnaire porteur d'un « homme neuf » restent un grand classique du tiers-mondisme, l'oeuvre capitale et le testament politique de Frantz Fanon.
Dans cette édition, la préface d'Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, auteur du Portrait de Frantz Fanon (Le Seuil, 2000), et la postface de Mohammed Harbi, combattant de la première heure pour la libération de son pays et historien de l'Algérie contemporaine, auteur de Une vie debout. Mémoires politiques 1945-1962 (La Découverte, 2001), restituent l'importance de la pensée de Frantz Fanon.
Le rouge est en Occident la première couleur que l'homme a maîtrisée, aussi bien en peinture qu'en teinture. C'est probablement pourquoi elle est longtemps restée la couleur «par excellence», la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.
Admiré des Grecs et des Romains, le rouge est dans l'Antiquité symbole de puissance, de richesse et de majesté. Au Moyen Âge, il prend une forte dimension religieuse, évoquant aussi bien le sang du Christ que les flammes de l'enfer. Mais il est aussi, dans le monde profane, la couleur de l'amour, de la gloire et de la beauté, comme celle de l'orgueil, de la violence et de la luxure. Au XVIe siècle, les morales protestantes partent en guerre contre le rouge dans lequel elles voient une couleur indécente et immorale, liée aux vanités du monde et à la «théâtralité papiste». Dès lors, partout en Europe, dans la culture matérielle comme dans la vie quotidienne, le rouge est en recul. Ce déclin traverse toute l'époque moderne et contemporaine et va en s'accentuant au fil du temps. Toutefois, à partir de la Révolution française, le rouge prend une dimension idéologique et politique. C'est la couleur des forces progressistes ou subversives, puis des partis de gauche, rôle qu'il a conservé jusqu'à aujourd'hui.
Alors que le XIX siècle a fait l'objet ces dernières années de nombreuses publications, il n'existait aucune tentative récente de proposer une lecture renouvelée du XX siècle. S'interrogeant d'abord sur ses temporalités, l'ouvrage s'ouvre sur un tableau des trois grandes phases ayant scandé le siècle et se poursuit par une analyse de ses moments charnières (1917, 1945, 1968, etc.). Le siècle est ensuite envisagé au prisme de ses spatialités au travers d'essais envisageant l'empreinte spécifique qu'il a laissé dans chaque grande région d'un monde qu'il a élargi aux horizons extra-atmosphériques. Une attention particulière est accordée aux lieux qui ont cristallisé certaines des dynamiques les plus saillantes du siècle (Jérusalem, Auschwitz-Birkenau, l'Amazonie, etc.). Enfin, le siècle est abordé sous l'angle des principaux enjeux auxquels ses contemporains ont été confronté, du déchainement de la violence à la dégradation de l'environnement en passant par les mutations de la démographie, de l'économie, de la culture ou encore des religions.
De 1974 à 2008, de différents postes de ministre à la présidence du Parlement européen et jusqu'au Conseil constitutionnel, Simone Veil a marqué la vie politique française de multiples façons.
Cet ouvrage rassemble les grands discours qu'elle a écrits tout au long de son parcours politique. D'une force et d'une modernité étonnantes, qu'ils portent sur l'Europe, les droits des femmes ou la mémoire de la Shoah, ils révèlent une personnalité d'une intelligence aussi extrême que sa sensibilité, qui n'a jamais cessée d'être habitée par le souvenir obsédant des six millions de Juifs exterminés pendant la Seconde guerre mondiale.
Des photos, dont beaucoup sont inédites, de Philippe Ledru, un photographe devenu ami de Simone Veil, complètent l'ouvrage.
Avec son « histoire du coeur du monde », Peter Frankopan renverse le récit traditionnel de l'histoire, qui gravite autour de la Grèce antique, de Rome, de l'irrésistible ascension de l'Europe, et qui mérite, selon lui, une relecture urgente et approfondie.
L'auteur s'attache à élargir la perspective du lecteur. Il tourne son regard vers l'Est, vers « une région à mi-chemin entre Orient et Occident, qui va des rives orientales de la Méditerranée jusqu'à la mer Noire et à l'Himalaya ». C'est là qu'il place le curseur de sa lecture de l'histoire.
S'appuyant sur un éventail prodigieux de sources dans au moins une dizaine de langues (depuis Hérodote jusqu'aux dépêches les plus récentes du Département d'État américain), le récit balaie une période qui va des campagnes d'Alexandre le Grand jusqu'aux luttes géopolitiques du xxie siècle. Au fil de chapitres rondement menés, il nous livre un formidable travail d'investigation historique pour faire revivre avec intensité de merveilleuses histoires.
Voilà un livre fait pour notre époque de réseaux.
Classé par la presse internationale de « plus important livre d'histoire depuis des décennies », Les Routes de la Soie est une lecture essentielle pour notre compréhension du monde contemporain.
"« On taxe tout, hormis l'air que nous respirons » assurait la marquise du Deffand. Dans ce livre unique et inédit en son genre, Éric Anceau et Jean-Luc Bordron racontent l'histoire universelle et millénaire de l'impôt depuis 5 000 ans, de son adhésion à sa résistance. De la civilisation de Sumer et de l'Égypte pharaonique aux paradis fiscaux contemporains en passant par la Chine impériale, la France de Louis XIV et de Napoléon, et l'Amérique de la prohibition. En mêlant grande et petite histoire, récit grandiose et anecdotes savoureuses, les auteurs parviennent à dessiner une fresque aussi passionnante que divertissante d'un sujet austère et pourtant omniprésent. Sait-on, par exemple, que pour occidentaliser la Russie, Pierre le Grand voulait contraindre ses sujets à ne plus porter de barbes en créant un impôt sur la pilosité ? Sait-on, encore, que les guinguettes se trouvaient aux abords des villes pour échapper à la taxation ? Plus surprenant encore, sait-on, enfin, que les membres du groupe ABBA portaient des tenues excentriques parce qu'une loi suédoise permettait une réduction d'impôts sur les vêtements à condition de ne pas pouvoir les porter dans la vie de tous les jours ?
Ni manuel fiscal, ni guide du contribuable, ni objet polémique, cet ouvrage explique par une approche claire et plaisante l'impôt, pourquoi il existe, pourquoi on y résiste, pourquoi il est si présent dans nos sociétés. Un livre attendu."
Nelson Mandela Un long chemin vers la liberté Commencés en 1974 au pénitencier de Robben Island, ces souvenirs furent achevés par Nelson Mandela après sa libération, en 1990, à l'issue de vingt-sept années de détention.
Rarement une destinée individuelle se sera aussi étroitement confondue avec le combat d'un peuple et le devenir d'une nation. Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il va ouvrir le premier cabinet d'avocats noirs et devenir un des leaders de l'ANC. Dès lors, à travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond plus que jamais avec son combat pour la liberté, lui conférant peu à peu une dimension mythique, faisant de lui l'homme clef pour sortir son pays de l'impasse où l'ont enfermé quarante ans d'apartheid.
Document majeur sur un des grands bouleversements de la Þn du xxe siècle, ce livre est aussi le témoignage d'un combat exemplaire pour la dignité humaine.
Un long chemin vers la liberté est un de ces rares livres qui deviennent non seulement un repère mais une condition de notre humanité.
André Brink.
Une personnalité exceptionnelle, dotée du rayonnement sans complexe d'une humanité toute simple... Le besoin de mettre les choses au clair de part et d'autre, mais avec une remarquable générosité à l'égard des anciens adversaires, accordant toujours le bénéÞce du doute, et cela aux Blancs comme aux Noirs, domine véritablement cette autobiographie lucide et instructive.
Wole Soyinka, prix Nobel de littérature.
Quatrième de couverture Tout dans l'oeuvre de Tocqueville se rattache plus ou moins directement à un problème unique : dans les sociétés occidentales entraînées par un processus providentiel de démocratisation, la liberté de chaque homme pourra-t-elle subsister ? Si l'idée centrale est une, les périls dénoncés sont multiples, et depuis 1930 les commentateurs ont mis l'accent sur tel aspect ou tel autre. D'abord, au temps des fascismes occidentaux, ils ont valorisé le refus du totalitarisme, sacrifice de la liberté à un égalitarisme brutal. Depuis la chute de ces régimes, ils ont paraphrasé la vision de Tocqueville des périls insidieux d'une société de consommation qui invite chaque citoyen à se retirer dans le confort d'une vie privée dépourvue de toute solidarité ; et ils ont mis en valeur les pages où Tocqueville montre le danger corrélatif de la substitution aux décisions librement discutées, d'un bureaucratisme tout-puissant et stérile. Tocqueville, observant l'enfance des démocraties modernes, y avait diagnostiqué les germes de maux qui se sont développés avec leur croissance.
Les chapitres : ils forment un récit, reprenant les grands thèmes et les chronologies (démographie, production, institutions, culture.).
L'atelier de l'historien : le lecteur découvre la manière de travailler de l'historien. Cet atelier met en lumière les sources historiques et les débats d'historiens que la période a engendrés. Un atout majeur.
Les annexes : indispensables pour comprendre le travail de l'historien, elles reprennent les repères chronologiques, les notices biographiques, la bibliographie par chapitre, la table des références iconographiques, les sources des textes, cartes et graphiques et l'index.
« Depuis la parution des Routes de la Soie en 2015 (pour l'édition originale), le monde a profondément changé. J'écrivais alors que les nouveaux défis à relever par l'Occident non seulement se multipliaient, mais devenaient toujours plus complexes.
Tout cela semble se confirmer aujourd'hui avec des enjeux aussi fondamentaux que la montée des populismes ou les crises migratoires.
L'Europe a plus de mal que jamais à penser son propre avenir. Les États- Unis sont lancés sur une nouvelle trajectoire, dont le problème n'est pas tant l'abondance de tweets présidentiels que d'essayer de comprendre la stratégie derrière ce retrait des affaires internationales. Et puis il y a la Russie, la Turquie...
Et pourtant, à travers l'Asie souffle un vent d'espoir. L'époque y est à l'optimisme, les États coopèrent, développent leurs échanges, scellent des alliances, faisant fi d'antagonismes anciens.
Il m'a semblé important de présenter dans ces pages un instantané de l'état du monde actuel, observé à travers le large prisme de l'Histoire.
Ce livre a donc pour objectif d'actualiser Les Routes de la Soie et de tenter de comprendre ce qui s'est passé au cours de ces derniers mois dans notre monde en plein bouleversement.
Le récit reprend le fil de l'histoire là où Les Routes de la Soie l'a laissé.
Ces routes, comme je l'ai écrit en 2015, sont en pleine expansion. Cela continue. À nous de faire preuve de vigilance car nous sommes tous concernés. ».
En un seul hiver, entre novembre 1932 et 1933, Hitler arrive au pouvoir, le Japon envahit Jehol et quitte la Société des Nations, Mussolini se tourne vers l'Afrique, Roosevelt est élu, la France change trois fois de gouvernement et les vainqueurs de 1918 se disputent acrimonieusement les dettes de guerre. Les prémices de la Second Guerre mondiale sont posées. All Against All montre que cette période cruciale de quelques mois a engagé toutes les nations sur la voie de la guerre par « intérêt national ». Reliant acteurs et événements du monde entier, Paul Jankowski offre ainsi un récit pertinent pour les démocraties occidentales d'aujourd'hui. La menace croissante des régimes dictatoriaux et les défis idéologiques du communisme et du fascisme ont donné aux années 1930 un visage unique, tout comme les crises environnementales et démographiques mondiales façonnent le temps présent.
L'histoire de l'Humanité racontée en 515 cartes.
Depuis sa création, la revue L'Histoire publie des articles d'historiens faisant état des dernières avancées de leurs recherches. Ces textes sont souvent enrichis d'une ou plusieurs cartes. En partant de ce fonds cartographique exceptionnel, Christian Grataloup a sélectionné, recréé et commenté 515 cartes racontant la marche du monde, des origines de l'Humanité à aujourd'hui.
Cet atlas est à la fois à la pointe de la recherche historique et accessible au plus grand nombre. Une création originale destinée à devenir un ouvrage de référence.
Les femmes font aujourd'hui du bruit ? C'est en regard du silence dans lequel les a tenues la société pendant des siècles. Silence des exploits guerriers ou techniques, silence des livres et des images, silence surtout du récit historique qu'interroge justement l'historienne. Car derrière les murs des couvents ou des maisons bourgeoises, dans l'intimité de leurs journaux ou dans leurs confidences distraites, dans les murmures de l'atelier ou du marché, dans les interstices d'un espace public peu à peu investi, les femmes ont agi, vécu, souffert et travaillé à changer leurs destinées.
Qui mieux que Michelle Perrot pouvait nous le montrer ? Historienne des grèves ouvrières, du monde du travail et des prisons, Michelle Perrot s'est attachée très tôt à l'histoire des femmes. Elle les a suivies au long du XIXe et du XXe siècles, traquant les silences de l'histoire et les moments où ils se dissipaient. Ce sont quelques-unes de ces étapes que nous restitue ce livre.
A l'ère de la révolution numérique et des réseaux sociaux, chaque jour apporte son lot de fausses nouvelles, de manipulation, de rumeurs et de théories du complot. Afin de comprendre ce phénomène complexe et en réalité ancien, ce livre retrace l'histoire de la propagande moderne, de Pékin à Palo Alto, en passant par Moscou et Paris. L'auteur en explique les fondements, en expose les principales techniques et donne à comprendre les rouages comme le rôle de la « fabrique du consentement ». Il montre ainsi que la propagande n'a cessé de se perfectionner à mesure que les sciences sociales et les neurosciences permettaient d'améliorer l'efficacité des techniques de persuasion, d'influence ou de manipulation.
A travers une synthèse acce ssible et percutante, David Colon livre une contribution essentielle pour mieux cerner les ravages causés par la désinformation, hier comme aujourd'hui.
Annexion de la Crimée, ingérence dans les élections américaines, empoisonnement de Sergueï Skripal : les services secrets russes sont bel et bien de retour. Mais, au fond, sont-ils vraiment partis ?
Du « parapluie bulgare » au Novitchok, de l'espionnage atomique à la cyberguerre, du KGB au FSB, Andreï Kozovoï brosse une vaste fresque peuplée d'agents aux multiples facettes, lesquels ont acquis au fil des ans une expérience sans équivalent, mais aussi un considérable pouvoir de nuisance. Pilier du régime, les services secrets permettront- ils à Vladimir Poutine de maîtriser le monde ou seront-ils le monstre de Frankenstein qui provoquera sa chute ?
Sous quel jour les Français, les Allemands, les Américains, ont-ils vu Adolf Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale ? Lorsque la propagande s'en mêle, le Führer revêt ses 1 000 visages.
En Allemagne, dès 1933, ce dernier tire les ficelles de l'endoctrinement national ; son effigie idéalisée est partout : sur les timbres-poste, dans le coffre à jouet des enfants, dans les magazines de décoration les plus en vogue... La manipulation des esprits orchestrée par l'État nazi se joue dans le quotidien des Allemands.
Dans le camp allié, si certains n'ont pas compris l'ampleur de la menace qu'il représentait après son accession au pouvoir, à l'entrée en guerre en 1939, on s'active unanimement contre lui : distribution de tracts, d'affiches, de caricatures, diffusion de photos censurées par le régime nazi ou de livres à charge. Tous les moyens sont employés pour montrer la cruauté de sa doctrine, les conséquences désastreuses de sa politique et le ridicule du personnage.
L'auteur nous révèle les mécanismes complexes de cette guerre des images en décryptant et recontextualisant plus de 350 documents, souvent inédits ou oubliés des historiens, qui montrent l'imagination sans borne des propagandistes de la montée au pouvoir à la mort d'Hitler.
Fondée en 1947, la CIA est la plus célèbre agence de renseignement américaine, voire mondiale. Elle est aussi sans doute la plus controversée. Grâce à de nombreux documents jusqu'alors inconnus, John Prados jette un nouvel éclairage sur ses méthodes et ses opérations - de la Pologne à la Hongrie, de l'Indonésie à l'Irangate et de la baie des Cochons à Guantanamo. Il lève en particulier le voile sur son rôle dans la guerre contre le terrorisme depuis le 11 septembre, qui s'est étendu très au-delà des actions clandestines. Ses réussites, ses échecs, ses relations avec le pouvoir, ses directeurs, ses héros - mais aussi ses salauds - sont ici présentés par l'un des meilleurs spécialistes du sujet, qui décrit par ailleurs l'évolution de l'Agence : se militarisant et s'éloignant toujours davantage de sa mission première de collecte de renseignements, elle semble ne chercher qu'à s'affranchir de tout contrôle du pouvoir exécutif et surtout législatif pour devenir un État dans l'État.
Cette Histoire de la CIA, fruit de quarante ans de recherches, est indispensable pour comprendre l'histoire contemporaine des États-Unis et envisager son avenir.
Qu'est-ce que l'histoire ? Que font réellement les historiens, d'Homère à Max Weber, une fois qu'ils sont sortis de leurs documents et archives et qu'ils procèdent à une « synthèse » ? Font-ils l'étude scientifique des diverses créations et activités des hommes d'autrefois ? Leur science est-elle celle de l'homme en société ?
Bien moins que cela ; la réponse à la question n'a pas changé depuis deux mille deux cents ans que les successeurs d'Aristote l'ont trouvée : les historiens racontent des événements vrais qui ont l'homme pour acteur. L'histoire est un roman vrai.