Microscopique ou gigantesque, végétal ou animal, parfois difficile à comprendre ou à toucher, beau, troublant, souvent incompris : il nous entoure, nous accompagne, nous fascine, et pourtant nous le méconnaissons : c'est le monde vivant. Pour qui s'y intéresse avec la connaissance scientifique, avec le regard et la plume de Bruno David, président du Muséum national d'Histoire naturelle, et de son complice Guillaume Lecointre, professeur au Muséum, c'est une plongée extraordinaire - comme une brève encyclopédie, malicieuse et profonde.
Eléphants arrivés d'Asie pendant la révolution française. Salamandre dont Maupertuis expérimenta la légende « à l'épreuve du feu ». Pauvre Dodo à mauvaise chair. Blob qui double de taille tous les jours, et qui s'endort pour échapper à la lumière ou la sécheresse. Rose de quarante millions d'années. Escargots aimé du Tsar mais caché sous la mousse. Espadon belliqueux et à température si variable. Sans oublier le chat, « potté » ou « philosophe de comptoir », l'abeille tisserande ou charpentière... Ni le gui, la mandragore, le pommier, le pistachier : une végétation proche et inconnue, que nous pouvons enfin comprendre et aimer.
Reprenant ses chroniques passionnantes de France Culture, Bruno David ne nous parle pas patrimoine : une partie de cette magnifique diversité est menacée. En compagnie de Guillaume Lecointre, il nous parle de vie, d'évolution, mais aussi des femmes et des hommes, pacha d'Égypte ou roi inspiré, naturaliste célèbre ou aventurier de génie. C'est l'histoire du monde et la nôtre, qui devrait être connue et aimée de tout citoyen-lecteur.
« Juillet 2019, il fait 42,6 c° au parc Montsouris à Paris, dans le Languedoc on enregistre 46°c à l'ombre. C'est une fournaise. Quelques mois plus tard, des tempêtes de feu ravagent l'Australie et on s'émeut de voir la faune et la flore dévorées par les flammes. Ce fameux mois de juillet 2019 aura été le plus chaud enregistré sur terre depuis que les relevés météorologiques existent. Le réchauffement climatique n'est plus une hypothèse, c'est un fait vérifiable par tous : la banquise arctique a perdu 96% de sa surface en 35 ans, le permafrost, cette bande de gel qui ceinture le grand Nord, recule, et chaque année le niveau des océans montent un peu plus.
Mais le climat et ses effets spectaculaires ne sont que la face la plus visible d'un bouleversement de bien plus grande ampleur qui concerne la vie elle-même. Au cours de sa longue existence, notre planète a connu plusieurs crises majeures, qui, à chaque fois, ont transformé en profondeur le vivant et entraîné l'extinction de la majorité des espèces. Mais l'image d'Épinal qui montre un dinosaure regardant, l'oeil inquiet, une météorite s'écraser sur la terre et provoquer son extinction brutale est un mythe. Les crises de la biodiversité avancent masquées, en silence. Ces trente dernières années, un quart des oiseaux d'Europe ont disparu et pourtant nous n'avons pas marché sur des cadavres d'oiseaux le long des routes et des chemins. Aujourd'hui, tout laisse à penser que nous sommes à l'aube d'une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que 500 000 à un million d'espèces sont en train de décliner et que d'ici quelques décennies elles pourraient s'éteindre. L'homme et sa consommation sans cesse croissante d'espace et d'énergie en est la première cause. Si rien n'est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l'humanité, dont la survie et la prospérité dépendent de l'équilibre de des écosystèmes, pourrait elle aussi disparaître. » Bruno David
Plus qu'un cri d'alarme, A l'aube de la 6e extinction est un plaidoyer pour le vivant sous toutes ses formes et un guide pratique, à hauteur d'homme, pour éviter le naufrage, posant ainsi les jalons d'une éthique pour la planète, sans moralisme ni culpabilisation. Est-il trop tard ou pouvons-nous éviter le pire ? La réponse est entre nos mains.
Mystérieuse, ancestrale, sauvage ou à conquérir, la forêt fascine, effraie, attise la convoitise. La civilisation s'est construite contre, à côté mais aussi avec ces espaces largement inconnus et étranges. Lieu d'exil, de refuge et spiritualité, terrain de chasse et de jeux, la forêt nourrit l'imaginaire. Dans le même temps, réserve de matières premières et de ressources énergétiques, les bois ont permis à la population européenne de vivre et de survivre.
Martine Chalvet embrasse le temps long, de la Gaule " chevelue " des Celtes aux protestations écologiques actuelles. Elle analyse les différentes facettes des paysages forestiers, mais aussi les logiques multiples et concurrentes qui se sont affrontées autour de la possession, de la domestication et de l'exploitation des territoires boisés, enjeu économique et stratégique, source de revenus vitaux pour les uns et symbole de richesse foncière pour les autres.
Si 2011 est l'année de la forêt, ce livre lui restitue son histoire, sa grandeur comme les menaces qui pèsent sur elle.
« Pourquoi lire ce livre ? Premièrement, il y a des anecdotes à la pelle. Je sais pas, si vous connaissez des gens qui sont branchés organes sexuels de lépidoptères, ça peut toujours servir.
Deuxièmement, il y a de jolis dessins grâce au talent d'Alice Mazel.
Mais, surtout, ce bouquin va vous retourner la tête. En tout cas, il va essayer très fort. »
Voilà un petit livre qui va à coup sûr passionner les adolescents. Pas seulement parce qu'il propose un état des lieux parfaitement clair de la planète – ce qu'ils ne trouvent pas encore à l'école ni dans les médias –, mais surtout parce que la nécessaire révolution des modes de pensée les concerne au premier chef. La raréfaction du pétrole et le réchauffement climatique vont tout changer : habitat, transports, alimentation, métiers, façons de vivre et de consommer. Catastrophe écologique puis sociale ? Si rien n'est fait, assurément. Mais aussi merveilleuse occasion de libérer sa créativité et son imagination, et de réfléchir en toute connaissance de cause à son métier de demain. Les " drogués du pétrole " que sont les parents d'aujourd'hui auront-ils des enfants plus clairvoyants et plus sages ? Ce livre peut y contribuer.
Jean-Marc Jancovici est ancien élève de l'École polytechnique, ingénieur-conseil et enseignant.
http://www.manicore.com/
Les gènes sont une fascinante machine à remonter le temps depuis que nous savons faire « parler » non seulement l'ADN des Sapiens actuels, mais aussi celui de nos lointains ancêtres. En nous faisant partager les derniers résultats des laboratoires comme ses péripéties sur le terrain, Évelyne Heyer dévoile un récit qui semblait à jamais inaccessible : celui de l'aventure humaine. Ou comment une espèce, qui s'est séparée des chimpanzés il y a 7 millions d'années à peine, a pu conquérir la planète.
Dans cette grande fresque, vous cheminerez aux côtés de cousins disparus tels Néandertal et Denisova, ou du mystérieux peuple des steppes qui aurait imposé les langues indo-européennes. Au gré des migrations et des mélanges, vous suivrez les juifs de Boukhara, les armées de Gengis Khan ou encore ce millier de « filles du Roy » envoyées par Louis XIV peupler la Nouvelle-France - et aïeules de bon nombre de Québécois... Vous embarquerez avec les esclaves africains depuis leurs pays d'origine, que révèlent les tests génétiques. Une odyssée qui éclaire aujourd'hui nos différences et façonnera demain notre avenir.
Une extraordinaire histoire collective dont nous sommes tous les héritiers.
En 2002, la Crète fut le théâtre d'une émouvante découverte : des empreintes de pas quasi humaines, imprimées dans des roches datant du Miocène.
La preuve que de grands singes bipèdes évoluèrent en Europe, bien avant l'arrivée d'Homo erectus il y a près de 2 millions d'années !
Qu'il s'agisse ou non de nos ancêtres, ces primates consacrent le statut exceptionnel de notre « supercontinent », une terre de métissage au carrefour de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique du Nord. Une terre de tous les changements, soumise à une intense activité géologique, à de profonds bouleversements climatiques, mais aussi à la pression de l'homme... Voici enfin l'histoire au temps long - d'il y a 100 millions d'années à nos jours - de tous ceux qui l'habitèrent : sa flore, sa faune, sans oublier nos lointains cousins humains.
Les plantes sont-elles intelligentes ? Oui, et bien plus que nous ne pourrions l'imaginer, nous répond Stefano Mancuso. Savant de renommée mondiale, fondateur de la neurobiologie végétale, il est le premier à avoir démontré que, comme tous les êtres vivants, les plantes discernent formes et couleurs, mémorisent des données, communiquent. Elles ont une personnalité et développent une forme de vie sociale basée sur l'entraide et l'échange.
Véritable manifeste écologique, ce livre pionnier, qui a bénéficié d'une reconnaissance internationale, nous plonge dans un incroyable voyage au coeur du monde végétal. Un monde qui, en formant plus de 99 % de la biomasse, s'avère aujourd'hui indispensable pour l'humanité. Car si les plantes peuvent très bien vivre sans nous, nous ne survivrions pas longtemps sans elles !
À l'heure où l'on recherche d'autres modes de vie, où les ressources naturelles s'épuisent, nous avons tout à apprendre du monde végétal dont dépendent la survie et l'avenir de l'homme.
Pourquoi Louis Pasteur est-il célèbre ? Etait-ce pour la découverte de la vaccination? Pour l'invention de la pasteurisation ?
Ces découvertes ont construit la légende mais, au-delà, Louis Pasteur nous a révélé un monde étonnant, celui des microbes, comme Christophe Colomb a découvert l'Amérique.
Installez-vous confortablement dans un transat et partez à la découverte de ces bactéries et de ces virus vecteurs de maladies mais aussi essentiels pour notre équilibre et celui de la planète.
Quel est le point commun entre : la reproduction sexuée, la persistance des gauchers dans un monde de droitiers, la queue démesurée du paon pénalisante pour sa survie, le suicide, nos cellules qui se retournent contre nous, le parasite tuant son hôte, notre attirance pour des aliments néfastes à notre santé ou encore l'effet placebo ? Ce sont tous des paradoxes du vivant. Des phénomènes, comportements ou caractéristiques en apparence absurdes ou contre-productifs, que la sélection naturelle a pourtant conservés et même favorisés. Mais pour quelles raisons ? Voici, pour la première fois les connaissances scientifiques mises en oeuvre pour expliquer ces raisons et les réponses qui ont été apportées. Souvent vertigineuses, ces explications permettent aussi de mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Des dinosaures qui se battent à leur mort ou qui couvent leurs oeufs en pleine catastrophe, des mouches du Jurassique interrompues en plein accouplement, des nurseries de requins géants... À travers cinquante fossiles remarquables, Dean Lomax fait revivre des créatures spectaculaires comme le fameux T. rex ou ce paresseux des terriers de la taille d'un éléphant. Témoins des animaux qui ont habité la Terre dans son lointain passé, de la manière dont ils se reproduisaient, chassaient ou échappaient à leurs prédateurs, ces morceaux de cailloux racontent la vie préhistorique et livrent de précieuses informations sur les comportements de leurs descendants. Un voyage dans le temps illustré par les reconstitutions saisissantes de Bob Nicholls.
Quel serait le portrait-robot d'un alien ? La question est brûlante, alors que les découvertes d'exoplanètes se multiplient et que des sondes sillonnent le Système solaire à la recherche de traces de vie. Or il n'y a qu'une façon de se préparer au "premier contact", nous dit l'auteur, zoologiste reconnu : identifier les lois de l'évolution sur Terre et, par un audacieux retournement, les appliquer aux autres mondes.
Mouvement, langage, intelligence, sociabilité, etc. : les animaux en disent long sur les formes possibles de vie extraterrestre. Ils sont là depuis des millions d'années et ont dû s'adapter à diverses catastrophes naturelles comme à l'apparition de nouvelles espèces. C'est ainsi que des êtres se déplaçant à l'aide de cils, à la façon de nombreux invertébrés, pourraient bien peupler les lacs de méthane de Titan, tandis que la communication par champ électrique développée par le poisson-couteau ferait merveille dans un océan obscur... Une fascinante réflexion sur les mécanismes au coeur du règne animal et, partant, de notre humanité.
Auteur réputé aux États-Unis, William Bartram (1739-1823) est encore peu connu en France et en Europe. Or, ses Voyages (1775-1778) ont influencé de grands écrivains européens, comme le poète anglais Coleridge ou encore Chateaubriand, qui a puisé abondamment dans ses récits pour nourrir ses oeuvres américaines, Atala (1801), Les Natchez (1826) et Voyage en Amérique (1827). Dans cette édition, Sébastien Baudoin a retenu les pages qui forment le coeur de son parcours dans les Florides afin de restituer l'intensité de son rapport à la nature exotique?: loin de se contenter de recenser et d'analyser les espèces végétales et animales qu'il repère au fil de ses promenades botaniques, ce savant éclairé sait rendre avec poésie la beauté des scènes et des paysages qui s'offrent à lui. Et plus encore?: il les transcende dans une vision providentialiste. C'est sans doute cet aspect, davantage que la rigueur scientifique de ses observations, qui a pu charmer toute une génération d'écrivains en mal d'exotisme, célébrant la Nature comme une nouvelle muse. Bartram donne enfin un témoignage essentiel sur les Indiens et leurs rapports aux hommes blancs de cette époque. Adoptant le regard d'un ethnologue avant l'heure, il se montre curieux de leurs moeurs, célébrant leur grandeur, déplorant leur décadence... Présentation par Sébastien Baudoin
L'arbre-mère est l'arbre le plus puissant et le plus vieux de la forêt, il est au centre d'un vaste réseau sous-terrain mêlant racines et champignons. Nourris et protégés par ce vaste réseau, de jeunes arbres vont se développer. Ils communiquent à l'aide de molécules similaires à des neurotransmetteurs et cet échange est le langage des arbres. Suzanne Simard a été une pionnière dans la compréhension de cette communication invisible et à offrir au monde une nouvelle vision de la nature. Une nature interconnectée, intelligente, sensible. La chercheuse nous raconte son cheminement jusqu'à cette incroyable découverte et comment le contact avec la nature lui a permis de surmonter les épreuves de la vie.
"Chercher à résoudre les mystères de ce qui contribue à faire avancer les forêts, et comment elles sont liées à la terre, au feu et à l'eau, a fait de moi une scientifique. J'ai observé la forêt et j'ai écouté. J'ai suivi ma curiosité là où elle m'a menée, je me suis intéressée aux histoires de ma famille et des gens, et j'ai appris des érudits. Etape par étape, énigme par énigme, j'ai investi tout ce que j'avais pour devenir détective, et découvrir ce qui est nécessaire à la réparation du monde naturel. Il ne s'agit pas d'un livre pour nous apprendre comment sauver les arbres. Il s'agit d'un livre pour nous apprendre comment les arbres pourraient nous sauver." (Suzanne Simard)
Imaginez la vie d'un extraterrestre... qui vivrait sur la Terre ou plutôt dans la mer : le poulpe. Partez à la découverte de cet animal fascinant et de ses cousins céphalopodes. Laissez-vous entraîner par l'auteur, Ludovic Dickel, chercheur passionné par les pieuvres depuis l'enfance et devenu l'un des meilleurs connaisseurs du sujet. Un récit riche en anecdotes où l'on croise Jules Verne, le commandant Cousteau, quelques pieuvres gargantuesques, et nourri des dernières découvertes scientifiques sur l'intelligence animale, la conscience, la sensibilité à la douleur ou la perception de la mort. Au terme de ce voyage, jalonné de dessins réjouissants, vous ne porterez plus le même regard sur ce seigneur des profondeurs. À la rencontre d'une autre intelligence que la nôtre.
C'est d'une telle évidence que nous l'oublions souvent : chacun de nous est le fruit d'une unique cellule microscopique. Dès la fécondation, les divisions cellulaires s'enchaînent, des formes émergent et des membres surgissent. Comment une seule cellule peut-elle engendrer cette merveille de complexité ? Par quel « miracle » la vie est-elle apparue ?
Et pourquoi présente-t-elle une diversité aussi exubérante, des éléphants jusqu'aux insectes en passant par les bactéries et autres virus ?
En nous conviant à une odyssée scientifique dont il a été l'un des principaux acteurs, Éric Karsenti dévoile un formidable secret : la vie s'est auto-organisée. Dans la tradition d'un Stephen Jay Gould, il nous conte la façon dont le vivant s'est complexifié, depuis la première cellule jusqu'à la naissance de l'humanité.
Manger ou être mangé ? Voici un cruel dilemme auquel font face de très nombreux animaux. Dans la savane africaine, la gazelle de Thomson doit, pour survivre, baisser la tête pour atteindre les herbes dont elle se nourrit, au risque de négliger les prédateurs qui la guettent. À chaque instant, l'évolution impose des choix aux espèces. Ce sont les "dilemmes biologiques" . L'être humain n'échappe pas à cette règle du vivant. Issus de notre biologie, de notre environnement, de notre culture, ces dilemmes modulent nos choix, établissent nos limites. Ils influencent nos histoires individuelles, fondent nos multiples différences. Ce sont eux qui ont rendu possible la biodiversité sur notre planète. Une lecture inédite de l'évolution des espèces qui permet de comprendre nos parcours individuels. Alors fermez les yeux un instant, vous êtes une gazelle de Thomson...
Si vous aviez la capacité de vous projeter dans la tête d'un chat, comment verriez-vous le monde ? Vous vous dites : à peu de choses près, pareil. En réalité, vous vivriez l'aventure la plus incroyable de votre vie. La personnalité unique du chat et ses sens exceptionnels lui permettent d'appréhender une réalité invisible à nos yeux, son intelligence et ses émotions font de lui un être à part.
Voici l'expérience inédite que vous offre ce livre. En s'appuyant sur les dernières avancées en éthologie, Jessica Serra décrypte la manière dont notre compagnon apprend, perçoit le temps ou apprécie un certain type de musique. Elle dévoile ses talents insoupçonnés de thérapeute, ses facultés d'orientation phénoménales et... sa capacité à mener une double vie à l'insu de son propriétaire. À la lumière de l'histoire, vous comprendrez aussi le lien si particulier qui unit le chat et l'Homme.
Savons-nous vraiment ce qu'est une plante ? Nos sciences naturelles, dominées par le modèle animal, méconnaissent les spécificités du monde végétal. C'est une vision neuve de ce monde, riche de surprises, que propose l'auteur, et qu'il illustre de sa main experte. Souvent considérées comme une forme de vie inférieure, les plantes constituent pourtant un succès biologique qui vaut, ou même dépasse, celui des animaux ; mais notre vision "zoocentrique" de la biologie nous empêche de le percevoir. Nous ne pourrions pas vivre sans les plantes, alors qu'elles n'ont pas besoin de nous. Plutôt que de les considérer comme des cas particuliers d'importance mineure dans une biologie focalisée sur l'animal et l'homme, ne faut-il pas recentrer les sciences de la vie sur ces êtres énigmatiques, silencieux, immobiles et trop méprisés, à qui nous devons notre existence ?
"Je rêve d'une botanique qui saurait se déterminer de façon autonome, selon ses propres règles, cessant d'être à la traîne derrière la physiologie animale ou humaine : prenant en compte la plante elle-même, comme une forme de vie originale, comme un modèle en matière d'autonomie et de restauration de l'environnement, elle pourrait retrouver sa place au centre des sciences de la vie. Dans notre monde de fric, de frime, de pub, de bruit, de pollution et de brutalité, quel meilleur témoignage que celui des plantes, belles et utiles, discrètes et autonomes, silencieuses et d'une totale non-violence ?"
F. H.
Comment le moine Gregor Mendel élabora-t-il les premières lois de la génétique à travers l'étude des petits pois ? Au nom de quel « crépuscule génétique » la Cour suprême américaine a-t-elle pu autoriser la stérilisation forcée des « faibles d'esprit » ? Et comment expliquer que des jumeaux séparés à la naissance aient tous deux été prénommés Jim par leur famille d'accueil, aient épousé une Linda et engendré un petit James Allan ?
En conteur hors pair, Siddhartha Mukherjee s'attelle à percer les mystères du vivant en analysant toutes les facettes du gène, à travers une somptueuse saga entre récit historique, cours de biologie et enquête personnelle.
Augustin Berque est une figure discrète. L'oeuvre de ce géographe, philosophe, grand orientaliste et traducteur n'en irrigue pas moins la pensée contemporaine. Ses pas, du Maroc au Japon, l'ont mené à prêter l'oreille à la façon dont les paysages se peuplent, à dire la singularité des mondes à partir de la multitude des liens qui les composent et qui font de nature et culture un cheminement commun. Ce livre est une invitation à entrer dans l'univers de ce passeur et infatigable voyageur. Augustin Berque s'y raconte et montre comment son oeuvre et sa vie se sont nourries mutuellement. « Un géographe, ça pense avec ses pieds », dit le mantra légué par l'un de ses maîtres à penser, autre façon de dire qu'il n'est de savoir que situé, éprouvé, habité. On y découvre ainsi un parcours d'intellectuel, les grands événements qui l'ont traversé. On y apprend surtout à penser par le milieu grâce à la mésologie, cette méthode qu'il a participé à forger, à même de raviver les liens que nous entretenons à l'autre, aux humains comme aux non-humains. Il invite enfin à habiter autrement la Terre en repensant territoires, architectures et démocraties.
Comment flaire-t-on le danger ? Qu'est-ce qu'un sens de l'orientation et d'où vient l'instinct ?
Vous connaissez vos cinq sens : l'ouïe, la vue, l'odorat, le goût et le toucher. Or des recherches récentes ont montré que nous en avons en réalité au moins trente-deux, qu'Emma Young explore avec délice, révélant au passage comment nous percevons le goût des choses sans utiliser notre langue, pourquoi jurer est bon pour nous ou encore pourquoi les montagnes russes peuvent nous aider à tomber amoureux. En s'appuyant sur les toutes dernières recherches, elle explique les exploits des plongeurs apnéistes, des derviches tourneurs, des boursiers millionnaires et de bien d'autres encore.
Être plus sensible pourrait-il nous rendre plus heureux, en meilleure santé, et plus riches ?
Et si nous etions passes a cote d'une dimension essentielle du cancer, de sa nature reelle ? On imagine volontiers que ce fleau qui mobilise la recherche medicale a ete examine sous tous les angles... Eh bien non. Meme si l'idee peut sembler incroyable.
Le cancer est en fait un phenomene biologique apparu il y a plus d'un demi-milliard d'annees et qui a accompagne l'evolution de nombreux organismes, dont l'espece humaine.
Et cela change tout. Notre plus vieil ennemi est gouverne par les regles qui regissent tous les systemes vivants. C'est donc a la lumiere de la biologie de l'evolution qu'il nous faut reconsiderer notre approche.
Grace a une theorie vieille de 150 ans, celle de Darwin, nous commencons enfin a comprendre la logique du « crabe » et a pouvoir esperer un jour le mettre hors d'etat de nuire.
De nouvelles pistes inexplorees qui redonnent espoir.
Au moment où l'on s'inquiète du Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, disparition massive et inexplicable de ces insectes pollinisateurs indispensables, la réédition de Vie et moeurs des abeilles de Karl von Frisch confirme que ce grand classique de l'éthologie n'a rien perdu de son actualité. Dans cette somme, fruit de trente années de recherches et d'observations rigoureuses, Frisch expose ses découvertes fondamentales sur la perception du monde extérieur (vision, odorat), mais aussi sur le comportement des abeilles, dévoilant la signification de leur fameuse « danse », dont la forme (en « rond » ou en « huit ») et l'intensité renseignent sur la localisation et la qualité des sources de nourriture. Ce mode de communication unique et original a même inspiré de grands linguistes dans leur étude du langage humain.
Récit alerte et passionnant, Vie et moeurs des abeilles plonge le lecteur dans le monde fascinant de la ruche ; véritable « sentinelle » de l'environnement, l'abeille y apparaît comme un acteur-clé de notre écosystème.
Karl von Frisch (1886-1982) fut professeur de zoologie en Allemagne (Munich) et en Autriche (Graz). En 1973, il a partagé le prix Nobel de physiologie et de médecine avec Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen.