« Venez, et voyez Fontgombault. Oh, il ne se passera rien de spectaculaire. Mais nos coeurs se réchaufferont. Une petite grâce mystérieuse soufflera. Nous regarderons la lumière traverser l'abbatiale, les arbres des vergers danser dans le vent, les moines marcher au loin, vers les coteaux. Les notes grégoriennes s'élèveront dans les hauteurs mystiques. Nous serons des enfants subjugués par les processions splendides. Nous resterons silencieux. Et nous verrons le beau, le merveilleux, le doux sourire des moines. »
C'est par ces mots que Nicolas Diat ouvre Le Grand Bonheur. Ce livre est une invitation à la joie, une invitation à nous faire découvrir la vie des moines pour nous aider à comprendre la paix qui les habite.
Nous pénétrons dans un monde intemporel, une cité interdite, une société idéale. Pendant une année, nous suivons les bénédictins d'un monastère perdu du Bas-Berry, de la ferme au réfectoire, des ateliers d'art aux salles de classe, de l'infirmerie à l'hôtellerie, de l'imprimerie à la bibliothèque, de l'église au cloître, de la sacristie au scriptorium.
Ces existences confinées, que l'on pourrait imaginer monotones, sont en réalité extraordinairement riches.
Transportés à Fontgombault par la plume évocatrice et délicate de Nicolas Diat, nous ne serons plus tout à fait les mêmes en refermant ce livre, et les portes de l'abbaye.
Nicolas Diat est écrivain et éditeur. Il est l'auteur d'un livre de référence sur le pontificat de Benoît XVI, L'Homme qui ne voulait pas être pape (Albin Michel, 2014 ; Pluriel, 2018), d'Un temps pour mourir (Fayard, 2018 ; Pluriel, 2019 ; Prix du cardinal Lustiger, Grand Prix de l'Académie française), et co-auteur, avec le cardinal Robert Sarah, de Dieu ou rien (Fayard, 2015 ; Pluriel, 2016), La Force du silence (Fayard, 2016 ; Pluriel, 2017 ; Prix Spiritualités d'aujourd'hui du Centre méditerranéen de littérature) et Le soir approche et déjà le jour baisse (Fayard, 2019 ; Pluriel, 2020). Ses livres, qui ont été des succès de librairie, ont reçu un accueil critique formidable et sont traduits dans de nombreux pays.
« Il m'a semblé que l'éclipse de Dieu dans nos sociétés post-modernes, la crise des valeurs humaines et morales fondamentales et ses répercussions jusque dans l'Église, où l'on constate la confusion au sujet de la vérité divinement révélée, la perte du sens authentique de la liturgie et l'obscurcissement de l'identité sacerdotale, demandaient avec force qu'un véritable catéchisme de la vie spirituelle soit proposé à tous les fidèles. Qu'on ne se méprenne pas cependant sur ce titre. Je n'ai pas cherché à écrire un résumé de toute la foi chrétienne. Nous disposons du Catéchisme de l'Église Catholique et de son Compendium qui demeurent des instruments irremplaçables pour l'enseignement et l'étude de l'intégralité de la doctrine révélée par le Christ et prêchée par l'Église. Ce livre est un catéchisme de la vie intérieure. Il veut indiquer les principaux moyens d'entrer dans la vie spirituelle, dans un but pratique et non académique. Au temps des Pères de l'Église, on accompagnait les catéchumènes pendant tout le Carême par de grandes catéchèses pour leur permettre de saisir combien le baptême qu'ils allaient recevoir devait changer leur vie. Ce catéchisme, organisé autour des sacrements, de la prière, de l'ascèse, de la liturgie, vise le même but : faire prendre à chacun conscience que son baptême est le début d'une grande conversion, d'un grand retour vers le Père. »
Pour rendre à Dieu sa place dans nos vies et celle de l'Église, le cardinal Robert Sarah ne propose pas d'autre chemin que celui de l'Évangile : les sept sacrements par lesquels le Christ nous touche aujourd'hui forment la trame de cet itinéraire spirituel auquel le cardinal nous invite, dans un langage marqué par l'authenticité et la force missionnaire.
Jésus est le personnage le plus connu de l'histoire universelle. Près d'un tiers de l'humanité, à des degrés divers, se réclame de lui, de son enseignement spirituel ou de son message éthique. La fascination du public - croyant ou incroyant - à son égard est telle que, chaque année, de nombreux livres lui sont consacrés. Mais, à côté de textes de catéchèse ou de théologie, ce sont souvent d'austères études s'adressant à des spécialistes. En quelques décennies, les progrès de la recherche ont été considérables, aussi bien en histoire, en archéologie qu'en exégèse biblique (manuscrits de la mer Morte, fouilles archéologiques en Israël, reliques de la Passion, etc.). On connaît infiniment mieux aujourd'hui l'enracinement historique et religieux de Jésus et son environnement palestinien. L'originalité du présent ouvrage, destiné à un large public, est d'intégrer ces données dispersées dans un récit biographique, clair, alerte et fluide, s'efforçant de reconstituer le plus exactement possible la vie et le caractère du « Jésus de l'Histoire ». Que sait-on de lui ? Comment était-il perçu par ses contemporains ? Un prophète, un réformateur juif, le Messie attendu par Israël ? Pour quelle raison a-t-il été exécuté ? Quelle responsabilité les occupants romains et les autorités officielles du Temple de Jérusalem ont-ils eue dans sa mort tragique ? Il s'agit donc ici de donner le point de vue de l'historien, rationnel, mais non rationaliste, qui, tout en s'appuyant sur des recherches scientifiques rigoureuses, reste ouvert sur le mystère de la foi chrétienne.
« Pour vous qui suis-je ? » Cette interrogation de Jésus à ses disciples n'a rien perdu de sa force. Les Evangiles laissent planer un doute sur l'identité de cet homme hors du commun : est-il un prophète ? le Messie attendu par les juifs ? le Fils de Dieu ?
De nos jours, le christianisme est pourtant la seule religion qui affirme que son fondateur est à la fois homme et Dieu. Comment les chrétiens des premiers siècles ont-ils progressivement été amenés à affirmer la divinité de Jésus alors que lui-même ne s'est jamais identifié à Dieu ?
Comment, à l'issue de débats passionnés, furent élaborés les dogmes de la Sainte Trinité et de l'Incarnation ?
Quels autres regards ont été rejetés comme « hérétiques » lors de ces virulentes joutes théologiques qui ont coûté la vie à certains ?
Quel a été le rôle du pouvoir politique dans l'élaboration du credo chrétien à partir du IVe siècle et de la conversion de l'empereur Constantin ?
Ecrit comme un récit, cet ouvrage captivant permet de comprendre la naissance du christianisme ainsi que les fondements de la foi chrétienne et pose avec acuité la question centrale : qui est Jésus ?Philosophe, Frédéric Lenoir est aussi directeur du Monde des religions et producteur de l'émission « Les racines du ciel » sur France Culture. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la religion, dont La Rencontre du bouddhisme et de l'Occident (Fayard, 1999), Le Christ philosophe (Plon, 2007), Socrate, Jésus, Bouddha (Fayard, 2009). Il est également l'auteur de romans historiques traduits en vingt-cinq langues, tel L'Oracle della Luna (Albin Michel, 2006), ainsi que de la pièce de théâtre Bonté divine !
« Il nous faut regarder la vérité en face : le sacerdoce semble vaciller. Certains prêtres ressemblent à des matelots dont le navire serait violemment secoué par l'ouragan. Ils tournoient et titubent. Comment ne pas s'interroger à la lecture de certains récits d'abus sur des enfants ? Comment ne pas douter ? Le sacerdoce, son statut, sa mission, son autorité ont été mis au service du pire. Le sacerdoce a été instrumentalisé pour cacher, voiler et même justifier la profanation de l'innocence des enfants. L'autorité épiscopale a parfois été utilisée pour pervertir et même briser la générosité de ceux qui voulaient se consacrer à Dieu. La recherche de la gloire mondaine, du pouvoir, des honneurs, des plaisirs terrestres et de l'argent s'est infiltrée dans le coeur de prêtres, d'évêques et de cardinaux. Comment pouvons-nous supporter de tels faits sans trembler, sans pleurer, sans nous remettre en cause ?
Nous ne pouvons pas faire comme si tout cela n'était rien. Comme si tout cela n'était qu'un accident de parcours. Il nous faut regarder le mal en face. Pourquoi tant de corruption, de dévoiement et de perversion ? Il est légitime que l'on nous demande des comptes.
Il est légitime que le monde nous dise : "Vous êtes comme les pharisiens, vous dites et ne faites pas" (cf. Mt 23, 3). Le peuple de Dieu regarde ses prêtres avec suspicion. Les incroyants les méprisent et s'en méfient. »
À partir de la méditation des textes d'Augustin, de Jean Chrysostome, de Grégoire le Grand, de Bernard de Clairvaux, de Catherine de Sienne, de John Henry Newman, de Pie XII, de Georges Bernanos, de Jean-Marie Lustiger, de Jean-Paul II, de Benoît XVI et du Pape François, le cardinal Sarah souhaite apporter des réponses concrètes à la crise sans précédent que traverse l'Église catholique.
« À la racine de l'effondrement de l'Occident, il y a une crise culturelle et identitaire. L'Occident ne sait plus qui il est, parce qu'il ne sait plus et ne veut pas savoir qui l'a façonné, qui l'a constitué, tel qu'il a été et tel qu'il est. De nombreux pays ignorent aujourd'hui leur histoire. Cette autoasphyxie conduit naturellement à une décadence qui ouvre la voie à de nouvelles civilisations barbares. »
Cette affirmation du cardinal Robert Sarah résume le propos de son troisième livre d'entretiens avec Nicolas Diat. Son constat est simple : notre monde est au bord du gouffre. Crise de la foi et de l'Église, déclin de l'Occident, trahison de ses élites, relativisme moral, mondialisme sans limite, capitalisme débridé, nouvelles idéologies, épuisement politique, dérives d'un totalitarisme islamiste... Le temps est venu d'un diagnostic sans concession. Il ne s'agit pas seulement d'analyser le grand retournement de notre monde : tout en faisant prendre conscience de la gravité de la crise traversée, le cardinal démontre qu'il est possible d'éviter l'enfer d'un monde sans Dieu, d'un monde sans homme, d'un monde sans espérance.
Dans cette réflexion ambitieuse, le cardinal Robert Sarah se penche sans exclusive sur les crises du monde contemporain en livrant une importante leçon spirituelle : l'homme doit faire du chemin de sa vie l'expérience d'une élévation de l'âme, et ainsi quitter cette vie en créature plus élevée qu'il n'y était entré.
Le cardinal Robert Sarah est une figure majeure du monde catholique d'aujourd'hui.
Écrivain et spécialiste reconnu de l'Église catholique, Nicolas Diat est l'auteur d'un ouvrage de référence sur Benoît XVI, L'Homme qui ne voulait pas être pape (Albin Michel, 2014 ; Pluriel, 2018), et d'Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines (Fayard, 2018 ; Pluriel, 2019. Prix du cardinal Lustiger, grand prix de l'Académie française).
Le cardinal Robert Sarah et Nicolas Diat ont publié ensemble Dieu ou rien. Entretien sur la foi( Fayard, 2015 ; Pluriel, 2016) et La Force du silence (Fayard, 2016 ; Pluriel, 2017).
Les débats qui agitent l'Église depuis plusieurs mois ont convaincu Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah qu'ils devaient s'exprimer.
Depuis sa renonciation, en février 2013, la parole du Pape émérite est rare. Il cultive le silence, protégé par les murs du monastère Mater Ecclesiae, dans les jardins du Vatican.
Exceptionnellement, en compagnie du cardinal Sarah, son grand ami, il a décidé d'écrire sur le sujet le plus difficile pour l'Église : l'avenir des prêtres, la juste définition du sacerdoce catholique et le respect du célibat.
À quatre-vingt-douze ans, Benoît XVI signe un de ses plus grands textes. D'une densité intellectuelle, culturelle et théologique rare, celui-ci remonte aux sources du problème : « Au fondement de la situation grave dans laquelle se trouve aujourd'hui le sacerdoce, écrit-il, on trouve un défaut méthodologique dans la réception de l'Écriture comme Parole de Dieu. »
À son analyse implacable répond le texte du cardinal Robert Sarah. Il apporte son éclairage singulier avec la force, la radicalité et la sagesse qui lui sont propres. Nous y retrouvons le courage de la réflexion de l'un des plus importants prélats de l'Église.
Les deux auteurs se répondent, se complètent et se stimulent. Ils livrent une démonstration parfaite, sans crainte d'ouvrir le débat.
Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah ont répondu à l'élan de leurs coeurs. Ce livre fera date. À bien des égards, il est unique. Et, certainement, historique.
Qui était le vrai Paul ? Le personnage historique aujourd'hui souvent cité dans les controverses philosophiques et politiques a été présenté par l'Eglise comme le doctrinaire de la conversion des païens. En réalité, il était d'abord homme d'action. Cet originaire de Tarse, devenu disciple de Jésus, s'est comporté au Ier siècle de notre ère en véritable entrepreneur religieux et a sillonné l'Orient romain pour multiplier les noyaux de croyants. Pourtant, l'apôtre connut des échecs qui témoignent de l'autonomie des premières communautés chrétiennes. En vrai stratège, Paul a su composer avec les pouvoirs publics et répondre aux contestations des autres leaders ecclésiastiques. Rechercher Paul derrière les portraits stéréotypés que nous en livrent les sources, c'est donc découvrir une personnalité complexe : un être qui resta attaché à ses origines juives ; un savant doué d'un sens évident de la communication, qui acquit une formidable maîtrise de l'espace politique romain. Un homme, tout simplement, qui partout suscita des attachements au point qu'on en fit le premier héros de roman chrétien.
Malgré mes soins attentifs, l'image des saints, des idoles et des stars s'efface lentement dans leurs cadres dédorés. Et sur leurs traces disparues s'avance une autre légende, cortège silencieux et étrangement familier. À sa tête marche la femme que j'ai aimée.
Philippe Vasset est un amateur de marges et de frontières, explorant volontiers les zones laissées en blanc sur les cartes de géographie (Un livre blanc, Fayard, 2007) ou la dernière possibilité d'une authentique création par le fondement des nouveaux cultes qui s'inventent à la lisière des villes (La Conjuration, Fayard, 2013). Pensionnaire à la Villa Médicis en 2014-2015, l'écrivain qui « emprunte les labyrinthes des énigmes du réel » (Libération) ne pouvait sans doute voir Rome autrement que comme cette usine à mythes et à légendes un peu assoupie que son narrateur tente de réveiller.
« Dès les premiers instants de son élection, j'ai été touché par le ``parfum d'Evangile'' qui émane de François. Ce pape parle au coeur et touche de nombreuses personnes - croyantes ou incroyantes - car il vit ce qu'il dit et témoigne des valeurs essentielles du message de Jésus : l'amour, la simplicité, l'humilité, le détachement, la joie. Il entend avant tout promouvoir un nouvel état d'esprit afin que l'Eglise retrouve sa première raison d'être : témoigner, à la suite du Christ, que Dieu n'est pas un juge, mais un libérateur, que l'amour qui redresse est plus important que la loi qui condamne, que l'Evangile est un message de vie qui humanise. C'est aussi la raison pour laquelle il se préoccupe du bien commun de l'humanité et apporte une parole forte et éclairante sur les grands enjeux planétaires : la financiarisation de l'économie, les injustices sociales, la crise environnementale. » F.L.
« Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir et donner ma vie pour les autres. » C'est par cette déclaration que le pape François entamait son pontificat, prenant exemple sur les enseignements de Jésus, lors de sa messe inaugurale place Saint-Pierre en mars 2013.
Dans ce livre qui réunit textes inédits et homélies exemplaires, on retrouve l'essence de sa vision du monde dans une réflexion claire et pénétrante qui brille par son intelligence et remue l'âme. S'adressant à tous, le pape François livre avec ferveur le message de l'Évangile tel qu'il vibre dans son coeur : faire de tout le monde son prochain, créer un nouveau chemin, ouvrir le dialogue, ne laisser personne au bord de la route.
Conscient de la fragilité de notre époque dans bien des domaines, dans notre vie personnelle, au sein de notre famille, de notre travail, de notre société, le pape François invite les hommes et les femmes de bonne volonté à créer une nouvelle citoyenneté, à construire ensemble un foyer où les portes soient ouvertes à tous. Pour aller à la rencontre de son prochain.
La création, dans sa diversité infinie, forme un ensemble harmonieux dont toutes les parties sont liées entre elles et vivent les unes par les autres. De l'atome à l'ange, de la cohésion des molécules à la communion des saints, rien n'existe seul ni pour soi. Dieu n'a créé qu'en unissant. Le drame de l'homme c'est de séparer. Il se coupe de Dieu par l'irreligion, il se coupe de ses frères par l'indifférence, la haine et la guerre, il se coupe enfin de son âme par la poursuite des biens apparents et caducs. La métaphysique de la séparation est la métaphysique même du péché, mais comme l'homme ne peut pas vivre sans un simulacre d'unité, ces parties de lui-même, disjointes et tuées par le péché, se rejoignent, en tant que mortes, non plus comme les organes d'un même corps, mais comme les grains de sable du même désert. Il n'est pas d'autre moyen de salut que le retour à l'unité dans la diversité. Gustave Thibon a toujours essayé de montrer les voies de ce retour sur le plan religieux et social et aujourd'hui il tente de placer dans le même éclairement les problèmes de l'amour humain.
C'est un événement : Benoît XVI rompt le silence. Pour la première fois en 2000 ans d'histoire de la chrétienté, un pape dresse le bilan de son action au Saint-Siège.
Peter Seewald, journaliste spécialiste de ces questions, à qui Benoît XVI s'était confié dans Le Sel de la terre et Lumière du monde, a mené de nombreux entretiens avec le pape émérite entre novembre 2012 et mai 2016. Dans ces conversations inédites, Benoît XVI évoque en toute franchise les raisons de sa renonciation, les moments forts de son pontifi cat, la personnalité de son successeur, le pape François, et n'omet aucun sujet polémique, y compris le scandale de Vatileaks et la difficulté à réformer la Curie.
Jamais auparavant il n'avait abordé de manière si personnelle la question de sa foi, les défis actuels du christianisme et le futur de l'Église. Son parcours sert de toile de fond à ces Dernières conversations, dans lesquelles le pape allemand, un des principaux théologiens de notre temps, livre son message aux fidèles et au monde.
En 1928, l'écrivain libanais maronite Khalil Gibran fait paraître Jésus, Fils de l'Homme, portrait du Messie sous la forme d'une mosaïque. Il y assemble les témoignages de plus de soixante-dix personnages bibliques réels ou inventés. Il ne s'attache guère aux miracles qui sont prêtés au fils de Dieu, mais bien plus aux actes de ce « Fils de l'Homme », être humain né d'un homme et d'une femme. Son livre est la somme de tous les héros gibraniens, du Prophète à l'Errant, du Fou au Précurseur.
C'est là l'Évangile selon Gibran.
Né dans la brousse africaine au sein d'une famille coniagui qui ne possédait qu'une modeste case de briques, il a quitté son village à onze ans afin d'entrer au petit séminaire, avec pour seul trésor une valise confectionnée par son père. Après avoir été ordonné prêtre dans un pays miné par l'une des dictatures les plus sanguinaires d'Afrique, il est devenu, à trente-trois ans, le plus jeune archevêque du monde, et a lutté avec une énergie formidable pour la liberté de son peuple.Sa vie est construite sur le roc de la foi, le combat pour la vérité de Dieu, l'humilité, la simplicité et le courage.
Cet homme profondément spirituel se nomme Robert Sarah. Jean-Paul II l'a appelé à Rome en 2001, Benoît XVI l'a créé cardinal en 2010, et François en a fait l'un de ses plus proches collaborateurs en le nommant à la tête de la prestigieuse Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. La vie entière du cardinal est une sorte de miracle, une succession de moments qui semblent impossibles sans l'intervention du Ciel.
Au fil d'un entretien exclusif, le cardinal, réputé pour sa liberté de parole, livre ses réflexions sur l'Église, les papes, Rome, le monde moderne, l'Afrique, l'Occident, la morale, la vérité, le mal, et Dieu, toujours.Le cardinal Robert Sarah, né en Guinée en 1945, est un des plus proches collaborateurs du pape François.Spécialiste reconnu des arcanes du Vatican et de l'Église, écrivain, Nicolas Diat est l'auteur d'un livre de référence sur le pontificat de Benoît XVI, L'Homme qui ne voulait pas être pape (Albin Michel, 2014).
Sous ce titre, l'auteur a rassemblé les éléments de deux volumes, Le Pain de chaque jour et L'Echelle de Jacob, qui sont aujourd'hui introuvables. Mais il a encore approfondi son analyse, pour tenir compte des événements qui se sont produits ces dernières années. Ce n'est pas que les ouvrages de Gustave Thibon dépendent des circonstances, mais ce penseur réaliste recherche les faits pour en discerner le sens. Et le sens n'est pas pour lui simple objet de connaissance, c'est la flèche qui indique la direction à suivre.
Pour réaliser une telle oeuvre, il faut être à la fois témoin du temps et de l'éternité, témoin au départ, grâce à l'observation et à l'expérience, témoin de l'arrivée par la foi et, peut-être, par une certaine expérience de la grâce, qui fait déjà vivre l'éternité dans le temps.
Et le lecteur parcourt cet itinéraire avec le témoin, à travers les étapes de la pauvreté, de l'amour, de la douleur, en dépit des obstacles du péché et du mensonge, entre ciel et terre, jusqu'à la délivrance. Tous les aspects opposés et complémentaires de la vie sont ici évoqués, le mirage et l'oasis, la solitude et la communion, l'épreuve et l'amour, etc.
L'auteur entraîne son lecteur dans un dialogue passionné, il le provoque à la réflexion, le renvoie à sa propre expérience, le révèle à lui-même, en même temps qu'il lui fait percevoir sa relation avec l'univers et Dieu.
L'oeuvre de Gustave Thibon a valu à son auteur, en 1964, le grand prix de littérature de l'Académie française. Ecrivain indépendant de toute école et de toute coterie, il est à la fois l'enfant et le chantre de la terre et du ciel. On goûte en le lisant la saveur du pain de campagne et celle des plus hautes vérités, cette savoureuse compréhension des choses, que les anciens appelaient la Sagesse.
" Vingt-deux ans après sa première publication, ai-je un mot à ajouter ou à retrancher à Il fait Dieu? Non. Même si, depuis, j'ai largement avancé dans mon âge d'homme, l'éblouissement de cette " rencontre " ne s'est pas fané. Il y a des choses trop fortes pour être dites avec d'autres mots que ceux de la toute première émotion. D'ailleurs, le " temps " de Dieu n'oscille pas du jour à la nuit, du soleil au brouillard: quand il fait Dieu, c'est pour toujours. Mais si Dieu résiste à toute usure, les livres meurent. Celui-ci était devenu introuvable, alors même que de nombreux croyants _ et incroyants _ le réclamaient. C'est pour ces nouveaux lecteurs que j'ai accepté cette réédition sans retouches. "
Didier Decoin
juin 1997
Prix Goncourt 1977 pour John l'Enfer, Didier Decoin, secrétaire général de l'Académie Goncourt, est l'auteur d'une oeuvre considérable. On peut citer, parmi ses plus grands succès, Abraham de Brooklyn, La Femme de chambre du Titanic et La Promeneuse d'oiseaux.
Plus qu'une nouvelle biographie de cette femme hors du commun, ce livre la replace dans l'Espagne de son temps. Thérèse se faisait une haute idée d'elle-même ; elle refusait la médiocrité ; selon elle, l'ambition de faire de grandes choses n'était pas incompatible avec la vertu d'humilité.
Issue d'une famille désargentée (pour partie juive), elle aurait pu se marier ; elle a préféré entrer au couvent. Ce choix douloureux - elle a failli en mourir et a définitivement perdu la santé -, elle entend l'assumer dans toute sa rigueur : elle se « déchausse », obtient des autorités la permission de réformer le Carmel, convainc d'autres religieuses de la suivre. Elle aurait pu s'en tenir là et vivre loin du monde une expérience spirituelle d'une qualité exceptionnelle, mais elle se révèle femme d'action. En peu d'années, elle fonde seize carmels en Espagne. Dans un monde d'hommes, elle revendique le droit des femmes à leur personnalité ; elle séduit les plus grands de ses contemporains, les plus redoutables. Le rayonnement de la spiritualité carmélitaine est sa contribution au renouvellement de la vie religieuse dans l'Espagne de Philippe II puis dans toute l'Europe catholique.
Se méfiant des extases, Thérèse, qui n'a rien d'une bigote, se refuse à confondre ravissements et abêtissement, ascèse et masochisme, humilité et mépris de soi. Dans son effort pour distinguer l'expérience de l'amour de sa compréhension et de son expression, elle éclaire les réalités les plus complexes de la vie psychologique. Élévation de la pensée et profondeur psychologique, rigueur dans l'analyse, précision dans l'expression, sens de la mesure, humour sont quelques-unes des leçons qu'elle donne aux hommes de notre temps.
André Frossard est le fils de L.O. Frossard, journaliste et homme politique de la IIIe République et qui fut, à 31 ans, le premier secrétaire général du parti communiste français. Sa grand-mère paternelle était juive, et son village de l'est " le seul village de France où il y avait une synagogue et pas d'église "; du côté maternel, ses grands-parents étaient d'origine protestante; mais toute la famille avait été gagnée au socialisme. Elevé dans l'athéisme parfait, " celui où la question de l'existence de Dieu ne se pose même plus ", André Frossard raconte comment, à vingt ans, il a rencontré brusquement la vérité chrétienne, " dans une silencieuse et douce explosion de lumière ", alors qu'il était entré dans une chapelle de Paris à la recherche d'un ami. Son livre est le témoignage, extrêmement rare, de l'une de ces conversions instantanées que ne précède aucune inquiétude, aucun trouble, aucune évolution intellectuelle, et c'est avec la même surprise émerveillée qu'autrefois qu'il peut dire aujourd'hui que " Dieu existe ", et qu'il l'a rencontré.
Plus de deux milliards d'êtres humains - les fidèles des trois religions du Livre, chrétiens, juifs, musulmans - vénèrent Abraham et le considèrent comme le Père des croyants. Mais que savons-nous de lui ? L'Ecriture contient une quantité
d'informations infiniment plus précises et parlantes que ce que nous savons à propos de maints personnages clefs de l'Antiquité. A condition de savoir y pénétrer. Raphaël Draï nous conduit dans cette exploration passionnante non seulement par sa connaissance approfondie du récit biblique, découvert à sa source, mais aussi dans la confrontation de ces informations avec les données les plus avérées de l'archéologie et de la science historique.
Certes, chacun est libre de voir en Abraham, personnage de chair et de sang, de foi et de passion, un homme inspiré ou
le leader d'une des plus grandes aventures humaines dans sa confrontation avec le divin, mais comment douter qu'il joue dans l'histoire de l'humanité un rôle capital tant il a connu d'épreuves cruciales pour la survie de celle-ci ? Comprendre sa mise en chemin, suivre ses faits et gestes, partager ses dilemmes et ses épreuves, élucider le sens de ses décisions, mieux connaître sa personnalité, son entourage, la vie et les conflits de son temps, qui orientent encore et toujours le nôtre, c'est acquérir une clef capitale pour les débats de la conscience contemporaine, c'est aller au fondement d'une extraordinaire aventure spirituelle.
Raphaël Draï est professeur à la faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille. Spécialiste de recherche interdisciplinaire
en droit, science politique, psychanalyse et théologie, il est l'un des meilleurs connaisseurs actuels de l'univers biblique. Auteur d'une oeuvre en constant mouvement comportant à présent plus de vingt-cinq ouvrages (dont, chez Fayard, La Sortie d'Egypte ou l'Invention de la liberté et d'une somme en trois volumes sur La Communication prophétique), il est profondément engagé dans le dialogue des religions et des cultures.
Ce livre ne se veut pas un ouvrage savant. Plus modestement, il entend mettre en lumière les profondes convergences des grandes traditions philosophiques, spirituelles et religieuses du monde sur des points essentiels de la sensibilité moderne.
Celle-ci se décline en trois points : la nécessaire sobriété écologique pour limiter l'épuisement des ressources naturelles ; l'alliance nécessaire de l'homme et de la nature pour maintenir les grands équilibres biologiques et climatiques ; la mise en cause enfin du rêve prométhéen si caractéristique de notre temps, où les sciences et les techniques, étroitement liées au capitalisme, emmènent l'humanité au pas de charge dans un rêve de puissance et de domination au mépris de toute modération et de toute sagesse.
Pour assurer l'avenir de nos enfants, des choix urgents s'imposent ; ils devront tenir compte des exigences nouvelles imposées à l'Homo sapiens, dès lors qu'il est la seule espèce vivante à éclore à la conscience et donc à la responsabilité. Car nous sommes désormais les seuls responsables de l'avenir.
Il va falloir choisir, et vite, entre la poursuite effrénée de l'évolution actuelle et aller droit dans le mur, ou changer de cap et aller résolument vers une autre civilisation, Homo sapiens contre Homo demens.
Ce livre voudrait éclairer et faciliter ce choix.
Anthologie établie et traduite de l'espagnol par Aline Schulman, préfacée par Julia Kristeva.Cette anthologie permettra au lecteur de découvrir les chemins qu'emprunta Thérèse d'Avila (1515-1582), femme simple aux prises avec les puissants de son siècle - le Roi, l'Église, l'Inquisition -, pour vivre une expérience mystique incomparable et, en même temps, fonder des couvents et diriger une réforme religieuse.
Dans ses premiers écrits, imposés par ses confesseurs pour lui éviter d'avoir maille à partir avec l'Inquisition et intitulés Livre de la vie (1565), Thérèse révèle la foi qui la porte, mais aussi la violence des pressions qui s'exercent sur elle et la plongent dans l'abîme du doute. Une fois établie son orthodoxie auprès de ses supérieurs, et elle-même devenue supérieure de monastère, elle use de sa plume pour transmettre son enseignement et ses expériences spirituelles, ainsi que son travail de fondatrice : Chemin de perfection (1566-1567), Livre des Fondations (1573-1582), Le Château intérieur ou les Demeures de l'âme (1577). Dans Relations et Faveurs, écrit au long de vingt années (1560-1581) et que l'on pourrait qualifier de journal intime, on touche au plus près d'une personnalité étonnamment moderne, qui va jusqu'à questionner les fondements mêmes de la théologie chrétienne; mais Thérèse appartient à son siècle et conclura prudemment : « Moins je comprends les choses, plus je les crois. »
Béatifiée, proclamée patronne de l'Espagne en 1617 et canonisée en 1622, Thérèse d'Avila aura laissé des écrits qui font d'elle une figure majeure de la spiritualité chrétienne. Elle fut la première femme de tous les temps à être déclarée, en 1970, docteur de l'Église catholique.La nouvelle traduction, par Aline Schulman, de ces textes choisis tranche par sa beauté sur celles parues au fil des siècles et en restitue toute la modernité.
La recherche de l'existence de Dieu traverse toute l'histoire de la philosophie occidentale. C'est une recherche que le père Marie-Dominique Philippe a lui-même poursuivie tout au long de sa vie. Comment la personne humaine s'interroge-t-elle sur l'existence de Dieu ? Comment la découvre-t-elle ? Quel itinéraire peut-elle parcourir pour s'élever jusqu'à ce sommet ?
C'est principalement par l'amour que ce chemin vers la sagesse peut s'ouvrir à notre intelligence en quête de vérité. Dieu n'est pas une conclusion scientifique... Il est Celui qui attire notre intelligence et notre capacité d'aimer dans ce qu'elles ont de plus profond, de plus personnel.
En exposant d'une façon entièrement nouvelle cet itinéraire vers la sagesse, un itinéraire que tout homme peut parcourir, cet ouvrage, fruit de toute une vie de recherche et d'enseignement, est le testament philosophique d'un sage.
Le père Marie-Dominique Philippe, dominicain (né en 1912, mort en 2006), a enseigné la philosophie au Saulchoir puis à l'université de Fribourg (Suisse). Fondateur de la Communauté Saint-Jean, il en a été le premier prieur général et y a poursuivi son enseignement de la philosophie et de la théologie. Auteur de nombreux ouvrages dont Retour à la source, tome 1, Pour une philosophie sapientiale (Fayard, 2005), il a consacré toute sa vie à la recherche de la vérité.
Ce journal raconte l'histoire d'une fidélité. On a beau me dire que l'Église est « infréquentable », que ses dogmes sont « incroyables », je persiste et je signe : le message évangélique appelle au meilleur pour soi pour le meilleur des autres. Bien sûr, cela s'apparente souvent à un parcours du combattant. Imaginez un jeune homme tout droit arrivé de sa Vendée et qui découvre l'institution au milieu des remous du Concile, puis Paris en mai 68. Ou encore un prêtre, qui enseigne l'histoire, parachuté à Saint-Eustache, au milieu du chantier des Halles, et contraint d'inventer une manière d'accueillir et d'accompagner les naufragés de la vie et du sida. Et qui, quinze ans plus tard, se retrouve supérieur général des Oratoriens ! Ces expériences, les leçons et les questionnements qui les ont accompagnées, j'ai souhaité en être le passeur. Ce récit à la fois intime, concret et d'une étonnante lucidité est le premier livre du père Gérard Bénéteau.