De l'étude de quelques auteurs classiques à l'analyse du rôle des illustrations, en passant par la bande dessinée et le théâtre pour les enfants, ce volume analyse le vaste champ de l'écriture pour la jeunesse. Différentes contributions se penchent sur la traduction de la littérature de jeunesse, et plus particulièrement sur sa nature intersémiotique. Elles abordent de la sorte la problématique de la voix du traducteur et les principes théoriques guidant ce-dernier, ou se concentrent spécifiquement sur diverses littératures nationales. Un dernier axe de réflexion, enfin, offre un aperçu sur la traduction audiovisuelle, ses principes théoriques, ses réalisations concrètes et ses effets du point de vue de la réception. Les contributions réunies dans ce volume sont en français, anglais et italien. The first section of this volume features a variety of essays on writing for children, ranging from studies of classic authors to an analysis of the role of pictures in children's books, to an examination of comics and theatre for the young. Subjects addressed in the second section include the intersemiotic nature of translating for children, the question of the translator's voice, the theoretical principles that best aid translators in the field of children's literature, as well as chapters exploring the idea of national literatures for the young. The third and final section offers insights into audiovisual translation for children. These contributions focus on theories and models for this kind of translational activity, as well as addressing a number of real-life cases and their reception. The volume features contributions in three languages: French, English and Italian.
Cet ouvrage se penche sur le regain d'importance qu'ont pris les organisations régionales dans les relations internationales de l'après-guerre froide marquées, notamment, par l'accélération de la globalisation et de la diffusion du pouvoir mondial. L'ouvrage s'intéresse au rapport des régions à la transformation en cours des équilibres mondiaux et partant au sens qu'elles insufflent à l'ordre international actuel. Chaque projet régional est porteur à l'extérieur de normes et règles qui lui sont propres, ce qui n'est pas sans produire une concurrence entre groupements. Cette rivalité entre blocs régionaux existe tant au niveau de chaque continent qu'à l'échelle planétaire. Bien que cette concurrence est loin de constituer un phénomène nouveau, elle a pris de l'ampleur avec, notamment, la prolifération de toute une série de méga-blocs régionaux, d'associations transrégionales ou de coopération interrégionale (TTIP, TTP, « une ceinture, une route », Union eurasienne, RCEP, partenariat UE/CELAC, Asem), dont l'objectif premier est de façonner l'ordre mondial en fonction des attentes des acteurs qui les composent. Il est donc question d'étudier la place et le(s) rôle(s) des groupes régionaux, interrégionaux et transrégionaux émergents dans l'ordonnancement des relations internationales à l'heure de la multipolarisation progressive des affaires mondiales et de la crise de la gouvernance mondiale.
Longtemps occulté par l'omniprésent intertexte, l'arrière-texte, quasi contemporain, fait aujourd'hui l'objet d'un regain d'intérêt et d'attention. Avancée et développée par un couple d'écrivains français réfléchissant sur le mécanisme de création à la fin des années 1960, la notion permet d'appréhender de façon plus précise le rôle, dans la littérature, des contextes au sens large du terme (historique, géographique, culturel, personnel), le rapport entre texte et image et l'implication dans l'oeuvre du sujet écrivant ou lisant. Nourri d'apports multiples, l'ouvrage propose de reconfigurer la théorie littéraire en envisageant l'arrière-texte comme corollaire de l'intertexte. La relation esthétique - et donc synthétique - fondant l'appréciation littéraire des textes à l'époque moderne invite à penser les articulations complexes de données hétérogènes. Elle prend acte de l'inconscient multiforme qui travaille le fait littéraire et met au jour ses résultats dans un texte de lecture attentif aux projections individuelles et aux mécanismes collectifs et institutionnels. À l'époque de la mondialisation des échanges, les analyses s'ouvrent à des corpus variés, d'Europe, d'Amérique ou d'Afrique, voire d'Indonésie, conduisant à un nouveau regard sur la relation entre littérature et études culturelles.
Les contributions réunies dans cet ouvrage sur les guerres balkaniques se veulent une interrogation sur leur impact international et dans les sociétés concernées, elles questionnent également la mémoire qu'elles y ont laissée et le rôle de celle-ci dans les relations interétatiques. Les auteurs s'intéressent tout d'abord aux conflits régionaux et aux questions territoriales, à l'expérimentation de la guerre et à la notion de patrie, aux relations entre civils et militaires, aux bandes armées. Un deuxième thème concerne plus particulièrement l'Empire ottoman puis la Turquie à travers l'importance de la Méditerranée, les indépendances successives des pays balkaniques, le devenir des villes ottomanes. La troisième partie renvoie à une tendance actuelle de la recherche qui entreprend de faire l'histoire des interventions internationales et des opérations de paix : l'action de la fondation Carnegie ; la spécificité de la diplomatie balkanique ; l'absence des grandes puissances et la fin du concert européen. Enfin, la quatrième partie traite des mémoires des guerres balkaniques : imagologie, censure et caricature ; les propagandes comparées des belligérants et des grandes puissances ; lieux de mémoire ; pour une écriture commune de l'histoire du conflit.
Cette étude se propose de donner quelques clés essentielles pour une compréhension de la fracture identitaire qui parcourt la société ukrainienne et que la Révolution orange a révélée au monde occidental. Elle retrace l'évolution de l'idée nationale, de son éclosion au début du XIXe siècle jusqu'à la proclamation de l'indépendance en 1991, en passant par les luttes, non abouties, des mouvements de libération sociale et nationale des années 1920. La Seconde Guerre mondiale y occupe une place déterminante, telle une matrice de deux narrations concurrentes qui commanderait les logiques interprétatives de l'ensemble du récit national. Faut-il parler d'« occupation soviétique » ou de « libération » ? L'Holodomor, terme forgé sur le modèle de l'Holocauste pour désigner la Grande Famine de 1932-1933, est-il « un génocide » perpétré par le régime stalinien contre le peuple ukrainien, ou « une tragédie collective », commune aux peuples asservis par Moscou ? Même le très consensuel Tarass Chevtchenko, poète romantique du XIXe siècle, n'échappe pas au conflit d'interprétations. L'auteure, ethnologue d'origine ukrainienne immigrée au Québec, utilise une approche qualifiée de « proximité distanciée » pour analyser les sensibilités contrastées développées à l'Est et à l'Ouest, dans le contexte de deux expériences majeures du XXe siècle qui les ont profondément marquées, le communisme et le nationalisme.
Depuis plusieurs décennies, les usages du numérique en histoire se multiplient. Mais l'histoire contemporaine est parfois restée à la marge de ce mouvement. Ce livre, qui recouvre divers usages du numérique, ses outils, ses méthodes, sera à la fois une bonne introduction pour les historiens désirant se renseigner sur les usages informatiques en histoire contemporaine, et un outil utile aux chercheurs et aux enseignants plus rompus à cette utilisation. Cet ouvrage leur permettra de comparer leurs pratiques et de les approfondir dans le cadre des humanités numériques. Digital practices in the field of history have become more and more widespread in recent decades, but contemporary historians have often tended to remain on the sidelines of this trend. This book, which covers a wide range of digital practices, tools and methods, will serve both as a solid grounding for historians keen to learn how information technology can be applied to contemporary history, and as a useful tool for researchers and lecturers who already have a degree of experience in this area. It will enable scholars to compare and further their practices in the area of digital humanities, providing a comprehensive vision of the emerging field of digital history.
Rudolf Hermann Lotze (18171881) fut l'une des figures majeures de la philosophie allemande au XIXe siècle. Philosophe, logicien, psychologue, médecin, il a connu à son époque une renommée extraordinaire. Professeur de philosophie à l'Université de Gttingen, où il succéda à Herbart, il mena un parcours de recherche aussi original qu'influent. Entre romantisme et positivisme, entre naturalisme et historicisme, sa doctrine ne s'est jamais confondue avec les courants les plus importants de son époque. Admirée et suivie, autant en Allemagne qu'à l'étranger, sa pensée fut ensuite, après sa mort, condamnée à l'oubli en raison de son supposé éclectisme méthodologique et, finalement, classée sous la rubrique ambiguë d'« idéal-réalisme ». Le legs de Lotze s'inscrit dans un rapport complexe à la phénoménologie, à la philosophie analytique naissante, au pragmatisme américain et au néokantisme allemand jusqu'à Heidegger. L'analyse de ce legs n'a cependant jamais bénéficié d'une réflexion critique capable d'en mesurer la portée et les limites. Par un travail d'évaluation historico-critique, ce volume se propose de combler cette lacune.
Le Cerrejón est une opération d'exploitation à grande échelle de charbon minéral à ciel ouvert dans la péninsule Guajira. Ce projet minier, dont les installations se composent d'une mine, d'une voie ferrée et d'un port maritime, date de la fin des années 1970, fruit d'une association entre l'État colombien et une filiale d'Exxon, multinationale états-unienne. L'installation de la mine, transformant le territoire, l'économie ainsi que l'ordre social et politique, fut un événement fondamental dans l'histoire des Wayuu ou Goajiros, habitants ancestraux de la péninsule, qui virent leurs conditions de vie bouleversées. Cette étude propose une analyse du processus d'articulation des Indiens au projet minier. Les questions se centrent sur les relations entre les Wayuu, la multinationale et l'État, sur une période de près de trente ans (1976-2004). L'analyse aborde deux processus en interrelation. Le premier est l'activation de stratégies par les Wayuu, pour faire face et s'adapter à ce projet géo-politico-économique. Le second est celui des mécanismes mis en oeuvre par l'État et la multinationale pour installer la mine et assurer sa viabilité et sa sécurité. Les Wayuu n'ont pas résisté au « développement ». Ils en ont réinterprété les perspectives afin d'envisager leurs projections de vie, à l'aune de leurs nouvelles conditions d'existence. Le développement s'est progressivement constitué dans une dimension politique renvoyant à une théorie de gestion du futur garantissant les axes de la reproduction socioethnique wayuu. C'est à travers la production d'une politique de revendication identitaire que les Wayuu se sont finalement articulés au projet minier, promis à durer trente ans de plus, sans pour autant se soumettre à son « inévitabilité ».
Une même question a été posée à une équipe de chercheurs spécialisés dans les relations du travail dans les principales économies post-industrielles de ce début du 21e siècle : comment a évolué la régulation sociale dans les entreprises depuis une trentaine d'années ? Leurs réponses montrent que les restructurations économiques, l'européanisation et la mondialisation ont conduit à d'importants changements, rarement volontaires, dans les relations entre les « partenaires sociaux » : organisations syndicales et patronales, sans oublier l'État, qui joue souvent un rôle d'arbitre. Ainsi, les modèles nationaux hérités du 20e siècle ont été remis en cause. Les particularismes se sont effacés pour laisser place à des cadres plus fragiles et plus fluctuants. Ce livre dresse un état des lieux précis des principaux changements qui ont affecté les syndicats et le dialogue social dans les entreprises en Europe et Amérique du Nord. Il permet de dépasser les idées reçues concernant les modèles anglo-saxon, scandinave, rhénan et latin.
Au XXe siècle, l'Europe centrale et orientale a été l'épicentre de tensions internationales. Soumise aux ambitions de puissances totalitaires, elle a connu leur emprise idéologique. La diplomatie culturelle déployée par la France dans cet espace, de 1936 à 1940 puis dans les années succédant à la Seconde Guerre mondiale, a eu une double dimension : stratégique et idéologique. À partir d'archives et d'entretiens, ce livre en étudie les enjeux, les modalités, les adaptations renouvelées, les limites. Il observe les continuités et les évolutions entre les deux temps, et, sous l'angle culturel, appréhende la complexité d'une entrée en guerre froide. Dans la fin des années 1930, l'affirmation culturelle est ambitieuse, multiforme, face aux avancées de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste ; elle connaît des inflexions après « Munich », en particulier une symbiose entre « culture » et « information ». Ultérieurement, alors que les Alliés, vainqueurs, sont très présents, il s'agit d'une reconstruction pour retrouver une position d'influence. La France de 1945, affaiblie, mobilise ses ressources ; elle affiche sa proximité avec les mutations en cours à l'Est. Rapidement, le contexte international, l'évolution des États sous tutelle soviétique, les choix de la France - intérieurs et en politique étrangère - s'interposent dans la poursuite de l'action. Aux espoirs de concordances succède un réalisme face à une « Normalisation ». Une diplomatie culturelle « en résistance » est confrontée à une élimination programmée par le Kominform et ses relais. L'éviction du Bloc de l'Est s'inscrit dans un processus qui atteint l'ensemble des puissances occidentales.
Malgré un sentiment profond d'affinité, les relations libanosyriennes sont, dès l'origine, altérées par des aspirations antagonistes. À travers l'étude de la période charnière entre la fin de l'occupation israélienne en 2000 et le retrait des troupes syriennes du Liban en 2005, ce livre rend compte des multiples enjeux des interactions entre les deux pays arabes. Le tissu conflictuel qui lie Beyrouth à Damas est analysé à la lumière des perceptions des acteurs politiques et médiatiques grâce à des entretiens menés au pays du Cèdre. Ces données s'inscrivent dans une grille d'analyse à la fois historique et politique. La puissance et l'intérêt national offrent deux clés de lecture originales qui illustrent l'imbrication des niveaux, depuis la lutte de personnalités au coeur du pouvoir aux enjeux politiques internationaux en passant par les intérêts régionaux. Cet ouvrage apporte un éclairage critique et nuancé sur les questions essentielles qui structurent les relations libanosyriennes.
Pomme ! Fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et aussi le fruit de notre recherche éthique. Une recherche que Lisa, jeune adolescente, curieuse et volontaire, entreprend tout au long de ce roman. À l'âge où tous les possibles se dessinent, où naissent tous les espoirs, Lisa pose des questions justes pour trouver sa voie dans la forêt sociale et pour se perfectionner. Car elle est aussi soucieuse du bien public, comme ses condisciples qui tentent d'y voir clair dans leur présent comme dans leur avenir. Avec Lipman, nous vivons une « éthique de responsabilité » à la Max Weber, la seule vraiment digne du citoyen. Un manuel, Lisa, Recherche éthique, est édité en parallèle, à l'usage de tous ceux qui souhaiteraient explorer les pistes de réflexion de ce roman.
Cet ouvrage a reçu le Prix d'Aumale de l'institut de France en 2010. Lorsque la France reçoit des délégations venues du monde entier pour redessiner l'Europe à la Conférence de la Paix de 1919, son principal souci est déjà de gagner la prochaine guerre face à l'Allemagne. La Tchécoslovaquie et la Pologne sont alors désignées comme les deux piliers de l'architecture de sécurité en Europe centre-orientale à condition que celles-ci acceptent d'accorder leurs lignes diplomatiques et militaires. Quelles initiatives françaises tentent de forcer l'entente entre Prague et Varsovie ? Quelles forces font obstacle à la nécessaire cohérence stratégique de ces trois acteurs qui peinent à devenir partenaires ? Pour saisir toute l'ampleur de cet enjeu central de la politique française à l'Est de l'Allemagne, les aspects militaires, diplomatiques et économiques sont ici croisés, permettant de clarifier les différentes influences qui orientent les relations internationales : marge de manoeuvre des gouvernements, processus de décision dans les ministères et les états-majors, poids du ressentiment dans la recherche d'une légitimité internationale. En abordant l'histoire d'un rendez-vous manqué, cet ouvrage éclaire l'une des raisons majeures de l'échec du système de sécurité français de l'entre-deux-guerres, mais aussi l'un des nombreux quiproquo que révèle l'histoire contemporaine des relations entre la France et les nations d'Europe centre-orientale.
Intégrant les essais et le théâtre, mais portant une attention particulière aux poèmes et aux récits, Émilienne Akonga démontre et démonte l'emprise des figures, situations et hantises qui se retrouvent tout au long de la production du poète d'Heureux les Déliants. Elle en montre la présence et la permanence, l'évolution et les variations jusqu'à la composition de l'oeuvre qui incarne par excellence, chez Bauchau, la réhabilitation, la reconnaissance et la transformation du personnage déchu, apparemment perdu : OEdipe sur la route invention qui permit ensuite l'émergence en majesté d'une figure féminine singulière, Antigone. Sans nier ni leur enracinement ni leur origine, ce livre met la focale sur ce qu'apportent aujourd'hui les textes d'Henry Bauchau, mais aussi sur ce que fut et ce qui fit leur creuset : le long travail d'engendrement d'un au-delà de l'Histoire bancale de l'Occident. Consacré aux formes du passage de la déchirure à la réhabilitation dans cet univers fictionnel, le parcours critique de ce livre dans les diverses facettes de l'oeuvre aide à comprendre en quelles profondeurs plonge cette très contemporaine odyssée. Analyse minutieuse nouée dans un renvoi-enracinement constant au vécu d'une femme africaine née à l'heure de la décolonisation, cet essai illustre l'attention portée par la critique congolaise à la figure d'Antigone telle que l'écrivain belge l'a réinventée. Sans jamais dériver vers les formes d'annexion ou de plaquage qui ont hypothéqué certains travaux engagés, ce livre essentiellement consacré au corpus des années 1950-2000 rappelle la condition dépendante et mutilée qui découle de la colonisation, dont Bauchau parle dans Le Régiment noir, comme la confrontation contemporaine aux certitudes patriarcales.
À l'heure de l'élection du premier président noir des États-Unis, le paradigme de la démocratie raciale connaît une remise en cause sans précédent au Brésil où il vit le jour dans les années 1930. Si la célébration du paradis racial a depuis longtemps fait place à la dénonciation de l'enfer vécu par les populations indiennes et afro-brésiliennes, l'adoption du principe d'action affirmative suscite de nouvelles polémiques à l'aube du XXIe siècle. Inspiré du multiculturalisme nord-américain, le système des quotas conduit-il à une remise en question de l'identité nationale fondée sur l'idéal du métissage ? Permet-il, au contraire, une meilleure insertion des Noirs et des Métis dans la société ? Réunissant les contributions d'historiens, de sociologues, d'anthropologues et de politistes, cet ouvrage invite à repenser la question raciale dans une perspective comparatiste et transnationale. De la démocratie raciale au multiculturalisme, il propose une réflexion polyphonique sur la manière dont sont conçues les relations interraciales au Brésil, dans les Amériques et en Europe depuis le XIXe siècle. Il analyse la circulation des modèles théoriques et des idées politiques au sein d'un espace atlantique entendu au sens large, incluant à la fois les rivages nord-américains, africains et européens de l'Atlantique noir et les régions afro-latines de l'Amérique du Sud.
La thématique générale de la Didactique du français langue étrangère et seconde dans une perspective plurilingue et pluriculturelle est apprendre, enseigner et travailler avec le français et en français dans un environnement plurilingue et pluriculturel. Cet ouvrage a pour objectif de définir et délimiter la place du français langue étrangère et des échanges francophones dans les sociétés plurilingues et pluriculturelles du XXIème siècle, dans le domaine académique et dans le domaine professionnel. Les différents articles proposent donc à la fois les fondamentaux de la didactique du FLE/FLS, une réflexion sur les contextes d'enseignement du FLE/FLS et sur les aspects socioculturels liés à l'enseignement/apprentissage du FLE/FLS. Il s'adresse aux enseignants de langue, formateurs en langues, formateurs de formateurs (HEP), conseillers pédagogiques, inspecteurs pour la langue ... et médiateurs linguistiques et culturels, dans des structures de formation nationales et internationales, du secteur public, privé et parapublic.
Avec ses quelque trois millions de morts civils et militaires, et ses innombrables destructions matérielles, la guerre dite du Vietnam reste à ce jour une des plus grandes tragédies humaines depuis 1945. Une réflexion sur les conditions politiques, diplomatiques et militaires dans lesquelles s'est effectuée la sortie de la guerre, entre 1968, année de l'ouverture des négociations américano-vietnamiennes à Paris, et 1976, date de la réunification administrative du Vietnam, semble d'autant plus opportune que grandit actuellement l'inquiétude sur les perspectives de l'après-guerre en Afghanistan. Inspirés d'un colloque international réuni à Paris, en 2008, les textes rassemblés ici par Pierre Journoud et Cécile Menétrey-Monchau abordent cette étape de la sortie de guerre principalement sous l'angle diplomatique, mais débordant largement le spectre diplomatique traditionnel. Quelques-uns des meilleurs spécialistes croisent ici leur analyse de cette phase finale de la guerre, revenant sur les négociations qui ont mis fin à la dimension américano-vietnamienne du conflit, avec l'Accord de Paris du 27 janvier 1973, avant que les armes ne tranchent l'autre guerre, celle entre Vietnamiens, le 30 avril 1975. Ce livre est accompagné d'un DVD avec des témoignages inédits sur les coulisses des négociations de Paris qui ont mis fin à la guerre du Vietnam (1968-1973). With its three million civilian and military casualties and the enormous material destruction it brought about, the Vietnam War remains one of the worst human tragedies since 1945. Growing uncertainty about the potential post-war situation in Afghanistan has renewed interest in the political, diplomatic and military conditions that brought about the end of the Vietnam War - the period covered by the opening of Vietnamese-American negotiations in Paris in 1968 up to the administrative reunification of Vietnam in 1976. The texts collected in this volume by Pierre Journoud and Cécile Menétrey-Monchau, first inspired from an international colloquium held in Paris in 2008, analyse the full range of exit strategies exploited during this period. Although written primarily from a diplomatic perspective, the focus of this publication extends well beyond the traditional realm of diplomacy. Some of the most eminent specialists present their analysis of the final phase of the war, and re-examine the negotiations which brought the Vietnamese-American phase of the conflict to an end with the Paris Agreement of January 27, 1973, before the other war, between the Vietnamese themselves, was decided by the force of arms on April 30, 1975. Provided with this book is a DVD with new testimonies on the Paris Peace negotiations that ended the Vietnam War (1968-1973).
« Écrire le voyage, c'est transformer l'expérience en conscience » notait André Malraux. Plus que pour la chronique des déambulations qu'il contient, le récit de voyage est un outil particulièrement précieux pour bâtir une histoire des représentations et des relations culturelles internationales. Les voyageurs artistes, intellectuels et militants politiques présentent un intérêt spécifique car ils prolongent souvent leur expérience par un acte de création artistique, littéraire ou testimonial. Éducatif, érudit ou humaniste, leur voyage doit contribuer à produire un savoir sur le monde et sur soi ; il est d'abord la quête d'un « signalement de l'univers », pour reprendre la formule de Théophile Gautier qui fut lui-même un grand voyageur. Dans cet ouvrage, l'expérience du voyage importe donc surtout comme pratique et comme moment de confrontation avec une culture et une société étrangères. Il s'agit d'observer de quelle façon le déplacement dans un pays étranger, sa découverte ou redécouverte, orientent la perception de l'autre pays. Trois aires culturelles, outre la France, ont été privilégiées, chacune - Italie, Espagne, monde lusophone - ayant construit une identité forte autour du voyage et de la mobilité.
Le 4 août 1914, l'armée allemande envahit la Belgique, État neutre aux traditions peu martiales, qui se trouve propulsé au coeur même de l'immense conflit qui va marquer tout le XXe siècle - y compris le sien, et notoirement... La société belge en guerre forme le sujet de cet ouvrage qui constitue le premier essai de synthèse de l'histoire belge entre 1914 et 1918 depuis l'étude d'Henri Pirenne (La Belgique et la Guerre mondiale, 1928). Le « Moment 1914 », c'est le refus de l'ultimatum de Berlin, l'invasion, l'exaltation de la Belgique héroïque, puis, à l'occasion des massacres des civils, de la Belgique martyre. Ensuite, la guerre s'installe dans la durée : cinquante mois d'occupation, de silence, d'amertume et de misères multiples. Temps de solidarité mais aussi de méfiance, de résistances mais aussi de défaillances, de célébration de la patrie mais également, pour certains, de refus de l'« idée-Belgique ». Tout comme le front militaire, le front de l'intérieur va pourtant tenir. Les années maigres de l'après-guerre révéleront toutefois, très vite, la mémoire de guerre comme source de divisions. La Grande Guerre fut cependant une expérience commune. Elle ne peut se penser que dans le contexte global de la société belge. Un livre qui bouscule bien des clichés ou des positions partisanes. Un livre qui permet d'entrer réellement dans les strates les plus profondes de la société belge au XXe siècle.
Ce livre illustre et analyse la recherche parfois tâtonnante de formes d'expression, d'organisation et de revendications politiques des milieux populaires brésiliens dans les années 2000. Il se propose ainsi de penser concrètement les avancées et limites de la démocratie participative. À partir d'enquêtes empiriques originales, souvent de type ethnographique, réalisées dans leur quasi-totalité par des auteurs locaux, fins connaisseurs et parfois militants des mouvements étudiés, cette collection d'articles fait varier autant les dimensions qui font l'objet des mobilisations étudiées (violence, recyclage, habitat, etc.) que les échelles d'analyse. Ainsi, et en dépit de preuves contraires souvent apportées, ce ne serait peut-être pas le niveau d'institutionnalisation de ces pratiques innovantes qui en définit l'aboutissement (assemblées publiques, tissu associatif local et religieux ou budget participatif, etc.) que l'inventivité et la capacité de « résilience » des « forces vives ».
Le 1er octobre 1990, le retour armé des anciens réfugiés rwandais réunis au sein du Front patriotique rwandais (FPR) marque l'entrée en guerre du Rwanda. Une sale guerre, au cours de laquelle la France sera militairement présente, et qui trouve son épilogue en juillet 1994 à la faveur de la victoire du FPR. Entre-temps, la guerre d'usure menée par le FPR, les manipulations de l'ethnicité orchestrées par le régime Habyarimana, la stratégie du chaos poursuivie par les faucons des deux bords, et surtout le génocide perpétré par les extrémistes hutu, ont causé la mort de plus d'un million de personnes. Le propos de cet ouvrage est de décrire, d'analyser et d'expliquer le processus de prise de décision ayant conduit le président Mitterrand à engager l'armée française au Rwanda entre 1990 et 1994. L'étude menée ici récuse, avec rigueur scientifique, à la fois ceux qui encensent la politique de la France et ceux qui la condamnent sans discernement et évoquent une « complicité » de la République française dans le génocide. De toute évidence, entre les conclusions de la Mission d'information et celles des censeurs, exégètes et autres sycophantes de la politique africaine de la France, les divergences d'analyse sont d'envergure. Il importe donc de les décrypter pour en apprécier la pertinence. Quelles étaient les motivations réelles de la présence française au Rwanda ? Au-delà du constat d'échec de cette politique rwandaise, quels facteurs ont contribué in fine à ruiner les effets de la politique prônée par François Mitterrand ? Quel crédit enfin accorder aux accusations de « complicité de génocide » proférées à l'encontre des soldats de l'opération Turquoise ? La France serait-elle « la seule nation coupable parmi les nations saintes et pures » ?
Qu'est-ce qu'une « ville durable » ? Comment se construit-elle collectivement ? Alors que la thématique de la « participation citoyenne » fait aujourd'hui florès, quelle part concrète prennent les habitants à la fabrique de la ville et au tissage de ses urbanités ? Quels acteurs et institutions se trouvent en interaction, voire en conflit, et quels compromis se dessinent ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage interroge la négociation dans les projets de tramways. Les transports et les mobilités urbaines sont, en effet, très éclairants, car les acteurs y sont sollicités dans une double contribution d'attaches au quartier et de circulations dans l'aire urbaine. Deux agglomérations ont fait l'objet d'une attention particulière, Strasbourg et Montpellier, entre lesquelles un certain nombre de circulations d'acteurs et de références sont perceptibles. Si le tramway, dans ses aspects techniques, semble une figure obligée et acceptée de la grande ville, l'étude des négociations et/ou des transactions qui s'opèrent dans ce « grand projet » révèle une articulation variable entre les trois piliers du développement durable - économique, environnemental et social - ainsi que des résistances. Il n'y a pas de modèle unique de mobilité durable.
Comment enseigner de manière à soutenir la motivation et les apprentissages des étudiants? Cet ouvrage collectif répond à vingt questions que les enseignants du supérieur se posent à propos du développement de l'enseignement supérieur et de leurs pratiques pédagogiques. Les réponses apportées passent en revue les fondamentaux de la pédagogie de l'enseignement supérieur et les principes qui mettent l'enseignement au service des apprentissages des étudiants : clarifier les objectifs d'apprentissage visés par l'enseignement ; adopter des stratégies d'enseignement qui permettent aux étudiants d'atteindre les objectifs et d'exercer les compétences visées ; et, non des moindres, évaluer avec pertinence les apprentissages réalisés par les étudiants au terme de l'enseignement. Ecrit à l'intention des enseignants du supérieur et des conseillers pédagogiques, l'ouvrage propose des exercices pratiques qui permettent à chacun de se situer dans sa pratique professionnelle et de progresser dans son développement professionnel.
L'analyse de la nature et de la diffusion du discours colonial éclaire l'état d'esprit qui régnait en Suisse au sujet des Africains. De multiples sources sont sollicitées dans cette étude pour illustrer la force de l'imprégnation d'une mentalité coloniale au coeur d'un pays a priori peu concerné par l'impérialisme, faute de posséder des colonies. Or, affirmer que « la Suisse est coloniale » ne se mesure pas seulement à l'aide des mouvements migratoires, de l'analyse des flux économiques et de la recherche des traces laissées par de nombreux Suisses dans les pays colonisés. Cet ouvrage prend le contre-pied de l'histoire économique et politique traditionnelle en inscrivant le concept de colonialité de la Suisse dans le champ de l'histoire culturelle.