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Grasset
-
Marseille 1940 : Quand la littérature s'évade
Uwe Wittstock
- Grasset
- Essais Etrangers
- 5 Février 2025
- 9782246838371
Après le succès de Février 33, le grand historien allemand Uwe Wittstock revient avec un nouvel essai passionnant : Marseille 1940. À partir de la principale ville portuaire en « zone libre », il raconte l'invasion de la France par l'Allemagne et les destins brisés de tous les réfugiés qui avaient fui la barbarie nazie outre-Rhin.
Écrit comme un roman, ce livre d'histoire est à la fois la biographie d'un héros aussi exceptionnel que méconnu - le journaliste américain Varian Fry, à la tête du comité de secours qui sauva des milliers de vie par l'attribution de visas -, et une galerie de portraits où l'on croise les plus grandes figures intellectuelles et artistiques de l'époque - Hannah Arendt, Walter Benjamin, Heinrich Mann, Anna Seghers, André Breton, Max Ernst ou encore Chagall. Relégués au rang de parias par l'instauration du régime de Vichy, tous ces personnages se côtoient dans un climat d'ébullition extraordinaire et rêvent d'embarquer pour l'Algérie, le Portugal ou les États-Unis. Au même moment, la cité phocéenne se transforme en piège à ciel ouvert avec la collaboration, l'adoption de mesures anti-juives et le durcissement de la surveillance policière. Dans ce tourbillon dramatique, seul Varian Fry garantit l'espoir...
Grâce à une puissance narrative unique en son genre et un travail de documentation remarquable, Uwe Wittstock offre un regard inédit sur la Seconde Guerre mondiale avec Marseille 1940.
Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni -
Autocratie(s) : Quand les dictateurs s'associent pour diriger le monde
Anne Applebaum
- Grasset
- Essais Etrangers
- 15 Janvier 2025
- 9782246834120
« Si Trump parvient à utiliser les cours fédérales et les forces de l'ordre contre ses ennemis, de pair avec une campagne massive de trolling, le mélange des mondes autocratique et démocratique sera complet. » A.A.
Les autocraties travaillent désormais ensemble pour assurer surveillance et désinformation afin de détruire la démocratie. Les dirigeants russe, chinois, iranien, vénézuélien, ou nord-coréen savent que le langage de la transparence, de la responsabilité, de la justice et de la liberté séduira toujours une partie de leurs citoyens, et que pour rester au pouvoir, ils doivent saper ces idées.
Autocrati(e)s décrit ce nouveau monde kleptocrate et autoritaire - d'où il vient, pourquoi il dure, comment il fonctionne, de quelle façon l'Occident a involontairement contribué à le consolider -, et la manière dont nous devrions nous organiser pour lui faire face.
« Courageux et clairvoyant. » The Guardian
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aude de Saint Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat -
Février 33 : l'hiver de la littérature
Uwe Wittstock
- Grasset
- Essais Etrangers
- 18 Janvier 2023
- 9782246831709
Février 33, un livre d'histoire pas comme les autres, revient sur les événements qui se sont déroulés pendant le mois de février 1933 en Allemagne. Hitler a été nommé à la chancellerie le 30 janvier, et les jours qui suivent vont décider du destin de l'Allemagne et de l'Europe tout entière. Nous savons aujourd'hui de quelle manière ces quelques jours ont changé la face du monde, mais Uwe Wittstock a choisi de les évoquer en se plaçant à la hauteur des personnes qui les ont vécus dans l'ignorance de ce qui allait suivre. Jour après jour, dans une dramaturgie bien maîtrisée, l'auteur restitue l'ambiance de tout un pays, en racontant ces quelques semaines qui ont fait basculer la démocratie de Weimar dans le IIIème Reich.
Le prisme choisi est celui des écrivains, journalistes et intellectuels, et les protagonistes du livre de Wittstock s'appellent donc Thomas, Heinrich, Klaus et Erika Mann, Bertolt Brecht, Erich Maria Remarque, Alfred Dblin. Ou encore Carl Zuckmayer, Else Lasker-Schüler ou Gottfried Benn. Chacun des protagonistes est introduit avec concision, par un rappel de son rôle public et de sa situation personnelle. Et Wittstock nous raconte comment chacun d'entre eux, dès le 1er février, se demande s'il est sur une liste, en tant que juif, communiste, homosexuel ou intellectuel engagé. Car l'étau se resserre très vite, et ce même avant l'incendie du Reichstag pendant la nuit du 27 au 28 février qui sonnera le glas des dernières libertés individuelles : la SA intimide tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang, empêche les manifestations culturelles ou les premières dans les théâtres du pays autant que les réunions politiques. L'Académie des arts devient un autre enjeu symbolique, car il faut faire partir le « gauchiste » Heinrich Mann. Son frère Thomas est en tournée en Europe, pour sa conférence sur Wagner, et décide de ne pas rentrer. Klaus et Erika, empêtrés dans des histoires d'amour impossibles mais portés par le succès de leur cabaret satirique à Munich, veulent d'abord lutter de l'intérieur. D'autres, comme le poète Gottfried Benn croient que le nouveau régime leur apportera enfin la reconnaissance tant désirée. Mais tous seront pris dans la violence du nouveau régime. Les lois d'exception et le résultat des élections du 5 mars mettent un terme à cette période de transition que Wittstock raconte comme un roman à rebondissements.
Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni -
Les mondes d'hier : voyage aux origines de la Terre
Thomas Halliday
- Grasset
- Essais Etrangers
- 28 Septembre 2022
- 9782246822615
Thomas Halliday a tout juste trente ans lorsqu'il décide de se lancer dans un projet extraordinaire : remonter le temps grâce à l'écriture. Paléontologue de formation et poète, il nous invite à explorer les origines de la Terre à travers un voyage fabuleux. Bien loin de Jurassic Park ou des dessins animés de notre enfance - les Diplodocus n'ont jamais croisé de Tyrannosaurus -, Les mondes d'hier est une plongée hyperréaliste dans ces époques que nous avons toujours rêvé de découvrir, une épopée où fourmillent de merveilleuses histoires et une nature foisonnante.
De l'immense steppe de l'Alaska glaciaire aux colonies de manchots géants des forêts tropicales de l'Antarctique pendant l'Éocène, une faune et une flore exceptionnelles se révèlent au fil des chapitres. Nous visitons le berceau de l'humanité, nous écoutons le fracas de la plus haute chute d'eau que la Terre ait jamais connue, et nous regardons la vie émerger à nouveau après l'impact d'un gigantesque astéroïde : ces mondes perdus paraissent imaginaires et pourtant chaque description - que ce soit la couleur de la coquille d'un « crabe fer à cheval », le rythme des ptérosaures en vol ou l'odeur persistante de soufre dans l'air -, chaque détail est minutieusement rapporté à la lumière des connaissances scientifiques les plus récentes.
Les mondes d'hier est une exploration inédite, un récit émouvant qui nous rappelle la ténacité de la vie sur Terre mais aussi la grande fragilité d'écosystèmes comme le nôtre. Le lire, c'est voir les 500 derniers millions d'années « non comme une étendue infinie de temps insondable, mais plutôt comme une série de mondes différents, à la fois fabuleux et familiers », un périple que seule la littérature pouvait nous conter.
Traduit de l'anglais par Aurélien Blanchard. -
7 octobre : La journée la plus meurtrière de l'histoire d'Israël racontée par ses victimes et leurs proches
Lee Yaron
- Grasset
- Essais Etrangers
- 24 Avril 2024
- 9782246838272
Le 7 octobre 2023, le Hamas lance une attaque sans précédent contre Israël. Des civils sont massacrés, torturés, violés, brûlés ou enlevés, lors de cette journée la plus meurtrière pour le peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale.
Afin de donner un visage à ces femmes, ces hommes et ces enfants, Lee Yaron a écrit leur histoire. Du festival de musique « Tribe of Nova » au kibboutz Be'eri, d'une famille de Bédouins à un rescapé de la Shoah, d'ouvriers agricoles népalais à des réfugiés ukrainiens, la journaliste israélienne recueille chaque détail de cette tragédie pour restituer la violence inouïe qui s'est déchaînée ce jour-là.
S'appuyant sur des centaines d'entretiens, de transcriptions d'appels et de messages échangés - précédant parfois l'horreur de quelques secondes -, ce livre est la première grande enquête publiée sur cette journée noire. Suivi d'une postface de Joshua Cohen et en cours de traduction à travers le monde, 7 octobre dresse un bouleversant mémorial pour les victimes d'un des pires massacres du XXIème siècle.
Traduit de l'anglais par Colin Reingewirtz et Laurent Trèves. -
Les Monstres : Séparer l'oeuvre de l'artiste ?
Claire Dederer
- Grasset
- Essais Etrangers
- 23 Octobre 2024
- 9782246837176
Peut-on encore aimer les oeuvres de Pablo Picasso, Ernest Hemingway, Roman Polanski et Michael Jackson ? Dans cet essai qui a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie aux États-Unis, Claire Dederer, critique de cinéma pour le New York Times, explore un malaise qui s'est installé dans toutes les conversations : certains de nos films, livres et musiques préférés ont été créés par des « monstres ».
À la fois ode au plaisir d'une journaliste cinéphile qui raconte avec passion les oeuvres et confession d'une fan qui s'est sentie trahie, Les Monstres développe l'idée de « taches » sur les productions artistiques, aussi soudaines qu'indélébiles, devenues impossibles à ignorer. Il ne s'agit pas de dresser une liste noire de créateurs mais plutôt de proposer une réflexion sur la rencontre entre la biographie d'un artiste et celle de son public - dans la diversité des expériences et des traumatismes individuels. Claire Dederer examine une société post-romantique où le génie, qui avait été auréolé d'une gloire toute virile, n'est plus exempté de jugement moral.
Une oeuvre peut-elle être destituée à cause des actions répréhensibles de son créateur ? Quel que soit son contenu ? Et si elle a été réalisée avant le passage à l'acte de l'auteur, cela doit-il infléchir notre jugement ? Mais surtout, peut-on continuer à aimer ces oeuvres malgré tout ?
Véritable best-seller aux États-Unis, l'essai de Claire Dederer est une contribution essentielle au débat public. Conçu comme un Contre Sainte-Beuve contemporain et féministe, Les Monstres pétille de drôlerie et d'érudition, sans jamais tomber dans le relativisme ni la caricature.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carine Chichereau -
À l'ère des fake news et autres faits alternatifs, il est revigorant de relire ce qu'Umberto Eco avait à dire sur le sujet. Avec sa clarté, et son gai savoir habituels, le grand écrivain italien déconstruit les notions de mensonge, de faux et de falsification, dont il a si souvent joué dans ses fictions. L'humaniste emprunte autant à l'histoire de la logique, à la philosophie du langage qu'à la littérature, pour nous parler d'éthique, de mauvaise foi, d'ironie et d'authenticité. Car encore faut-il connaître la vérité pour mentir tout en disant le faux.
Eco nous rappelle que notre capacité à évoluer dans le monde avec sécurité se fonde sur le contrat social, et que notre meilleur allié contre les mensonges et les falsifications reste le temps puisque - presque toujours - celui qui ment ou falsifie finit par être découvert.
Dans cet essai aussi bref que réjouissant, le grand intellectuel italien nous offre des clés pour démêler le vrai du faux.
Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher -
Anne Boyer vient d'avoir 41 ans lorsqu'on lui diagnostique un cancer du sein. Poétesse, mère d'une jeune fille de 14 ans, elle doit suivre une chimiothérapie extrêmement lourde et subir une double mammectomie.
Mais plus que le témoignage poignant d'une femme face à la maladie, Celles qui ne meurent pas est un véritable cheminement littéraire, philosophique et politique qui prend racine dans l'Antiquité avec Aelius Aristide, sophiste grec hypocondriaque, et se prolonge avec une réflexion sur la douleur et les traitements médicaux. Puis, au fil des pages, nous plongeons avec Anne Boyer dans la folie de l'information immédiate et quasi-infinie produite par notre monde ultra-connecté, ainsi que dans les affres d'une société capitaliste qui a envahi les systèmes de santé et rationalise à outrance l'intimité des malades. Un modèle qui nourrit toujours plus les inégalités liées au genre, à la couleur de peau, et aux origines sociales.
Celles qui ne meurent pas est le récit d'un esprit cultivé, délicat, confronté à l'épuisement du corps. Il s'agit d'un ouvrage inclassable - entre parcours intime, critique littéraire, pamphlet et échappée poétique - déjà considéré comme un classique de la littérature sur la maladie, au même titre que les oeuvres de Susan Sontag ou de Joan Didion. Celles qui ne meurent pas a été récompensé par le très prestigieux Prix Pulitzer.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy -
Art et beauté dans l'esthétique médiévale
Umberto Eco
- Grasset
- Essais Etrangers
- 23 Avril 1997
- 9782246784715
Toutes les cultures ont eu une idée du beau et de l'art, mais toutes ne l'ont pas élaboré d'une façon théorique explicite... Le concept d'esthétique est né tardivement en Europe, au XVIIIème, et l'époque médiévale a longtemps été ignorée. Depuis cinquante ans, les choses ont changé, et l'on a découvert le Moyen-Age, sa richesse en spéculations sur la beauté, le plaisir esthétique, le goût, le beau naturel ou artistique, les rapports entre l'art et d'autres activités humaines. Ce livre est un précis d'histoire des théories esthétiques élaborées par la culture du Moyen Age latin.
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'ndrangheta ; sur les routes secrètes de la mafia la plus puissante au monde
Antonio Talia
- Grasset
- Essais Etrangers
- 14 Octobre 2020
- 9782246824848
La route nationale 106 serpente entre la mer ionienne d'un côté et les montagnes de l'Aspromonte de l'autre. De Reggio de Calabre, on rejoint Siderno en seulement une heure et demie, c'est pourtant dans les quelques villages qui émaillent cette route qu'est née la `ndrangheta, la mafia calabraise implantée sur les cinq continents depuis plus de quarante ans et devenue l'une des organisations criminelles les plus puissantes - et rentables - au monde.
Semant la mort au Canada comme dans de paisibles villes allemandes, blanchissant son argent jusqu'à Hong Kong, pouvant faire vaciller un gouvernement européen, en mesure de traiter avec les cartels latino-américains les plus redoutables et d'organiser la plus grosse livraison d'ecstasy de tous les temps, la `ndrangheta a profité de l'espace ouvert par la mafia sicilienne pour conquérir le monde.
Antonio Talia, journaliste calabrais, n'a eu de cesse de chercher à comprendre le syndrome qui touche sa région depuis de nombreuses générations. Enlèvements, assassinats, corruption généralisée, pourquoi tout cela s'est-il développé justement ici ? Parcourir la Nationale 106 lui permet de remonter à l'origine du phénomène global qu'est aujourd'hui la `ndrangheta, une organisation aux rites ancestraux, qui peut, simultanément, célébrer une Madone en larmes tout en négociant des opérations financières de plusieurs millions d'euros. Talia a enquêté pendant plus de dix ans sur l'organisation secrète et pourtant poreuse, à laquelle lui et les siens ont toujours eu affaire. Il recoupe les informations, rencontre magistrats, criminologues, journalistes et ex-inflitrés, se nourrit de dossiers judiciaires, de rapports de police et de légistes qui, d'un bout à l'autre de la planète, font toujours entendre les mêmes noms, les mêmes consonances, du Canada à l'Australie, de la Slovaquie jusqu'à Marseille - car tous ont un lien avec ces villages le long de la Nationale 106.
Reportage lucide, empreint de l'émotion et de la rage de celui qui décrit sa terre natale, 'Ndrangheta est une immersion dans la psyché mafieuse, la carte - mentale et géographique - d'une organisation dans laquelle, selon la formule de Roberto Saviano, « on ne rentre que par le sang : celui qui coule dans nos veines ou celui que l'on fait couler ».
Traduit de l'italien par Vincent Raynaud -
"... l'intolérance la plus terrible est celle des pauvres, premières victimes de la différence. Il n'y a de racisme entre riches : eux, ils produisent éventuellement des doctrines de racisme ; mais les pauvres en produisent la pratique, bien plus dangereuse.
Les intellectuels ne peuvent lutter contre l'intolérance sauvage, car, face à la pure animalité sans pensée, la pensée est désarmée. Mais il est trop tard quand ils affrontent l'intolérance doctrinale, parce que lorsque se fait doctrine, il est trop tard pour la combattre, et ceux qui devraient le faire en deviennent les premières victimes.
Et pourtant, là est le défi. Eduquer à la tolérance des adultes qui se tirent dessus pour des raisons ethniques et religieuses est du temps perdu. Trop tard. Donc, l'intolérance sauvage se combat à la racine, par une éducation constante qui doit commencer dès la plus tendre enfance, avant qu'elle soit écrite dans un livre, et avant qu'elle devienne une croûte comportementale trop épaisse et trop dure.". -
Autoportrait en noir et blanc ; désapprendre l'idée de race
Thomas chatterton Williams
- Grasset
- Essais Etrangers
- 17 Février 2021
- 9782246825593
Avec cet émouvant Autoportrait en noir et blanc, Thomas Chatterton Williams explore la question de l'identité en prenant pour point de départ la naissance de sa fille aînée, Marlow. Dans une maternité parisienne, lorsqu'il voit pour la première fois la petite tête blonde et les grands yeux bleus de son bébé, Williams, lui-même « métis », pense à tous les gens qui voudront la désigner comme « blanche ». Assigner sa fille à une « race » a-t-il un sens alors que ses gènes et ses héritages culturels sont multiples ?
Afin de répondre à cette question, l'auteur conduit une réflexion nourrie par son expérience et ses lectures, pour défendre l'idée d'une société post-raciale. Il fait par exemple un test ADN afin d'objectiver ses origines et finalement découvrir qu'il n'est qu'à 39,9% d'origine sub-saharienne. Le « premier président américain noir » n'est-il pas en réalité, lui aussi, « métis » ? Thomas Chatterton Williams réfléchit ainsi à une fluidité de la « race », en fonction du regard de l'autre, d'un espace géographique ou d'une époque, et cherche à balayer toute tentation de cloisonner l'identité.
Texte incisif mais également lettre d'amour à ses enfants, cet autoportrait raconte le cheminement identitaire d'un père américain dans la société française contemporaine. Après Une soudaine liberté, Thomas Chatterton Williams s'inscrit plus que jamais dans le débat intellectuel d'aujourd'hui.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Colin Reingewirtz -
Lève-toi et tue le premier ; l'histoire secrète des assassinats ciblés commandités par Israël
Ronen Bergman
- Grasset
- Essais Etrangers
- 5 Février 2020
- 9782246821403
« Face à celui qui vient te tuer, lève-toi et tue le premier. » C'est par cette citation du Talmud que s'ouvre le livre-événement de Ronen Bergman, le premier ouvrage exhaustif sur les programmes d'assassinats ciblés menés par les services du Mossad, du Shin Bet et de l'armée israélienne. Depuis les mois qui ont précédé la création de l'État jusqu'aux menaces les plus contemporaines, Israël s'est appuyé sur le renseignement et les opérations secrètes pour préserver sa sécurité en exécutant, sur son sol ou à l'étranger, ses ennemis. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les Israéliens ont ainsi éliminé de manière ciblée plus d'individus que n'importe quel autre pays occidental.
Il a fallu plusieurs décennies d'enquête à l'auteur pour réunir ces milliers de documents - dont beaucoup sont encore aujourd'hui classifiés - et pour mener des centaines d'entretiens avec des responsables du Mossad, des anciens Premiers Ministres israéliens, ou encore des membres de commandos parfois célèbres, remontant ainsi toute la chaîne depuis les agents exécutants jusqu'aux plus hautes sphères politiques. Bergman nous fait revivre les grands succès de ces opérations secrètes, certains échecs également, et écrit ainsi une histoire parallèle de l'État hébreu. Une histoire de l'ombre dont on comprend dès les premières pages qu'elle est ancrée dans l'ADN de la nation israélienne.
Il s'agit d'un projet extrêmement ambitieux mais aussi d'un fabuleux page-turner qui se dévore, chapitre après chapitre, à l'instar des meilleures séries télévisées. Et pourtant nous ne sommes pas du côté de la fiction, Bergman nous raconte un monde secret mais bien réel qui continue, encore aujourd'hui, de modeler le Moyen-Orient et les relations internationales.
Traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj -
"Des années durant, j'ai cherché par tous les moyens à devenir aussi légère qu'un papillon. Et j'y suis presque arrivée. En termes de kilos, s'entend. Car pour ce qui est du reste, la vie a souvent été trop pesante pour moi. De devoir être la meilleure. De m'efforcer de répondre aux attentes des autres. D'oublier Alessandro, d'abandonner mon pays, de faire du français ma langue. Mais le plus pesant fut de recommencer à vivre..."Dans ce livre intime et émouvant, la philosophe Michela Marzano raconte son histoire d'anorexique, faite de douleurs dérobées, de moments intenses, de secrets familiaux, mais cette histoire personnelle, ce passé qui ne passe pas, c'est aussi la souffrance de beaucoup d'entre nous. Le savoir nous permet-il de triompher du corps ? Ou ne serait-il qu'une science sans conscience ?
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Repenser l'identité : ces mensonges qui unissent
Kwame anthony Appiah
- Grasset
- Essais Etrangers
- 6 Octobre 2021
- 9782246821915
Malgré la difficulté de définir ce que le mot identité recouvre vraiment, entre le champ social et l'intime, le concept a envahi le débat public depuis de longues années. Sa prévalence est devenue un enjeu majeur au sein de nos sociétés et un défi pour les politiques. Kwame Anthony Appiah, quant à lui, procède à un examen systématique de l'identité pensée en fonction de catégories telles que la croyance, le genre, la citoyenneté, la couleur, la classe ou la culture. En questionnant la validité de ces critères, il remet en cause nos partis pris et hypothèses quant à la manière dont l'identité serait une chose évidente ou innée. Il parvient à démontrer au contraire comment elle se fabrique, et son exposé, limpide, est appuyé par une érudition époustouflante. Il n'hésite pas à nourrir cette réflexion de sa propre expérience et de sa biographie pour nous amener à voir que non seulement il existe des identités conflictuelles, mais que ce sont peut-être précisément nos conflits intérieurs qui créent le besoin de définir artificiellement ces identités. Dans une approche radicale, il démontre à quel point ces constructions identitaires à l'oeuvre dans nos sociétés modernes sont le résultat d'approximations plutôt que de données objectives. Qu'il s'agisse du sens du mot « nation », de notre perception de la question raciale, des différences sociales ou du mythe de la culture occidentale, Appiah déconstruit point par point nos certitudes et élargit l'horizon vers un dépassement du piège identitaire.
Traduit de l'anglais par Nicolas Richard -
Mindfuck ; le complot Cambridge Analytica pour s'emparer de nos cerveaux
Christopher Wylie
- Grasset
- Essais Etrangers
- 11 Mars 2020
- 9782246824763
Dans ce témoignage inédit, le lanceur d'alerte Christopher Wylie nous raconte comment l'utilisation des données personnelles de dizaines de millions de personnes et des opérations de manipulations mentales menées à grande échelle ont permis à Donald Trump d'accéder au pouvoir, et au Brexit de l'emporter lors du référendum britannique. Wylie a été le premier à dénoncer les pratiques de la société pour laquelle il travaillait, Cambridge Analytica, et à pointer du doigt Facebook, WikiLeaks, les services de renseignement russes et des hackers du monde entier qui ont participé, plus ou moins activement, à ces opérations dont les conséquences politiques et géopolitiques nous concernent tous.En partant de son histoire personnelle et de ses idéaux - Christopher Wylie est de tous les combats progressistes depuis son jeune âge -, le lanceur d'alerte décrit son arrivée à vingt-quatre ans dans une entreprise anglaise chargée par le Ministère de la Défense britannique de combattre le fanatisme religieux qui sévit en ligne. Mais rapidement, cette stratégie d'utilisation massive de données est détournée pour des buts politiques et Cambridge Analytica, puis son bureau des Opérations Américaines sont créés. Collecte de données, analyse de profils psychologiques, création et propagation massive de contenus : une véritable arme de guerre tombée entre les mains de l'alt-right.Le grand lavage de cerveau ne révèle pas simplement les dangers de l'hyper-connectivité et des données personnelles utilisées par des entreprises privées, ce livre expose au grand jour les stratégies pour orienter le vote de millions de citoyens via des campagnes de communication ultraciblées qui ébranlent le libre-arbitre de chacun mais également les piliers de nos démocraties. Ce document de première-main est aussi sensationnel que stupéfiant, un manifeste qui changera définitivement notre regard sur le monde numérique.Traduit de l'anglais (Canada) par Aurélien Blanchard
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Dans Allah, liberté et amour, Irshad Manji invite musulmans et non-musulmans à transcender leurs peurs, qui les empêchent de vivre un rapport honnête et intègre avec Dieu : la peur d'offenser l'Autre dans un monde multiculturel ou de remettre sa propre communauté en question. Depuis la parution de son best-seller Musulmane mais libre, Irshad Manji est passée de la colère au combat. Elle nous montre comment chacun peut réconcilier sa croyance et l'autonomie, et découvrir ainsi le Allah de la liberté et de l'amour.
Irshad Manji, tire profit de son expérience pour partager avec le lecteur des histoires parfois émouvantes, souvent drôles, toujours révélatrices de la confusion morale de notre temps. Qu'est-ce qui empêche les jeunes Musulmans, même en Occident, d'exprimer leur soif d'une réinterprétation religieuse ? Pourquoi un non-musulman craint-il de soutenir ouvertement les voix libérales au sein de l'Islam ? Comment en est-on arrivé à tolérer des coutumes intolérables, tels que les crimes d'honneur ? Comment les croyants peuvent-ils rejeter le dogme tout en gardant la foi ? Et surtout, comment chacun d'entre nous peut-il amorcer un voyage personnel vers le courage moral afin de réconcilier la foi et la liberté ?
Allah, liberté et amour est le guide à suivre pour devenir un citoyen du monde courageux et audacieux. Car Irshad Manji a une foi profonde non seulement en Allah, mais aussi en l'être humain... -
Tout texte écrit s'adresse à un destinataire qu'il nomme son lecteur. Celui-ci, loin d'être passif doit tirer du texte ce qu'il ne dit pas, mais présuppose ou promet. On peut appeler cela la coopération interprétative du lecteur, et tel est l'objet d'analyse d'Umberto Eco.
Approfondissant les intuitions de " l'oeuvre ouverte ", Lector in Fabula recherche les structures de la jouissance que procure le texte, formalise le processus interprétatif et en définit ses limites et surtout met au point la notion fondamentale du Lecteur Modèle.
L'analyse détaillée d'" Un drame bien parisien ", nouvelle d'Alphonse Allais, fournit en contrepoint l'application pratique de cette exposition théorique, et offre ainsi à tous ceux qui sont confrontés à l'explication des textes un exemple lumineux.
Mais Lector in Fabula permet aussi aux nombreux lecteurs enthousiastes du Nom de la Rose de comprendre pourquoi ils en ont tiré tant de plaisir. Clin d'oeil du sémioticien au romancier. -
L'impossible exil ; Stefan Zweig et la fin du monde
George Prochnik
- Grasset
- Essais Etrangers
- 7 Septembre 2016
- 9782246857600
Né en 1881 dans une famille aisée, Stefan Zweig publia son premier recueil de poèmes à l'âge de 19 ans. Quoi qu'il écrivît - essais, articles, nouvelles, romans, biographies -, il ne connut que le succès. A partir des années 1930, il devint l'auteur vivant le plus traduit à travers le monde. Il était, aimait-il à plaisanter, l'un des dix auteurs de langue allemande à pouvoir se permettre de fuir.
Après l'arrivée au pouvoir d'Hitler, cet auteur célébré par tous, chantre de l'humanisme international, amoureux des arts et des lettres, se retrouva, en l'espace de quelques années, contraint à un exil solitaire qui l'éloigna peu à peu de tout ce qui avait guidé et fait sa vie. Il quitta l'Autriche pour s'installer à Londres, puis à Bath, avant de partir pour l'Amérique - New York, Ossining, Rio et enfin Petrópolis où, en 1942, il mit fin à ses jours.
Dans cet essai brillant et très documenté, George Prochnik retrace le destin tragique de Stefan Zweig, et à travers lui, c'est tout un pan de l'histoire culturelle européenne et américaine que l'on découvre, mais aussi la lutte de ceux qui durent abandonner l'une pour embrasser l'autre. Zweig devient ainsi, par ses textes et sa pensée, le symbole de la fin d'une époque et de l'implosion de l'Europe en tant qu'idéal d'une civilisation occidentale éclairée.
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Le florentin ; l'art de gouverner selon Matteo Renzi
Giuliano Da Empoli
- Grasset
- Essais Etrangers
- 5 Octobre 2016
- 9782246859888
"C'est l'histoire d'une conquête foudroyante. En 2014, un maire de Florence de 39 ans devient le plus jeune Premier Ministre de l'histoire d'Italie. Depuis, Matteo Renzi gouverne la péninsule en faisant passer des réformes qu'on disait impossibles. Iconoclaste pressé, il a poussé en quelques mois toute une génération politique à la retraite, brisé, l'un après l'autre, les principaux tabous de la gauche et de la droite et refermé la page du berlusconisme.
Mais qui est-il vraiment? De quoi Renzi est-il le nom? J'ai d'abord eu envie de retracer son parcours parce qu'il s'agit d'une aventure extraordinaire. Un roman vrai de la politique contemporaine qui aurait pu sortir de la plume du Cardinal de Retz. Ou d'un scénariste de House of Cards.
Mais cette histoire est aussi la preuve qu'en politique l'immobilisme n'est pas une fatalité. Pendant la Renaissance, Machiavel notait déjà que, face à l'incertitude, la seule sécurité réside dans l'action. Cinq siècles plus tard, au coeur d'une Europe tétanisée par la peur, un autre Florentin applique cette règle en faisant le pari de l'ouverture et du progrès.
Nul ne sait si l'entreprise de Renzi va réussir, mais son existence prouve qu'un art de la politique est toujours possible - et peut être même nécessaire - à l'époque d'Uber et des populismes." -
Socialisme et christianisme ; correspondance Tolstoï-Birioukof
Léon Tolstoï
- Grasset
- Essais Etranger
- 1 Janvier 1967
- 9782246795544
Socialisme et christianisme retrace une partie de la pensée de Tolstoï au travers de sa correspondance avec Birioukof.
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Qui écrira notre histoire ? les archives secrètes du ghetto de Varsovie
Samuel d. Kassow
- Grasset
- Essais Etrangers
- 28 Septembre 2011
- 9782246787501
En octobre 1939, Emmanuel Ringelblum, historien de formation, avait entrepris de rassembler systématiquement les documents touchant le sort des Juifs de Pologne et consitua autour de lui un groupe de bénévoles pour qui l'injonction à sa souvenir (Zokhar) était une forme élémentaire de résistance et qui se donna pour nom de code "Oyneg Shabes" : "Joie du sabbat", en yiddish.
Si Ringelblum et sa famille périrent en mars 1944, comme la majorité des quelque soixante membres de ce réseau - historiens, sociologues, économistes, éducateurs, écrivains, poètes, en sorte qu'aucun domaine de la vie ne soit ignoré -, le groupe réussit à travailler d'arrache-pied jusqu'au printemps 1943, pour écrire la chronique de la disparition de la communauté yiddish. Sentant l'imminence d'une fin proche, les archivistes réussirent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer-blanc avant de les enterrer.
Servi par un talent de conteur qui n'est pas sans rappeler celui des Disparus, cet ouvrage est sans conteste un des livres les plus importants sur la Shoah à côté de ceux de Hilberg et de Friedländer. Car au-delà de l'histoire magistrale d'une famille, d'un historien et d'un groupe, au-delà d'un tableau de la culture yiddish et de son inscription dans la culture polonaise et russe de l'époque, c'est véritablement l'histoire de l'Holocauste vécue par ses victimes contemporaines qu'offre ce livre. -
De l'arbre au labyrinthe ; études historiques sur le signe et l'interprétation
Umberto Eco
- Grasset
- Essais Etrangers
- 6 Octobre 2010
- 9782246784685
De l'Antiquité classique à nos jours, de multiples philosophies du signe et de l'interprétation se sont succédées, parfois alternatives, parfois complémentaires, sensibles en tout cas à des questions très différentes, et reflétant leur époque.
Au cours des dernières décennies, l'auteur a écrit de nombreux essais sur le sujet et il en présente ici une sélection. Cela va d'une vaste recherche (qui s'ouvre avec Aristote et se clôt sur l'intelligence artificielle) sur deux représentations de notre connaissance, explicitées par les modèles de l'arbre et du labyrinthe, à deux études qui retracent l'histoire de la métaphore, d'Aristote à l'ère médiévale, en passant par un essai sur la façon dont, au Moyen-Age, on classait l'aboiement du chien et les autres cris animaux, mais aussi par la relecture du commentaire chaotique de l'Apocalypse qu'a livré Beatus de Liebana. On y découvre (ou redécouvre) également une étude sur les techniques médiévales de falsification ou encore une digression sur l'histoire de l'ars combinatoria de Lullo à Pic de la Mirandole, un texte sur la recherche séculaire d'une langue parfaite, un autre sur la sémiotique implicite des Fiancés pour en arriver à une série d'études sur Kant, Peirce, Croce, les théories sémantiques de Bréal et à une comparaison polémique avec la pensée « faible ».
La somme d'une vie d'étude de l'histoire de la philosophie et de la sémiotique par un des plus grands spécialistes. -
Comment distinguons-nous un éléphant d'un tatou ? Il s'agit d'un problème philosophique qui a obsédé la pensée humaine depuis Platon jusqu'aux cognitivistes contemporains et que Kant, lui non plus, n'a pas su résoudre ni même poser de façon satisfaisante : la perception que nous avons des choses dépend-elle de la structure de notre appareil cognitif, de la structure de notre appareil linguistique, ou des deux ?
Arrivé à ce point, on voit que les problèmes sémiotiques sont intimement liés aux sciences de la connaissance. Vingt ans après la publication du Traité de Sémiotique générale, Umberto Eco a voulu faire le point et rassembler, en un ouvrage original, l'ensemble de sa réflexion et de son travail. En reprenant les questions de la référence, de l'iconisme, de la vérité, de la perception, et en s'intéressant de près à ce qu'il nommait alors le "seuil inférieur" de la sémiotique, l'auteur pratique une série d'explorations en mettant en scène un personnage souvent négligé : le sens commun.