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Cette édition des Méditations reprend la traduction faite à partir du texte latin, publié en 1641, par le duc de Luynes et revue par Descartes avant sa première édition française en 1647. Le livre se compose de six Méditations suivies des Réponses aux objections. Ces dernières avaient été sollicitées par Descartes « pour faire que tout ce en quoi le lecteur pourrait trouver de la difficulté, se trouve éclairci par mes réponses.» (Lettre à Mersenne, 21 janvier 1641).
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Publiée en 1788, la Critique de la raison pratique s'inscrit dans le prolongement de la Critique de la raison pure (1781) et des Fondements de la métaphysique des moeurs (1785). Elle est aussi l'expression des conditions subjectives de la moralité et l'explication de la loi morale.
Ferdinand Alquié, dans son texte d'introduction, rappelle les sources kantiennes (Leibniz, Wolf, Rousseau), le processus de construction du sujet moral, l'intérêt du sujet connaissant la possibilité d'un usage synthétique de la raison pure pratique sur le chemin de l'impératif catégorique, le rôle de la liberté à l'articulation de la volonté bonne et de la loi. Telles sont les voies d'accès au souverain bien « synthèse de la raison théorique et de la raison pratique, de la raison déterminant la nature et de la raison parant la loi ».
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Le féminisme en héritage : Incidences intimes et transmission familiale d'une lutte politique
Camille Masclet
- PUF
- 23 Avril 2025
- 9782130853329
Le féminisme change-t-il la vie ? Ressurgie dans le sillage du mouvement #MeToo, cette question se pose à chaque grande vague de mobilisation féministe.
Dans les années 1970, les mouvements féministes qui clament que « le privé est politique » aspirent précisément à changer la vie des femmes. Le corps, la sexualité, le couple, les tâches domestiques, l'éducation des enfants, sont autant de sujets dont les féministes se saisissent alors pour les politiser. Les transformations sociales et politiques engendrées par ces mobilisations sont aujourd'hui connues et célébrées comme des acquis. Moins spectaculaires et plus difficiles à saisir, les révolutions intimes qu'elles ont entraînées à l'échelle individuelle, chez les femmes qui ont rejoint le mouvement féministe, sont davantage restées dans l'ombre. Sont-elles parvenues à se libérer de certains carcans sous l'effet de cet engagement ? Quel écho la contestation du patriarcat a-t-elle eue sur leur sexualité et leurs relations de couple ? Comment ont-elles élevé leurs enfants ? Leurs filles et leurs fils sont-ils devenus féministes à leur tour ?
À partir d'une enquête sociologique inédite, le livre examine l'empreinte laissée par la politisation du privé sur la vie de ces féministes ordinaires et sur celle de leurs enfants. Il offre une perspective nouvelle sur les effets à long terme de ce mouvement historique et sur sa contribution au changement social, qui éclaire en retour les mobilisations féministes contemporaines.
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La droitisation française, mythe et réalités : comment citoyens et électeurs divergent
Vincent Tiberj
- PUF
- 4 Septembre 2024
- 9782130837954
La France deviendrait conservatrice. C'est une évidence pour beaucoup d'intellectuels et de journalistes, et les résultats électoraux semblent leur donner raison. Pourtant ce n'est pas la thèse de ce livre. Les citoyens français sont devenus beaucoup plus ouverts et progressistes qu'il n'y paraît. Face à cette situation paradoxale, Vincent Tiberj analyse comment offre politique et citoyens divergent. Il pointe l'importance de la manière dont on parle des inégalités sociales et des questions de société « en haut », qui vont à rebours des préoccupations d'« en bas ». Il met en avant la grande démission citoyenne face aux partis, aux candidats : avec ce silence électoral grandissant, les voix des urnes sont de moins en moins représentatives. La droitisation est un mythe, mais comme tous les mythes il pourrait bien avoir des lourdes conséquences sur les équilibres politiques et l'avenir des Français.
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Géopolitique de l'ingérence Russe : La stratégie du chaos
Christine Dugoin-Clément
- PUF
- 12 Mars 2025
- 9782130881476
Bien avant le déclenchement de l'invasion massive de l'Ukraine en février 2022, le conflit faisait déjà rage sur le territoire ukrainien. Cette guerre démarrait dès 2014, alors que le Kremlin usait du « déni plausible » pour nier son implication dans le conflit. Dès lors, les observateurs, analystes et experts étaient témoins d'un nombre croissant d'opérations d'influences qui visaient, selon les besoins, les populations ukrainiennes civiles et militaires, mais aussi les populations occidentales, tout particulièrement celles des pays impliqués dans les tentatives de résolution de ce conflit qui peinait à dire son nom.
Cet ouvrage analyse les diverses et nombreuses actions d'influence russes, et particulièrement sur leurs nouveaux déploiements qui dépassent les seules frontières de l'Ukraine : de la campagne Cambridge Analytica aux campagnes de désinformation en Afrique, Christine Dugoin-Clément nous plonge dans cette guerre hybride qui ne fait que commencer.
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La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison.
Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle.
C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
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L'économie peut-elle sauver le climat ?
Fanny Henriet
- PUF
- Défis Économie
- 29 Janvier 2025
- 9782130849810
L'urgence d'agir face au changement climatique n'a jamais été aussi pressante. Les coûts liés à ces perturbations, pour la santé, l'agriculture et la biodiversité, sont faramineux. Moteur de l'amélioration de nos niveaux de vie, l'économie est aussi responsable de l'augmentation incontrôlée des émissions de gaz à effet de serre.
Fanny Henriet pose donc dans ce livre une question fondamentale : source du problème, notre système économique est-il capable de répondre efficacement à l'urgence climatique ? Elle analyse les différentes voies possibles : décroissance, progrès technique, sobriété.
Elle montre que les mécanismes du marché pourraient constituer des outils de lutte contre le réchauffement planétaire. A la condition de dépasser les seules responsabilités individuelles et d'en appeler à des politiques publiques, des États et des entreprises, responsables.
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A la fois, parti politique, milice armée et mouvement terroriste, le Hezbollah libanais est un objet géopolitique insaisissable. Il n'a cessé de gagner en pouvoir et en influence depuis sa naissance officielle au milieu des années 1980. Au Liban, il n'est plus seulement « un Etat dans l'Etat », il est devenu « un Etat au-dessus de l'Etat », une organisation qui domine le jeu politique local, l'armée nationale et les services de renseignement. A l'échelle régionale, le Hezbollah est devenu le meilleur allié de la République islamique iranienne, son bras armé tant en Syrie, qu'en Irak ou au Yémen, mais surtout face à Israël. Le Hezbollah fait peser une menace permanente et quasi-existentielle sur l'Etat hébreu, malgré les différentes tentatives pour l'écraser comme en 2006. Cette puissance du Hezbollah s'appuie sur une capacité de nuisance mondiale et des relais sur les cinq continents. De Berlin à Kinshasa, de Bangkok à Buenos Aires en passant par New York, le Hezbollah n'a cessé d'étendre son empire de l'ombre.
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Pourquoi n'arrive-t-on pas à juger les crimes que sont l'inceste, les abus sexuels, notamment commis par des religieux, ou encore des crimes de masse ? Parce qu'ils excèdent les possibilités actuelles de la justice pénale mais aussi parce que l'effroi qu'ils suscitent dépasse la question de la transgression de la loi et de la punition. Ils manifestent un effondrement existentiel des hommes et des institutions.
D'où l'apparition des différentes formes de justice restaurative fondées sur la réparation des victimes. Elles sont le signe d'une transformation de l'idée de justice à qui il est désormais demandé de reconstruire les personnes et le lien social. Une justice qui s'élargit et se conçoit désormais comme accomplissement.
Antoine Garapon propose une nouvelle théorie de la justice, au regard de la profondeur des expériences des victimes. Il est des crimes auxquels il est temps d'apporter des réponses plus intelligentes et mieux adaptées aux attentes de nos sociétés.
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Créé par l'Assemblée constituante au printemps 1791 afin d'accueillir les restes des « grands hommes » auxquels la patrie est reconnaissante, le Panthéon connaît une histoire mouvementée et plusieurs périodes de mise en sommeil, avant de devenir au XXIe siècle l'un des éléments forts de mise en scène du pouvoir présidentiel. Si Le Figaro écrit en 1889 que cette « jonglerie politique avec les cadavres prend des proportions inquiétantes », force est de constater que le monument national demeure aujourd'hui un lieu d'enjeux politiques, et pas seulement celui du dernier séjour de « grands hommes et femmes ». De ses origines révolutionnaires aux premières décennies du XXIe siècle, cet ouvrage aborde les questions fondamentalement politiques que pose cet édifice : l'évolution de la prise de décision (qui décide d'une panthéonisation, quand, pourquoi et comment ?), les motivations politiques qui sous-tendent ces choix, les réactions qu'elles suscitent, mais aussi les formes que revêtent ces hommages, d'un cérémonial républicain aux véritables spectacles de ces dernières années. L'ouvrage de référence sur l'histoire politique du Panthéon.
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Faire de la sociologie une science, tel était le souhait de Durkheim lorsqu'il publie en 1894 cet ouvrage dans la Revue philosophique. Appliquant le rationalisme scientifique aux phénomènes sociaux, la sociologie a pour vocation d'établir des lois de la vie sociale comme il existe des lois de la nature. Dans une introduction, François Dubet explique l'argument de Durkheim, ses lignes de force mais aussi les quelques aspects plus critiquables, plus d'un siècle après la publication du livre.
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La piraterie est aussi ancienne que la navigation, où elle trouve ses origines. Mais depuis l'Antiquité, où la carrière de pirate est socialement admise, elle a énormément changé, pour devenir une entreprise criminelle contre laquelle tous les moyens de lutte sont permis. Les lieux où elle s'exerce sont dépendants des causes qui la motivent, voire qui la provoquent. Elle s'exerce dans un monde sans frontière - la mer - et évolue à présent sous d'autres formes invisibles, s'adaptant à l'environnement et aux nouvelles technologies. Lutter contre elle, c'est utiliser ses propres armes, s'adapter et coopérer internationalement. Est-il seulement possible de venir à bout d'un criminel invisible, protéiforme et sans limites de territoires ? Cet ouvrage entend apporter des éléments de réponse à cette question complexe et éminemment contemporaine.
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Pour un compte carbone individuel : Des algorithmes au chevet de la planète
Hugues Bersini
- PUF
- 14 Mai 2025
- 9782130888062
Comment respecter les accords de la COP 21 et réduire d'un facteur cinq nos émissions de CO2 d'ici 2050 ? Parmi les différents leviers d'action, il en est un dont on parle depuis plus de vingt ans et souvent repris par de nombreux activistes climatiques : le compte carbone individuel. Sa raison d'être et son mode opératoire sont d'une simplicité déconcertante : à tout achat de quelque bien que ce soit, à chaque consommation ou prestation de toute nature, notre compte carbone, dont le montant est alloué en début d'année, diminue d'un montant équivalent aux émanations de CO2 ou autre gaz à effet de serre dont cet achat se trouve responsable. Ce compte n'est rendu possible que par l'existence de dispositifs numériques liés au smartphone, qui rendent possible pour chacun de suivre son évolution et de prévoir l'impact carbone de nos actions. Profilage souhaité, recommandation, simulation, arbitrage automatisé : tout un large pan du monde digital qui est le nôtre, du big data, de l'internet des objets et de l'intelligence artificielle se trouve mobilisable afin de s'adapter à ce compte carbone et de le maîtriser. En un mot, le compte carbone revient à mettre les algorithmes au chevet de la Planète.
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Peut-on jouir, dans un monde injuste, sans être complice de l'injustice ? La question se pose aujourd'hui alors que nos plaisirs, qu'ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent formatés par le capitalisme contemporain et butent sur des impératifs politiques nouveaux : le refus de la violence patriarcale, la préservation du vivant, les exigences sanitaires.
Plutôt que de céder à l'ascèse, ce livre nous invite à redécouvrir la dimension politiquement subversive du plaisir. La gauche n'a aucune raison d'abandonner l'allégresse à la pensée réactionnaire et sa défense de l'« art de vivre à la française » opposé au « moralisme progressiste ». A condition d'être partagé, le plaisir est une émotion qui inscrit dans les corps une issue positive à la catastrophe.
Dans cet essai, Michaël Foessel propose de renouer avec les traditions qui articulent plaisirs et émancipation. Il montre que les expériences politiques prometteuses sont celles d'où la terreur et la honte sont absentes.
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Discriminations : Pourquoi sont-elles un défi majeur des sociétés démocratiques et comment les combatre ?
Mirna Safi
- PUF
- 14 Mai 2025
- 9782130837930
Pourquoi les discriminations, ces inégalités de traitement fondées sur des critères tels que l'origine, le genre, l'orientation sexuelle, persistent-elles dans des pays démocratiques pourtant engagés en faveur de l'égalité des chances ? Comment mesurer leur ampleur et peut-on comprendre les mécanismes qui les sous-tendent ?
À travers une synthèse rigoureuse et accessible des recherches en sciences sociales, cet ouvrage plonge au coeur de ces questions. Il expose les faits de discrimination en France et à l'international et étudie leurs manifestations dans des domaines variés - emploi, logement, éducation, vie quotidienne. Il discute aussi les moyens d'action en explorant une large palette d'instruments : législation, sensibilisation, transformation des pratiques organisationnelles, politiques de redistribution.
Un guide précieux pour décrypter l'un des enjeux les plus complexes et cruciaux des sociétés contemporaines, et pour réfléchir à des solutions concrètes à ce défi majeur des démocraties.
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Sexe, genre et sexualités : introduction à la philosophie féministe
Elsa Dorlin
- PUF
- Quadrige
- 5 Avril 2023
- 9782130842569
Le sexe désigne communément le sexe biologique qui nous est assigné à la naissance (mâle ou femelle), le rôle ou le comportement sexuels qui sont censés lui correspondre (le genre) et, enfin, la sexualité. Les théories féministes s'attachent à la problématisation de ces trois acceptions mêlées du sexe. Elles travaillent à la fois sur les distinctions historiquement établies entre le sexe, le genre et la sexualité, sur leurs constructions et leurs relations. S'agit-il d'une relation de causalité : le sexe biologique détermine-t-il le genre et la sexualité ? D'une relation de simultanéité non contraignante entre le sexe biologique, d'une part, et l'identité sexuelle (de genre et de sexualité), d'autre part ? S'agit-il d'une relation de normalisation ? L'hétérosexualité reproductrice est-elle la norme légale, sociale, mais aussi médicale, à l'aune de laquelle les catégories de sexe comme de genre peuvent être déconstruites, voire contestées et bouleversées ?
Le présent volume porte sur les théories féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement font l'un des champs les plus novateurs de la recherche actuelle : le féminisme marxiste, l'épistémologie ou l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer. L'ensemble de ces pensées constitue aujourd'hui un véritable champ de la philosophie contemporaine, dont on trouvera ici une introduction et une problématisation particulièrement éclairantes. -
" Au-delà d'une simple recension des " vocables " psychanalytiques, ce Vocabulaire propose une réflexion, allant du plus simple au plus complexe, sur l'ensemble des concepts que Freud et d'autres à sa suite ont progressivement élaborés, pour rendre compte des découvertes de la psychanalyse. Notre commentaire a tenté, à propos des notions principales qu'il rencontrait, d'en lever ou tout au moins d'en éclairer les ambiguïtés, d'en expliciter les éventuelles contradictions. Il est rare que celles-ci ne débouchent pas sur une problématique susceptible d'être retrouvée dans l'expérience même. " (J. Laplanche, J.-B. Pontalis).
Ce Vocabulaire, fut publié pour la première fois en 1967 dans une version reliée, puis repris dans la collection Quadrige et son succès, tant en France (plus de 100 000 exemplaires vendus) qu'à l'étranger (des éditions en dix-sept langues, de l'anglais au japonais, du suédois au turc et à l'arabe) ne s'est jamais démenti, preuve de la pertinence de ce travail " encore bien présent, même s'il serait améliorable... Il ne s'agissait pas de faire le tour de Freud mais de lancer des coups de sonde, d'approfondissement. Le contraire même d'une mise en manuel : une mise en problème " selon les termes de J. Laplanche.
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La longue histoire de l'eau en ville montre la récurrence de problèmes fondamentaux du vivre en commun : approvisionner un nombre d'habitants croissant et évacuer les eaux usées sans pollution excessive des rivières et des sols.
Comment assurer l'approvisionnement en eau des villes ? Quelles sont les quantités quotidiennes nécessaires et que doivent-elles à nos usages - façonnés par une histoire longue - comme aux contraintes techniques et environnementales qui évoluent ? Qui doit se charger des investissements nécessaires à la construction et à l'entretien des infrastructures d'adduction et de traitement souvent coûteuses, et rentables uniquement sur le très long terme ?
De l'Antiquité jusqu'à nos jours, les sociétés urbaines ont apporté à ces questions des réponses diverses. Les études de cas réunies dans ce livre cherchent à mettre en lumière la variété des solutions comme des acteurs impliqués, en étudiant notamment comme le problème de l'eau est devenu une question politique engageant souvent - mais pas toujours - des acteurs publics.
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La guerre à l'ère de l'intelligence artificielle : quand les machines prennent les armes
Laure de Roucy-rochegonde
- PUF
- 16 Octobre 2024
- 9782130870982
Les progrès fulgurants des techniques d'intelligence artificielle et de la robotique, et surtout leur application au domaine de la défense, font entrevoir l'émergence de nouveaux types de robots militaires, rendus toujours plus autonomes, c'est-à-dire capables de recourir à la force de leur propre chef. Les « robots tueurs » soulèvent néanmoins de nombreuses questions : ces moyens de guerre permettant de ne pas exposer l'humain peuvent-ils être pleinement contrôlés ? Qu'implique le recours à ces technologies ? Quels effets produisent-elles sur ceux qui les emploient, sur les adversaires qui y font face, et sur la forme même des rapports entre agresseurs et agressés ? Ces systèmes modifient-ils les relations entre les États, mais aussi le lien entre l'État et ses citoyens ? Sont-ils compatibles avec le droit de la guerre ?
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" pour un prince, donc, il n'est pas nécessaire d'avoir toutes les qualités susdites, mais il est tout à fait nécessaire de paraître les avoir.
J'oserai même dire ceci : si on les a et qu'on les observe toujours, elles seront néfastes ; si on paraît les avoir, elles sont utiles. ".
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L'idée que nous serions entrés dans une période de dislocation générale de l'État social - ou État-providence - sature le débat public français. On croit généralement invalider cette conception en lui opposant que les dépenses sociales atteignent aujourd'hui en France des niveaux inédits. Ces débats sur le diagnostic à porter sur la situation contemporaine de l'État social demeurent cependant stériles tant qu'ils ne s'appuient pas sur une véritable définition de ce que ce dernier a représenté dans l'histoire des sociétés dans lesquelles il a émergé.
Cet ouvrage entend donc proposer un critère de définition de l'État social en l'analysant dans son émergence et ses évolutions récentes, depuis un cadre théorique emprunté à la sociologie durkheimienne, enrichi d'une approche comparative avec le welfare state américain. Depuis cette perspective, l'État social apparaît comme instance porteuse d'une représentation de l'individu qui suspend la question de sa responsabilité morale dans sa situation socio-économique, et lui garantit ainsi un statut protecteur à même de satisfaire l'idéal moderne d'égalité. Or c'est précisément cette fonction idéologique que l'État social a progressivement cessé d'assumer dans les dernières décennies, allant jusqu'à intégrer en son sein des formes de responsabilisation morale inédites.
Ce grand renversement a plongé la société française dans des déséquilibres qui structurent en profondeur notre période politique contemporaine.
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" L'histoire de l'évolution de la vie, si incomplète qu'elle soit encore, nous laisse déjà entrevoir comment l'intelligence s'est constituée par un progrès ininterrompu, le long d'une ligne qui monte, à travers la série des Vertébrés, jusqu'à l'homme. Elle nous montre, dans la faculté de comprendre, une annexe de la faculté d'agir, une adaptation de plus en plus précise, de plus en plus complexe et souple, de la conscience des êtres vivants aux conditions d'existence qui leur sont faites. De là devrait résulter cette conséquence que notre intelligence, au sens étroit du mot, est destinée à assurer l'insertion parfaite de notre corps dans son milieu, à se représenter les rapports des choses extérieures entre elles, enfin à penser la matière. Telle sera, en effet, une des conclusions du présent essai. " La première édition critique des oeuvres de Bergson répond à un double principe : offrir le texte intégral du livre dans sa pagination de référence et le compléter par un dossier de notes historiques, philosophiques, analytiques et bibliographiques.
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Définir, après les avoir identifiés, les termes juridiques de la langue française, tel est l'objet de ce Vocabulaire juridique. S'appuyant sur un premier travail réalisé par Henri Capitant en 1936, Gérard Cornu a développé « une oeuvre nouvelle par ses entrées, sa méthode, ses auteurs... L'éminente vocation du Vocabulaire juridique est de saisir, dans les définitions, les catégories du droit. » Plus qu'une série de définitions de termes et d'expressions, ce Vocabulaire est un outil de consultation et de recherche indispensable aux juristes, mais aussi un instrument de culture générale nécessaire à la compréhension de notre société, dans laquelle le rôle du droit ne cesse de croître. Depuis sa première édition en 1987, son succès ne s'est jamais démenti. Il s'explique non seulement par la pertinence des définitions, mais aussi par les mises à jour régulières, car le droit est une discipline vivante. Une liste explicative des maximes et adages de droit français, dont certains en latin, complète l'ouvrage.
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Tombé presque par hasard sur l'année 1938, un philosophe inquiet du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée "faiblesse des démocraties "), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons aujourd'hui. L'abandon de la politique du Front populaire, une demande insatiable d'autorité, les appels de plus en plus incantatoires à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue à l'égard du droit et de la justice : l'auteur a trouvé dans ce passé une image de notre présent.
Récidive ne raconte pas l'histoire de l'avant-guerre. Il n'entonne pas non plus le couplet attendu du " retour des années 30 ". Les événements ne se répètent pas, mais il arrive que la manière de les interpréter traverse la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie peuvent nous renseigner sur les nôtres. Récidive est le récit d'un trouble : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?