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Septembre 1957.
Henry et Effie passent leur lune de miel à Cape May, dans le New Jersey. Hors saison, la petite station balnéaire n'offre guère de distractions - si ce n'est la découverte du plaisir -, et le jeune couple ne tarde pas à s'ennuyer. Leur rencontre avec un groupe de New-Yorkais riches et délurés va leur ouvrir les portes d'un monde insoupçonné. Cape May devient alors leur terrain de jeu : ils s'invitent dans des maisons vides, font de la voile, se saoulent au gin et marchent nus sous les étoiles... jusqu'à cette nuit où tout bascule.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marc Amfreville -
Lorsque le narrateur décide de questionner ses parents sur leur pays d'origine, le Liban, il ne sait pas très bien ce qu'il cherche. La vie de ses parents ? De son père, poète-journaliste tombé amoureux des yeux de sa femme des années auparavant ? Ou bien de la vie de son pays, ravagé par des années de guerre civile ?Alors qu'en 1975 ses parents décident de vivre à Paris pendant deux ans, le Liban sombre dans un conflit sans fin. Comment vivre au milieu de tout cet inconnu parisien quand tous nos proches connaissent la guerre, les attentats et les voitures piégées ? Déambuler dans la capitale, préparer son doctorat, voler des livres chez Gibert Jeune semble dérisoire et pourtant ils resteront ici, é
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Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l'intérieur », Leïla Slimani n'aime pas sortir de chez elle, et préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d'une nuit blanche à la pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d'art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ?Autour de cette « impossibilité » d'un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leila Slimani nous parle d'elle, de l'enfermement, du mouvement, du voyage, de l'intimité, de l'identité, de l'entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la pointe de la Douane, comme la cité sur pilotis vouée à la destruction et à la beauté, s'enrichissant et empruntant, silencieuse et raconteuse à la fois.C'est une confession discrète, où l'auteure parle de son père jadis emprisonné, mais c'est une confession pudique, qui n'appuie jamais, légère, grave, toujours à sa juste place : « Écrire, c'est jouer avec le silence, c'est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle ». C'est aussi un livre, intense, éclairé de l'intérieur, sur la disparition du beau, et donc sur l'urgence d'en jouir, la splendeur de l'éphémère. Leila Slimani cite Duras : « Écrire, c'est ça aussi, sans doute, c'est effacer. Remplacer. » Au petit matin, l'auteure, réveillée et consciente, sort de l'édifice comme d'un rêve, et il ne reste plus rien de cette nuit que le parfum des fleurs. Et un livre.
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L'afrique sans africains
Glaser
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Au vif
- 24 Août 2015
- 9782234106642
J'aime l'Afrique... Pendant plusieurs générations, en France, ce fut un credo banal : on aimait ce continent attachant, certes sauvage, mais peuplé de gens aimables. C'en est fini de ces ritournelles. Une époque est révolue. Désormais, l'Afrique est présentée comme un continent en perdition, naufragé et inquiétant, rimant avec danger, chaos, famine, massacres et sida. L'Afrique serait une autre planète, un endroit où il ne faudrait plus se rendre, à moins d'être un humanitaire, avatar post-moderne du clerc, ou un militaire, ordonnateur de la nouvelle pacification. L'Afrique, ça se soigne, ça se sécurise. Ça ne se vit plus. Mais, entre l'amour d'hier et le désamour d'aujourd'hui, la contradiction n'est qu'apparente. Le continent noir reste investi par le rêve blanc : la projection narcissique d'un ego supérieur et le déni de la réalité, non parce qu'elle serait impénétrable ou incompréhensible, mais parce qu'elle est africaine et, en tant que telle, irrecevable. Cette Afrique abandonnée, ce continent délaissé, parti à la dérive, est en fait l'Afrique des Africains. Dieu n'est plus blanc. C'est tout. Enfin. On aura compris qu'à l'inverse, cet essai, riche d'exemples concrets, d'informations inédites et d'expériences vécues, cherche délibérément les contours de l'Afrique des Africains, ce continent noir qu'il nous reste à explorer.
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Jusqu'en 1970, la vie d'Anne Debray ressemble à celles de beaucoup de femmes : médecin biologiste, elle est mariée et mère de deux enfants. Images d'un bonheur ordinaire, que rien ne semble pouvoir briser. Et puis, un jour, une drôle de fatigue l'assaille : insidieuse d'abord, elle s'installe petit à petit et finit par la terrasser. Brutal, le diagnostic tombe : insuffisance rénale. Pour survivre, une seule solution : la dialyse. Plus de dix-huit mille Français sont aujourd'hui soumis à ce traitement qui les sauve. Mais à quel prix... Branchée trois fois par semaine, pendant cinq heures, à un rein artificiel, Anne Debray nous fait découvrir le monde terrible des dialysés. À travers son itinéraire personnel, elle nous rappelle, avec force, une seule loi : malade ou non, il faut vivre et se battre. Et malgré sa vie de couple brisée, et les problèmes qu'elle doit affronter avec ses enfants, malgré des souffrances parfois intolérables, son courage, sa dignité et son goût de la vie éclatent à chaque page. Dans un document qui se veut d'abord informatif, l'émotion naît à chaque instant, par la grâce d'un vrai talent de conteur. Un témoignage unique.
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Dames du soleil levant
Elisseeff
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- La Femme au temps de...
- 24 Août 2015
- 9782234107663
Danielle Elisseeff connaît le Japon à travers les témoins du temps passé, mais aussi à travers le spectacle de la vie quotidienne dans le pays, où elle a vécu plusieurs années. C'est pourquoi, plutôt que d'écrire un livre d'histoire classique, elle a voulu composer une vaste fresque autour de la femme japonaise d'hier et d'aujourd'hui. Ces choses vues en disent plus long que bien des théories : une paysanne en scooter au bord d'une rizière ; les intrigues de la cour impériale racontées par Dame Grémil au XIe siècle ; la vie des provinces décrite par un religieux itinérant du XIXe siècle ; les dix mariages qui piétinent à la file, un samedi après-midi, avec la mariée en costume traditionnel, dans les couloirs d'un grand hôtel de Tokyo ; les suicides d'amour, etc. Ce livre, extrêmement agréable à lire, est un parfait exemple de reportage historique.
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Le canard du doute est fait d'autant de chapitres que d'histoires qui se croisent, coïncident ou ne se touchent parfois que par un détail. Les mêmes thèmes les traversent : essentiellement, celui de l'adolescence abandonnée et de la faillite des adultes. Le monde des adultes est peuplé de vieux Schiller qui ont renoncé et qui s'interrogent : qu'avons-nous fait de nos enfants, sont-ils nés brouillés avec nous ? D'un côté les victimes, de l'autre les tyrans. Ceux qui, pour se sauver, fuient dans une errance suicidaire et que l'on retrouve sur la route et dans les parkings, à travers presque tout ce récit : tels Max et Homard, père floué et fils arraché à la ville, mais qui ne se rejoindront jamais. [...] D'un côté, un monde populaire de vaincus, de l'autre, des géants de marbre, hommes du Nord maniant les faucons de leurs chasses et la caméra avec la même cruauté. Sur Habrok pèse le doute de meurtres d'enfants qui font de lui un nouveau Gilles de Rais. Complice de ses crimes, Nir, le frère d'Ursula, dont elle ne sait auquel des deux elle doit l'enfant qu'elle porte, et dont elle redoute qu'il soit l'héritier de ces hommes trop blonds, trop grands, trop forts, qu'elle aussi cherche à fuir. Témoin pervers et avide la Deschemaeker, ancienne cantatrice castratrice, elle aussi, de son fils. Entre ces deux extrêmes, d'autres personnages essayent de vivre par l'amour, comme Hermann et Gisèle qu'un moment de coïncidence sexuelle ne suffira pas à réunir, ou Saadi et Lucia qui, eux, avec une intuition égoïste et farouche, rejetteront toute entrave pour sauvegarder leur passion. Hermann, l'intrus tantôt caché derrière une vitre ou déchiffrant notes et manuscrits, cherchera à percer leur secret - confondant amour et création. [...] Tel serait le sens de ce Nocturne, premier chapitre d'où rayonnent tous les autres et d'où se détache essentiellement la trajectoire de celui qui dérange tous les destins, le héros véritable de ce livre, Homard le fou anormal.
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Nous avons vécu dans la civilisation du livre, nous entrons dans la société multimédia. Nos repères se brouillent. Naguère vecteur principal de la formation et des loisirs, le livre est devenu un outil parmi d'autres. Le symbole de l'éducation de générations de citoyens s'égare entre les vidéos, les disques et les cassettes les disquettes informatiques, les CDI, CD-Rom et autres banques de données en ligne, consultables sur minitel ou sur autoroute électronique, qui prétendent rendre mieux que lui les mêmes services. Une nouvelle industrie éditoriale émerge. Nous laissera-t-elle orphelins du livre ? La fin du livre roi, avec son réseau cohérent d'auteurs, d'éditeurs, de libraires et de lecteurs, ne signifie pas forcément la mort des livres ni, a fortiori, des contenus qu'ils véhiculent. Pour peu que les acteurs de la plus prestigieuse des industries de contenu, aujourd'hui affaiblie et complexée par le dynamisme de l'audiovisuel, sachent accompagner le nouvel essor des supports culturels. Qu'éditeurs, libraires, défenseurs du livre et de la lecture échappent au syndrome de la forteresse assiégée, se conduisent, face à leur héritage, non comme des conservateurs frileux mais comme de véritables passeurs. Cette condition, si une monarchie se meurt, ce peut être au profit d'une heureuse démocratie du savoir.
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Le numéro un soviétique, Serguei Mikhailovitch Gorby a cinquante ans. Sa jolie femme, Olga, et son fils Youri, sont plutôt contestataires. Encensé par la presse occidentale, Gorby veut mettre les Soviétiques au travail et rationner la vodka. Une vraie révolution ! Deux de ses amis du Politburo, Vitali Alimov et Boris Fadine, ont compris, comme lui, que la survie de l'U.R.S.S. passait par une révision déchirante. Mais le numéro deux, Patolitchev, et l'appareil du Parti résistent. La perestroïka est en péril. Formé à l'école du Komsomol, Gorby a suivi le chemin rituel des apparatchiks : services rendus au KGB, aux dirigeants en cure dans le Caucase, élection au poste de Secrétaire général. Avec lui, on assiste aux réunions houleuses du Politburo, au bouclage de la Pravda. On découvre la corruption qui règne dans les usines et les kolkhozes. On se déplace en Sibérie, en Roumanie, au Canada... Intrigues, ambitions, glasnost à la télé, complots, désillusions, magasins réservés, attentats, KGB... ce livre jette une lumière nouvelle sur des aspects peu connus de la société soviétique. Dans ce roman, toute ressemblance avec des personnages et des situations connus est voulue : tout est vrai. Béatrix de l'Aulnoit a seulement pris quelques libertés, avec les dates et avec les hommes.
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Les journalistes ont mauvaise presse, mais le procès qu'on leur fait est, paradoxalement, le moins informé qui soit, encombré d'idéologie, d'arrière-pensées et d'une ignorance insigne de la réalité de leur métier. Aussi, le premier objectif de Cartes de presse est-il d'informer. Au croisement de la sociologie, de l'économie et de l'histoire, mêlant enquêtes de terrain, entretiens avec des journalistes et analyses des entreprises de médias, Jean-Marie Charon offre la première cartographie rigoureuse d'une profession méconnue. Nourrie d'anecdotes et de faits vrais, allant souvent à rebours des idées reçues, son enquête ne laisse rien à l'écart, du localier de province à la star du journal télévisé, des contraintes de rentabilité marchande aux dérapages de l'information en temps réel, des débats déontologiques aux défis techniques. Poids du nombre, précarité croissante, rajeunissement et féminisation, magistère de l'audiovisuel et déclin de l'écrit, formation supérieure accrue et embauche dominante dans la presse spécialisée : en une décennie, le journalisme a connu une mutation qui se traduit, essentiellement, par son éclatement en univers de plus en plus autonomes. Cette perte d'unité est au coeur d'une contradiction nouvelle : alors même que les journalistes disposent de moyens extrêmement puissants, et qu'ils sont plus nombreux, mieux formés professionnellement et intellectuellement, leur influence réelle décline, leur distance aux élites dirigeantes s'accroît, leur compétence se heurte à la complexité du monde, les logiques des entreprises qui les emploient leur échappent largement, et leurs repères sont devenus fragiles. Pour le dire abruptement : le journalisme a, aujourd'hui, d'autant plus de puissance qu'il a moins de pouvoir.
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L'Europe veut couler nos fromages ! Ainsi s'engage à la Une du Parisien, le 22 octobre 1991, une formidable campagne de mise en accusation des technocrates bruxellois. Dénuée de tout fondement objectif, la rumeur de la menace fromagère en dit long sur les rapports de fascination inquiète qu'entretiennent, désormais, les Français avec l'idée européenne. L'europhobie est à la mode. À droite comme à gauche, des hommes et des femmes se lèvent pour dire non à l'Europe. Comme toujours, le Diable est ici de mauvais conseil. Ce grand remuement de la peur et du conservatisme dénonce des périls imaginaires - l'engrenage fédéral, la mort de la Nation - et débouche sur une impasse : une Europe, ou prétendue telle, sans frontières, sans pouvoir et finalement sans objet. Une Europe-alibi, pour une France illusoirement souveraine, et durablement seule. Démontant les quatre figures - le complot, l'engrenage, l'eurocratie, l'Allemagne - de cette diabolisation, Jean-Louis Bourlanges constate l'émergence d'une Europe inédite, à la fois Europe des États, comme le voulait de Gaulle, et Europe intégrée, comme en rêvait Monnet. Elle est aujourd'hui confrontée à deux questions majeures auxquelles le prêt-à-penser du débat traditionnel, fédéralistes contre nationalistes, ne permet pas de répondre : comment faire participer les peuples à cette formidable association de technocraties nationales ? comment élargir la Communauté à tous ceux qui la regardent avec les yeux de l'amour, sans en faire un monstre ingouvernable et chaotique ? La réponse est au-delà de Maestricht, au-delà du oui.
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Notes de ma grange
Michel Jourdan
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Stock 2
- 24 Août 2015
- 9782234109995
Le livre Un poème de Han Shan pourrait résumer ce livre : Les fruits de la montagne emmenant mon fils je cueille/Les champs en terrasse en compagnie de ma femme je bine/Dans mon foyer qu'y a-t-il ? Seulement il y a un lit de livres. C'est la recherche d'un mode de vie écologique et poétique, confronté chaque jour aux illuminations de la montagne et aux enseignements du bouddhisme ch'an ; essayant de mettre en déroute ce qui n'est pas la vie. Contribuer par cette vie à une écologie socialiste, poétique et agricole, basée sur la diversité des modes de vie et la simplicité de l'essentiel.
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Vivre au kibboutz
Catarivas
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Stock plus
- 24 Août 2015
- 9782234108974
Un mode de vie dans lequel l'objectif n'est pas l'enrichissement personnel. Dans lequel l'individu n'a pas à consacrer ses forces et ses moyens à assurer sa survie. Où l'on s'efforce de réduire les inégalités et les injustices résultant de la vie en société. Où les rapports sont fondés sur la coopération et non la concurrence. Utopie ? Rêve ? Illusion ? Non. 260 kibboutzim regroupant 118 000 personnes, soit 3,66 % de la population du pays, c'est une des réalités bien vivantes d'Israël aujourd'hui. À toutes les questions qu'on peut se poser sur le kibboutz, David Catarivas répond dans ce livre.
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L'âge classique voit la naissance de l'écrivain et l'époque romantique son sacre : avec l'âge démocratique - où nous sommes aujourd'hui en Occident - c'est, avance Henri Raczymow, le constat de sa mort qu'il faut dresser, entraînant avec elle la fin de la littérature dans sa dimension de sacralité, de transcendance. Si la littérature fut bien le substitut laïcisé de la religion, quelle a été la généalogie de cette forme de croyance et de ses pratiques ? Peut-on retracer les prodromes de sa disparition ? Car il semble que nous soyons radicalement coupés du temps - pourtant assez proche (que l'on songe à Gide ou Sartre) - où le terme grand écrivain avait un sens ailleurs que dans les seuls manuels scolaires. Ce n'est pas l'absence d'écrivains contemporains importants que déplore ici Henri Raczymow, mais la disparition d'instances crédibles de légitimation - celles que furent, par le passé, le roi pour Racine, la nation pour Voltaire, le peuple pour Hugo ou Zola, l'opinion publique pour Sartre. Restent le public, plus passif qu'actif, et la noria des notoriétés. Si cette évolution de la littérature est liée au processus démocratique, que devient-elle lorsque ce processus semble être arrivé à son terme ?
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Ne pleure pas jeannette
Martine Robier
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 24 Août 2015
- 9782234106802
Jeannette a sept ans, s'emmitoufle pour aller chercher le pain, tremble dans la forêt, s'empiffre de réglisse et de roudoudous. Jeannette a dix ans, joue à la petite morte dans sa nouvelle chambre, là-haut, sous les toits, va à confesse, fait sa première communion. Jeannette a onze ans, déteste son reflet trop rond dans le grand miroir de l'armoire et découvre la troublante solitude des cabinets. Jeannette a treize ans, achète son premier soutien-gorge, pleure en jouant L'Aiglon et découvre la crème Gandhour dans Mademoiselle Âge tendre. Jeannette a quatorze ans, se maquille outrageusement et joue Rêve d'amour au piano... Ne pleure pas, Jeannette... joue à la marelle des souvenirs, en vingt récits infiniment savoureux, où reviennent les bonheurs et les terreurs de l'enfance, du corps qui change, de la chambre close, du jardin, tout près, dont le mystère préfigure l'avenir. Une comptine des secrets de fille qui touchera bien des femmes. Bien des hommes sans doute aussi, tant l'enfance est un pays partagé.
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Dans les soutes du miracle asiatique
Richard Werly
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 24 Août 2015
- 9782234106215
En Thaïlande, en Indonésie, au Viêt Nam, au Cambodge, ils sont aujourd'hui des dizaines de millions à payer la facture du fameux miracle économique de l'Asie du Sud-Est, actuellement engluée dans une crise financière sans précédent. C'est leur histoire que ce livre raconte. L'histoire de ces ateliers textiles où s'échinent, pour moins d'un dollar par jour, des jeunes femmes corvéables à merci ; celle des zones franches d'exportation, où la seule loi unanimement respectée, est celle du profit à tout prix ; celle des immenses usines sous-traitantes, où le salaire mensuel des ouvrières est inférieur de moitié au prix d'une paire de ces chaussures aux noms légendaires qui s'alignent sur les rayons de nos supermarchés. Mais les soutes du miracle asiatique sont aussi celles de la mondialisation. Après une dizaine de voyages sur place et des centaines d'interviews d'ouvriers, de syndicalistes, de responsables politiques et d'entrepreneurs, Richard Werly fait le point sur une réalité économique mal connue, qui dépasse largement le cadre géographique de l'Asie du Sud-Est. Sur des pratiques industrielles couvertes par les plus grandes firmes internationales. Sur le cynisme des distributeurs occidentaux. Sur la connivence des élites politiques et des milieux d'affaires. Au moment où se fait jour la nécessité de contenir les dérives de l'économie mondiale, cette enquête, riche de révélations, contribue à nourrir une indispensable réflexion.
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Universitaire spécialiste des cités antiques, Jérôme est apparemment un jeune homme en tout point intégré à son monde. Il y a, bien sûr, cette part secrète de ses désirs qui le pousse à chercher, la nuit, les garçons prêts aux rencontres faciles, mais cela ne l'empêche pas d'avoir une maîtresse charmante et, de petits plaisirs en médiocres bonheurs, la vie se déroule sans éblouissements mais sans heurts. Jusqu'au jour où, pour Jérôme, tout, imperceptiblement, se détraque. Son existence bien ordonnée s'ouvre alors au désir fou du départ - désir enfantin comme celui de Nils Holgersson s'envolant avec les oies sauvages. Les oies sauvages de Jérôme seront des bribes du quotidien - conversations à la terrasse d'un café, images de bande dessinée - qui ouvriront au rêve d'une aventure subversive et lumineuse avec Ariel, fugitivement aperçu lors d'un voyage en Grèce. Mais il n'y a pas d'Ariel dans le réel. La mort serait un recours par trop mélodramatique : reste donc la vie comme elle est. Bavarde et insignifiante. Claude Martigny, sans aucun effet tonitruant, décrit avec beaucoup d'exactitude ce moment où l'on se met à voir un quotidien jusqu'alors accepté au point de le nier férocement, avant de s'y soumettre à nouveau, sans haine et sans illusion.
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Conservatrice d'un musée du Moyen Âge, Laetitia a retrouvé la tapisserie de la Dame au loup, autrefois célèbre. Intriguée, puis fascinée par un reportage consacré à la cité disparue de Badurshahar, en Inde, bouleversée par les sculptures érotiques des temples, Laetitia rencontre Grandville, l'auteur des images. Sur son visage, elle retrouve l'expression à la fois humaine et sauvage du loup de la tapisserie. Le passé de Grandville, peu à peu, se dévoile. Son accident d'avion en Sibérie, sa renaissance grâce au vieux chamane, qui l'avait cousu dans une peau de loup. Son initiation. Sa rencontre avec Shakti, la reine de la forêt, élevée par des loups. De retour en France, Grandville, devenu chamane à son tour, est convaincu que les hommes se sont égarés lorsqu'ils ont abandonné leur nature animale et se sont engagés sur le chemin d'une autre barbarie. En aimant le loup en Grandville, Laetitia fait de lui un être humain à part entière. Elle se laissera emporter par cet homme attachant et déroutant. Ils partiront en Inde, s'enfonceront dans la forêt, pionniers obstinés d'un amour perdu et encore à naître.
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Paula est la fille de Julien et de Nancy. Séparés, l'un et l'autre ont refait leur vie, Julien avec Anne, dont il a une fille, Mélanie, et Nancy avec Sam : ils ont un jeune fils, Martin. Les relations des uns et des autres seraient ce qu'il sied à des gens modernes, intelligents, si Paula, de toute la violence de ses douze ans, ne refusait sauvagement la séparation de ses parents. À coup de feintes naïvetés et de vraie perversité, avec un sens aigu des culpabilités des uns, et des nostalgies des autres, elle parvient à dérégler les rapports de bonne compagnie et d'élégante courtoisie qui régissaient la vie des quatre protagonistes, jusqu'à ce que soit frôlé le drame. Sur un sujet extrêmement contemporain - la complexité des relations dans ces familles éclatées -, Marion Duroy a écrit un roman d'une rare justesse psychologique. On ne peut oublier Nancy, déchirée entre sa probité morale et sa lucidité douloureuse, et surtout Paula, avec ses élans, ses mutismes, ses roueries déjà adolescentes et ses détresses de petite fille. Une fiction, certes, mais qui touche au plus près les nouveaux rapports au sein des familles d'aujourd'hui.
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Dominique Destre est stérile. Le parcours de l'adoption la conduit, à la recherche du petit Augusto, dans un pays où règne la terreur. Elle y croise Silver, un grand reporter qui fait son métier de vampire d'images. Il va l'aider, de mauvais gré. Silver est là pour filmer ; Dominique, elle, parle, pour exorciser les mouches. La quête d'enfant échouera. Plus tard, pourtant, à Paris, grâce à l'intervention de Silver, Dominique obtiendra d'adopter Malika. Malika qui se tait. Sylvie Dervin situe son livre au coeur d'une actualité brûlante. D'une écriture ferme, dense d'émotion, elle nous interroge sur ce qu'est véritablement l'amour maternel, et sur le sort que nous faisons dans ce monde aux enfants - le seul baromètre sûr de notre degré de civilisation. Mais il s'agit aussi d'un roman sur le pouvoir des moyens de communication. L'habileté de l'auteur est d'en faire un seul et même sujet. Silver, l'homme d'images et Dominique, la femme de mots, sont également impuissants face au silence de Malika. Seules des paroles éternellement retransmises, comme celles de la conteuse Rachel, peuvent rendre sa cohérence au monde, et réinventer l'amour. Ce beau livre, poignant et juste, révèle les failles et les ombres d'une époque qui prétend, par les images, ne rien cacher d'elle-même. Il confirme le talent d'une de nos meilleures romancières.
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Sur le marché de l'emploi, les modes de recrutement changent. On a de moins en moins recours aux petites annonces. Par contre, de plus en plus de cadres, de techniciens et de directeurs sont aujourd'hui recrutés par approche directe, par des chasseurs de têtes qui, eux, ne semblent pas souffrir de la crise. Profession indiscrète qui fouille les fichiers, les réseaux et même les structures de pouvoir des entreprises, la race des chasseurs de têtes est, sur son propre compte, d'une discrétion exemplaire. Entourés de mystères et de secrets, les chasseurs voient cependant leur nombre croître. Sans cesse, des mercenaires et des chasseurs de primes s'installent dans de luxueux bureaux, dont le décor feutré dissimule parfois des pratiques peu recommandables. Pourtant, alors que le marché de l'emploi est étroit, rigide et opaque, les chasseurs ont un rôle à jouer pour une meilleure répartition des compétences dans les entreprises. Un rôle d'agents de la mobilité. Mais qui sont-ils pour remplir une telle fonction économique ? Quelles sont leurs motivations et leurs méthodes ? Cet ouvrage est le premier en France à faire un tour d'horizon de cette profession et de ses enjeux. Enquête de forme journalistique, elle raconte des cas concrets, des histoires vraies, des témoignages, qui font vivre les moeurs quotidiennes des chasseurs. Guide pratique, il classe les cabinets et les méthodes pour aider les chercheurs d'emploi à s'y reconnaître. Tableau des moeurs, il présente les éléments d'une réflexion plus large sur l'éthique du débauchage, la morale de la mobilité et les critères de jugement de la valeur des cadres.
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Vous croyez que j'ai inventé tout ça ? Qu'un gosse de sept ans se figure sans raison que son nez est différent ! Qu'il soit différent, c'était logique. Il fallait bien que quelque chose me distingue des autres, mais pourquoi le nez ? Pourquoi pas autre chose ? Vous ne comprenez pas ? Pour que ça se voie, bien sûr ! Alors, ce que je savais déjà devint une certitude. Je pouvais nier l'évidence, mais à quoi bon ? J'étais marqué, désigné, estampillé. J'avais le signe. En plein milieu de la figure ! Je venais de comprendre que j'étais l'Élu.
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Il y avait autrefois, dans les jardins de la villa San Stefano, entre Vicence et Padoue, un labyrinthe de verdure en forme de conque marine où Laure se perdit, jeune fille, un soir de bal. Laure erra toute la nuit entre les hautes murailles de buis taillé. Le jour se levait quand survint l'enseigne de vaisseau Beltrame, qui la délivra. Et cela finit par un mariage. Seule entorse aux lois du genre, ce ne fut pas Beltrame qu'elle épousa... Le narrateur est le fils de Laure. L'histoire du labyrinthe, que sa mère lui redisait sans cesse, avait enchanté son enfance. À l'âge adulte, il la trouve pourtant obscure et peu crédible : que cache-t-elle sous le voile du romanesque ? Enfermant le secret de ses parents, elle lui semble receler un mystère. Et, tout aussi mystérieuses, lui apparaissent les circonstances dans lesquelles Anne, la femme qu'il aime, l'a quitté. C'est cette double énigme qu'il va s'efforcer de résoudre en revenant sur son passé. Mais il s'aperçoit vite que rien ne garantit l'authenticité de ses souvenirs, dont il mesure les lacunes et les distorsions. Une seule voie lui reste ouverte : inventer la vérité.
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Il y a des êtres tout d'une pièce, qui mènent des doubles vies. Il y a des pays coupés en deux ou en quatre, où il faut renoncer à être soi-même pour avoir quelque chance de conserver son intégrité physique. Il y a des situations - ce sont les plus fréquentes - face auxquelles on ne peut qu'être partagé et où l'on trahit une part de soi pour rester fidèle à l'autre... Ces récits, glanés au fil de la vie, ont été écrits en rusant avec le temps et contre lui. Des personnages réels ont pu y pénétrer par effraction, ou parce que la porte était restée ouverte. D'autres, s'y trouvaient avant que la première ligne n'ait été couchée. Je ne suis pas sûr non plus d'être totalement absent d'aucun. Mais là n'est sans doute pas l'essentiel. L'important, à mes yeux, serait plutôt que, d'aventure, le lecteur s'y découvre lui-même au détour d'une phrase ou d'une page, qu'il s'y plaise et y reste, comme à l'intérieur d'une maison, ou d'un appartement dont l'auteur lui aurait laissé les clés.