Le haïku « donne vie à l'instantané, comme à l'indicible », nous dit l'auteur qui, après avoir rappelé les principes, présente ses premiers poèmes, en japonais comme en français. Il propose dans un second temps au lecteur une initiation à l'écriture japonaise, et l'encourage à essayer l'écriture syllabaire japonaise.
L'auteur poète congolais, trouve aujourd'hui dans le haiku un authentique moyen pour suggérer des émotions, des évènements du temps qui passe. Le choix de cette forme est bien conscient : le poète célèbre les " haikus de chez nous". Sans doute parce que "nous" sommes, en Afrique, dans l'univers de la parole, et que le mot contient assez de force pour secouer nos certitudes et nos endormissements et nous révéler le monde réel. Derrière les mots, nous découvrons soudain l'abâtardissement d'un monde où les maîtres de l'exploitation sont toujours à l'affut d'un marché international de la duperie...Mais l'auteur nous apprend que DEMAIN est une réalité car " Je suis le rêve dur/Qui hantera vos jours et vos nuits".
Et si la Terre prenait la forme d'une femme humaine, d'une
mère comme Elle, et visitait ses enfants, son époux, et qu'ils
parlent, ensemble, d'aujourd'hui, de demain, du monde d'ici
et du monde divin ? C'est ce que disent les haïkus de ce recueil.
Là où les paroles deviennent poésie et métaphysique, à la fois,
où la communion dépasse le quotidien pour se faire divine,
elles finissent par contempler cet au-delà qui est aussi celui de
la Transcendance, et que théorise la philosophie écologique,
l'écosophie, désormais, plus que jamais. Le recueil en parle, qui évoque les quelques anecdotes de la femme aimée autour de qui se dessine alors l'amour pour la Mère, celle de toujours, qui n'est autre que Gaïa, Mother Earth, Terre Mère. Le recueil en parle aussi dans les formes entendues du poème japonais, en disant combien la tradition animiste continue de l'informer.
Le poète dénonce ici la violence et réfléchit sur l'ampleur inouïe du mal en décrivant un pays ébranlé par des bombardements et des atrocités quotidiennes. De quel droit ravager une nation pacifique et raser tout sur son passage, y compris l'humain ? Une telle invasion génocidaire, basée sur le mensonge, peut-elle se produire dans notre société qui se prétend civilisée et régie par des droits internationaux ? Après Lauriers pour l'Ukraine, les haïkus dans Anathema sur l'usurpateur évoquent l'exacerbation et l'indignation devant des crimes de guerre et d'agression continus. Le terme « anathema », selon l'étymologie grecque, signifie « colère des dieux ». Une postface résume le fil de l'actualité de cette guerre horrible.