« La question que nous nous sommes posée peut se résumer ainsi : que faut-il faire pour mettre l'économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5 % par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi ?
C'est ce plan de marche visant la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire. Derrière les chapitres qui suivent, il y a l'apport de dizaines de collaborateurs, de centaines de contributeurs et de milliers de relecteurs. Il a fallu en défricher des sujets pour commencer à avoir une vue d'ensemble ! Si ce plan parvient à faire un tant soit peu la différence dans les débats à venir, nous n'aurons pas perdu notre temps. » Jean-Marc Jancovici
Face à la montée des inégalités, aux désastres politiques et aux catastrophes environnementales, les auteurs montrent que tout n'est pas perdu à la condition de dresser, d'abord, un constat honnête. Ces pages analysent où et quand les économistes ont échoué, aveuglés par l'idéologie, et traquent les fausses évidences sur les questions d'immigration, de libre-échange, de croissance, d'inégalités, de changement climatique.
Si cet ouvrage renverse nombres d'idées reçues, il est aussi un appel à l'action. Il répond à l'urgence de temps troublés en offrant un panel d'alternatives aux politiques actuelles. Car une bonne science économique peut faire beaucoup. Appuyée sur les dernières avancées de la recherche, sur des expériences et des données fiables, elle est un levier pour bâtir un monde plus juste et plus humain.
Retail apocalypse. Cette expression désigne la vague de fermetures d'un grand nombre de magasins aux États-Unis depuis une dizaine d'années. En France, le mouvement n'a pas la même ampleur mais l'essor du e-commerce concurrence les ventes « physiques » et contribue à faire progresser la vacance commerciale en centre-ville et dans certaines galeries marchandes.
Pour autant, l'avenir des marchés, des boutiques, des centres commerciaux, des friperies, des brocantes, des grands magasins ou des librairies n'est pas scellé. En dépit de la digitalisation des courses, de la remise en cause de la distribution de masse et de l'apparition de nouvelles normes de consommation, le magasin demeure un lieu d'approvisionnement central.
Il est également un lieu social et assume d'autres fonctions capables de garantir son existence. Á travers une vingtaine de chapitres exposant les résultats d'enquêtes sociologiques, cet ouvrage propose une contribution originale au débat en mettant en évidence les fonctions symboliques et l'utilité sociale du magasin. Que fait-il à l'individu ? Que vient-il y chercher que les plateformes ne peuvent lui assurer ?
Les différents cas traités montrent à la fois l'importance des commerces dans la vie quotidienne des individus et leur capacité à être un espace où se jouent la construction identitaire et le besoin d'appartenance.
Ni complainte du progrès, ni tract poujadiste de défense des petits commerçants, cet ouvrage examine les raisons qui poussent chaque individu à consacrer en moyenne deux heures quarante par semaine aux achats hors de son domicile.
La répartition des richesses est l'une des questions les plus débattues aujourd'hui. Pour les uns, les inégalités n'en finiraient pas de se creuser. Pour les autres, on assisterait à une réduction naturelle des écarts. Mais que sait-on vraiment de l'évolution des inégalités sur le long terme ?
Fruit de quinze ans de recherches et parcourant trois siècles et plus de vingt pays, cette étude renouvelle entièrement notre compréhension de la dynamique du capitalisme en situant sa contradiction fondamentale dans le rapport entre la croissance économique et le rendement du capital. Si la diffusion des connaissances apparaît comme la force principale d'égalisation des conditions sur le long terme, à l'heure actuelle, le décrochage des plus hautes rémunérations et, plus encore, la concentration extrême des patrimoines menacent les valeurs de méritocratie et de justice sociale des sociétés démocratiques.
Un best-seller mondial qui est déjà devenu un classique.
La révolution numérique bouleverse nos modes de vie, nos économies et nos pratiques sociales. Elle transforme aussi en profondeur notre rapport à l'information. En effet, nous sommes aujourd'hui confrontés à une masse inédite d'informations disponibles et à une concurrence généralisée des points de vue, qui s'expriment sans filtre et selon une logique peu intelligible pour les utilisateurs du web et des réseaux sociaux. Cette saturation et cette dérégulation du marché de l'information en ligne mettent à rude épreuve nos capacités de vigilance intellectuelle, ce qui nous rend davantage perméables aux fausses informations. Désinformation, infox... : les vocables se multiplient pour désigner ces fausses nouvelles qui circulent en ligne et sont susceptibles d'influencer nos attitudes, nos comportements, mais aussi notre représentation du monde environnant, au risque de faire émerger des réalités parallèles et de voir disparaître l'espace commun nécessaire à la confrontation des opinions, des idées et des valeurs : autrement dit, à la vie démocratique.
En 2020, Emmanuel Macron proposait à Jean Tirole et Olivier Blanchard de constituer une commission indépendante pour plancher sur les défis du futur. Cette commission internationale de vingt-quatre éminents économistes produisit un rapport portant sur trois défis structurels pour l'économie mondiale : le changement climatique, les inégalités et l'évolution démographique. Ces défis sont existentiels mais leur horizon temporel - leurs effets immédiats sont beaucoup plus faibles que leurs effets à long terme - invite à la procrastination. Pourtant, des solutions existent, même si elles sont parfois coûteuses ou difficles à mettre en place. Cet ouvrage, destiné à un très large public, est un résumé des conclusions de cette commission. Elles nous concernent tous. Au-delà de la stricte rationalité économique, la commission s'est attachée à prendre en compte les perceptions de la population car sans acceptabilité politique, une réforme, même souhaitable, est promise à l'échec. Pour chacun de ces trois défis, la commission recommande donc non pas une réforme isolée, mais un ensemble de réformes, complémentaires et multidimensionnelles. Il est urgence de penser le long terme.
Imaginons trois enfants et une flûte. Anne affirme que la flûte lui revient parce qu'elle est la seule qui sache en jouer; Bob parce qu'il est pauvre au point de n'avoir aucun jouet; Carla parce qu'elle a passé des mois à la fabriquer. Comment trancher entre ces trois revendications, toutes aussi légitimes? Aucune institution, aucune procédure ne nous aidera à résoudre ce différend d'une manière qui serait universellement acceptée comme juste. C'est pourquoi Amartya Sen s'écarte aujourd'hui, résolument et définitivement, des théories de la justice qui veulent définir les règles et les principes qui gouvernent des institutions justes dans un monde idéal - dans la tradition de Hobbes, Rousseau, Locke et Kant, et, à notre époque, du principal penseur de la philosophie politique, John Rawls. Sen s'inscrit dans une autre tradition des Lumières, portée par Smith, Condorcet, Bentham, Wallstonecraft, Marx et Mill:celle qui compare différentes situations sociales pour combattre les injustices réelles. La démocratie, en tant que «gouvernement par la discussion», joue dans cette lutte un rôle clé. Car c'est à partir de l'exercice de la raison publique qu'on peut choisir entre les diverses conceptions du juste, selon les priorités du moment et les facultés de chacun. Ce pluralisme raisonné est un engagement politique:le moyen par lequel Sen veut combattre les inégalités de pouvoir comme les inégalités de revenu, en deçà de l'idéal mais au-delà de la nation, vers la justice réelle globale. Il importe d'accroître les revenus, mais aussi de renforcer le pouvoir des individus de choisir, de mener la vie à laquelle ils aspirent. C'est ainsi qu'une personne devient concrètement libre. L'Idée de justice représente l'aboutissement de cinq décennies de travail et de réflexion, mais aussi d'engagement dans les affaires du monde.
Cet ouvrage « classique » (prescrit depuis plus de 25 ans, du lycée à la faculté) propose une initiation à la microéconomie (comportements individuels et fonctionnement des marchés) et à la macroéconomie (problèmes au niveau de l'économie nationale : crises, chômage, inflation...). Cette 4eédition a été réécrite et développée, en particulier pour introduire les grands courants de la pensée économique et les points de désaccord entre ces derniers. Elle vise ainsi à mieux répondre à la nécessité d'un enseignement pluraliste de l'économie.
Dans cette nouvelle édition actualisée, Hervé Machenaud montre comment la politique énergétique et la dérégulation ont entraîné la France dans une situation de pénurie durable. Il livre ici des propositions sûres et efficaces pour que la France retrouve son indépendance énergétique.
Cela ne s'appelait pas encore la «mondialisation libérale», que déjà André Gorz, voilà bientôt vingt ans, en pionnier critique d'une rare intelligence analytique, dénonçait la croyance quasi religieuse que «plus vaut plus», que toute activité - y compris la maternité, la culture, le loisir - est justiciable d'une évaluation économique et d'une régulation par l'argent.
Gorz détermine les limites - existentielles, culturelles, ontologiques - que la rationalité économique ne peut franchir sans se renverser en son contraire et miner le contexte socioculturel qui la porte.
Le lecteur découvre pourquoi et comment la raison économique a pu imposer sa loi, provoquer le divorce du travail et de la vie, de la production et des besoins, de l'économie et de la société. Pourquoi, sous nos yeux, elle désintègre radicalement la société ; pourquoi nombre d'activités ne peuvent être transformées en travail rémunéré et en emploi, sans être dénaturées dans leur sens.
Le capitalisme, tout le monde en parle, mais qu'est-il au juste ? Plus qu'un système économique, il est une forme d'organisation de la société, un aménagement des liens sociaux et une culture collective, en bref, une civilisation au sens que Norbert Elias donne à ce mot, c'est-à-dire une manière de policer les moeurs et les comportements dans laquelle les rapports économiques jouent un rôle déterminant.
Après les précédentes synthèses sur le sujet, Pierre-Yves Gomez le revisite dans un contexte de postmondialisation et d'incertitude écologique. Il expose la logique du capitalisme en la comparant avec celle d'autres civilisations et montre en particulier l'importance que joue l'État-nation dans son fonctionnement, la place ambiguë du « marché », le rapport à la nature qu'il impose et combien la recherche du profit constitue un fait social total qui explique sa dynamique.
Voici une analyse structuraliste neutre qui permettra au lecteur de se faire son opinion sur le fonctionnement et l'avenir du capitalisme.
Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. Le profit croît, comme l'exclusion. La véritable crise n'est pas celle du capitalisme, mais celle de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à d'anciens schémas d'analyse, la critique conduit nombre de protestataires à se replier sur des modalités de défense efficaces dans le passé mais désormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme redéployé. Cette crise, Eve Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l'analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d'une analyse inédite des textes de management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué les nouveaux modes d'organisation des entreprises : à partir du milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe fordiste de l'organisation hiérarchique du travail pour développer une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l'initiative des acteurs et l'autonomie relative de leur travail, mais au prix de leur sécurité matérielle et psychologique. Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la « critique artiste », celle qui, après Mai 68, n'avait eu de cesse de dénoncer l'aliénation de la vie quotidienne par l'alliance du Capital et de la bureaucratie. Une récupération qui a tué la « critique artiste ». Dans le même temps la « critique sociale » manquait le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux vieux schémas de la production hiérarchisée ; on la trouva donc fort démunie lorsque l'hiver de la crise fut venu. C'est à une relance conjointe des deux critiques complémentaires du capitalisme qu'invite cet ouvrage sans équivalent.
À l'heure où Eurostat demande aux États membres de l'Union européenne d'intégrer au calcul du PIB certaines activités illégales telles que la prostitution, l'ouvrage réinterroge la notion de frontière entre économies criminelle et légale. Oligarques russes, économie au noir, corruption et criminalité en col blanc... Cet ouvrage dévoile et analyse les facettes les plus sombres de l'économie mondialisée, autour de deux convictions fortes : sphères légale et illégale ne sont en rien étanches ; le discours économique dominant, axé sur la toute-puissance du marché, banalise, voire favorise le développement des pratiques criminelles. Les principaux marchés illégaux et leur évolution sont ici présentés. La dimension économique de la criminalité organisée est également envisagée à travers l'infiltration de l'économie légale d'un point de vue tant financier (à travers le blanchiment et recyclage de l'argent sale) que productif (via les entreprises légales aux mains de criminels). L'ouvrage pose enfin la question du lien entre densification de la mondialisation et expansion criminelle.
Il y a très longtemps, les hommes ont inventé le concept de monnaie qui était, au fond, plus une idée qu'une chose. Pourtant, qu'y avait-il avant la monnaie ? Pourquoi ne pouvons-nous plus nous en passer aujourd'hui ? Pourquoi tout le monde l'utilise sans que personne ne comprenne vraiment ce que ce que cela représente ? Quel sera l'avenir de nos billets de banque dans le monde numérisé/digitalisé qui sera probablement le nôtre dans vingt ans ?
A travers une plongée dans les siècles passés, aussi documentée que haute en couleurs, Jacob Goldstein retrace l'histoire de cette idée souvent paradoxale, explore d'où vient la monnaie, pourquoi elle est incontournable...et s'interroge sur son avenir.
L'ouvrage se lit comme un roman, agrémenté d'anecdotes pittoresques et de faits insolites, tout en étant bien documenté historiquement et ainsi très solide sur le fond - économistes et financiers seront ravis. Monnaie est un ouvrage de vulgarisation indispensable pour toute personne cherchant comprendre comment la monnaie en est arrivée à faire tourner notre monde. C'est aussi un ouvrage distrayant et robuste pour les spécialistes et les praticiens.
Economy for the common good (ECG) est un modèle économique alternatif qui s'appuie sur un système démocratique dont les citoyens sont les acteurs centraux. Dépassant la dichotomie capitalisme/communisme, il repose sur 4 piliers : la justice sociale, la participation démocratique, la dignité humaine et la durabilité. Soutenu par de nombreux économistes et entreprises à travers l'Europe, ce modèle a également inspiré l'Union européenne puisque le Comité économique et social européen a déjà adopté plusieurs de ses propositions. Christian Felber, l'un des initiateurs de ce modèle, explique dans cet ouvrage comment une nouvelle voie est possible en conservant une large place à l'économie de marché mais en réorientant celle-ci vers les biens communs, les biens publics, mais aussi l'économie du don et les ménages. Un texte fondateur.
Le retour de l'universalisme dans la redistribution ne pourrait-il pas être la réponse appropriée aux promesses constitutionnelles d'égalité et de liberté ?
C'est ce que soutient ici avec force Guillaume Mathelier, en proposant d'instaurer un revenu d'existence et un capital d'émancipation pour la jeunesse. Cela permettrait d'assurer une redistribution juste et adéquate. Juste parce que son fondement premier est l'égalité avant toute chose. Adéquate car elle entend s'adapter à la réalité des besoins individuels.
Partant d'un fondement moral simple, partagé par tous les êtres humains, le fait de la naissance, l'auteur défend, dans une approche résolument plus philosophique qu'économique, l'idée que le revenu d'existence est un droit et non une aide sociale ! Il est inconditionnel, individuel et sans contrepartie.
Pour Guillaume Mathelier, l'objectif est de garantir à chaque individu la dignité lui permettant d'assurer son émancipation. Il est aussi de proposer une façon de lutter plus efficacement contre les inégalités sans déployer toute une industrie de contrôle administratif qui rapetisse et stigmatise les individus.
Depuis le XIXe siècle, la France a accueilli plusieurs vagues de populations migrantes, entre autres Belges, Italiens, Portugais, Espagnols, Maghrébins et populations d'Afrique subsaharienne... Les politiques d'immigration ont été variables, depuis l'appel massif à l'immigration après la première guerre mondiale pour endiguer le risque de déclin démographique, à l'arrêt de l'immigration après le premier choc pétrolier alors que le chômage progresse ...
Aujourd'hui plus que jamais, l'immigration est un sujet central en politique française. Elle est appréhendée comme un « problème » auquel serait confrontée la société française ; un problème renforcé, dans un certain nombre de cas, par l'association entre immigré, maghrébin et musulman.
Ce livre permet de comprendre en 10 questions les trajectoires des immigrés et de leurs descendants, ainsi que la politisation de la question de l'immigration, les politiques publiques qui en découlent, et les débats de société récurrents qu'elle suscite.
Depuis la crise de 2008, la gouvernance des économies est en train de se transformer en profondeur. Les quatre piliers du néolibéralisme - libre-concurrence, stabilité monétaire, ordre social et libre-échange - se trouvent aujourd'hui très affaiblis et les stratégies politiques déployées deviennent inopérantes.
La difficile gestion de l'épidémie du Covid-19 et de ses conséquences n'a cependant pas montré de remise en cause de l'idéologie néolibérale. D'une part, ses modèles de management persistent dans les esprits; d'autre part, les systèmes économiques s'écartent de plus en plus de ce modèle. Cette contradiction doit nécessairement trouver une façon de se résoudre, soit par l'invention d'un néolibéralisme renouvelé, soit par une transformation radicale des modes de gouvernance.
Ce livre prolonge l'analyse commencée dans Populisme et néolibéralisme. Il s'intéresse plus spécifiquement au "néolibéralisme microéconomique", au fonctionnement de l'État et des organisations privées.
La Chine n'est plus seulement l'empire du milliard, une vieille nation anesthésiée par un siècle de déclin, quarante ans d'anarchie puis trente ans de communisme révolutionnaire, un parent pauvre, porteur d'une vague menace démographique. Après un quart de siècle de croissance à marche forcée, la Chine est devenue un acteur important du commerce international, le premier pays d'accueil des investissements étrangers, le pôle le plus dynamique de l'économie mondiale. On ne lui promet plus un hypothétique réveil mais, avec un peu de présomption, dans un avenir prévisible, le rang de première puissance économique. Entre croissance économique et augmentation des inégalités sociales, réformes libérales et maintien du Parti communiste, cet ouvrage dresse le tableau de l'économie de la Chine.
Quelles politiques économiques et sociales faut-il mener dans les années qui viennent pour retrouver confiance et foi en l'avenir??
Patrick Artus et Marie-Paule Virard nous proposent dans ce livre six grandes priorités, du pouvoir d'achat des plus modestes à la modernisation de notre appareil industriel en passant par la transition énergétique.
Le fil rouge de ce livre est l'éducation et la formation pour ceux qui en ont le plus besoin?: les jeunes, les chômeurs, les seniors.
Car la bataille de l'éducation et des compétences conditionne tout le reste.
C'est elle qui permettra à la France de redevenir une nation forte et entreprenante.
L'économie peut-elle être sociale et solidaire ? Oui, si elle produit, non pas l'enrichissement individuel, mais des biens et des services utiles à tous.
Rassemblant les structures qui cherchent à concilier performance, gouvernance démocratique et utilité collective, l'économie sociale et solidaire (ESS) représente en France un secteur important et en fort développement : 10 % du PIB, 12 % des emplois.
Du commerce équitable à l'épargne solidaire, en passant par le champ de la protection de l'environnement, de la lutte contre l'exclusion, de la santé ou de l'égalité des chances, l'ESS pourrait bien nous aider à relever les grands défis de notre temps.
Que doit-on aux autres, et que nous doivent-ils ? Le crédit rythme notre quotidien d'obligations chiffrées et d'échéances précises. Vivre aujourd'hui implique donc de faire ses comptes dans une société disciplinée, prévisible, en un mot : conservatrice. Rien ne doit changer pour que les dettes soient honorées. « L'argent magique n'existe pas », résuma un jour un président de la République. Mais parfois, rien n'arrive comme prévu, et le conservatisme financier devient intenable. Il suffit d'une pandémie ou une guerre pour bouleverser nos obligations financières. À coup d'argent magique, les banques centrales rachètent les dettes fragiles, publiques et privées ; des travailleurs sont payés pour vivre sans travailler ; les finances d'un État paria sont soudainement invalidées. Est-il donc possible de réviser nos obligations, supposées la veille inflexibles ? Peut-on éviter le pire d'un « retour à la normale », celle de sociétés structurellement figées face aux tragédies de notre temps comme la catastrophe climatique ?
Tout notre système économique repose sur l'idée de croissance. Pour investir, se développer, lutter contre le chômage, rembourser la dette, améliorer nos conditions de vie, il faudrait encore de la croissance, toujours de la croissance... Mais comment « croître » indéfiniment dans un monde fini ? Quand toutes les ressources naturelles arrivent à épuisement ? Et si l'idée de croissance n'était qu'une croyance parmi d'autres ?
Serge Latouche déconstruit méthodiquement une idéologie qui n'est qu'une hypothèque sur l'avenir. Il rappelle qu'à l'inverse le projet de la décroissance n'est pas un retour à l'âge de pierre ! En remettant en cause le productivisme et la philosophie de l'Homo oeconomicus, il entend poser les conditions d'un changement profond de notre système de valeur.
La décroissance ? Un art de vivre bien, sobrement, en accord avec le monde, un art de vivre avec art.
Comment peut-on être protectionniste ? Pour le discours économique dominant, c'est le libre-échange qui a apporté la prospérité générale, la paix internationale et le bonheur des peuples. Mais ce discours n'entretient-il pas sciemment la confusion entre autarcie et protectionnisme, surtout si l'on envisage celui-ci comme une forme de régulation, à l'image des écluses régulant le cours d'un fleuve ?
Le retour du protectionnisme est aujourd'hui une évidence. Il a une histoire, qui remonte à la naissance de l'économie politique « classique ». Parmi ses principaux théoriciens : Georg Friedrich List (1789-1846) ou encore Henry Charles Carey (1793-1879). Or, le protectionnisme peut-il réellement avoir de l'avenir dans un monde ouvert et globalisé ?
C'est ce que Jacques Sapir explore dans cet ouvrage. Sans être exhaustif mais avec un grand souci de clarté, il donne une vue fidèle du déploiement de la pensée protectionniste et des arguments qui plaident en sa faveur. Ce faisant, il déconstruit quelques idées reçues bien ancrées et prouve notamment que c'est le protectionnisme, et non le libre-échange, qui est à l'origine de la croissance économique...