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La Gibecière à Mots
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Arthur Conan Doyle (1859-1930) "Ce matin-là, M. Sherlock Holmes qui, sauf les cas assez fréquents où il passait les nuits, se levait tard, était assis devant la table de la salle à manger. Je me tenais près de la cheminée, examinant la canne que notre visiteur de la veille avait oubliée. C'était un joli bâton, solide, terminé par une boule - ce qu'on est convenu d'appeler « une permission de minuit »..." Au delà des générations, une créature infernale, appelée le chien des Baskerville, s'en prend aux descendants d'un ancêtre cruel des Baskerville : Hugo qui avait enlevé une jeune paysanne et qui fut tué par la bête. Consulté par le docteur Mortimer, sur la mort de Sir Charles et le devenir de son héritier sir Henry, le célèbre détective Sherlock Holmes décide, avec l'aide son ami Watson, de résoudre cette étrange affaire...
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C'est avec ce recueil de neuf nouvelles que nous faisons connaissance du gentleman cambrioleur, Arsène Lupin. Bien qu'insaisissable de par ses multiples métamorphoses et facettes, Arsène Lupin gagne vite la faveur du public grâce à sa gouaille, sa désinvolture apparente, le fait qu'il ne s'en prend qu'aux voleurs, aux escrocs et puis... il ne tue pas ! Arsène Lupin a fait son apparition, pour la première fois, dans le magazine "Je sais tout" de juillet 1905, avec la nouvelle "l'arrestation d'Arsène Lupin".
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Gaston Leroux (1868-1927) "Le fantôme de l'Opéra a existé. Ce ne fut point, comme on l'a cru longtemps, une inspiration d'artistes, une superstition de directeurs, la création falote des cervelles excitées de ces demoiselles du corps de ballet, de leurs mères, des ouvreuses, des employés du vestiaire et de la concierge. Oui, il a existé, en chair et en os, bien qu'il se donnât toutes les apparences d'un vrai fantôme, c'est-à-dire d'une ombre." L'Opéra Garnier change de direction ; d'étranges événements surviennent alors... Serait-ce le fantôme de l'Opéra le responsable ou n'est-il qu'une rumeur circulant au sein du personnel ? C'est à cette même époque que Christine Daée connaît la célébrité, grâce à un énigmatique ange de la musique, en remplaçant la diva Carlotta...
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Gaston Leroux (1868-1927) Nous pensions avoir tout vu, tout lu, tout compris avec le "Mystère de la chambre jaune" ! Il n'en est rien... Nous avions un corps en moins... Avec le "Parfum de la Dame en noir", nous aurons un corps en trop ! Larsan continue son oeuvre néfaste... Rouletabille continue à enquêter...
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Arthur Conan Doyle (1859-1930) " - J'inclinerais à croire..., dis-je. - Moi aussi, fit Sherlock Holmes, avec impatience. Je me considère comme le plus endurant des hommes ; mais cette façon narquoise de m'interrompre me chiffonna, je l'avoue. "En vérité, Holmes, répliquai-je d'un ton sévère, vous êtes bien agaçant parfois." Il ne me répondit pas ; il s'abîmait dans ses pensées. Son déjeuner, posé devant lui, attendait qu'il y touchât. Le front appuyé contre une main, il regardait fixement la feuille de papier qu'il venait de retirer de son enveloppe. Portant l'enveloppe à la lumière, il l'examina sous toutes ses faces. "C'est l'écriture de Porlock, fit-il rêveur. Je ne puis guère douter que ce ne soit l'écriture de Porlock, bien que je ne l'ai vue que deux fois : il y a là un "y" dont je reconnais l'arabesque. Mais si l'écriture est de Porlock, il s'agit d'une affaire grave." Holmes s'adressait moins à moi qu'à lui-même. Cependant ma mauvaise humeur ne tint pas contre l'intérêt qu'éveillaient ses paroles. "Qui donc est Porlock ? demandai-je. - Porlock est tout simplement un pseudonyme, Watson, un signe d'identification derrière lequel se dissimule un individu fuyant et fertile en ressources..." Sherlock Holmes et le dr Watson tentent de décrypter un message dont ils n'ont pas reçu le code. A peine ont-ils réussi à le déchiffrer qu'ils reçoivent la visite de l'inspecteur MacDonald, venu demander de l'aide afin de résoudre la mort d'un certain Douglas au manoir de Birlstone. Douglas... Birlstone... deux noms présents sur le message...
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Il ne fait pas bon d'être élu au fauteuil de mgr d'Abbeville, à l'Académie française. Coup sur coup trois candidats meurent foudroyés, lors de la cérémonie de réception... Les quarante devront-ils rester éternellement trente-neuf sous la coupole ? Gaston Leroux, l'un des pères du roman populaire, nous offre, avec "le fauteuil hanté", une énigme pleine de malice et d'humour : du rififi chez les Immortels !
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Les aventures de Sherlock Holmes
Arthur Conan Doyle
- La Gibecière à Mots
- 7 Janvier 2019
- 9782374633060
Arthur Conan Doyle (1859-1930) "Pour Sherlock Holmes c'est toujours « la femme ». Il ne parle jamais d'elle que sous cette dénomination ; à ses yeux elle éclipse le sexe faible tout entier. Ne croyez pourtant pas qu'il ait eu de l'amour, voire même de l'affection pour Irène Adler. Tous les sentiments violents et celui-là en particulier sont contraires à son caractère froid, méthodique et admirablement équilibré. Holmes est bien la machine animée et observatrice la plus parfaite qu'on puisse rencontrer, mais je ne vois pas mon personnage dans le rôle d'amoureux. Il ne m'a jamais parlé d'amour qu'avec un geste de mépris et un sourire railleur. Pour lui qui a mission d'observer et de déduire, la passion chez les autres est un secours puissant ; elle détermine sans cesse les mobiles secrets qui ont porté l'accusé à son crime ; mais le logicien de profession aurait grand tort de se laisser envahir par le sentiment ; cela équivaudrait à introduire dans des rouages fins et délicats un facteur étranger qui y porterait la plus grande perturbation ; le sentiment pourrait influer sur ses déductions. Une émotion violente pour une nature comme la sienne équivaudrait à un grain de sable dans un instrument de précision ou à une fêlure sur un de ses microscopes les plus puissants. Et cependant pour lui il n'y avait qu'une femme au monde et cette femme était feue Irène Adler, de mémoire douteuse." Recueil de 12 affaires du célèbre détective londonien, Sherlock Holmes, racontées par son fidèle ami, le dr Watson. Un scandale en Bohème - L'association des hommes roux - Un cas d'identité - Le mystère de la vallée de Boscombe - Les cinq pépins d'orange - L'homme à la lèvre retroussée - L'escarboucle bleue - La bande mouchetée - Le pouce de l'ingénieur - L'aristocratique célibataire - Le diadème de Béryls - Les hêtres pourpres.
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Maurice Leblanc (1864-1941) C'est la première aventure d'Arsène Lupin et sans doute eût-elle été publiée avant les autres s'il ne s'y était maintes fois et résolument opposé... Publié en 1924, soit 17 ans après la parution de la première histoire du célèbre gentleman-cambrioleur, "la comtesse de Cagliostro" relate les 20 ans de Raoul d'Andrésy qui n'est pas encore Arsène Lupin. Mais déjà il promet ! Et si sa capacité à résoudre les énigmes ne fait aucun doute, celle de comprendre les femmes est déjà absente ! Josine ou Clarisse ? La raison ou la passion ?
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Georges Bernanos (1888-1948) "Lettre d'Olivier Mainville à sa tante. Ma chère tante, j'aurais dû vous écrire à l'occasion des fiançailles d'Hélène et le temps passe, passe. Vingt jours à votre Souville, vingt jours tous pareils, avec leur compte exact d'heures, de minutes, de secondes - et encore l'horloge de la paroisse doit vous faire bonne mesure, treize heures à la douzaine peut-être, sait-on ? - vingt jours de province, enfin, c'est quelque chose. Ici, voyez-vous, ce n'est rien. On les arrache au calendrier par poignées, les jours, on les jette à peine défraîchis pour en avoir tout de suite des neufs. Et personne n'a l'idée de vérifier le total, à quoi bon ? Dieu est honnête. Aussi, lorsque vous me parlez de donner l'emploi de mon temps, je vous admire. Le seul point fixe de mon espèce de diorama tournant, c'est toujours, depuis décembre, ma visite quotidienne à M. Ganse - ce que vous appelez si drôlement mon secrétariat. Singulier secrétaire ! J'arrive chaque après-midi à trois heures tapant. Je fume des cigarettes en compagnie du patron jusqu'à cinq heures. Tandis que nous causons - il écoute avidement, cyniquement, il est curieux de tout, avec des étonnements qui me semblent presque naïfs, de brusques retours sur lui-même, absolument déconcertants, qui vous donnent envie de rougir - Mme Alfieri, la première secrétaire, achève de mettre au net les pages dictées le matin. Puis je dois les relire au patron qui commence par hausser les épaules, s'énerve, et à la dixième ligne me prie régulièrement de lui fiche la paix." Olivier Mainville travaille chez l'écrivain Ganse. Il écrit une lettre à sa tante, lettre dans laquelle il décrit aussi bien l'écrivain que son neveu cynique, Philippe, et son énigmatique secrétaire, Mme Alfieri. Cette lettre est lue par son patron... Roman inachevé de Georges Bernanos.
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Eugène Dabit (1898-1936) "Le médecin n'est resté que quelques minutes dans la chambre. Il a regagné vivement sa voiture où Paula s'est jetée derrière lui, tête nue. Et depuis elle n'a pas fait un geste, elle n'a plus dit un mot. Courbée, les bras inertes, elle se laisse glisser sur son siège, secouer par des cahots. Soudain, le médecin grogne. Alors, elle colle son front contre la vitre : la rue est barrée... Non ! jamais ils n'arriveront... rue de Belleville, tout en haut ! C'est la première fois qu'elle vient dans ce quartier... et à une heure si matinale ! Lorsqu'ils ont quitté Vaugirard, les rues étaient désertes, maintenant elles s'animent, une lueur bleuâtre y traîne. Des cafés sont ouverts : des hommes en sortent, y pénètrent, et tous, tous, ils commencent leur journée, ils continuent à vivre. Paula regarde, pour oublier. Impossible ! Elle se renverse, en sanglotant, et ne voit plus que le toit de la voiture, noir... - Quel numéro ? Paula ouvre sa main dans laquelle elle froissait un papier ; elle le déplie, le fixe des yeux, tandis que la lumière s'étale, que montent des bruits confus ; et encore une fois elle lit, d'une voix éteinte : - En cas d'accident prévenir ma soeur Lucienne Dieulet, Bar du Télégraphe, 263." 2 janvier 1933 : Albert est mort ! Célibataire, il n'est pas mort chez lui mais chez une amie ! Que peut-il se passer dans la tête de ses proches pendant les 4 jours qui mènent du décès aux obsèques ? Oeuvre toute en douceur par l'auteur de "Hôtel du Nord".
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Arthur Conan Doyle (1859-1930) "Ce fut en 1878 que je subis devant l'Université de Londres ma thèse de docteur en médecine. Après avoir complété mes études à Netley - pour me conformer aux prescriptions imposées aux médecins qui veulent faire leur carrière dans l'armée, - je fus définitivement attaché, en qualité d'aide-major, au 5e fusiliers de Northumberland. Ce corps était alors aux Indes, et, avant que j'aie pu le rejoindre, la seconde campagne contre l'Afghanistan était entamée. En débarquant à Bombay, j'appris que mon régiment avait déjà traversé les défilés de la frontière et se trouvait au coeur même du pays ennemi. Je me joignis à plusieurs officiers dont la situation était analogue à la mienne, et nous parvînmes à atteindre sans encombre la ville de Candahar ; j'y retrouvai mon régiment et le jour même j'entrai dans mes nouvelles fonctions." A Londres, dans une maison vide, le cadavre d'un homme est trouvé ; aucune blessure apparente... mais des taches de sang et le mot "RACHE" inscrit en lettres rouges sur le mur... Sherlock Holmes enquête. "Une étude en rouge" est la première enquête du célèbre détective écrite par Arthur Conan Doyle. Nous y faisons la connaissance de ce personnage plutôt excentrique et de sa manière d'opérer.
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Maurice Leblanc (1864-1941) "Je voudrais marquer ici que, tout en appréciant comme il convient, et en certifiant comme conformes à l'exactitude les aventures qui me sont attribuées par mon historiographe attitré, j'apporte néanmoins certaines réserves sur la façon dont il les présente dans ses livres. Il y a cent manières d'accommoder au goût du public une aventure réelle. Peut-être n'est-ce pas choisir la meilleure que de me montrer toujours sous l'aspect le plus avantageux et de me mettre obstinément en relief et au premier plan. Non content de négliger les nombreux épisodes de ma vie où je fus dominé par les circonstances, démoli par mes adversaires ou rabroué par les respectables agents de l'autorité, mon historiographe arrange, atténue, développe, exagère et, sans aller contre les faits, les dispose si bien que j'en arrive parfois à être gêné dans ma modestie..." Arsène Lupin, alias Raoul d'Averny, se retrouve mêlé à une sombre affaire de meurtre crapuleux, en suivant un certain Philippe Gaverel jusqu'au Vésinet. Mystères, vengeances et amours sont au rendez-vous mais le passé d'Arsène Lupin lui revient en pleine face... Peut-être sa dernière "affaire" ?
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Maurice Leblanc (1864-1941) Un peu de géographie... un peu d'histoire... et c'est reparti pour une nouvelle aventure du célèbre gentleman-cambrioleur ! Mais si Arsène Lupin nous a prouvé plusieurs fois qu'il pouvait résoudre n'importe quelle énigme, il nous démontre encore une fois qu'en amour : "rien ne va plus" !
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Maurice Leblanc (1864-1941) Huit nouvelles. Lupin s'amuse... huit nouveaux coups ! Notre gentleman-cambrioleur national, sous les traits du détective Jim Barnett, rend la justice en résolvant gratuitement huit enquêtes que l'inspecteur Béchoux lui apporte sur un plateau ! Ne serait-ce point ce brave inspecteur le "cie" d' "Agence Barnett et cie" ? "Gratuitement"... oui... mais pour qui ?
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Paul Féval (1816-1887) "Un soir de novembre, un soir de dimanche, le bon capitaine Paddy O'Chrane était attablé devant un gigantesque verre de 'grog dans le parloir de la taverne de Crown's Arms. Comme il y a dans Londres un demi-cent de tavernes qui portent pour enseigne les Armes de la Couronne, nous ne croyons pas inutile de spécifier que l'établissement dont nous parlons ouvre ses quatre fenêtres, ornées de rideaux rouges, et sa porte qui surmonte un raide perron de cinq marches, dans Water-Street, au quartier de la Tour. Quant au capitaine Paddy, c'était un Irlandais de six pieds de long sur six pouces de diamètre, vêtu d'un frac bleu à boutons noirs, d'une culotte chamois, bouclant sur des bas de filoselle, et chaussé de larges souliers non cirés. De l'autre côté du parloir(1) s'asseyait un homme d'une quarantaine d'années à la physionomie honnête et calme. Il portait un costume décent, sans prétentions à l'élégance, mais éloignant toute idée de gêne. Ses yeux, immobiles et dilatés, avaient le regard fixe des yeux qui ne voient plus. Il venait parfois à la taverne, où il était connu sous le nom de Tyrrel l'Aveugle. Mistress Burnett, la souveraine de céans, dont le trône était naturellement dans le comptoir, venait à de rares intervalles dire un mot gracieux au capitaine Paddy, qui, très évidemment, était un habitué de la maison. Une fille de taverne se tenait debout entre les deux portes. Cette fille eût gagné une fortune à ne rien faire, au temps où les artistes étaient des princes et payaient leurs modèles au poids de l'or. Elle était admirablement belle" Londres dans les années 1840. On ne parle que du marquis de Rio-Santo. Personne ne sait d'où il vient et il fascine ces dames de la haute société. Il mène un grand train de vie et les millions coulent à flot ! Mais il est surtout le mystérieux chef d'une organisation de malfrats nommée "les gentilshommes de la nuit"... Qui est-il vraiment ? aristocrate... voyou... assassin... rebelle ? Roman en trois tomes.
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Charles Barbara (1817-1866) "Dans une chambre claire, inondée des rayons du soleil d'avril, deux jeunes gens déjeunaient et causaient. Le plus jeune, d'apparence frêle, avec des cheveux blonds, des yeux extrêmement vifs, une physionomie à traits prononcés où se peignait un caractère ferme, faisait, à côté de l'autre, qui avait des joues encore roses, des buissons de cheveux bruns et cet oeil langoureux particulier aux natures indécises qu'un rien abat et décourage, un contraste saisissant. Le blond disait Rodolphe en s'adressant au brun, et ce dernier appelait Max le jeune homme aux yeux bleus, dont le vrai nom était Maximilien Destroy. C'étaient deux camarades d'enfance et de collège ; ils devisaient sur la littérature, et Rodolphe qui, dans un état de marasme, était venu voir son ami avec l'espoir d'un allégement, s'appesantissait sur les mécomptes, l'amertume, les épines sans roses de la vie d'artiste. Au contraire, il semblait que Max se fît un jeu d'ajouter à cette mélancolie." Publié en 1855, "L'assassinat du Pont-Rouge" est considéré comme le premier roman policier français. Le corps d'un agent de change est retrouvé dans la Seine. L'enquête a conclu à un suicide. Mais était-ce bien un suicide ?
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Maurice Leblanc (1864-1941) "- Ainsi, mon petit monsieur, vous avez pu croire que moi, Charles Rondot, commerçant honorable, et connu comme tel dans les quartiers des Batignolles, j'accorderais la main de ma fille à un homme qui n'a pas de père ? Le haut du corps agressif, les bras croisés et projetés en avant de la poitrine, la figure écarlate, les sourcils en bataille ainsi que les crocs de la moustache, le buste trop lourd pour les jambes fluettes, Charles Rondot aurait dû logiquement perdre l'équilibre et s'écrouler sur le malheureux prétendant dont l'audace le gonflait d'indignation. Balthazar s'en rendit compte avec effroi. Assis du bout des fesses à l'extrême bord d'une chaise, il se faisait tout petit devant la menace, rentrait son cou dans son faux col, cachait son unique gant jaune beurre dans son chapeau haut de forme, et son chapeau sous le pan d'une redingote noire dont les mites n'avaient pas dédaigné le drap luisant. D'aspect chétif, les genoux et les coudes pointus, Balthazar était mince et pâle. Son menton et ses joues s'ornaient d'une toison molle et soyeuse comme des cheveux, tandis que son crâne portait une végétation courte et drue comme les poils d'une barbe clairsemée. Le nez était large et sensuel, un nez d'homme gras, les yeux aimables et doux. Essayant de plaisanter, il insinua timidement : - Tout enfant suppose un père, cher monsieur... - Un enfant qui n'a pas de nom n'a pas de père, jeune homme ! rugit Charles Rondot et quand on n'a ni père, ni état civil, ni situation sociale, ni domicile avouable, on ne cherche pas à capter la confiance d'un honorable commerçant. - Pas de domicile ! s'écria Balthazar qui se rebiffait. Et la villa des Danaïdes ? Pas de situation ! Et mon poste de professeur ?" Balthazar, trentenaire orphelin et professeur d'un peu de tout, veut épouser Yolande. Mais Charles Rondot ne veut pas d'un gendre désargenté et sans père... Balthazar, après de nombreuses péripéties, se retrouve avec plus de pères qu'il n'en faut !
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Maurice Leblanc (1864-1941) L'inspecteur Victor se met sur la piste du célèbre gentleman-cambrioleur un peu par hasard en suivant une jolie femme... Arsène Lupin aurait-il trouvé un adversaire à sa mesure en la personne du vieux policier ? A voir...
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Maurice Leblanc (1864-1941) "Sous un ciel lourd d'étoiles, où s'accrochait un dernier quartier de lune, la roulotte dormait sur l'herbe du chemin, ses volets clos, ses brancards allongés comme des bras. Dans l'ombre du fossé voisin, un cheval ronflait et soupirait. Très loin, par-dessus la crête noire des collines, une bande plus claire annonça l'approche de l'aube. Une horloge d'église sonna quatre heures. Quelques oiseaux s'éveillèrent de place en place, et se mirent à chanter. Il faisait doux et tiède. Brusquement, à l'intérieur, une voix de femme cria : "Saint-Quentin ! Saint-Quentin !" Et une tête passa par la lucarne qui donnait sur le siège, par-dessous l'avancée du toit. "C'est bien ça, je m'en doutais ! Le gredin a déguerpi cette nuit. L'animal ! Quelle correction !" D'autres voix lui répondirent. Il s'écoula deux ou trois minutes. Puis la porte d'arrière fut ouverte et une silhouette descendit les cinq marches de l'escalier, pendant que, à la fenêtre latérale, deux têtes ébouriffées apparaissaient. "Dorothée ! où vas-tu ? - Chercher Saint-Quentin ! répliqua celle qu'on appelait Dorothée. - Mais il est rentré de promenade avec toi hier soir, et je l'ai vu se coucher sur son siège. - Tu vois bien qu'il n'y est plus, Castor. - Où est-il ? - Patience ! Je vais vous le ramener par les oreilles." 1921 : La route d'un petit cirque ambulant, composé de 4 orphelins et de Dorothée qui les a recueillis, passe par le château de Roborey. Roborey... un nom qui n'est pas inconnu à Dorothée : c'est celui que son père a prononcé plusieurs fois avant de mourir...
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John Buchan (1875-1940) "Cet après-midi de mai, je revins de la City vers les 3 heures, complètement dégoûté de vivre. Trois mois passés dans la mère patrie avaient suffi à m'en rassasier. Si quelqu'un m'eût prédit un an plus tôt que j'en arriverais là, je lui aurais ri au nez ; pourtant c'était un fait. Le climat me rendait mélancolique, la conversation de la généralité des Anglais me donnait la nausée ; je ne prenais pas assez d'exercice, et les plaisirs de Londres me paraissaient fades comme de l'eau de Seltz qui est restée au soleil. - Richard Hannay, mon ami, me répétais-je, tu t'es trompé de filon, il s'agirait de sortir de là. Je me mordais les lèvres au souvenir des projets que j'avais échafaudés pendant ces dernières années à Buluwayo. En y amassant mon pécule - il y en a de plus gros, mais je le trouvais suffisant -, je m'y étais promis des plaisirs de toutes sortes. Emmené loin de l'Écosse par mon père dès l'âge de six ans, je n'étais pas revenu au pays depuis lors : l'Angleterre m'apparaissait donc comme dans un rêve des Mille et Une Nuits, et je comptais m'y établir pour le restant de mes jours. Mais je fus vite désillusionné." Richard Hannay, ancien ingénieur des mines, regrette d'avoir quitté l'Afrique du Sud pour l'Angleterre où il s'ennuie. La découverte d'un cadavre dans son salon va redonner du piment à son existence : le voilà embarqué dans une affaire d'espionnage et il devra sauver sa peau...
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Gaston Leroux (1868-1927) "À toute vapeur, le train filait dans la Prairie. Il avait quitté les rives du Missouri, laissé derrière lui les faubourgs manufacturiers d'Omaha City et dirigeait sa course folle vers Cheyenne, traversant dans toute sa largeur, de l'est à l'ouest, l'État de Nebraska. Le train se trouvait alors dans la partie la plus dangereuse de son parcours de New York à San Francisco. Aujourd'hui que les Peaux-Rouges se sont civilisés et qu'ils montent dans le train après avoir pris leurs tickets, la sécurité des voyageurs dans le Nebraska est aussi complète que dans les autres États de l'Union. Mais, si nous nous reportons d'une vingtaine d'années en arrière, il n'en allait point de même. Et quand les Omahas, les Gowas ou les Delawares, les Pawnies et surtout les Sioux, quand quelques membres des tribus du Nebraska sortaient des « territoires réservés » pour prendre le train, c'était pour le prendre d'assaut. Déjà, à cette époque, ils étaient à demi domptés et ne songeaient guère à mettre le siège devant Cheyenne ni à affamer la ville, comme ils l'avaient fait quelques années auparavant. Les représailles avaient été trop terribles. Néanmoins, quelques troupes indépendantes s'attaquaient encore au « monstre de fer et de feu ». Ainsi nous expliquons-nous que, cette nuit-là, les voyageurs de l'Union Pacific railway n'étaient point pressés de dormir. À peu près tous, hommes et femmes, avaient abandonné les « sleeping car » et leurs couchettes pour les « parlors » et pour les « smoking ». Mais les passerelles surtout et les terrasses s'encombraient de voyageurs. Il faisait, du reste, une nuit chaude, et l'on étouffait dans les wagons." Dans le train de l'Union Pacific Railway, un milliardaire, Jonathan Smith, est tué par sa propre fiancée Mary alors qu"il allait faire feu sur Charley, son amant. Vingt ans plus tard, à Paris, tout le monde est fou amoureux d'une actrice : Diane...
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Emile Gaboriau (1832-1873) "Le jeudi 6 mars 1862, surlendemain du Mardi gras, cinq femmes du village de La Jonchère se présentaient au bureau de police de Bougival. Elles racontaient que depuis deux jours personne n'avait aperçu une de leurs voisines, la veuve Lerouge, qui habitait seule une maisonnette isolée. À plusieurs reprises, elles avaient frappé en vain. Les fenêtres comme la porte étant exactement fermées, il avait été impossible de jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Ce silence, cette disparition les inquiétaient. Redoutant un crime, ou tout au moins un accident, elles demandaient que la « Justice » voulût bien, pour les rassurer, forcer la porte et pénétrer dans la maison. Bougival est un pays aimable, peuplé tous les dimanches de canotiers et de canotières ; on y relève beaucoup de délits, mais les crimes y sont rares. Le commissaire refusa donc d'abord de se rendre à la prière des solliciteuses. Cependant elles firent si bien, elles insistèrent tant et si longtemps, que le magistrat fatigué céda. Il envoya chercher le brigadier de gendarmerie et deux de ses hommes, requit un serrurier et, ainsi accompagné, suivit les voisines de la veuve Lerouge. La Jonchère doit quelque célébrité à l'inventeur du chemin de fer à glissement qui, depuis plusieurs années, y fait avec plus de persévérance que de succès des expériences publiques de son système. C'est un hameau sans importance, assis sur la pente du coteau qui domine la Seine, entre la Malmaison et Bougival. Il est à vingt minutes environ de la grande route qui va de Paris à Saint-Germain en passant par Rueil et Port-Marly. Un chemin escarpé, inconnu aux ponts et chaussées, y conduit. La petite troupe, les gendarmes en tête, suivit donc la large chaussée qui endigue la Seine à cet endroit, et bientôt, tournant à droite, s'engagea dans le chemin de traverse, bordé de murs et profondément encaissé." Bougival : dans sa maison isolée, la veuve Lerouge est retrouvée assassinée. Les témoignages et les indices sont maigres. A la demande du juge d'instruction, un "policier amateur", Tabaret entre en scène ; observation et déduction sont ses deux principes...
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Emile Gaboriau (1832-1873) "Le 20 février 18.., un dimanche, qui se trouvait être le dimanche gras, sur les onze heures du soir, une ronde d'agents du service de la sûreté sortait du poste de police de l'ancienne barrière d'Italie. La mission de cette ronde était d'explorer ce vaste quartier qui s'étend de la route de Fontainebleau à la Seine, depuis les boulevards extérieurs jusqu'aux fortifications. Ces parages déserts avaient alors la fâcheuse réputation qu'ont aujourd'hui les carrières d'Amérique. S'y aventurer de nuit était réputé si dangereux, que les soldats des forts venus à Paris avec la permission du spectacle, avaient ordre de s'attendre à la barrière et de ne rentrer que par groupes de trois ou quatre. C'est que les terrains vagues, encore nombreux, devenaient, passé minuit, le domaine de cette tourbe de misérables sans aveu et sans asile, qui redoutent jusqu'aux formalités sommaires des plus infâmes garnis. Les vagabonds et les repris de justice s'y donnaient rendez-vous. Si la journée avait été bonne, ils faisaient ripaille avec les comestibles volés aux étalages. Quand le sommeil les gagnait, ils se glissaient sous les hangars des fabriques ou parmi les décombres de maisons abandonnées. Tout avait été mis en oeuvre pour déloger des hôtes si dangereux, mais les plus énergiques mesures demeuraient vaines. Surveillés, traqués, harcelés, toujours sous le coup d'une razzia, ils revenaient quand même, avec une obstination idiote, obéissant, on ne saurait dire à quelle mystérieuse attraction. Si bien que la police avait là comme une immense souricière incessamment tendue, où son gibier venait bénévolement se prendre." Les agents de la sûreté patrouillent. Ils sont alertés par des cris provenant d'un lieu mal famé, la Poivrière : Ils y découvrent deux cadavres, un homme aux 3/4 mort et... l'assassin. Simple règlement de compte selon le chef Gévrol... mais Lecoq, un jeune agent, envisage les choses différemment d'après ses observations... Tome I.
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Henry Cauvain (1847-1899) "Ce fut le 3 janvier 1845, à 8 heures du soir, que je fis la connaissance de M. Maximilien Heller. Quelques jours auparavant, j'avais été abordé dans la rue par un de mes amis, Jules H***, qui, les premiers compliments échangés, m'avait dit avec une insistance toute particulière : « Voici déjà quelque temps que je voulais aller chez vous, mon cher docteur, pour vous prier de me rendre un grand service. Un de mes anciens confrères du barreau, M. Heller, qui demeure ici près, est dans l'état de santé le plus alarmant. Nous avions d'abord cru, ses amis et moi, que son mal était plus moral que physique. Nous avons essayé tous les moyens de distraction possibles, nous avons tâché de donner quelques aliments à son intelligence, que nous avons connue autrefois si belle et si lumineuse. Je dois convenir que tous nos efforts ont échoué. Il ne nous reste plus qu'à implorer le secours de la science. Ce que notre amitié n'a pu faire, votre autorité de docteur le fera peut-être. Maximilien a une nature énergique, et il ne cédera guère, je crois, qu'à une raison supérieure. Allez donc chez lui un de ces soirs, mon cher ami, et voyez ce que vous pouvez pour ce pauvre garçon. Je vous serai tout particulièrement reconnaissant du bien que vous lui ferez. » La semaine suivante, pour condescendre au désir que m'avait exprimé mon ami, et bien que cette visite me répugnât un peu, - car j'avais entendu parler de M. Maximilien Heller comme d'un excentrique désagréable et fort maussade, - je me rendis chez mon nouveau malade." Afin d'honorer une promesse faite à un ami, le narrateur, médecin de son état, visite Maximilien Heller, un philosophe misanthrope dont la santé semble inquiétante. Pendant l'auscultation, on frappe à la porte : c'est un commissaire de police... Maximillien Heller est une préfiguration de Sherlock Holmès...