Kahina Bahloul est la première femme imame en France. Née d'un père kabyle issu d'une famille de marabouts et d'une mère française d'origines juive et catholique, elle a grandi en Algérie où elle a vécu au plus près la montée de l'intégrisme. Spécialiste de la mystique musulmane et plus particulièrement de l'oeuvre d'Ibn `Arabi, le grand mystique andalou, elle décide de s'engager plus activement à la suite des attentats de 2015.
Revendiquant, sur la base de sources classiques, la légitimité pour une femme d'être imame, de diriger les prières et d'enseigner, elle fonde en 2019 la mosquée Fatima, d'inspiration soufie, ouverte aux femmes voilées ou non, mais aussi aux non-musulmans. À l'image de la reine berbère résistante dont elle a hérité le prénom et le caractère, Kahina Bahloul est aujourd'hui présente sur tous les fronts pour évoquer la possibilité d'un islam moderne et libéral.
Pour la première fois, cette femme de dialogue et de paix nous fait partager sa pensée. C'est l'occasion pour elle d'explorer la diversité et la spiritualité inscrite dans ses origines, de témoigner de son parcours et d'expliquer sa vision d'un islam enfin affranchi des peurs et des scléroses.
"Un plaidoyer stimulant pour un islam affranchi" La Croix
Au coeur de l'islam, comme des autres religions de l'humanité, il existe une voie d'éveil, un chemin conduisant à une conscience toujours plus subtile du secret de l'existence. Ainsi l'islam n'est pas que « loi de Dieu », il est aussi ouverture du coeur à la vision d'Allh, la Réalité une et infinie. Mais cette dimension intérieure reste largement méconnue, y compris des musulmans eux-mêmes, et ce malgré l'écho qu'en donne le soufisme, qui est historiquement la voie initiatique par excellence de l'islam.
Abdennour Bidar nous présente cette voie de libération du regard à travers les cinq piliers fondamentaux de l'islam auquel tout musulman dans le monde se réfère : le témoignage de foi, la prière, l'aumône, le jeûne et le pèlerinage. Pour chacun de ces piliers, il nous invite à découvrir, à méditer et à vivre sa signification symbolique et initiatique.
Pour les croyants musulmans, le Coran est la Parole de Dieu. Selon certains d'entre eux, cette Parole doit être prise à la lettre ; selon les autres, elle peut faire l'objet d'interprétations plus ou moins subtiles. Mais pour la plupart d'entre eux, elle est imprescriptible, elle a valeur absolue, en tous temps et en tous lieux. Cette approche a été transmise depuis des siècles, de génération en génération, comme une évidence indiscutée. Mais elle pose désormais un insidieux dilemme à tous les croyants qui portent une vision sécularisée du monde et se réclament de valeurs humanistes universelles. Assumant le principe de l'égalité en droit des individus, quels que soient leur religion, leur sexe, ou leur appartenance ethnique, ces croyants se trouvent en porte à faux avec nombre de versets coraniques qui vont à l'encontre de ces valeurs. Ils ne peuvent que récuser, par exemple, l'inégalité de statut social entre l'homme et la femme, la pratique de l'esclavage, la violence contre les Infidèles, les châtiments corporels. Le dilemme de ces croyants n'est pas imputable au Coran, mais au dogme selon lequel la Parole de Dieu serait globalement imprescriptible. Dogme qui repose sur un postulat implicite, tout à fait discutable : que la Parole de Dieu est nécessairement consubstantielle à Dieu. Ce postulat a été théologiquement réfuté par certains des plus grands penseurs musulmans. C'est une thèse, qui a lentement pris corps en se confrontant à une thèse adverse, et qui n'a définitivement prévalu, à l'échelle du monde musulman, que plusieurs siècles après la mort du Prophète. Le présent essai rappelle brièvement le contexte historique dans lequel cette thèse s'est imposée, avant de démontrer qu'elle peut faire, au XXIe siècle, l'objet d'une réfutation nouvelle, dotée d'une cohérence, et d'une force d'évidence, qu'elle ne pouvait avoir il y a mille ans.
Une enquête historique aux sources de l'islam.
L'islam n'a pas été fabriqué pour des raisons politiques par les habiles califes omeyyades, comme le suggère une certaine islamophobie savante. Mais comment est-il né ? Si la tradition musulmane répond à cette question par un récit circonstancié, pour nombre de chercheurs occidentaux la genèse du dernier monothéisme n'est pas moins obscure que celle du christianisme ou du judaïsme.Relisant l'histoire à travers des documents peu connus, n'hésitant pas à confronter la tradition à la science laïque et aux découvertes récentes, Michel Orcel s'est lancé dans une enquête passionnante sur les cinq grandes énigmes historiques qui entourent la genèse de l'islam (622-692). Son travail jette un éclairage renouvelé sur l'existence et le rôle du Prophète ; sur la constitution du texte coranique ; sur les origines de La Mecque ; sur celles de la Kaaba païenne ; enfin, sur le Dôme du Rocher, mystérieux sanctuaire qui, presque interdit d'accès par le pouvoir hébreu, continue à rayonner sur la ville la plus sainte et la plus explosive du monde.
Le mot « musulman » - à la fois religion, culture et origine - nourrit en France de nombreux fantasmes : il est urgent de mettre en questions cette prétendue « identité ».
Sur quels critères se fonde l'affirmation que l'islam est la deuxième religion en France aujourd'hui ? Comptabilise-t-on de la même manière un musulman pratiquant et un athée « d'origine » ou de « culture » musulmane ? Marie-Claire Willems, sociologue, a enquêté auprès des premiers concernés et se livre à une sociohistoire de ce mot pour en éclairer les pièges.
En interrogeant les frontières de l'identité musulmane (vécue ou attribuée), l'autrice analyse les enjeux de cette catégorisation et des représentations qui lui sont associées. Musulman réfléchit aux différentes définitions du terme et à la manière dont les musulmans s'identifient, avec pour question centrale : qu'est-ce qu'être musulmane et musulman aujourd'hui en France ?
Un essai qui va au devant des idées reçues, avec rigueur et humanité.
Seize années de travail, et une vie tout entière consacrée à l'étude de l'islam, avaient été nécessaires au professeur Jacques Berque pour proposer un « essai de traduction » du Coran (expression à laquelle il tenait, pour marquer le caractère toujours inachevé de ce travail). À la fois savante et littéraire, cette oeuvre monumentale, témoignant d'une intime familiarité avec le monde arabe et la tradition de l'islam, fut saluée comme un événement pour l'approche de cette culture par le public francophone.
Après quatre ans de travail supplémentaires, Jacques Berque améliora son texte en y apportant des centaines de retouches d'après les remarques de lecteurs érudits, et particulièrement celles de cheikhs de l'Islam. Cette édition définitive publiée quelques mois avant sa disparition nous fait redécouvrir le Coran dans le souffle de ses origines, ouvrant les perspectives d'un islam éclairé où foi et raison auraient toutes deux leur place.
L'originalité de cette oeuvre est aussi signifiée par l'essai qui suit le texte sacré, que Jacques Berque considérait comme indissociable de la traduction elle-même, et qui nous dit ce que doit être l'acte de lecture d'un tel texte
Jacques Berque (1910-1995), titulaire de la chaire d'histoire sociale de l'Islam contemporain au Collège de France de 1956 à 1981, a été l'un des plus grands islamologues français. Il a notamment publié chez Albin Michel Musiques sur le fleuve (1996), Une cause jamais perdue (écrits politiques, 1998) et Relire le Coran (1993).
Le Coran comme on n'a pas l'habitude de le lire. Le Coran, prolongement des courants spirituels de l'Antiquité tardive ! Appartenant à la tradition biblique ! Qui reflète les doctrines religieuses de son époque ! Voilà ce que cet ouvrage savant nous propose de découvrir.
Depuis près de 1 500 ans, le Coran est le livre saint de l'islam. Il constitue le fondement scripturaire de la pensée, de l'art voire des sciences pour toute une civilisation. En Occident, il a été traduit, étudié ou déformé, admiré ou vilipendé. Et pourtant, le Coran demeure encore, à bien des égards, un document énigmatique.
Cet ouvrage offre la synthèse à la fois accessible et rigoureuse des études passées et des recherches actuelles sur le livre saint des musulmans, grâce aux contributions d'une vingtaine de spécialistes parmi les meilleurs au monde. Loin d'une approche confessionnelle, il restitue ainsi le contexte historique, politique, religieux et culturel qui a vu naître le Coran, placé à la croisée des nombreuses traditions et religions de l'Antiquité tardive.
Contre les mécompréhensions et les malentendus, une somme éclairante et indispensable afin de favoriser le dialogue des cultures.
Qui n'a pas constaté l'ahurissante propagation du voilement, là où on ne le voyait plus, mais aussi là où on ne l'avait jamais vu ? Pourquoi, comment ce phénomène, qui nous dérange, nous laisse perplexes et impuissants, a-t-il conquis le monde ? La journaliste Chantal de Rudder s'est attelée à en chercher la signification, en retracer la genèse, forte d'un long passé de reportages et d'enquêtes qui lui ont fait parcourir la planète. Théocraties en perte de vitesse vs États multiculturalistes, Orient ou Occident, elle nous infiltre au coeur de pays emblématiques d'une pratique devenue commune, à un tournant de l'histoire. En Iran, premier pays à avoir fait du voile une obligation légale - il fut inscrit dans la loi en 1979 -, des femmes arrachent aujourd'hui leur tchador, autrefois symbole d'une révolution qui changea la face du monde ; en Arabie, qui dépensa sans compter pour exporter son islam rigoriste sur toute la planète, les Saoudiennes ont le droit de conduire, de travailler, de porter le voile « à la cool » : vérité ou leurre ? Pourquoi le Danemark, démocratie tolérante sans passé colonial ni conflit avec des États musulmans, est-il le pays des caricatures de Mahomet et un avant-poste du combat contre l'islamisme ? Comment la Belgique, petit royaume prônant la « laïcité pluraliste », est-elle devenue, au fil des décennies, la matrice du terrorisme islamiste sur le vieux continent européen ignorant et cupide ? Et que dire de ces pays occidentaux, États-Unis en tête, où fleurit le courant islamiste décolonial diabolisant l'universalisme des Lumières, dénoncé comme raciste et destructeur ? Derrière le voile, se cachent luttes et chaos de l'histoire contemporaine. Ce bout de tissu raconte les rapports difficiles entre les religions, entre les cultures, entre les sexes, entre les êtres humains...
Dans un langage simple et efficace, le Dictionnaire amoureux de l'islam est un ouvrage qui s'impose aux érudits et aux curieux comme la clé pour comprendre le vécu musulman et la sensibilité orientale.
Depuis ce jour noir du 11 septembre 2001, l'islam a été mis à l'index planétairement et les musulmans tenus de justifier de leur bonne foi. En Occident, l'islam inspire, suspicion et souvent incompréhension, en particulier dans un pays comme la France où il est la deuxième religion du pays. Malek Chebel aborde avec la plus grande liberté l'ensemble des questions, même difficiles, qui ont trait à l'islam, comme le réformisme musulman, la répudiation des femmes, le voile ou la sexualité. Mais cet authentique vagabondage amoureux est aussi un livre d'histoires et, par sa construction alphabétique, un recueil de plaisirs dont les entrées sont autant d'invitations au voyage : désert, harem, littérature, peinture, Alhambra... Lettre après lettre, il décline les mille et un raffinements qui nous fascinent tant dans la culture orientale. Né à Skikda (Algérie), Malek Chebel, anthropologue et psychanalyste, est l'auteur de nombreux ouvrages sur la société musulmane qui sont des références, notamment : L'Encyclopédie de l'amour en Islam (Payot) et Dictionnaire des symboles musulmans (Albin Michel).
Encore mal connu en Occident, l'islam suscite de nombreuses interrogations. Troisième religion monothéiste après le judaïsme et le christianisme, avec Abraham comme figure commune, elle est à l'origine d'une civilisation majeure, qui s'est répandue à travers le monde en prenant une multitude de visages. En décrivant l'histoire, la foi et la pratique, ce livre présente l'islam dans toutes ses dimensions. Il permet ainsi d'accéder aux textes fondateurs (Coran, hadiths...), de découvrir le coeur du message islamique et de mieux comprendre la culture musulmane.
Fondements - Courants - Spiritualité
Le Coran : tout le monde en parle, mais qui le connaît vraiment ?
Ce livre révèle au grand public un Coran méconnu, souvent par les musulmans eux-mêmes. Avec méthode et clarté, Rachid Benzine met à la portée de tous les clés de sa lecture et de sa compréhension.
Comment la révélation du Coran est-elle survenue ? Dans quel monde est-il apparu ? À qui s'adresse-t-il ? Qui était Muhammad ?
Comment la prédication orale des débuts est-elle devenue ce livre dont se réclament aujourd'hui plus d'un milliard de nos contemporains ?
Quels enseignements le Coran délivre-t-il ? S'agit-il d'un texte violent ? Quels sont ses points communs avec la Bible ?
Un livre pour découvrir comment le Coran est devenu, en surgissant dans l'histoire, une source d'inspiration spirituelle et de transformation sociale.
Rachid Benzine est l'auteur d'un livre de référence, Les Nouveaux Penseurs de l'islam (Albin Michel, 2004). Il enseigne notamment à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.
NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE
Le contentieux autour de la vénération des saints et de leurs tombes déchire l'islam. Il oppose les radicaux aux musulmans traditionnels. Il provoque de nombreux attentats. Voici un livre pour faire le point sur un conflit qui pourrait enflammer les diasporas musulmanes d'Europe.
Qu'est-ce que l'islam des tombeaux ? Pourquoi mobilise-t-il davantage de croyants que celui des mosquées ? Quels rituels lui sont attachés ? Que nous disent les confréries et les cheikhs, la grande philosophie arabe, la flamboyance du soufisme, la richesse symbolique d'une religion contre lesquels se dressent les salafistes ?
Incontournable est le tombeau du saint, répond Thierry Zarcone. Car, depuis les premiers temps de l'islam, celui-ci occupe une place primordiale devenue, aujourd'hui, une ligne de fracture majeure dans une civilisation déchirée. Ainsi voyage-t-on de La Mecque à Tombouctou, du Maghreb aux routes de la soie et jusqu'aux confins du monde musulman, là où se mène depuis sept cents ans, bien avant les Talibans ou même le wahhabisme, cette guerre contre un islam populaire soupçonné d'idolâtrie.
Pourquoi arase-t-on des cimetières ? Comment les différents régimes, qu'ils soient modernistes ou islamiques, lorsqu'ils n'interdisent pas le culte des saints, s'emploient-ils à le contrôler, à le réguler, à l'instrumentaliser et, dans certains cas, à en faire une arme contre le radicalisme ?
Thierry Zarcone remonte au temps des premiers califes et raconte treize siècles d'histoire pour mieux comprendre une actualité brûlante et donner à connaître toute la beauté d'une part de la civilisation islamique qu'on cherche à faire disparaître. Une fresque immense. Un ouvrage lumineux.
Féminismes islamiques : un titre qui en fera sursauter beaucoup, y compris parmi celles et ceux qui se pensent à l'abri de tout préjugé. C'est que le stéréotype « islam = oppression de la femme » croise partout comme un sous-marin, tantôt en surface et pavillon haut, tantôt dans les profondeurs de l'inconscient.
Ce que montre ce livre, le plus souvent on ne le sait pas : que dans les pays où l'islam est la religion dominante, des croyantes puissent lutter pour l'égalité, retourner les textes sacrés contre le patriarcat, s'élever contre les autorités politiques et religieuses qui bafouent les droits des femmes.
De l'Égypte à l'Iran, du Maroc à la Syrie, en France, aux États-Unis et jusqu'en Malaisie, des intellectuelles, des chercheuses et des militantes sont engagées dans une démarche féministe à l'intérieur du cadre religieux musulman. Zahra Ali nous fait entendre leurs voix et propose ainsi de décoloniser le féminisme hégémonique.
Pour cette nouvelle édition, Zahra Ali a rédigé une nouvelle introduction et ajouté un texte inédit d'Amina Wadud : « L'islam au-delà du patriarcat : lecture genrée et inclusive du Coran ».
Avec les contributions de Omaima Abou-Bakr, Zainah Anwar, Margot Badran, Asma Barlas, Malika Hamidi, Saida Kada, Hanane al-Laham, Asma Lamrabet, Ziba Mir-Hosseini et Amina Wadud.
Dans vingt ans une bonne partie des églises seront des mosquées. » « L'islam opprime les femmes. » Il est « inadapté
au mode de vie moderne », « incompatible avec les valeurs de la République française. » « Les salafistes sont tous des terroristes. »
Les clichés et idées reçues sur l'islam et les musulmans foisonnent, sur fond d'ignorance et de confusion où l'on mélange indistinctement le Coran, la charia, les cultures et les civilisations dont l'islam a été le vecteur. Or, la religion musulmane ne se résume pas à une pratique rigoriste ni à des groupes intégristes prônant l'instauration d'une société régie par la charia, ou qui adoptent une lecture figée du Coran et de la Tradition prophétique. L'islam est pluriel, et traversé de tensions. La pratique religieuse des musulmans est variée, leur lecture du Coran très personnelle. Et les nombreux préjugés masquent la réalité de ce que vit l'immense majorité des musulmans qui participent à la société.
Statut du Coran, rapports hommes-femmes, vie quotidienne, place de la religion dans la laïcité, géopolitique, violence... En s'attaquant à cent idées fausses, rumeurs, approximations concernant l'islam et les musulmans, Omero Marongiu-Perria propose une parole libre et apaisée, destinée à tous les citoyens qui refusent que cette religion soit stigmatisée.
Nouvelle édition revue et augmentée.
Le présent volume présente la signification intérieure et les fondements de la religion musulmane résumés en 101 citations tirées des textes essentiels de l'islam organisés thématiquement.
Une première partie résume ce que sont l'islam et ses cinq piliers fondamentaux (attestation de foi, prière, impôt rituel, pèlerinage et jeûne du mois de Ramadan).
Les parties suivantes articulent d'autres citations venant compléter cette introduction et se rapportant à la révélation coranique, la prédication et les fondements de la communauté musulmane avec les principaux interdits ou des sujets prêtant désormais à confusion comme ce qu'il faut entendre par guerre sainte (une guerre plus contre son propre ego que contre un ennemi extérieur).
Enfin, les indications de sacralisation du quotidien (importance de l'intention, rôle de la famille et du mariage, pudeur et respect, ce qui permet de sacraliser la vie quotidienne et ce qui est à éviter).
L'ensemble constitue un opuscule de poche et de lecture aisée accessible à quiconque souhaite comprendre ce qu'est l'islam.
La Conférence des oiseaux est un des plus célèbres contes soufis, qui a beaucoup influencé le grand Rûmî, et dont le persan Farid al-Din Attar (1142-1220) fit l'un des plus beaux récits poétiques de tous les temps. Il raconte comment les oiseaux se mirent en quête d'un oiseau mythique, le Simorgh, afin de le prendre comme roi. Au terme d'une épopée mystique et existentielle, ils découvrent que le Simorgh n'est autre qu'eux-mêmes :« Le soleil de ma majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir, y voit son âme et son corps ». De cette allégorie de la rencontre entre l'âme et son vrai roi, Jean-Claude Carrière a tiré une oeuvre théâtrale, mise en scène par Peter Brook en Avignon en 1979.Longtemps épuisé, ce classique contemporain, par lequel un trésor du patrimoine spirituel mondial retrouve son oralité première, est enfin rendu à son public.
Le Coran
" Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Cette lumière ressemble à un flambeau, à un flambeau placé dans un cristal, cristal semblable à une étoile brillante ; ce flambeau s'allume de l'huile de l'arbre béni, de cet olivier qui n'est ni de l'Orient ni de l'Occident, et dont l'huile semble s'allumer sans que le feu y touche. C'est une lumière sur une lumière. Dieu conduit vers sa lumière celui qu'il veut, et propose aux hommes des paraboles ; car il connaît tout. "
Coran 24, 35
Traduction de Albert Félix Ignace de Biberstein Kasimirski
Préface de Mohammad Ali Amir-Moezzi
Un ouvrage clair et accessible à tous pour revenir aux sources des trois religions monothéistes à travers leurs textes fondateurs.D'où viennent la Bible et le Coran ? Que contiennent ces livres considérés comme sacrés par les juifs, les chrétiens et les musulmans ? Qui les a écrits ? Dans quel but ? Comment nous sont-ils parvenus ? Qui étaient Moïse, Jésus et Mahomet ? Quel rôle jouent ces " Livres saints " dans les trois religions monothéistes ? Qu'ont-ils en commun ? Quelles sont leurs différences ?
C'est à ces questions, qui intéressent les croyants comme les sceptiques, que répond Serge Lafitte, spécialiste reconnu du monothéisme, en présentant les textes fondateurs et en racontant l'histoire du judaïsme, du christianisme et de l'islam.
Prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris
« Les femmes sont les gardiennes du secret de ce que Dieu garde secret », dit le Coran dans l'un de ses versets énigmatiques. À l'heure où l'injonction de la « vertu » ou celle de la « libération » tentent de s'imposer aux femmes musulmanes, Karima Berger déploie ici sa pensée du féminin, une pensée politique, spirituelle et poétique.
En soulevant le voile des apparences, elle découvre l'intelligence des femmes qui est à l'oeuvre et qui irradie tout le corps de l'islam. Les héroïnes de la tradition (Layla, Hagar, Aïcha, Khadîdja, Fâtima, Marie...) donnent chair à la pensée, à la parole, à la beauté. Elles déploient ainsi tous les degrés de ce « secret » dont les femmes sont les Gardiennes.
Mêlant sa vie et sa culture de femme d'Orient et d'Occident, l'auteure prolonge dans ces Gardiennes du secret la recherche qu'elle avait engagée avec Etty Hillesum dans Les Attentives (Albin Michel, 2019).
Cet atlas présente un panorama inédit de l'islam aujourd'hui :
o Plus d'un milliard de musulmans dans le monde : qui sont-ils ?
o Les facteurs d'unité de l'umma, la communauté : rites, lieux d'étude et de pèlerinage, villes saintes, symboles architecturaux.
o L'islam politique : républiques islamiques, jihad, Frères musulmans, charî`a.
o Enfin, un XXIe siècle qui débute en révélant des failles dans les institutions et des inégalités grandissantes.
Les 120 cartes et infographies mises à jour offrent une lecture indispensable pour renouer avec une vision juste, et apaisée, de l'islam.
Comment fut élaboré le Coran ? Qu'est-ce qui unit et sépare chrétiens et musulmans ? Quel est le statut de la femme dans l'islam ? Que lui doit-on sur le plan scientifique ? Pourquoi fait-il peur en France ? Quand fut lancé le premier djihad ?
Souvent l'islam inquiète. Comme tout continent mal connu, il suscite l'anxiété. Voilà pourquoi il était si important de demander au grand spécialiste Malek Chebel de revisiter son domaine de prédilection et de répondre avec clarté aux grandes questions que l'on est amené à se poser. Tous les aspects sont abordés : l'histoire, le prophète, le Coran, les rituels, les relations avec la France, l'Occident, l'amour et la sexualité, les autres religions, les arts, la littérature et la science, les réformes à venir...
D'une plume vive, Malek Chebel nous livre en 100 questions des dizaines d'années de recherche et de réflexion.
Médine, juin 632. Sous le soleil accablant de l'Arabie, le temps semble s'être arrêté : le Prophète de l'islam a rendu son dernier souffle. Autour de lui, les fidèles de la nouvelle religion, plongés dans la sidération, tremblent à l'idée que la Fin du monde soit proche. Mais où sont passés ses Compagnons ? Quelle est cette étrange maladie qui l'a terrassé en quelques semaines ? Et pourquoi l'enterrement n'a-t-il pas lieu ?
Au fil de ce récit au jour le jour de l'événement le plus mystérieux dans l'histoire de l'islam, Hela Ouardi, universitaire tunisienne, explore et confronte les sources sunnites et shiites les plus anciennes. Celles-ci nous révèlent un autre visage du Prophète, celui d'un homme menacé de toutes parts, affaibli par les rivalités internes et par les ennemis nés de ses conquêtes. Tout est entrepris pour qu'il ne laisse aucune directive claire sur sa succession. Ses Compagnons s'engagent dans une lutte pour le pouvoir et son clan se déchire, ouvrant la voie à des guerres meurtrières qui ensanglantent encore notre monde aujourd'hui.
Une reconstitution chronologique inédite, où Hela Ouardi oppose aux mémoires idéologisées le portrait d'un homme rendu à son historicité et à sa dimension tragique.
Dans les deux premiers volumes du triptyque des Califes maudits, Héla Ouardi nous avait fait revivre l'élection mouvementée du premier calife, Abû Bakr, et sa guerre totale contre les tribus arabes révoltées, suite de combats qu'il avait habilement qualifiés de « guerres d'apostasie ». Ce troisième et dernier volume nous plonge dans une véritable enquête policière, où se mêlent tout autant le politique et le religieux : le deuxième calife, `Umar, est assassiné en pleine mosquée, devant des dizaines de témoins - mais personne n'a rien vu ! L'assassin, un esclave perse, s'est, dit-on, donné la mort sitôt capturé - ou peut-être a-t-on voulu le faire taire ?
Fidèle à sa méthode, Hela Ouardi confronte les différentes sources premières de la tradition musulmane pour reconstituer la contre-histoire que le récit officiel s'attache à occulter sans l'effacer totalement. En restituant le portrait de ce personnage hors-normes, bigot, à la fois calculateur et colérique, d'une extrême violence, elle montre qui avait intérêt à éliminer le calife, pourquoi, et comment ce projet a pu être mené à bien sans que personne, pendant près de quatorze siècles, ne songe à rassembler les preuves disséminées dans les textes les plus vénérés. Une affaire politico-religieuse passionnante, qui s'avère décisive pour l'histoire de l'islam jusqu'à nos jours.
De Java au Maroc, l'art de faire politique a longtemps été en tension avec le religieux, et non en fusion. L'irruption de l'Europe dans les mondes musulmans, au XIXe siècle, a déclenché des modernisations défensives qui, mettant le religieux entre parenthèses, se sont aliéné les peuples. Après la suppression du califat ottoman par Mustapha Kemal en 1924, des expériences de démocratisation se sont déroulées de l'Égypte à l'Indonésie. Hormis dans la Turquie postk émaliste, elles ont été étouffées par l'installation de républiques césariennes et populistes. Et la recherche d'un équilibre entre croyants et citoyens a été suspendue.
L'islam politique est monté en puissance au cours des années 1970-1980, mais il a échoué à prendre le pouvoir, sauf en Iran et au Soudan. Lui a succédé la vague du salafisme, qui oscillait entre l'imposition à la société d'un ordre moral islamique et un régime de terreur, dont Daech a été le paroxysme. Mais, si la fin du XXe siècle a été marquée par le retour de Dieu, notre époque pourrait bien être celle de la résurgence des peuples, depuis les Printemps arabes de 2011.