Et si la Terre prenait la forme d'une femme humaine, d'une
mère comme Elle, et visitait ses enfants, son époux, et qu'ils
parlent, ensemble, d'aujourd'hui, de demain, du monde d'ici
et du monde divin ? C'est ce que disent les haïkus de ce recueil.
Là où les paroles deviennent poésie et métaphysique, à la fois,
où la communion dépasse le quotidien pour se faire divine,
elles finissent par contempler cet au-delà qui est aussi celui de
la Transcendance, et que théorise la philosophie écologique,
l'écosophie, désormais, plus que jamais. Le recueil en parle, qui évoque les quelques anecdotes de la femme aimée autour de qui se dessine alors l'amour pour la Mère, celle de toujours, qui n'est autre que Gaïa, Mother Earth, Terre Mère. Le recueil en parle aussi dans les formes entendues du poème japonais, en disant combien la tradition animiste continue de l'informer.
Le poète dénonce ici la violence et réfléchit sur l'ampleur inouïe du mal en décrivant un pays ébranlé par des bombardements et des atrocités quotidiennes. De quel droit ravager une nation pacifique et raser tout sur son passage, y compris l'humain ? Une telle invasion génocidaire, basée sur le mensonge, peut-elle se produire dans notre société qui se prétend civilisée et régie par des droits internationaux ? Après Lauriers pour l'Ukraine, les haïkus dans Anathema sur l'usurpateur évoquent l'exacerbation et l'indignation devant des crimes de guerre et d'agression continus. Le terme « anathema », selon l'étymologie grecque, signifie « colère des dieux ». Une postface résume le fil de l'actualité de cette guerre horrible.