Le 5 juillet 1962, la population d'origine européenne est massacrée à Oran. À 12 ans, Daniel est témoin de la capture de son père, dont le tort était d'être le petit-fils d'un forgeron ayant fui l'annexion de Lorraine un siècle auparavant. La mère de Daniel boucle ses valises et emmène ses enfants en France.
Pendant des années, Daniel tente d'oublier son enfance algérienne. Mais quand il découvre le supplice qui a été infligé à son père, il se confie à une biographe.
Naît une saga familiale qui prend racine sur les décombres de la guerre de 1870 pour s'achever de nos jours.
Préface de Boualem Sansal, Grand prix du roman de l'Académie française. Prix Goncourt des Lycéens. Prix Renaudot des lycéens. Prix Femina.
« C'est l'histoire de la guerre d'Algérie la plus complète, la plus juste, la plus émouvante qu'il m'ait été donné de lire ! Tout y est pour construire une histoire qui tient, qui parle, qui émeut. Le tout est magnifiquement écrit, sans fioritures ni effets de manche ».
L'existence mouvementée et dramatique de l'actrice américaine Frances Farmer (1913-1970) a largement excédé son emploi cinématographique de jolie blonde à la raisonnable impertinence. Ce roman découpé en sept tableaux, de la lumière à l'ombre, de Hollywood à la claustration, soutient une réflexion politique sur le corps jeté en pâture à la gloire.
Ce livre est un élan de tendresse envers une petite cité ouvrière, celle de Chedde, au pied du Mont-Blanc, où toute une vie sociale s'est peu à peu éteinte sous les coups impitoyables de la désindustrialisation et de la financiarisation de l'économie. Ce récit impressionniste qui repose sur les souvenirs d'enfance de l'auteur, nous livre des bribes de cette mémoire sociale. C'est aussi un cri d'indignation et de colère. La petite cité, toujours considérée comme une verrue au pays de l'or blanc, est en effet aujourd'hui sacrifiée servilement pour répondre aux basses besognes de l'économie touristique du Pays du Mont-Blanc.
Ce roman est inspiré du drame du Rana Plaza, survenu en avril 2013 au Bangladesh, et des histoires de personnes que l'auteure a pu rencontrer. C'est ainsi qu'elle a imaginé le parcours d'Aymen, un petit garçon marqué par la disparition brutale de sa mère qui a péri sous les décombres de l'atelier de couture où elle travaillait. Désemparé, il retrouvera espoir grâce à la main tendue d'un photographe français dépêché sur place. Son objectif sera alors de rejoindre la France à la recherche d'un secret de famille. Mais le chemin est long et Aymen sera confronté à des rencontres qui bouleverseront le cours de sa vie. Dans ce roman qui interroge notre monde et pointe du doigt certains effets des chaînes de production sur les hommes à l'autre bout de la planète, il est aussi question du rapport à la filiation et du rapport à l'autre. Parce qu'au bout du compte, d'où que l'on vienne et qui que l'on soit, nous sommes tous éprouvés de la même façon par la mort, l'amour, la maladie, la pauvreté, et même l'argent.Parce que notre première identité, c'est notre humanité.
Interroger ses origines et ses propres coutumes contemporaines pour les mettre en perspective avec la pression sociale qu'implique l'intégration à la société moderne, tout cela oblige à poser un certain nombre de questions qu'il faudra bien solutionner, même si les réponses n'en sont pas évidentes : est-il légitime de recourir à une certaine forme de violence afin de sauvegarder son territoire, son mode de vie, sa culture, pour tout dire son propre avenir et celui de son peuple ? Cette violence peut-elle être considérée comme éthique ? La violence institutionnelle et sociétale justifie-t-elle la violence populaire en réponse à celle-ci ? La menace peut-elle devenir un régulateur social ? Autant de questions auxquelles vont devoir répondre Djelsie, le jeune Businenge et son ami Yana l'Amérindien pour sortir vainqueurs du combat qui menace leur âme et l'existence même des peuples de la Guyane.
Gilles est un de ces jeunes appelés envoyés en Algérie pour maintenir l'ordre. Il s'est retrouvé dans une guerre effroyable, qui ne disait pas son nom. Pendant sa présence en Algérie, il a acquis la certitude qu'il ne reviendrait pas vivant de ce terrible environnement. Lors de l'unique permission qu'il a eue pendant son séjour, il a averti ses proches : « je ne reviendrai pas ». Le sort lui a donné raison. Gilles meurt dans une embuscade 13 mois après son arrivée. Ce livre retrace ce moment de notre histoire qui garde encore des cicatrices douloureuses. L'histoire de Gilles est commune à celle de tous ces jeunes dits « morts pour la France » sur le sol algérien.
Faire des études, se battre ou fuir. Tels sont les choix du Club des quatre de Viana do Castelo, des amis qui rêvent de démocratie et de liberté... Quel itinéraire choisir quand on a 18 ans au Portugal dans les années 60 ? Abandonner les siens et son pays aux mains de Salazar, dictateur sanguinaire, et prendre seul la voie de la liberté ? Et la liberté, est-elle vraiment au bout du chemin ?
Sans que nous nous en rendions compte, la Grande Histoire marque nos existences avec parfois beaucoup de discrétion. Or, il y a des contextes géographiques et politiques qui favorisent cette implication de l'Histoire sur l'histoire individuelle des hommes et des femmes. Ce fut le cas de la Chine durant la totalité du XXe siècle. C'est ce que raconte ce livre où se mêlent récit biographique, témoignage historique et interprétation fictionnelle. Basé sur un témoignage réel, ce roman est un hommage rendu à une famille chinoise, et surtout, à ses femmes courageuses, et à travers elles, aux héroïnes du quotidien qui n'ont pas marqué l'Histoire de leur nom mais dont le destin y est profondément lié.
« Enfants pendant l'occupation, nous rêvions de devenir des maquisards mais quelques années plus tard c'est la guerre d'Algérie qui nous a cueillis, à peine sortis de l'adolescence. Nous nous sommes retrouvés un fusil dans les mains pour combattre ceux qui se battaient pour leur liberté. Je me suis senti alors trahi par ma patrie, celle qui avait combattu les nazis. J'ai eu à plusieurs reprises l'envie de m'échapper de cet enfer, je ne l'ai pas fait car ce cauchemar m'a permis de mieux découvrir l'existence et la solidité de mes racines. C'étaient des souvenirs de bonheur et d'humour, c'étaient mes jeunes années, ma famille et mon terroir qui s'accrochaient à moi pour me retenir, pour me dire qu'il ne me fallait pas tout détruire. J'ai compris alors que mes idées - pourtant très justes - ne me donnaient pas tous les droits. »
1974. Jacques Charon vient d'avoir vingt ans et il veut partir très loin de chez lui, sans se retourner. Depuis sa tendre enfance, il ressent un malaise tenace, un sentiment d'oppression à vivre dans la maison familiale. À cette époque du «qui s'instruit s'enrichit », l'université représente alors l'unique issue pour le jeune homme.
Cependant, l'institution n'est pas très accueillante pour les candidats ayant une odeur d'étable ou d'usine imprégnée à leurs vêtements. Ou pour ceux qui n'ont jamais appris le latin. Et bien qu'on soit désormais dans les années 1970, c'est encore pire pour ce qui est de la position réservée aux jeunes femmes.
Dès la rentrée, le directeur annonce que moins de la moitié de l'effectif du programme d'histoire réussira à atteindre la deuxième année. Jacques manque cruellement de confiance en lui, mais grâce à son travail acharné et à ses amitiés grandissantes avec d'autres camarades, il parviendra à se tailler une place dans cet univers sans pitié.
Ce livre fait suite à un premier ouvrage Mostaganem, dure enfance en Algérie. Forcé de fuir vers la France à la suite de la désertion de l'armée française de son frère aîné parti au maquis, il est peu à peu rattrapé à son tour par les événements, envoyé dans une unité disciplinaire, puis en Algérie dans un régiment chargé de la surveillance des voies ferrées et des trains. Il se rapproche alors progressivement de la rébellion jusqu'au jour où il est mis en prison et condamné. Libéré aux accords d'Évian, il vit avec difficulté cette première période de l'indépendance, partagé entre deux forces culturelles, celles de son pays qu'il veut retrouver et celles qu'il a cru découvrir lors de son premier séjour à Paris.
Paolo Bonsi est né à Oran en Algérie, de parents marocains, juifs pratiquants. Sa santé fragile l'envoie dans un préventorium du Lot-et-Garonne, au beau milieu des années 50. Il est coupé de sa culture dès l'âge de 9 ans et va à la messe chaque dimanche. Après dix-huit mois d'absence, il est de retour dans son pays natal, dans une famille qu'il a oublié mais qu'il reconnaît vite. Les évènements d'Algérie arrivent, il faut faire ses valises pour Marseille. À 15 ans, il part en pension dans l'Oise et pratique le racket et des vols auprès des pensionnaires. De retour à Marseille dans les quartiers nord, il désire sortir de ces quartiers populaires et gagner de l'argent.
Aidé par un parrain corse qui l'aime comme le fils qu'il n'a jamais eu, il ouvre une discothèque. Il apprend vite les codes et s'adapte à un milieu qui le respecte au fil du temps...
1975. Après une année à apprivoiser son nouvel univers, Jacques Charon commence à se sentir plus à l'aise. Ses performances académiques lui valent même l'attention de ses professeurs. C'est donc en spectateur intéressé qu'il assiste à la lutte que mènent ses amies Monique et Diane pour se faire une place sur le campus - une place que les hommes, détenteurs de tous les pouvoirs, ne veulent surtout pas leur concéder. Les deux étudiantes, qui sont également femmes au foyer, souhaitent avoir une carrière. Mais si leur désir devient réalité, devront-elles vraiment s'éreinter dans un emploi et rentrer à la maison en vitesse pour préparer les repas, s'occuper du ménage, des enfants et de monsieur?
Pour Suzanne et Louis, le moule traditionnel des relations conjugales ne convient plus. Ils décident alors d'imiter les modèles présentés dans les livres ou les films au goût du jour, qui proposent une morale différente. Ce sont les Swinging Seventies !