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Héloïse d'Ormesson
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Isor n'est pas comme les autres. Une existence en huis clos s'est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. Puis un jour, elle rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, l'alchimie opère immédiatement. Quelques années plus tard, lorsqu'un accident vient bouleverser la vie qu'ils s'étaient inventée, Isor s'enfuit. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle.
La Colère et l'Envie est le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans
les cases. C'est une histoire d'amour éruptive, d'émancipation et de réconciliation. Alice Renard impose une voix d'une incroyable maturité ; sa plume maîtrisée sculpte le silence et nous éblouit. -
Il paraît que toutes les histoires ont déjà été racontées. Alix refuse d'y croire. Elle est romancière et, pour son métier, elle a renoncé au reste. Un jour, elle accepte de partager sa passion lors d'un atelier d'écriture sur l'île de Groix. Si chacun des six participants pensait savoir pourquoi il se lançait dans l'aventure, celle-ci se révèle pleine de surprises. Ensemble, ils vont découvrir que le soleil peut se coucher à l'est, qu'une voix muselée une vie entière sait encore chanter, que l'amour vaut la peine d'être gueulé ou acclamé sur scène, et qu'il n'y a pas d'âge pour pardonner et recommencer. Réunis autour des mots qui les bouleversent, qui les habitent, qui les hantent ou qui les émeuvent, ils vont apprendre qu'écrire, c'est aussi écouter.
Grâce à une formidable guirlande de personnages, Lorraine Fouchet sonde les liens invisibles et précieux de l'amitié. De vingt à quatre-vingt-six ans, aucune barrière ne résiste à celui qui comprend que la main tendue est la meilleure arme pour dompter ses tempêtes intérieures. -
La vie est une partie de Scrabble, on se débrouille avec ce qu'on pioche. Lucas, Maguy, Mia et Paul le savent bien alors qu'ils s'installent dans le Paris-Quimper ce jour-là. Et les quatre voyageurs comprennent très vite que ce train ne les emmènera pas à destination. Du moins, pas celle qu'ils attendaient. Mais ils sont prêts à se laisser porter par les vents bretons. Pourvu qu'ils soufflent assez fort pour les remettre sur les rails.
Et s'il était l'heure de tout envoyer valser ? De s'ouvrir à l'inconnu assis à côté de vous ? Dans cet aller simple où l'on embrasse l'inattendu et savoure des rillettes aux ormeaux, le plus sûr chemin pour la joie s'appelle l'île de Groix. -
À l'occasion de la commémoration du 80ème anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv (les 16 et 17 juillet 1942) et suite au succès de ce roman devenu une référence, nous publions une nouvelle édition de Elle s'appelait Sarah, agrémentée d'une postface inédite par Héloïse d'Ormesson, qui revient sur cette extraordinaire aventure éditoriale qui s'est écrite dans la joie et l'effroi.
Paris, 2002. Julia Jarmond, journaliste américaine, est chargée de couvrir la commémoration du Vél d'Hiv. Découvrant avec horreur le calvaire de ces familles juives qui furent déportées à Auschwitz, elle s'attache au destin d'une fillette et mène l'enquête au péril de ce qu'elle a de plus cher.
Paris, 16 juillet 1942. À l'aube, la police française fait irruption dans l'appartement des Starzynski. Affolée, Sarah, dix ans, enferme son petit frère dans une cachette en lui promettant de revenir le chercher. Mais elle fait partie des quatre mille enfants raflés ce jour-là.
Elle s'appelait Sarah ne craint pas de s'attaquer à une page sombre de l'histoire française. -
La tête de Jacob Dreyfus est mise à prix depuis qu'il a participé au démantèlement d'une milice suprémaciste sévissant jusqu'au Capitole. Mais c'est sa femme qui est prise pour cible. Après cet assassinat, Jacob est exfiltré sous une nouvelle identité dans un petit village de Provence, où il tente de se reconstruire. Dix ans plus tard, alors qu'il coule enfin des jours apaisés dans une bastide des gorges du Loup, son passé le rattrape. La seule vengeance peut-elle expliquer la chasse à l'homme acharnée dont il est la proie ? En compagnie de Solane, le vieux flic français chargé de sa protection, Jacob se lance dans une traque obsessionnelle de la vérité.
Thriller étourdissant qui nous entraîne de la Louisiane à Bruxelles, de la Patagonie à Paris,
L'Horloger est une mécanique implacable qui révèle la part la plus sombre de l'humanité mais aussi la plus lumineuse. -
Papa solo de deux enfants, Pierre se raccroche aux branches comme il peut. Parce qu'elle lui manque terriblement. Anne. Une tempête de bonne humeur et d'idées loufoques qu'un cancer lui a volée. La famille venait de déménager en Ardèche quand tout a commencé. Mais entre les gamins, le boulot, la vie à mille à l'heure et leur joyeuse insouciance, pas le temps de s'inquiéter pour un transit contrarié. Puis un jour, le couperet vient sonner la fin de la récré. Le crabe galope et se taille la part du lion. Mais le papa en surchauffe n'a pas dit son dernier mot, et il fomente une vengeance éclatante envers ceux qui leur ont rendu la vie bien chienne. Il va enfin se marrer, et Anne aurait adoré. Avec sa gouaille sans filtre et sa sensibilité désarmante, Frédéric Ploussard tisonne les braises de la joie et une revanche
cocasse pour botter le cul au chagrin.
LA PRESSE EN PARLE
Pétaradant, dangereux parfois, hilarant souvent, zinzin en permanence. - Gérard Lefort,
Les InrocksMobylette colle à la peau et à l'esprit.
- Clara Georges,
Le Monde des livresUne dérision prodigieuse, un rire aussi dévastateur que communicatif ! - Stéphane Jarno,
Télérama -
Un matin de printemps 1922, dans un modeste appartement de Rome, une enfant lit sous l'oeil attentif de sa mère. La petite Elsa bute sur les mots. Il faut dire qu'elle préfère vagabonder plutôt qu'étudier. Comment deviner alors que cette fillette deviendra l'un des écrivains les plus marquants de son temps ? De sa jeunesse dans les rues populaires du Testaccio, à ses amours tumultueuses avec Moravia et Visconti, en passantpar la lutte contre le fascisme, Angela Bubba explore les sentiments incandescents et le destin prodigieux de l'autrice de
La Storia. En lui prêtant sa voix, une voix vibrante et sensuelle, elle perce ainsi le mystère Elsa Morante. Plus que le récit d'une vie, ce roman est aussi un voyage dans l'Italie intellectuelle du xxe siècle sur fond de lois raciales et de combats de la gauche. Un portrait de femme inoubliable et attachant. -
Ambroise, Arwen et Flore ne se connaissent pas, mais ils reçoivent tous les trois une invitation pour un séjour en Laponie. Sur place, ils découvrent le point commun qui les a réunis : un fantôme surgi du passé. À partir de cette révélation, rien ne se déroule comme prévu. Sous les aurores boréales, les retrouvailles avec celui que l'on n'attendait plus vont bouleverser leurs vies. Quelles sont les années qui comptent dans une existence ? Qu'est-ce qui importe, ce que nous vivons ou ce que nous faisons ? Lorraine Fouchet nous embarque au pays des mille lacs en quête de l'essentiel, des rêves que nous brûlons d'accomplir, des regrets à envoyer valser, des espoirs démesurés et des traces laissées.
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1870. La famine ravage l'empire du Milieu. Fille d'un pauvre batelier, Lin Hei'er n'est qu'une enfant lorsqu'un directeur de cirque remarque ses talents d'acrobate. La joie de rejoindre la troupe est vite remplacée par l'effroi lorsqu'elle réalise que ses sauts périlleux intéressent moins que son corps. Déterminée à se construire une existence libre, elle refuse de se soumettre et s'enfuit. C'est le début d'une métamorphose pour celle qui deviendra courtisane puis guérisseuse, avant de fonder les fameuses Lanternes rouges
pendant la guerre des Boxeurs.
Roman d'un destin exceptionnel,
Le Lotus jaune rend sa part de lumière à Lin Hei'er, cette pionnière instigatrice de la première milice de femmes en Chine. Ses aventures nous emportent à l'ère crépusculaire des Qing, au coeur des machinations de la redoutable impératrice Cixi. -
Zélie a toujours rêvé plus loin que les montagnes de son village des Hautes-Alpes. Quand elle rejoint ses frères aînés à San Francisco en 1899, elle ose enfin croire à son destin. Inspirée par l'effervescence de cette ville inébranlable malgré une épidémie de peste et un séisme, elle impose son rythme : celui de l'écriture. Qu'importe qu'on nourrisse pour elle d'autres ambitions. Mais sa soif de liberté et d'indépendance est percutée par le naufrage du Princess Sophia, qui emporte parmi ses trois cent cinquante-trois victimes un être cher. Pour affronter ce deuil, à l'heure où le monde célèbre l'armistice, elle choisit de réencrer ces vies englouties.
Un roman d'initiation et d'aventures qui brosse le portrait complexe d'une époque et d'une condition, celui des femmes confinées à des rôles subalternes. Refusant cette fatalité, affirmant le droit d'exister par ou pour elle-même, Zélie érige la fiction en arme ultime contre l'indifférence et l'oubli. -
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Sur la plage de Cannes-La Bocca, des corps s'échouent sous les yeux effarés des vacanciers. Quarante-deux au total, dans un état effroyable: carbonisés et mutilés. Pourquoi ont-ils été si sauvagement exécutés ? Révolté par ce drame que l'on cherche à étouffer, Solane, flic à la retraite, reprend du service et se lance dans une enquête explosive. Il pourra compter sur Jasmine, activiste pour les droits des réfugiés, et Moussa, seul survivant du massacre. Mais dans ce département gangréné par le Rassemblement Patriotique, parviendront-ils à déjouer les sombres desseins d'une milice qui mène une croisade terrifiante ?
Thriller percutant et humaniste,
Commandant Solane dénonce l'inaction politique face à la tragédie des migrants et la montée des groupuscules nationalistes. Malgré le piège implacable qui se referme, Jérémie Claes nous offre aussi des parenthèses savoureuses où l'humour et la dérision se révèlent des armes redoutables. -
À la nuit tombée, sous le grand arbre d'Amapolas, Eusebio, le vieux conteur, promet un voyage étourdissant : la fabuleuse histoire de María Dolores Pinta de las Aguas Dulces, le seul être au monde qui eut trois vies et deux sexes ! Mais il ne dira pas comment cette femme le hante depuis que, dans sa jeunesse, il a admiré son corps inerte. Une beauté majuscule et théâtrale, une énigme inouïe à laquelle il a voué son existence. David Lelait-Helo évoque avec éclat la puissance de l'amour maternel et ses possibles ravages. Comment se construire quand vos sourires d'enfant ont été accueillis par des regards de glace ?
Incandescent et fiévreux, Il était une femme étrange puise dans la folie d'Almodóvar et l'imaginaire foisonnant du réalisme magique. -
Coulée brune : Comment le fascisme inonde notre langue
Olivier Mannoni
- Héloïse d'Ormesson
- Controverses
- 10 Octobre 2024
- 9782350879789
" J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc l'Assemblée. " Silence retentissant dans un pays sonné. Pourtant, l'écrasante victoire de l'extrême droite aux élections européennes n'est pas une surprise. Le glissement s'opère depuis longtemps dans notre langage. À quand cela remonte-t-il ? Au second tour de 2002 ? à la crise des Gilets jaunes ? à celle du COVID-19 ? Olivier Mannoni, qui a traduit Mein Kampf et qui connaît les pièges du discours et de la sémantique, sait, lui, qu'il faut creuser plus loin, jusque dans les entrailles de notre Histoire européenne.
Avec une pensée claire et des mots incisifs, il analyse les prises de parole de nos politiciens et passe au crible les médias vecteurs de fausses informations. D'une lucidité redoutable, ce livre uppercut met à nu les menaces linguistiques qui pèsent sur nos démocraties. -
4 mai 1897. Autour de l'épisode méconnu du tragique incendie du Bazar de la Charité, La Part des flammes mêle les destins de trois figures féminines rebelles de la fin du XIXe siècle : Sophie d'Alençon, duchesse charismatique qui officie dans les hôpitaux dédiés aux tuberculeux, Violaine de Raezal, comtesse devenue veuve trop tôt dans un monde d'une politesse exquise qui vous assassine sur l'autel des convenances, et Constance d'Estingel, jeune femme tourmentée, prête à se sacrifier au nom de la foi.
Qu'ils soient fictifs ou historiques (la duchesse d'Alençon, née duchesse de Bavière, est la soeur de Sissi), Gaëlle Nohant donne vie et chair à ses personnages dans une histoire follement romanesque, qui allie avec subtilité émotion et gravité. Tout à la fois porté par un souffle puissant, littéraire et généreux,
La Part des flammes, nous entraîne de rebondissements en révélations à la manière d'un roman feuilleton. -
- 50%
Paris, 1870. Clara, gamine de quinze ans, est cueillie sur les barricades de la Commune et condamnée comme pétroleuse à huit ans de bagne. Au même moment, Mané, esclave, rentre de la guerre qui a opposé le Brésil au Paraguay. L'empereur Dom Pedro II lui a promis la liberté. Il n'a pas tenu parole. Mané s'enfuit donc vers
cette terre de liberté voisine, une terre nommée Guyane. Alphonse de Saint-Cussien, rejeton d'une famille de parvenus, multiplie les frasques. Joueur invétéré, il accumule les dettes et se voit contraint de quitter la France pour échapper à ses créanciers.
Au fil de cette flamboyante saga, Jean-Paul Delfino confirme son immense talent de conteur. Son tableau sans concession de la politique coloniale française en Guyane entremêle ces trois destins, trois affluents qui n'auraient jamais dû se croiser, mais que le cours de l'Histoire a réunis en un seul fleuve, puissant et tumultueux comme le Maroni. -
Les grands-mères, sel de la terre
En lisant les petites annonces, Pierre Saint-Jarme découvre que Ker Joie, la maison de famille vendue dix ans plus tôt, est de nouveau sur le marché. Il se précipite pour la racheter. Trop tard. Alors il la loue, le temps d'un week-end, pour réunir la tribu sur l'île de Groix et organiser l'anniversaire d'Adeline, sa mère. Mais Pierre n'est pas le seul à lire les journaux... Un accident survenu il y a trente-sept ans s'invite à la fête. Tandis qu'Adeline souffle ses quatre-vingts bougies et pioche des moments précieux dans le bocal à émotions, les fracas du passé tracent vers l'île. Et si vous pouviez racheter votre maison d'enfance ? Ce roman ravive les souvenirs, parle du serment d'Hippocrate, de rancune tenace, et surtout d'amour. Il appelle à éclairer la nuit pour ceux qu'on aime, et réveille le parfum des vacances et des recettes de grand-mère. -
Avec ce livre testament Jean d'Ormesson achève sa trilogie ( Comme un chant d'espérance, Guide des égarés) qui constitue trois tentatives de réponse à la question : Que fais-je là ? Détective métaphysique, il poursuit ce questionnement et tente avec gaieté de percer ce mystère. Et au fil des pages nous invite à rêver, à espérer, à croire. " Grâce à Dieu, je vais mourir. Comme tout le monde. Comme vous. Avant vous sans doute : ma vie est déjà longue, j'approche du bout du chemin. Mais rien de plus capricieux que cette mort si certaine. L'histoire est imprévisible. Ce qu'il faut dire avec force dès le début de ce petit livre, c'est que personne n'est sûr de rien. " Ainsi s'ouvre
Un hosanna sans fin.
" Disons les choses avec simplicité, avec une espèce de naïveté : il me semble impossible que l'ordre de l'univers plongé dans le temps, avec ses lois et sa rigueur, soit le fruit du hasard. Du coup, le mal et la souffrance prennent un sens - inconnu de nous, bien sûr, mais, malgré tout, un sens. Du coup, je m'en remets à quelque chose d'énigmatique qui est très haut au-dessus de moi et dont je suis la créature et le jouet. Je ne suis pas loin de penser qu'il n'y a que l'insensé pour dire : " Il n'y a pas de Dieu. " Je crois en Dieu parce que le jour se lève tous les matins, parce qu'il y a une histoire et parce que je me fais une idée de Dieu dont je me demande d'où elle pourrait bien venir s'il n'y avait pas de Dieu. " -
Léon Léger est rentré au village. Il y mène une vie heureuse, avec
sa femme et ses deux enfants. Jusqu'au jour où son corps est retrouvé dans une carrière désaffectée. Meurtre ? Suicide ? Accident ? Qui était cet homme, et que lui est-il arrivé ? Parmi les cent personnes rassemblées lors des obsèques autour du cercueil, chacun, famille, collègue ou voisin, proche ou moins proche, détient un fragment de réponse, une part de vérité. Ces cent minutes de silence sont autant de pièces d'un puzzle qui s'emboîtent peu à peu pour former
le tableau final. Avec sa plume enlevée, Christophe Wojcik flirte avec la fossoyeuse, s'en moque et s'en inspire, composant un conte noir jubilatoire, qui s'amuse à briser les tabous pour mieux se rire de la mort. -
Deuxième Sélection Prix Femina du roman étranger Sélection Prix Médicis EssaiComment faire disparaître une femme de l'histoire ? Et pourquoi ? Écrasée par les responsabilités familiales, Anna Funder se réfugie dans les textes de George Orwell qu'elle admire, lit ses biographies, et tombe soudain des nues : il y a une femme dans l'ombre du géant, reléguée à quelques discrètes notes en bas de pages. Son nom ? Eileen O'Shaughnessy. Comment avait-elle pu passer à côté ?
Grâce aux lettres d'Eileen et aux témoignages de ses proches, Anna Funder soulève le voile sur la vie privée des Orwell, les accompagne à Barcelone lors de la guerre civile espagnole puis à Londres sous les bombes. Elle s'interroge sur ce qui fait un grand écrivain. Le travail, bien sûr. Mais ce dernier nécessite du temps et un quotidien exempt de contraintes. Autant de conditions que l'" épouse modèle " se doit d'assurer à son propre détriment.
L'Invisible Madame Orwell est le roman vrai d'une femme brillante et engagée, mais volontairement effacée au profit d'un mythe : celui du créateur. Refusant la version officielle et les omissions, Anna Funder redonne une voix à celle qui l'avait perdue et livre une réflexion sans concession sur la condition des femmes. Eileen O'Shaughnessy ne sera désormais plus réduite au rôle de subalterne derrière l'auteur légendaire de
1984. L'invisible n'est jamais condamnée à le rester. -
Une silhouette discrète pose la main sur une épaule nouée, sur un ventre qui se contracte, sur un visage soucieux. Cette silhouette, c'est
Clémence, l'infirmière de service de la maternité Marthe Condat. De chambre en chambre, elle prononce les mots qui apaisent et rassurent des femmes enceintes ou sur le point d'accoucher. Leurs histoires singulières, souvent merveilleuses et parfois déchirantes, Clémence les accueille sans jugement. Mais une fois la porte refermée, que reste-t-il de ces moments d'intimité partagés ?
À travers dix portraits bouleversants, qui dessinent un tableau saisissant de la société, Lise Marzouk se glisse dans les pas de ces femmes qui en aident d'autres à franchir le seuil de la mise au monde ou de l'espoir anéanti, au coeur des heures de promesse et de doute où se joue l'aube de la vie. -
Ce livre - Dieu me pardonne ! - est un roman sur Dieu, sur son oeuvre, sur les hommes et sur rien.
" Disons les choses avec simplicité, avec une espèce de naïveté : il me semble impossible que l'ordre de l'univers plongé dans le temps, avec ses lois et sa rigueur, soit le fruit du hasard. Du coup, le mal et la souffrance prennent un sens - inconnu de nous, bien sûr, mais, malgré tout, un sens. Du coup, je m'en remets à quelque chose d'énigmatique qui est très haut au-dessus de moi et dont je suis la créature et le jouet.
Je ne suis pas loin de penser qu'il n'y a que l'insensé pour dire : " Il n'y a pas de Dieu. " Je crois en Dieu parce que le jour se lève tous les matins, parce qu'il y a une histoire et parce que je me fais une idée de Dieu dont je me demande d'où elle pourrait bien venir s'il n'y avait pas de Dieu. " -
Le caporal Lucien Guyader, dit Lulu, quarante ans, a toujours démontré une fiabilité rassurante pour ses hommes comme pour ses chefs. Aussi, quand ce père de famille disparaît à dix jours d'un départ en opération, le sergent Marouane s'inquiète et alerte Stéphane, leur ex-adjudant. Secoué par la nouvelle, Stéphane se laisse embarquer par Marouane, aux côtés du caporal et du lieutenant de la section. Frères d'armes aux trajectoires contrastées, transformés en détectives de fortune, ces quatre chiens de guerre partent sur les traces de Lulu, leur pilier, celui qui n'a pas craqué lorsque l'un des leurs est tombé au cours d'une embuscade.
Au fil de leur enquête, ressurgissent les traumatismes des combats, ces réminiscences qui leur collent à la peau, mélange d'odeurs, de peur et de fraternité. Remontent aussi des souvenirs d'étreintes et de désir. Qui sont ces hommes qui côtoient l'indicible ? Comment tiennent-ils à distance le feu, lors de leur retour à la vie civile ? Et que fuit donc Lulu pour s'être soudain évaporé ?
Jean Michelin, officier de carrière, dépeint cet univers de l'intérieur et nous mène sur un fil vers une vérité impossible.
Un roman sans concessions sur ce que la guerre fait aux hommes et aux femmes, à ceux qui partent, à ceux qui ne reviendront pas et à ceux qui restent. -
"Un simple grain de sable suffit à construire une grande histoire"
En 2011, alors qu'il regarde les derniers chars syriens quitter le Liban, Amin est rattrapé par son passé. Il avait à peine quelques mois lorsqu'il a lui aussi quitté le pays avec sa grand-mère, après la mort brutale de ses parents. De retour à Beyrouth en 1994, le garçon de treize ans tente de découvrir ses origines dans une ville aussi fascinante que déroutante. Mais il se heurte à bien des résistances, des silences et des omissions, qui nourrissent une enquête de presque vingt ans. Pas à pas, Amin démêle les énigmes familiales enracinées dans les conflits armés, et il fait entendre la voix de cette "génération perdue".
Après
Tant qu'il y aura des cèdres, Pierre Jarawan poursuit son exploration du Liban, de ses fragilités mais aussi de ses trésors. Dans la tradition des contes orientaux, ce chant vibrant de la mémoire déploie un roman tissé de mille fils qui, grâce à une bouleversant histoire d'amitié, ressuscite les disparus de la guerre civile. -
En romancière funambule, Gaëlle Nohant a relevé le défi lancé par Queneau : " Il n'y aura pas de connaissance véritable de Desnos tant qu'on n'en aura pas établi la légende. " Fabuleuse investigation littéraire, Légende d'un dormeur éveillé traverse le xxe siècle, vivante et tumultueuse, sur les traces d'un héros dont on ne peut que tomber amoureux.
C'est par la fiction qu Gaëlle Nohant choisit d'explorer la vie aussi héroïque qu'engagée de Robert Desnos. Au plus proche de l'artiste, elle épouse ses pas, des Halles à Montparnasse, non sans quelques détours par Cuba ou Belle-Île ; visite son atelier de la rue Blomet ; écoute sa " Clef des Songes " ; suit les séances animées du Café Cyrano en compagnie d'Antonin Artaud, de Prévert et d'Aragon ; danse des nuits entières aux côtés de Kiki et de Man Ray.
Pour ce voyage avec Desnos, elle puise dans son oeuvre, sonde les âmes en medium et, comme lui, " parle surréaliste ". S'identifiant à Youki, le grand amour de Robert, elle l'accompagne jusqu'au bout de la route, au camp de Terezín, en juin 1945.