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Croquant
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Le bûcher du vaniteux : une autopsie littéraire d'Éric Zemmour
Charly Salkazanov
- Croquant
- 4 Mars 2022
- 9782365123471
L'intronisation d'Eric Zemmour sur la scène politico-médiatique repose sur le mythe d'un homme érudit et du côté du peuple. Le polémiste serait contre les « élites », républicain et pourrait restaurer la « grandeur perdue » de la France. Cet essai réduit à néant toutes ces affirmations, et bien d'autres, par une analyse intégrale de son Å«uvre. Avec cette méthode inédite, l'ouvrage déconstruit la légende d'un intellectuel ouvertement raciste, qui méprise le peuple, misogyne et homophobe qui recourt à la culture comme une imposture. Cet homme pourrait être notre prochain Présidentâ€- La vérité de cet homme ne se trouve pas dans ce que tout ce qui se dit de lui, mais dans tout ce qu'il a écrit. Il faut donc lire tous ses essais, ses romans, et les passer au crible. Passage obligé pour décrypter sa pensée et éviter de tomber dans le piège de la « petite phrase ». Cet exercice inédit, qui consiste en une analyse intégrale de son Å«uvre, est nécessaire pour faire tomber son véritable masque.
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Le basculement du monde ; analyse de la crise systémique du capitalisme ; enjeux et propositions
Benies Nicolas
- Croquant
- 3 Octobre 2016
- 9782365121002
De nos jours, la communication remplace l'information, les « petites phrases » l'analyse.
Les pouvoirs - pas seulement politique - rivalisent dans l'émotion pour se désengager de leurs responsabilités évidentes dans ce qu'est devenu l'état du monde. Ils ne craignent pas d'utiliser la peur, l'angoisse des attentats, du terrorisme pour affaiblir les réactions nécessaires, citoyennes, pour réfléchir à un autre monde.
Il faut retourner à la théorie. Elle sert à expliquer le monde.
Dans ce livre, qui prend la suite du Petit manuel de la crise financière et des autres dont la problématique n'a pas vieilli et de Marx, le capitalisme et les crises, Nicolas Béniès se propose de revenir sur les causes profondes de la crise ouverte en août 2007, crise financière qui se transmua en crise économique avec une profondeur semblable à celle de 1929, soit, pour employer le langage des économistes, une crise systémique. Une défense et illustration du raisonnement pour appréhender le monde tel qu'il est contre toutes les représentations étriquées et dénuées de tout lien avec la réalité et qui passent par les modèles mathématiques. Ces modèles ont pris le pas sur la réalité elle-même. Une sorte de coup d'État théorique, que l'auteur conteste radicalement, sans refuser pour autant l'apport possible de ces modèles mais en les liassnt à leur place.
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La dette publique est aujourd'hui, avec le taux de chômage, l'une des données dont l'évolution est suivie avec le plus d'attention. A cela une raison : le ratio dette publique/ PIB est le principal « critère de Maastricht ». Ainsi, la dette publique est-elle supposée ne pas devoir être supérieure au chiffre fatidique de 60% du PIB. Il est aujourd'hui largement dépassé, et la dette française s'apprête à franchir incessamment la barre des 100%.
Rapport après rapport, le pire est prédit si les déficits budgétaires, ou de la sécurité sociale, ne se réduisent pas et si la dette continue de progresser. Faut-il s'en inquiéter ? Que coûte réellement la dette ?
Que se passera-t-il si les taux d'intérêts, aujourd'hui historiquement bas, se mettent à remonter ?
Ce livre vise à répondre à ces questions et à démystifier les menaces fulminées. Il met en évidence les données cachées des rapports. Il en va des rapports comme des contrats d'assurance, l'important est dans les notes de bas de page ou dans les annexes !
Il s'avère ainsi que la réalité de la dette n'est pas -et de loin- ce qui en est dit ; que beaucoup de pays sont dans une situation similaire à la France, sans que cela pose problème ; que les taux d'intérêts actuels sont l'occasion pour l'Etat de mettre des milliards (plusieurs dizaines) de côté, sans que cela soit reconnu officiellement ; que la dette de la sécurité sociale sera bientôt remboursée et que des milliards (plusieurs dizaines, là encore) seront alors disponibles....
La dette n'est pas ce que l'on dit. Elle sert d'arme de dissuasion sociale massive.
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Production et légitimation d'une réforme ; le projet de loi travail
Philippe Légé
- Croquant
- 28 Mars 2019
- 9782365122030
Adoptée en août 2016 après trois recours à l'article 49.3 de la Constitution, la réforme du Code du travail portée par Myriam El Khomri a suscité un conflit social majeur et de profondes divisions politiques. Répondait-elle à un problème public ? Comment son contenu a-t-il été décidé et légitimé ? Quelles sont les trajectoires des acteurs ayant produit le « projet de loi Travail » ? Pourquoi celui-ci est-il devenu l'enjeu d'une vive controverse ?
Pour répondre à ces questions, ce livre combine deux méthodes d'enquête. D'une part, une analyse des discours publics des membres du gouvernement et d'une série d'articles et rapports d'experts. D'autre part, la réalisation d'entretiens avec des acteurs clés et des témoins du processus de production du projet de loi, parmi lesquels plusieurs anciens membres du cabinet de Myriam El Khomri.
Les questions abordées concernent plusieurs sciences sociales. Mais ce livre intéressera aussi le citoyen surpris par l'imposition autoritaire d'une réforme du Code du travail qui ne figurait pas au programme du candidat Hollande. L'ouvrage éclaire également la réforme menée en 2017 par Emmanuel Macron, et le projet de société porté par ce dernier.
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Une brève histoire de l'ONU au fil de ses dirigeants
Chloé Maurel
- Croquant
- 2 Mars 2017
- 9782365121156
Ce livre présente un des premiers historiques en français sur l'histoire de l'Organisation des Nations unies, en se focali- sant sur les grands acteurs qui ont fait cette histoire: les Secrétaires généraux.
A l'heure où va commencer le mandat du nouveau Secrétaire général de l'ONU, le Portugais Antonio Guterres, il est utile de présenter un bilan rétrospectif de l'action des 8 Secrétaires généraux précédents de l'ONU.
De plus, le livre présentera des encadrés sur des acteurs internationaux qui ont prononcé de grands discours à l'ONU, de Che Guevara en 1964 à Villepin en 2003, de Khrouchtchev en 1960 à Thomas Sankara en 1984... , en analysant le conte- nu de ces grands discours et les répercussions qu'ils ont eues. L'enceinte des Nations unies est en effet une tribune im- portante où des grandes figures de l'histoire mondiale s'expriment et dont les discours exercent un impact international.
Enfin, des encadrés présentent une analyse des grandes actions de l'ONU et de ses agences, en présentant leur histoire et en en dressant un bilan : aide au développement grâce au PNUD créé en 1966, Traité de non-prolifération nucléaire signé en 1968, liste du patrimoine mondial de l'Unesco créée en 1972, action de l'OMS, etc.
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Travailler moins et gagner plus ! itinéraires autour de l'oeuvre de Paul Lafargue
Thierry Suchère
- Croquant
- 3 Janvier 2017
- 9782365121071
Ce livre a été écrit en réaction face à tous ceux qui réclament la fin des 35 heures. Certains socialistes font aujourd'hui le choix de tourner le dos à ce qui fait l'identité de la gauche. Il s'agit de rappeler que cette dernière s'est construite dans les luttes sociales pour les augmentations de salaire, la réduction du temps de travail et l'amélioration des conditions de travail. Ce livre est construit autour du pamphlet Le droit à la paresse [1883] qu'on peut voir comme une utopie.
Dans ce texte, on va trouver comme une forme de foi naïve dans le progrès technique dont un des effets bénéfiques pourrait être de s'obliger à ne travailler que 3 heures par jour et profiter de la vie. Ce texte a un auteur Paul Lafargue [1842-1911] l'un des fondateurs du Parti Ouvrier qui est l'ancêtre du Parti Communiste Français. Le droit à la paresse fut rédigé par lui dans un contexte de lutte à l'échelle mondiale pour la limitation de la journée de travail à 8 heures par jour à une époque où il n'était pas rare de travailler de 10 à 12 heures hebdomadaires sans le moindre jour de repos. Il systématise les principales revendications du monde du travail des débuts du XXe siècle lesquelles nous interpellent encore aujourd'hui. Réduisant le temps de travail, on fait baisser le chômage. L'offre de travail devient plus rare de sorte que les conditions sont réunies pour des hausses de salaire. Être de gauche, c'est donc refuser le choix entre augmentation des salaires et baisse du temps de travail et réclamer les deux. Le droit à la paresse est aussi un livre à charge contre un salariat qui contribue par son comportement à sa propre exploitation : les heures supplémentaire tuent l'emploi et amènent à la détérioration de nos conditions de travail. Lafargue traque l'emprise du travail jusque dans nos têtes.
Il dénonce une morale bourgeoise faite pour des esclaves qui glorifie le goût de l'effort, la valeur travail et qui a des prolongements dans les partis de gauche lorsqu'ils revendiquent de solutionner nos problèmes en créant toujours plus d'emplois. Le lendemain de la révolution, il faudra réapprendre à vivre : faire autre chose que travailler.
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Misère du scientisme en économie ; retour sur l'affaire Cahuc-Zylberberg
Thomas Coutrot
- Croquant
- 10 Avril 2017
- 9782365121217
A l'orée d'une campagne électorale qui aurait pu (sait-on jamais ?) être un moment de confrontation démocratique entre divers pro- jets politiques et économiques possibles pour notre pays, un pamphlet d'une rare violence a été promu à grand fracas par les médias conservateurs pour tenter de clore le débat. Début septembre 2016, Challenges, Le Point, L'Express, Les Echos, L'Opinion, BFM Business, ont réservé une place de choix à un pamphlet injurieux intitulé « Le négationnisme économique et comment s'en débarrasser », écrit par deux économistes jusqu'alors totalement inconnus du public, Pierre Cahuc et André Zylberberg. L'extraordinaire couverture média- tique réservée à ce crachat révèle le singulier désarroi intellectuel des « élites » économiques.
Pilonnage médiatique, échec politique Car le pilonnage médiatique s'est poursuivi pendant plusieurs semaines sur les antennes des radios et à la télévision, où les pamphlé- taires ont multiplié sujets et interviews. Mais qui sont au juste ces « négationnistes » cloués au pilori ? Des Faurissons de l'économie, dont les théories délirantes prétendraient justifier l'expulsion des immigrés (le « grand remplacement ») ou l'éradication des banquiers (tous juifs, bien entendu) ? Evidemment non : tout juste une poignée d'économistes (post-) keynésiens, marxistes ou institutionnalistes, critiques de l'austérité, de la dérégulation et du creusement organisé des inégalités. Une poignée d'économistes hostiles à ces politiques néolibérales menées depuis plus de trente ans et qui ont conduit la France et l'Europe dans une impasse extrêmement dangereuse. Une poignée d'économistes qui refusent l'enrôlement de l'économie au service du « tout marché » et des puissances d'argent. Une poignée d'économistes organisés au sein des Économistes Atterrés ou de l'Association française d'économie politique (AFEP), et dont le crime est de proposer, sur la base de leurs travaux de recherche, des alternatives à ces politiques néolibérales et inégalitaires dont tout obser- vateur raisonnable - y compris désormais une large part des économistes du FMI ou de l'OCDE ! - reconnaît qu'elles ont gravement contribué à déstabiliser nos sociétés.
Ouvrir le débat, c'est la condition d'une science et d'une démocratie vivantes L'impasse des réformes « modernisatrices » des marchés du travail oblige à rouvrir le débat sur les politiques macroéconomiques, sur les politiques d'emploi et sur la RTT
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Longtemps considérées comme lointaines et hors de portée, les questions liées à la création, à l'accumulation, à la circulation et à l'utilisation de l'argent, tiennent une place beaucoup plus grande dans les préoccupations des citoyens depuis la crise de 2007- 2008.
La dictature des marchés financiers apparaît, à juste titre, comme l'obstacle principal à la mise en oeuvre de politiques de gauche, particulièrement en Europe. L'engagement de la BCE contre le gouvernement Tsipras dès sa constitution a été détermi- nant dans le coup de force de juillet 2015 imposant à la Grèce un nouveau plan d'austérité pourtant rejeté massivement par réfé- rendum quelques jours auparavant. Et c'est la terreur d'une réaction négative des marchés financiers qui fournit la meilleure clé d'explication de la politique de François Hollande depuis 2012, et de sa surenchère dans les choix les plus favorables au capital et les plus contraires aux attentes de son propre électorat.
L'expérience des dernières décennies a ainsi montré que la conquête, par les travailleurs dans l'entreprise, par les citoyens dans le quartier, le territoire, la région, la nation, l'Europe, le monde, de pouvoirs sur l'utilisation de l'argent est un élément clé de la cohérence politique dont les mouvements anti-austérité ont besoin pour affronter la cohérence perverse des critères de gestion capitalistes au service de la rentabilité du capital, dont les marchés financiers sont les propagateurs.
Ainsi, imposer une autre utilisation de l'argent est une question clé pour - permettre le financement des mesures nécessaires à la réalisation d'objectifs sociaux répondant aux attentes des peuples ;
- en particulier, financer un développement tout à fait nouveau des services publics, condition d'une nouvelle civilisation de partage ;
- faire reculer le pouvoir des marchés financiers et créer ainsi les rapports de force nécessaires à la réussite d'une politique de gauche ;
- rendre crédible, aux yeux des citoyens, une alternative aux politiques d'austérité ;
- et, dans l'immédiat, rendre ainsi possible le rassemblement à gauche autour d'un pacte d'engagements partagés.
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L'édition de cette année paraît dans un contexte où les incertitudes sont grandes. En France, la menace Marine Le Pen, la victoire de Fillon aux primaires de la droite, celle de Trump aux États-Unis, le Brexit en Grande-Bretagne, la progression importante de l'extrême-droite dans une grande partie de l'Europe, de la Hongrie à Allemagne en pas- sant par l'Autriche, la Pologne, le Danemark ou la Suède... sont sources d'inquiétudes et mettent la gauche face à de grandes responsabilités.
Dans une récente tribune du journal Le Monde, Bernard Spitz, responsable du pôle international et Europe du Medef, s'inquiète et alerte sur « les peurs et la colère que suscitent partout les inégalités face aux progrès techniques et à la mondialisation. Le libre-échange est désormais perçu comme facteur de régression... La perception dominante est celle d'un peuple de perdants face une petite tribu de super-gagnants. » Il appelle à sauver le système face aux consé- quences imprévisibles de la colère des peuples.
Cette inquiétude est d'abord une inquiétude par rapport à la pérennité du système actuel que le Medef est évidem- ment le tout premier à vouloir défendre en en ignorant les graves conséquences pour les populations. Du point de vue du patronat et des partisans du libéralisme, elle fait écho au fait que, dans de nombreux pays d'Europe, des signes plus ou moins forts laissent apparaître une forte envie de changement progressiste.
En 2016, ce sont, en France, le succès des films Merci Patron et La Sociale, le large rassemblement opéré par Nuit De- bout dans le prolongement de la vaste mobilisation contre la loi El Khomri. Ce sont aussi la lutte contre la réforme du code du travail en Belgique, l'élection confirmée de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste en Grande-Bretagne, le succès rencontré par Bernie Sanders aux États-Unis, notamment parmi les jeunes...
Les auteurs ont essayé dans ces pages de nourrir la réflexion sur les réalités de la situation, les obstacles au change- ment mais aussi les perspectives qui peuvent émerger de ce paysage trouble si la gauche répond aux défis qui lui sont posés.
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Adieux au patronat ; luttes et gestion ouvrières dans une usine reprise en coopérative
Maxime Quijoux
- Croquant
- Dynamiques Socio-economiques
- 13 Septembre 2018
- 9782365121774
Le syndicalisme ouvrier en France semble aujourd'hui appartenir au passé. Incapable d'enrayer le déclin constant que connaît le secteur industriel depuis quarante ans, il est également confronté à une crise sur le sens de son action syndicale. Pourtant, loin des grandes actions mobilisations nationales, des syndicalistes mènent des luttes sur leurs lieux de travail dont on ne mesure pas toujours ni l'inventivité ni les effets. Hélio-Corbeil, imprimerie d'héliogravure située à Corbeil-Es- sonnes est l'un de ces exemples : après des années de restructurations conduites par des multi- nationales de la presse, les délégués syndicaux CGT sont parvenus à reprendre leur entreprise en février 2012 sous forme de Sociétés Coopératives et Participatives (SCOP), sauvant 80 emplois et l'existence d'une entreprise bicentenaire. À partir d'une enquête au long cours (2012-2018), mêlant immersion dans l'entreprise, entretiens et exploitations d'archives, cet ouvrage retrace la genèse de cette mobilisation et la mise en place d'une gestion ouvrière de l'usine : on apprend alors qu'une telle action collective résulte d'un large répertoire d'action, au coeur duquel la gestion a toujours occupé une place centrale ; on découvre surtout la manière dont se constitue une démocratie ouvrière aujourd'hui : entre conditions de travail et pérennisation de l'entreprise, l'équilibre est le produit d'un constant ajustement, parfois de luttes. En somme, cette enquête met au jour les transformations à l'oeuvre du syndicalisme industriel aujourd'hui en France. Elle invite en ce sens à reposer la question de la professionnalisation syndicale, sur ses potentialités revendicatives et ses possibilités de transformation.
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La gauche radicale en Europe
Jean-Numa Ducange, Philippe Marlière, Louis Weber
- Croquant
- 12 Septembre 2013
- 9782365120296
Cette synthèse fait le point sur les programmes, les stratégies et l'importance des partis situés à la gauche des partis sociaux-démocrates dans tous les pays de l'Union européenne.
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Savoir/agir : memoires d'empire ; la controverse autour du fait colonial
Romain Bertrand
- Croquant
- Savoir/agir
- 6 Septembre 2006
- 9782914968201
Cet essai retrace l'histoire des débats et des mobilisations autour de la loi du 23 février 2005 sur le « rôle positif » de la colonisation française, qui a pavé la voie à la montée en puissance du thème des « guerres de mémoire ». Il s'interroge à cette fin aussi bien sur les stratégies des députés de la majorité, qui ont voté et défendu ce texte, que sur le discours et les tactiques des organisations militantes qui ont réclamé son abrogation. Revenant en détail sur les relations clientélaires entre les élus et les associations de « rapatriés » d'Algérie, il s'efforce de mettre au jour les processus politiques - non pas exceptionnels mais terriblement ordinaires - qui ont concouru à la « mise en controverse » du « fait colonial ». Chemin faisant, il montre de quelle façon l'argument de la « République coloniale » brandi par les Indigènes de la République et les associations du mouvement autonome de l'immigration a été dévoyé pour imposer une grille de lecture spécifique des « émeutes urbaines » d'octobre-novembre 2005 - référées non plus à des problèmes concrets d'exclusion et de discrimination appelant une action (et une auto-critique) des pouvoirs publics, mais à d'élusifs ressentiments mémoriels. Il dresse de la sorte l'inventaire des mécanismes, et surtout des conséquences, de l'émergence d'un nouvel espace de débat où la « question (post)coloniale » en vient à éluder la « question sociale ».
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Savoir/agir : la concurrence ethnique ; la Belgique, l'Europe et le néolibéralisme
Paul Dirkx
- Croquant
- Savoir/agir
- 13 Avril 2012
- 9782365120067
Découvrez La concurrence ethnique - La Belgique, l'Europe et le néolibéralisme, le livre de Paul Dirkx. Depuis plusieurs années, les " problèmes entre Flamands et Wallons " sont devenus tellement aigus qu'ils semblent hypothéquer le fonctionnement de l'Etat en Belgique. Pourtant, ils ne sont qu'une fiction dont les auteurs politiques, économiques et médiatiques ne clarifient jamais les enjeux et fournissent encore moins les clefs d'analyse. Ce livre montre que ces " problèmes " demeurent incompréhensibles si on ne les rapporte pas à la politique très spéciale de l'Etat belge depuis sa fondation. Ses inlassables efforts en faveur d'un ordre mondial libéral se sont accompagnés sur le plan intérieur d'une fédéralisation économique et communautariste, faisant de cet Etat un pionnier de l'ethnolibéralisme dont on trouvera plus tard des variantes en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, etc. Un peu partout sur le continent, l'affirmation identitaire et le dogme néolibéral du " dégraissage " de l'Etat se renforcent mutuellement en vertu du fameux " principe de subsidiarîté " bien fait pour désarticuler les Etats-nations et leurs systèmes de sécurité sociale. Jamais l'imbroglio belge n'a confirmé de manière aussi flagrante et à la fois aussi méconnue l'alliance objective entre (néo)libéraux et ethnonationalistes, incarnée par les séparatistes de la N-VA, désormais premier parti du pays qui trahit à peu près tous les idéaux du mouvement flamand originel. Et jamais la " construction européenne " ne s'est avérée aussi compatible avec la déconstruction d'un Etat membre. Ce livre entend ainsi donner de nouvelles armes à ceux qui, en Belgique comme ailleurs, entendent mieux comprendre et donc combattre ce qui fait que l'opinion des citoyens est encore et toujours un détail de l'histoire belge et européenne.
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Savoir/agir : l'université n'est pas en crise : les enjeux des nouveaux contours de l'enseignement supérieur
Romuald Bodin, Sophie Orange
- Croquant
- Savoir/agir
- 12 Septembre 2013
- 9782365120302
En s'appuyant sur les résultats d'enquêtes sociologiques menées auprès d'étudiants d'écoles spécialisées, de cycles courts et de premier cycle universitaire, cette étude montre que les taux d'échecs sont plus faibles et les taux d'insertion plus élevés à l'issue d'un diplôme universitaire.
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Politiques de l'alternance ; sociologie des changements (de) politiques
Philippe Aldrin, Lucie Bargel, Nicolas Bué, Christine Pina
- Croquant
- 18 Mars 2016
- 9782365120784
L'alternance au pouvoir est devenue un phénomène politique courant, au point que son traitement médiatique comme académique s'est lui-même routinisé au gré des épisodes électoraux. Par contraste avec les analyses centrées sur l'explication du verdict électoral, ce livre collectif tente de réveiller la curiosité des observateurs et des chercheurs en interrogeant la pluralité des contextes politiques et des situations de concurrence, les reliquats d'incertitude et les calculs prospectifs qui traversent les sociétés quand le pouvoir est sur le point de changer de main.
Les contributions réunies dans cet ouvrage replacent l'alternance dans une temporalité longue pour interroger les divers anticipations et investissements qui accompagnent les processus de changement de pouvoir, en amont comme en aval. En privilégiant une dé- marche empirique sur l'alternance, elles traitent de cas nationaux et locaux, démocratiques ou non, et revisitent notamment le para- digmatique «Mai-81» français. Ensemble, elles permettent de comprendre comment la notion d'alternance est devenue une catégorie usuelle de l'entendement du changement politique.
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Le casse-tête européen est la version française d'un ouvrage édité en plusieurs langues par le réseau européen de fondations et d'instituts de recherche poli- tique transform! europe.
Cet ouvrage revient sur les événements qui ont secoué l'Europe dans la dernière période. Il présente les défis auxquels la gauche doit faire face et tente de dessiner quelques pistes.
Après le coup de force orchestré par les institutions et les dirigeants européens contre la voix démocratiquement exprimée du peuple grec, l'Europe nous apparaît de plus en plus comme un véritable casse-tête.
Plus que jamais la question d'une autre Europe est posée. Face à une construction et des institutions européennes rejetant toute démocratie, les forces dé- mocratiques ne sont pas condamnées à rester des spectatrices impuissantes. Que faire ? Comment ? Qui le fait ?
Etienne Balibar nous invite à remettre en question des schémas simplistes et non dialectiques. À l'heure où les forces de droite extrême et populistes pro- gressent presque partout en Europe, il propose une « démocratie transnationale », une « idée du peuple souverain qui soit résolument antinationaliste ».
On trouve ici des propositions précises remettant en cause l'organisation et le credo de la zone euro et de l'union économique et monétaire européenne. Il s'agit de changer l'Union Européenne de fond en comble.
Si les institutions européennes se sont tant acharnées sur le peuple grec, c'est aussi parce qu'un peu partout en Europe grandit la contestation du néolibéra- lisme et de la domination des marchés. C'est le cas, notamment, au Royaume-Uni avec l'élection de Jeremy Corbyn à la tête du Parti travailliste.
La crise économique et financière a mis l'importance de l'industrie et de l'emploi au coeur des débats politiques. Comment penser une reconstruction « productive » soutenable, respectueuse des êtres humains, de l'environnement et de l'avenir de la planète ? Le dossier contenu dans cet ouvrage aborde les questions de la renaissance d'une politique industrielle à l'échelle européenne, de l'appropriation sociale, des pratiques à mettre en oeuvre pour arracher les communs aux forces du marché et les mettre entièrement entre les mains des travailleurs et des citoyens.
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Revue l'intérêt général : le travail
Revue L'Interet General
- Croquant
- Revue L'interet General
- 29 Juin 2017
- 9782365121255
Après un premier numéro consacré aux médias, la deuxième livraison de l'Intérêt général portera sur le travail.
La formule reste la même : mêler chercheurs et militants, analyses critiques et propositions, varier les rubriques (Histoire, Socio, Décryptage, Luttes, Propositions...), les formes et les formats (de l'analyse de fond à l'infographie commentée, en passant par l'entretien et le témoignage).
Au sommaire, entre autres : une brève histoire du travail (par l'historien Xavier Vigna) ; une lecture de Marx ; une analyse des transformations récentes du salariat ; un décryptage du discours managérial (par la sociologue Danièle Linhart) ; une mise en question de l'ubérisation (par Danielle Simonnet, conseillère de Paris et coordinatrice du Parti de gauche) ; un examen comparé des propositions des candidats à la présidentielle en matière du travail ; un état des lieux chiffré sur la conflictualité au travail ; une réflexion sur le coût du capital et le coût du travail ; le témoignage de l'inspectrice du travail Laura Pfeiffer (affaire Tefal) ; un retour sur la lutte victorieuse des Fralib et la mise en place de leur SCOP ; une évocation des conditions de travail dans les usines Samsung en Corée ; les propositions du Groupe de Recherche pour un Autre Code du Travail ; une mise au point sur le gisement d'emploi que représente la transition écologique (N. Hulot ?) ; un plaidoyer (par un haut-fonctionnaire des Affaires sociales) pour une réduction massive du temps de travail ; une réflexion d'économiste sur la déconnexion du travail et du revenu ; un entretien avec des « écrivains du travail »... etc.
La revue se veut à la fois lieu de réflexion, support de formation et outil d'agitation.
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Euromémo 2017 ; union européennne : la menace de la désintégration
Collectif
- Croquant
- 22 Juin 2017
- 9782365121224
La crise de l'Union européenne (l'UE) est à multiples facettes et s'est visiblement approfondie pendant l'année der- nière. Le référendum britannique à propos de l'adhésion de l'Union européenne et le vote en faveur du Brexit a seule- ment été le symptôme le plus explicite des tendances à la désintégration. Le fossé entre le centre et la périphérie de la zone euro s'est agrandi. L'arrivée d'un grand nombre de réfugiés des zones déchirées par la guerre du Moyen-Orient a abouti aux conflits importants dans l'UE sur la question de savoir qui devait les prendre en charge. La façon dont les forces favorables au libre-échange ont fait passer l'Accord Économique et Commercial avec le Canada (CETA) a mon- tré le mépris total pour les résistances d'organismes démocratiquement élus (par exemple les assemblées des régions belges de la Wallonie et Bruxelles.
Face à la crise multiple de l'UE, il y a un consensus s'étendant de sociaux-démocrates aux forces nationalistes de droite pour aller vers une plus grande militarisation de l'UE. Par ailleurs, des stratégies différentes pour le traitement des crises peuvent être discernées. La réponse prédominante est de laisser faire. Elle est celle de la majorité des démocrates-chré- tien, de la social-démocratie et des libéraux. Cette stratégie poursuit le mode de néolibéral d'intégration et cherche à préserver le contour géographique de la zone euro et de la zone Schengen. Elle ne pourra probablement pas empêcher l'approfondissement des tendances à la désintégration.
Cette version 2017 de l'EuroMemo traite des questions suivantes :
1. les politiques macroéconomiques pour combattre l'austérité et les inégalités de développement ;
2. les politiques monétaires et financières de l'UE : les limites de l'argent facile ?
3. les migrations et la solidarité de l'UE ;
4. la droite et le nationalisme économique dans l'UE : origines, programmes et réponses possibles ;
5. les relations extérieures de l'UE.
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Savoir/agir n.41 : conflits d'intérêts
Revue Savoir/Agir
- Croquant
- Savoir/agir
- 15 Novembre 2017
- 9782365121316
Conflits d'intérêts : aussi bien l'expression que des situations, révélées par des scandales, dans lesquelles des acteurs ayant une mission de service public (juger ou prendre une décision dans l'intérêt de tous) sont soupçonnés d'avoir été influencés par un intérêt second se sont multipliées ces vingt dernières années. Scandales du mediator révélant les liens entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques (ici le laboratoire Servier), rôle des puissants lobbies de la chimie ou de l'agroalimentaire dans les non-décisions prises au niveau européen concernant l'évaluation et la circulation de leurs produits toxiques, cumul de positions faisant des experts ou des responsables politiques à la fois des juges et parties dans l'élaboration de politiques publiques, distribution de « faveurs trafiquées » (distinctions pour les « copains », emplois pour des proches, ventes de terrains à prix rabaissé pour des « amis » ou des « alliés », délégations de service public ou marchés publics octroyés à des entreprises généreuses en divers soutiens financiers ou politiques, arbitrages financiers peu scrupuleux ainsi que l'a mis en évidence le feuilleton à rebondissements de l'affaire Tapie)... Sans compter ces situations, dénoncées en vain comme conflits d'intérêts, où des hauts fonctionnaires, des anciens gouvernants ou élus vont « pantoufler » dans le secteur privé et tirent des bénéfices personnels substantiels de la mise au service d'entreprises économiques de leur connaissance des procédures et de leur carnet d'adresses acquis précédemment. On peut songer, comme cas particulièrement exemplaires, à Mario Monti, ancien commissaire européen chargé de la concurrence ou José Manuel Borroso, président de la commission européenne, devenant conseillers de la banque américaine Golden Sachs, Karel Van Miert, lui aussi commissaire européen à la concurrence, siégeant ensuite dans de nombreux conseils d'administration de multinationales. Ou encore ces situations où élus locaux et nationaux, ministres, experts ne « voient » pas le problème éthique ou juridique à user de leur position publique ou de leurs informations d'initiés à fins privatives : là encore favoritisme pour les plus proches ou les amis, placement d'argent « en toute légalité » dans des sociétés offshore ou non paiement d'impôts ou d'infractions en raison - l'argument est délicieux pour un député, ancien membre de la commission des Finances puis Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur - de phobies administratives ...
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Le marché de la démocratie participative
Alice Mazeaud, Magali Nonjon
- Croquant
- 1 Mars 2018
- 9782365121569
Aujourd'hui la démocratie participative ne s'affiche plus seulement dans les discours, elle s'incarne dans des règles juridiques, des dispositifs participatifs, des services administratifs, des échanges marchands, etc. Les militants d'hier sont pour l'essentiel concurrencés par des professionnels (agents publics, consultants, salariés de grandes entreprises d'aménagement) qui vivent de l'offre de participation et ont, à ce titre, intérêt à l'entretenir. La demande de participation tend désormais à devenir la finalité et l'alibi de ce que les auteures qualifient de marché de la démocratie participative. En s'intéressant à la construction savante de l'impératif participatif, aux luttes d'expertises professionnelles qui l'ont accompagnée tout comme à la sociologie et aux pratiques concrètes de ces acteurs auxquels les autorités publiques ont confié la charge d'animer, d'organiser ou encore d'évaluer des dispositifs participatifs, cet ouvrage rappelle combien la qualité démocratique ne peut à elle seule expliquer le développement des politiques participatives en France. Les dynamiques de professionnalisation y ont joué un rôle majeur. C'est ce que montre cet ouvrage qui éclaire également les logiques sociales et politiques de la sophistication croissante des technologies de gouvernement et plus largement l'ambivalence politique du tournant participatif contemporain. Remise en cause sur le plan symbolique par la promotion du citoyen-expert et des formes participatives de légitimation politique, la division du travail politique entre le professionnel et le profane semble en pratique plus solide que jamais.