Cet été-là, Harry atteint ses dix-sept ans, l'âge de la majorité pour un sorcier, et s'apprête à faire face à son destin. Soutenu par Ron et Hermione, Harry se consacre pleinement à la mission confiée par Dumbledore avant de mourir, la chasse aux Horcruxes. Mais le Seigneur des Ténèbres règne désormais en maître absolu. Traqués, en exil, les trois fidèles amis vont connaître une solitude sans précédent, où leur courage, leurs choix et leurs sacrifices seront déterminants dans la lutte contre les forces du mal. Leur quête croisera celle des Reliques de la Mort, et fera surgir du passé des révélations capitales et parfois douloureuses. Ces épreuves conduiront Harry, sans détour, vers sa destinée, l'affrontement final avec Lord Voldemort.
Harry Potter fait une deuxième rentrée fracassante en voiture volante à l'école des sorciers. Cette deuxième année ne s'annonce pas de tout repos... surtout depuis qu'une étrange malédiction s'est abattue sur les élèves. Entre les cours de potion magique, les matchs de Quidditch et les combats de mauvais sorts, Harry trouvera-t-il le temps de percer le mystère de la Chambre des Secrets?
Un livre magique pour sorciers et sorcières confirmés!
Harry Potter a treize ans. Après des vacances insupportables chez les horribles Dursley, il retrouve ses fidèles amis, Ron et Hermione, pour prendre le train qui les ramène au collège Poudlard. Le monde des gens ordinaires, les Moldus, comme celui des sorciers, est en émoi : aux dernières nouvelles, Sirius Black, un dangereux criminel proche de Voldemort, s'est échappé de la prison d'Azkaban. Les redoutables gardiens de la prison assureront la sécurité du collège Poudlard, car le prisonnier évadé recherche Harry Potter, responsable de l'élimination de son maître. C'est donc sous bonne garde que l'apprenti sorcier fait sa troisième rentrée. Au programme : des cours de divination, la fabrication d'une potion de ratatinage, le dressage des hippogriffes... Mais Harry est-il vraiment à l'abri du danger qui le menace?
À la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d'informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve:aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d'écrivain. Car elle s'affirme comme une auteure importante et l'écriture l'occupe de plus en plus, au détriment de l'éducation de ses deux filles, Dede et Elsa. L'histoire d'Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d'une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix. Après avoir embrassé soixante ans d'histoire des deux femmes, de Naples et de toute l'Italie, la saga se conclut en apothéose. Plus que jamais, dans L'enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillonnant, à la façon des grands romanciers du XIX? siècle, un monde qu'on n'oublie pas.
Jack est très attaché à son cochon en peluche de petit garçon. Ils ont tout vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Jusqu'à cette veille de Noël où arrive la catastrophe:le cochon est perdu!Mais la nuit de Noël n'est pas une nuit comme les autres:c'est celle des miracles et des causes perdues, où même les jouets peuvent prendre vie. Alors, Jack et le Cochon de Noël - une peluche de remplacement un peu agaçante - embarquent pour une aventure magique et périlleuse au pays des Choses perdues.Jusqu'où iront-ils pour sauver le meilleur ami que Jack ait jamais eu?
Enlevé à l'affection de son maître, Buck devient chien de traîneau dans le Grand Nord.
Il découvre la cruauté des hommes et la rude loi de l'attelage. Sa vie n'est plus qu'une course interminable entrecoupée de combats de chiens. Un nouveau maître gagne de nouveau sa confiance et son affection, mais son instinct sauvage se réveille. Buck pourra-t-il résister à l'appel de la forêt ?
«La recette serait simple: tout ce qu'il verrait de coulant, gluant ou poudreux, il le jetterait dans le chaudron.» La grand-mère de Georges Bouillon est un grincheuse. Georges déteste cette affreuse vieille sorcière de Grandma. Un samedi matin, Georges doit donner à Grandma son médicament.
Oh oh! Ah ah! Eh eh! Georges a une grand idée: il va lui préparer une potion magique*. Elle la guérira totalement ou... lui fera sauter la cervelle!
Fils d'une louve et d'un chien de traîneau, Croc-Blanc grandit dans le Wild, le grand désert blanc. Il y apprend sa dure loi : manger ou être mangé. Sa rencontre avec les hommes, les dieux faiseurs de feu, sera décisive. Il se soumet d'abord à l'autorité de l'Indien Castor-Gris, et devient chien de traîneau. Mais un autre maître, Beauty Smith, sanguinaire et brutal, l'engage dans des combats sans merci et réveille en lui toute la sauvagerie du Wild.
Du loup ou du chien, lequel de ses instincts finira par l'emporter ?
Que se passe-t-il quand on attrape une ratite ? Et quand on simule une crise d'appendicite ? Avez-vous jamais fumé du tabac de chèvre ? Vous a-t-on déjà affublé d'un costume de pompes funèbres pour vous rendre à l'école ? Neuf, dix, onze ans... les années passent : voici venu le temps de se demander ce que l'on fera après le collège !
Lorsque Roald Dahl, l'un des plus grands auteurs contemporains se souvient de ses années d'enfance, on découvre avec bonheur un jeune garçon qui ressemble étonnamment aux héros de ses livres.
Dans cette lettre adressée à une amie venant de mettre au monde une petite fille, Chimamanda Ngozi Adichie livre en quinze points ses conseils pour élever celle-ci dans les règles de l'art du féminisme.
Après Nous sommes tous des féministes, l'auteure d' Americanah examine les situations concrètes qui se présentent aux parents d'une petite fille et explique comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples concrets tirés de sa propre expérience.
Elle aborde notamment la question de l'importance de l'accomplissement de soi avant tout en tant qu'individu, de la participation essentielle du père à l'éducation de l'enfant, de la théorie de genre et ses aberrations ou encore de celle du mariage qui ne doit pas représenter pour une femme un aboutissement.
Cette missive, pleine d'affection et parfois d'ironie, s'adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir, à l'enfant qui subsiste en chacun de nous. Chacun y trouvera les clés pour adopter une ligne de conduite féministe, c'est-à-dire croire en la pleine égalité des sexes et l'encourager.
A vingt-deux ans, après une longue traversée en bateau, Roald Dahl se retrouve en Afrique. Là-bas, au Tanganyika, il occupe son premier emploi dans une compagnie pétrolière. Mais la guerre éclate en Europe et pour combattre l'Allemagne de Hitler, il s'engage dans la RAF. Commence alors pour lui une période exaltante, riche en découvertes et en dangers...
Livre « à part », comme Nietzsche le nomma lui-même. Dans Ainsi parlait Zarathoustra apparaissent pour la première fois des thèmes comme la volonté de puissance ou le surhomme. Ces idées comptent au nombre de celles qui ont le plus fortement marqué la pensée contemporaine. « Lorsque Zarathoustra fut âgé de trente ans, il quitta son pays, et le lac de son pays, et il s'en fut dans la montagne. Là jouit de son esprit et de sa solitude et dix années n'en fut las. Mais à la fin son coeur changea, -et un matin, avec l'aurore, il se leva, face au soleil s'avança... », Friedrich Nietzsche.
Walt Whitman, l'homme de l'espace américain, l'homme du surgissement, du déferlement vocal, du souffle porté à sa plus vaste amplitude, cet homme-là se dresse à jamais avec ses cris, ses rages, ses ferveurs. Tant d'énergie brute, tant de puissante naïveté, tant d'intuitions sonores ne cessent d'activer le coeur, d'exalter le corps. C'est la chance d'un bain de houle, avec en plus cette joie singulière, hérétique en poésie, de voguer gaillardement sur de bons sentiments. Whitman porte et emporte, provoque, prend par le bras, allonge le pas, amplifie l'écho et révèle à chacun sa voix d'homme.
« Solitaire américain poussé comme un gratte-ciel dans un désert inculte de maisons à bas étages », selon Jacques Darras, Walt Whitman apparaît bien aujourd'hui à cette place de guetteur : il respire haut, il voit loin, il préfigure un monde fraternellement habitable.
« Raskolnikov se mit à trembler de tout son corps comme un homme frappé d'un coup terrible.
- Mais... alors... qui... est l'assassin ? balbutia-t-il d'une voix entrecoupée.
Porphyre Petrovitch se renversa sur sa chaise, de l'air d'un homme stupéfait par une question abracadabrante.
- Comment, qui est l'assassin ? répéta-t-il comme s'il n'en pouvait croire ses oreilles, mais c'est vous. »
La Grande Transformation est un bel exemple de ce qu'on appelle un « classique contemporain ». À sa parution en 1983, l'ouvrage est lu et reçu comme une étude d'an thropologie. Vingt ans après, c'est désormais LA référence de tous les courants qui souhaitent penser une alternative au libéralisme économique.
«Pour faire oeuvre grandiose, il faut un sujet grandiose.» C'est sans doute Melville qui parle ici par l'entremise d'Ismaël, le narrateur de Moby-Dick (1851). Sur les conseils d'un ami, il décide d'utiliser ses souvenirs de marin baleinier pour son nouveau livre, rédigé dans la foulée de Redburn (1849) et de Vareuse-Blanche (1850) qui mettaient à profit son expérience dans la marine marchande et la marine de guerre. Très vite, ce récit documentaire sur la pêche de la baleine va s'enfler pour se métamorphoser en une épopée tragique et grandiose. Une fois remanié, le texte fait place à un navire-monde américain (le Pequod cosmopolite au nom indien) ; à un personnage métaphysique digne des grandes figures de la tragédie shakespearienne : Achab, le capitaine mutilé, monomaniaque, rejouant le destin d'un roi biblique ; à son affrontement mortel avec un cachalot blanc traqué comme on poursuit un innommable secret, mais qui incarne aussi les immaîtrisables violences de la nature ; à un équipage bigarrré, tour à tour foule, choeur et peuple - toute une humanité où le drame le plus poignant côtoie la farce et le pittoresque.
Considéré aujourd'hui comme un chef-d'oeuvre, Moby-Dick - ici présenté dans une nouvelle traduction - n'a pas connu lors de sa publication le succès des précédentes aventures maritimes de Melville. Les comptes rendus parus dans la presse furent médiocres, voire hostiles. Au point que son auteur en conçut de la rancoeur et de la colère, qu'il insuffla dans le roman suivant : Pierre ou Les Ambiguïtés (1852). Ce dernier fit sombrer la baleine dans l'oubli tant il déchaîna de violence et de haine. Il dépeint les relations «ambiguës» (incestueuses ?) que Pierre, apprenti écrivain, entretient avec Lucy, sa fiancée, et avec Isabel, sa demi-soeur. Tenu dès lors pour un auteur dangereux, irrévérencieux et dépravé, Melville fut notamment accusé d'avoir violé la sainteté des liens familiaux.
Le présent volume contient les deux romans les plus ambitieux de Melville - qui sont aussi ceux que la critique a le plus éreintés. Pour cette figure majeure des Lettres américaines que la littérature n'a jamais fait vivre, l'échec était «la pierre de touche de la grandeur».L'insuccès retentissant de Moby-Dick et de Pierre prouve qu'il avait touché au but.
Les idéaux du progrès ont été l'élément essentiel de la philosophie bourgeoise des Lumières, déployée sous la bannière de la Raison. Au XXe siècle, le progrès scientifique et technique était de ce point de vue suffisamment avancé pour qu'un monde sans famine, sans guerre et sans oppression cessât d'appartenir au domaine de l'utopie.
Or les grandes innovations de l'ère moderne ont été payées «d'un déclin croissant de la conscience théorique». La domination de la société sur la nature, portée à un degré jamais atteint, s'est accompagnée d'une évolution qui n'attache de prix qu'à ce qui est immédiatement utilisable, techniquement exploitable. Les principes de vérité, de liberté, de justice, d'humanité ont perdu leur réalité pour devenir de simples mots. Du même coup, l'ambition de réaliser ces principes dans le monde social s'est vidée de sa substance : celui qui ne sait pas ce qu'est la liberté n'est plus en mesure de lutter pour elle sur le plan politique.
Dans ce texte matriciel de ce que l'on appelle «l'École de Francfort», Horkheimer (1895-1973) et Adorno (1903-1969) analysent comment cette autodestruction de la Raison ne peut que se poursuivre à l'avenir et engendrer de nouvelles formes de totalitarisme - à moins que l'ambiguïté qui réside au coeur de la notion de progrès ne soit enfin clairement reconnue et sans cesse surmontée.
À sa mort, en 322 av. J. C., Aristote laisse une oeuvre savante aux proportions gigantesques - et qui demeure aujourd'hui très vaste, même si une grande partie en a été perdue. Fondements de la philosophie et de la science occidentales, les nombreux traités dans lesquels il scrute et pense le monde sous ses aspects les plus divers ont fait longtemps considérer leur auteur, selon le mot de Dante, comme «le maître de ceux qui savent». Ils ont laissé une empreinte profonde dans la conception même que nous nous faisons des sciences et de la connaissance. Si l'image dogmatique que la scolastique a véhiculé de cette philosophie lui fait parfois encore du tort, elle ne résiste pourtant pas à la lecture des textes. Aristote se réclame d'une double originalité : celle de pouvoir trancher, mieux que d'autres, des questions controversées, et celle de pouvoir engager de manière assurée le savoir sur de nouvelles pistes. Pour ce faire, il prête la plus grande attention aux opinions d'autrui, celles du plus grand nombre comme celles des spécialistes. C'est pour lui un principe de méthode, maintes fois rappelé. L'immense contribution au savoir universel que forme son oeuvre demeure irremplaçable, sinon par son contenu doctrinal, du moins par les procédures qu'elle instaure et par les questions qu'elle pose.
Depuis Boèce jusqu'à nos jours, chaque traduction d'Aristote est l'occasion d'une nouvelle interprétation et une possibilité de redécouverte. Les traités réunis dans ce volume sont tous (à une exception près, l'Éthique à Nicomaque, dont la version française a été révisée par son auteur, Richard Bodéüs) proposés dans des traductions inédites et accompagnés d'un appareil critique qui, tout en profitant de la littérature savante, spécialisée, ne s'y substitue pas : il vise «simplement» à rendre l'oeuvre d'Aristote accessible au lecteur d'aujourd'hui.
Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), a dit Alain, est "l'Aristote des temps modernes, le plus profond des penseurs et celui de tous qui a pesé le plus sur les destinées européennes". Les Principes de la philosophie du droit ont été publiés en 1821 à Berlin. Hegel "a voulu réconcilier, écrit Jean Hyppolite, la subjectivité chrétienne infinie avec l'idéal de la cité antique, selon lequel l'État est pour le citoyen le but final de son monde. Il a voulu maintenir au sein de l'État le libéralisme bourgeois tout en affirmant que l'État était au-dessus de la société civile... Ces oppositions, celle du christianisme et de l'État terrestre, celle de l'homme privé et du citoyen, du monde économique et de l'État politique, sont encore nos oppositions".
«Après la mort de son maître Socrate (399 av. J.-C.), Aristoclès s'exile pendant dix ans puis se rend en Sicile où il rencontre le pythagoricien Archytas. De retour à Athènes, il fonde l'Académie dont les jardins s'ornent de platanes : il prend peut-être alors le nom de Platon. Si le contenu de son enseignement oral ne nous est connu qu'indirectement, il nous reste fort heureusement les Dialogues, forme supérieure de divertissement intellectuel, que Platon compose comme autant d'images d'un album-souvenir, à feuilleter dans sa vieillesse. Il s'y montre à la fois rigoureux dialecticien, poète inventif créateur de mythes, et surtout metteur en scène de spirituels entretiens. Car il aimait tant le théâtre qu'à sa mort, on trouva sous son oreiller une édition de petites comédies en prose, les Mimes de Sophron.» Jean-Paul Dumont.
" l'essence de l'homme se détermine à partir de la vérité de l'être, laquelle se déploie en son essence du fait de l'être lui-même.
" ce que tente de faire le traité intitulé etre et temps, c'est de partir de la vérité de l'être - et non plus de la vérité de l'étant - pour déterminer l'essence de l'homme en ne la demandant à rien d'autre qu'à sa relation à l'être et pour concevoir en son tréfonds l'essence de l'homme, elle-même désignée comme da - sein au sens clairement fixé à ce terme.
En dépit du fait qu'un concept plus original de la vérité ait été simultanément développé, parce qu'il était devenu intrinsèquement nécessaire, et depuis maintenant treize ans que le livre est paru, il n'y a pas eu la moindre trace qu'un minimum d'entente se soit produit à l'égard de cette mise en question. si elle est restée sans écho, il y a à cela deux raisons. d'une part l'habitude d'ores et déjà invétérée, et qui tend même à s'implanter définitivement, à penser de la manière moderne - l'homme est pensé comme sujet ; toute réflexion sur l'homme est entendue comme anthropologie.
Mais, d'autre part, l'incompréhension tient à la tentative elle-même qui pourrait bien tirer de l'histoire sa sève et sa vigueur sans rien en elle de " fabriqué ", qui provient de ce qui a prévalu jusqu'ici mais lutte pour s'en extraire et par là renvoie nécessairement et constamment à cette tradition et l'appelle même à l'aide (cf. ce que le livre sur kant entend par " métaphysique du dasein ") pour dire tout autre chose.
Mais surtout ce chemin s'interrompt à un endroit décisif. interruption qui s'explique du fait que, malgré tout, la tentative faite dans cette voie court, contre sa volonté, le danger de n'aboutir qu'à renforcer encore la subjectivité et à empêcher pour ainsi dire elle-même le dépassement du point de non-retour ou plus exactement : la présentation où elle atteindrait ce à quoi elle tend par définition.
Toute orientation vers l' "objectivisme " ou le " réalisme " demeure du " subjectivisme " ; la question de l'être n'est que dans la relation sujet-objet. "
« Je me soûlais au vin de palme depuis l'âge de dix ans. Je n'avais rien eu d'autre à faire dans la vie que de boire du vin de palme. » C'est ainsi que le narrateur, qui se nomme lui-même « Père-Des-Dieux-Qui-Peut-Tout-Faire-En-Ce-Monde », se présente. Les 560 000 palmiers de sa plantation lui fournissaient suffisamment de vin de palme pour en boire quotidiennement plus de deux cents calebasses. Mais un jour son « malafoutier », l'homme qui lui préparait son vin de palme, tombe du haut d'un arbre et se tue. Voilà un bien grand malheur ; impossible de trouver un « malafoutier » aussi expert que le défunt, et la soif se fait sentir. Le narrateur décide donc d'aller chercher son « malafoutier » dans la Ville-des-Morts, et ce sont ses aventures dans la Brousse et le Monde des Êtres Étrangers et Terribles, qui constituent le sujet de ce récit écrit directement en anglais par Amos Tutuola, Yoruba de l'ancienne Nigeria britannique. Raymond Queneau s'est efforcé de rendre le caractère d'« art brut » de ce conte et les « contradictions » d'un des tout premiers romans africains.
"Quelle que soit la disparate de ses tons et de ses thèmes, Le Jardinier d'amour s'enracine dans un espace humain dont l'unité s'impose au lecteur jusqu'à la monotonie et qui est l'envers même du décor de la fable et de la cour ; l'espace extraordinairement cohérent et terriblement concret d'une communauté villageoise archaïque aux prises avec le problème quotidien de sa subsistance. Et s'il est une philosophie éparse jusque dans ses poèmes qui en paraissaient d'abord les plus dépourvus, celle-ci s'exprime dans le refus de toute transcendance el l'amour de la finitude qui ont inspiré à Tagore la solennité dolente de son hymne à la Terre : LXXIII Ô Terre, ma patiente et sombre mère, ta richesse n'est pas infinie. Tu te fatigues à nourrir tes enfants ; mais la nourriture est rare. Les joies que tu nous offres ne sont jamais parfaites. Les jouets que tu fabriques pour tes enfants sont fragiles. Tu ne peux satisfaire nos insatiables espoirs ; te renierai-je pour cela ? Ton sourire assombri par la douleur est doux à mes yeux. [ ... ] J'ai vu la douceur de ton visage et j'aime ta lamentable poussière, ô mère Terre." Jean-Michel Gardair.
Avec Ou bien... Ou bien..., publié en 1843, Kierkegaard inaugure sa production «pseudonyme», c'est-à-dire sa longue explication avec les différents auteurs virtuels avec lesquels se décompose son identité littéraire. Ici Victor Eremita, figure policière de l'éditeur-voyeur, recueille, à travers la grille de l'écriture, la confession alternée de deux voix sans visage et sans nom : la première (A), tournant avec obstination autour d'une scène théâtrale où se rejoue sans trêve le même Don Juan de Mozart, aboutit au célèbre Journal du séducteur ; la seconde (B), dénonçant au contraire tout spectacle et toute répétition, met le destinataire devant le sérieux terrible de la décision irrévocable. L'esthète et l'époux, celui qui n'est personne et celui qui est quelqu'un, l'homme de l'aphorisme et l'homme du sermon, telles sont les figures contrastées où Kierkegaard se plaît ironiquement à incarner les catégories majeures de la Logique hégélienne, mimant tour à tour la dispersion errante de l'Être et le recueillement solennel de l'Essence. Il en résulte une oeuvre qui n'a son équivalent dans aucune langue, et dont la déconcertante modernité n'a pas cessé de nous devancer.