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On ne sait pas trop d'où il vient, ni comment il s'appelle, mais il est venu rejoindre Dimitri, l'autre garçon de Gauthier, le maître. Tous deux travaillent pour Gauthier. Tous deux sont devenus des jouets entre ses mains. Tous deux goûteront à sa médecine dissimulée dans un verre de lait que, bientôt, ils ne peuvent plus se passer. L'auteure laisse entendre qu'ils viendraient d'Europe de l'est, probablement de Roumanie, pays de tous les extrêmes, ou de Slovaquie, allez savoir. Peu importe, ils sont là, chez Gauthier. Et ils y resteront. Jusqu'à la fin.
Pour son troisième roman, Loana Hoarau campe son décor dans une zone rurale, quelque part en France ou en Suisse. Dans un style fort original, elle racontera l'histoire de ce garçon à la deuxième personne du singulier, et toujours au futur simple. Cela donne une étrange impression, comme si elle s'adressait à nous, lecteurs, comme si nous étions les prochaines victimes de ce Gauthier. Frissons garantis, et pour ceux qui n'ont pas de chance, cauchemars assurés. Car ce roman est tout à la fois envoûtant et terrible, comme peut l'être sans doute la relation entre le bourreau et sa victime.
Loana Hoarau, née en 1977, vit à Belfort dans l'Est de la France où elle consacre le plus clair de son temps à l'écriture. Auteure depuis plus de vingt ans, ses romans et scénarii sont basés uniquement sur le drame psychologique, le réalisme et l'horreur. Les enfants ont toujours une grande importance dans ses écrits et sont souvent les protagonistes réels ou rêvés, le thème principal de l'intrigue. Amoureuse des mots, des contrastes et des phrases à double sens, Loana offre un univers sombre et dérangeant à celui ou celle qui voudra bien la suivre.
Plus de détails et des échantillons sont à lire sur le site de l'éditeur.
ebook (ePub) 1.99 €
Dans une vieille ferme
improductive
de Haute-Saône en Franche-Comté, dans une région de montagnes rocailleuses et escarpées de l'est de la France,
Lucas, surnommé
le débile
par ses frères,
vit, en compagnie de son vieux père acariâtre et impotent et de deux jeunes filles (dont une aveugle). Ces gens sont sociologiquement
invisibles
. Leur mode d'existence en vase clos est largement vivrier. Lucas garde et nourrit quelques cochons, auxquels il donne encore des noms personnalisés selon une pratique ancienne d'élevage artisanal. Tout le monde ici a sa carabine de chasse et le fait d'abattre du gros gibier, pour fins de consommation personnelle, est une pratique
courante
. Personne ne monte en ces lieux. C'est trop loin, trop escarpé, trop oublié. Les corps constitués (gendarmerie et autres) ne se manifestent jamais. Par contre, par ici comme partout au monde, on sait parfaitement ce que c'est qu'un
e caméra et on ignore rien de la mise en
ligne anonyme de vidéos sur internet. Et l'on en joue...
Les deux fils aînés de cette petite cellule familiale amputée (amputée notamment de la mère, morte en couches des années auparavant), Noël et Thibault, sont militaires de leur état et ils ne se présentent à la maison de ferme qu'épisodiquement. Lucas, notre narrateur, est à la fois fasciné et terrifié par ces deux vigoureux compères. Ce sont pour lui des tyrans, des titans, des idoles, des hydres et il voit à scrupuleusement ne pas leur désobéir car ils ont la torgnole facile et ils sont beaucoup plus intelligents que Lucas. La période de permission des deux militaires provoque habituellement une grande joie chez leur vieux père et un intense malaise dans le reste de la petite basse-cour. C'est que les deux bidasses du cru ramènent de temps en temps avec eux un invité... habituellement un étranger sans attaches séjournant en France... toujours de sexe masculin.
Et cet étranger, ils se mettent... disons, pour faire sobre... à lui enseigner comment chanter adéquatement
La Marseillaise
, aux fins justement d'un ensemble de petites vidéos très spéciales qu'on entend placer sur internet... anonymement naturellement (les vidéastes portent même des masques). Il s'agit, en fait, d'agir rondement, de ne pas trop en dire et de ne surtout pas se nommer, attendu qu'on entre assez rapidement dans une dynamique procédant imperturbablement, justement, de l'innommable.
On commence maintenant à graduellement voir apparaître ce qu'on pourrait appeler un
roman de Loana Hoarau
. Dans la ligné terrible
et
glaçante de ses oeuvres antérieures (Mathématiques du chaos,
Buczko,
Soleil à Vazec), notre maîtresse maison de l'horreur assumé, du cruel fin, et du gore explicite ne se laisse pas prier - derechef - pour nous faire entrer, en douceur mais sans concession, dans les replis rouges comme du sang et incolore comme des larmes de son antre romanesque.
Accrochez-vous bien : Loana Hoarau est de retour...
ebook (ePub) 3.49 €Mourir. Tout était flou autour de moi. Les objets, les murs. Je me redressai encore, plus lentement, du moins le pensais-je, révélant d'un simple coup d'oeil l'incompréhension. À peine à l'affût. Ajustant ma respiration. Ma respiration s'était accélérée malgré tout. Je fermais les yeux pour parfaire une tranquillité encore trop friable. Ma quiétude perforée. La tête trop lourde, le pouls qui battait à cent à l'heure, la langue trop sèche, scotchée au palais.
La réalité n'existait plus.
J'avais soif, et c'était peu de le dire.
Le rêve volatile encore trop présent à l'esprit. Avais-je vraiment dormi ? Le besoin de sommeil était trop imposant pour que je n'y fasse pas attention.
La tête me tournait encore lorsque je vis la porte s'ouvrir, en face de moi. Ils arrivèrent, se penchèrent puis me soulevèrent du sol, l'un me prenant par les jambes, l'autre sous les aisselles. J'entendis la voix de Silbi, grave et apaisante, lointaine, en écho, alors je cherchais à analyser ses paroles.
« Effets secondaires. C'est normal. Alcool. Chaleur. Manque de sommeil. Il fait chaud ici. »
Je ne compris pas tout, comment l'aurais-je pu ? Je me sentais mourir, je mourrais peut-être et je me poussais à bout, mais trop épuisé je ne cherchais pas à comprendre l'aiguille qui s'enfonçait dans le creux de mon bras, laissais tomber ma tête sur l'oreiller moelleux de mon lit avec la curieuse impression qu'ils retiraient mes vêtements.
Puis plus rien. Le manque de sommeil était le plus fort.
Loana Hoarau vit à Belfort dans l'Est de la France où elle consacre le plus clair de son temps à l'écriture. Auteure depuis plus de vingt ans, ses romans et scénarii sont basés uniquement sur le drame psychologique, le réalisme et l'horreur. Les enfants ont toujours une grande importance dans ses écrits et sont souvent les protagonistes réels ou rêvés, le thème principal de l'intrigue. Amoureuse des mots, des contrastes et des phrases à double sens, Loana offre un univers sombre et dérangeant à celui ou celle qui voudra bien la suivre. Exuo est son cinquième roman.ebook (ePub) 4.99 €
Je suis entré. J'ai attendu vers l'entrée, puis je me suis dirigé lentement vers le bureau d'accueil. La personne derrière, une femme blonde, les cheveux courts, tapait sur son clavier d'ordinateur, et ne m'a pas regardé. Elle a seulement dit "C'est pour quoi ?" J'ai dit que je venais déposer une plainte. Elle a dit "De quel genre ?" J'ai dit Une plainte pour des coups et blessures. Elle a continué à m'ignorer. J'ai dit "Et aussi pour viol". La personne à l'accueil ne m'a regardé qu'une fois après avoir dit « pour viol ». Elle m'a fait répéter, comme si elle entendait ça pour la première fois, de la bouche d'un homme.
Elle a eu un petit sourire, d'un quart de seconde. Comme si c'était un réflexe. Comme si ce n'était pas normal. Je pense qu'elle l'a regretté de suite, et qu'elle s'en est voulue, parce que que c'est là qu'elle a vu mon visage pour la première fois, un visage mordu par les privations et des douleurs. Elle s'est levée, elle a vu mon corps décharné. Elle m'a encore fait répéter, pour être bien sûre "Vous dites pour viol ?" j'ai opiné du chef. Elle a continué "Vous savez qui est votre agresseur ?" J'ai encore opiné et j'ai lâché le morceau "C'est mon frère.
Le charme de Loana Hoarau, c'est qu'elle sait comment nous présenter calmement les réalités les plus cruelles qui cernent notre univers ordinaire... Après Exuo, qui nous a laissé tous pantois, voici le tout dernier roman de cet auteur remarquable.ebook (ePub) 3.49 €"LIMA 2.0" était toute une série de plans fixes, en grande partie en plongée totale ou en contre plongée. Dans le genre assez bien ficelé. Décors criards à l'esthétique soignée. Des corps en mouvement. Des corps aux gestes latents, comprimés, à l'apparence tout à fait normale et pourtant, il y avait quelque chose d'autre qui dominait. Quelque chose de déguisé, d'illicite, qui se reflétait dans l'oeuvre entière. Quelque chose d'impur, de calomnieux, de prohibé. Les séquences se hachuraient dans une lueur stroboscopique. Des coupes franches étaient utilisées pour sublimer des corps vulnérables que l'on torturait, que l'on éviscérait, que l'on démembrait. Des bourreaux invisibles par la déformation de l'image prenaient leur temps et leur rôle à coeur.
Le son hors champ était lui aussi terrifiant, hypnotique. Distordu par des cris empreints de folie et des murmures en boucle tels des litanies.
Rien n'était puéril. Tout était abouti. La séance vorace. Expérimentale. Contemplative. « LIMA 2.0 » était dans la lignée direct des snuff movies encensés par des milliers de personnes sur Terre. Un patchwork de sons caustiques, d'images féroces et de lumière écrasante. Un nouveau monde, un monde de découvertes. Un monde dépouillé de toutes informations trop commerciales et édulcorées. Un monde réel. Un monde interdit, qui avait été réalisé par un homme au cerveau assurément carbonisé.
ebook (ePub) 4.99 €Loana Hoarau continue de déployer son univers inquiétant, amoral et cruel. On est invités ici à découvrir trois nouvelles, intitulées Duel, Gabi et Fardeau. L'inquiétude s'installe dans le cadre de ce monde ordinaire contemporain au sein duquel le paramétrage des interactions humaines - notamment des relations intimes - est fracturé, fêlé. L'homme (entendre : l'individu de sexe masculin) est désaxé. Il ne gire plus sur son axe. Le dispositif des conventions (patriarcales notamment, mais pas que), qui le maintenaient jadis rectiligne, est en faillite. Tout est possible. Tout est permis... et le permissif est devenu implicitement délétère. Les enfants ne peuvent plus faire confiance à des adultes qui, de toutes façons, ne se font plus confiance entre eux. Tout est si banalement imprévisible que l'innocence et la bonne foi deviennent les plus suspectes des valeurs humaines. La plume vénéneuse de Loana Hoarau dessine, en grinçant, la trame précise d'un monde hachuré, qui a bel et bien perdu ses repères. Veuillez palper du goût acidulé de Lima.
ebook (ePub) 3.49 €Dans le roman Terne, l'univers mis en place est suffisamment brumeux pour que l'on doive se questionner sur la réalité des faits qui se déploient ou ont l'air de se déployer. Le narrateur, un jeune homme, consomme une drogue récréative, une drogue dure, qui lui a été remise par le bon copain dealer de service que la conjointe du narrateur n'apprécie pas beaucoup. Après avoir consommé cette dive poudre, le narrateur se retrouve dans la situation qui littéralement déclenche l'étrange trame du présent récit. Mais cette situation, quelle est-elle exactement ? Les choses ne sont pas claires car l'altération des sensations et des perceptions due à l'absorption ponctuelle de cette obsédante substance est soigneusement reproduite dans l'écriture tant et si bien qu'il vient un moment où, à l'instar du narrateur, on ne sait tout simplement plus où on en est... Tout va mal, le protagoniste se fait brutaliser, se fait tabasser par des jeunes malabars... vraiment ? Ou pas? Ce roman est à lire comme un indice des contrariétés perceptives et conceptuelles d'une époque et du fait que, quand rien n'est impossible et tout est jouable, il n'est pas nécessairement si évident d'échapper à notre sort brutal. Si ce protagoniste meurt, on souffrira avec lui. Et si ce protagoniste reste en vie, c'est là, et vraiment là, qu'il macère au fond du dernier des enfers, l'enfer ordinaire. L'enfer... terne.
Avec Terne, Loana Hoarau continue de déployer son univers inquiétant, amoral et cruel.ebook (ePub) 3.49 €Mon nom est Erell. Ils me connaissent sous ce nom-là. Mes habitués. Ça fait ni garçon ni fille. Ça fait rien. Ça fait personne. J'aime bien ce nom. Erell, comme l'airelle. La myrtille. Dans le langage des fleurs, ça signifie la solitude. Ça me décrit bien. La solitude comme salut. Petite Erell abandonnée à elle-même. Personne ne m'a demandé mon vrai nom. Hugo, c'est commun. Hugo, c'est nul pour une pute. Ils ne veulent rien savoir. Habitués ou pas. Ils ne veulent rien savoir. Sauf le prix. Le prix à payer pour me cogner. Cinquante euros. C'est rien, cinquante euros. Des fois je me demande s'ils ne préfèrent pas les coups à la baise. La baise, c'est commun. Me cogner, c'est exotique.
ebook (ePub) 3.49 €Un article a été ajouté à votre panier.