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CNRS Editions
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Une histoire mondiale du sida (1981-2025)
Marion Aballea
- CNRS Editions
- Histoire
- 20 Mars 2025
- 9782271151797
Le sida : première grande épidémie moderne, qui a fait 40 millions de victimes en 40 ans. Fin de la pandémie annoncée par l'ONU pour 2030.
Juin 1981, Californie : les premiers cas de sida sont cliniquement constatés sur quatre patients atteints d'une forme rare de pneumonie. Depuis un peu plus de quatre décennies, la maladie a fait plus de 40millions de victimes sur tous les continents, et profondément bouleversé certains fondements des sociétés contemporaines : sexualité, politiques de santé publique, comportements individuels et collectifs face au risque, solidarité et concurrence internationales, rapport à la science, militantisme et engagement citoyen. Comme toute maladie transmissible,
le sida interroge fondamentalement, à différentes échelles, le vivre-ensemble et le besoin de vivre en société.
Synthèse des nombreux travaux publiés enrichie par l'étude d'archives inédites, cette histoire du sida propose une approche élargie, tant géographiquement (aussi bien en Amérique qu'en Europe et Afrique) que du point de vue des thématiques (économique, sociétale, politique, sanitaire, culturelle, scientifique). Elle vise à explorer les différents enjeux qui font du VIH-sida une maladie si particulière, et un défi toujours actuel, pour peindre le portrait le plus complet possible de cette "première pandémie des temps modernes" dont on annonce la fin pour 2030.
Aussi bien pour un public curieux que pour les chercheurs et étudiants en sciences sociales comme en médecine, cet ouvrage interroge le rapport de nos sociétés contemporaines au risque infectieux et pandémique. -
Les entrelacements du monde ; histoire globale, pensée globale
Alessandro Stanziani
- CNRS Editions
- Histoire
- 25 Octobre 2018
- 9782271122780
Qu'on la nomme histoire globale, mondiale, connectée, histoire-monde ou world history, c'est elle qui aujourd'hui suscite l'intérêt des lecteurs, des médias, des universitaires, et tend à façonner notre représentation du passé. Mais qu'est-ce que l'histoire globale ? Que propose-t-elle ?
Qu'on la nomme histoire globale, mondiale, connectée, histoire-monde ou world history, c'est elle qui aujourd'hui suscite l'intérêt des lecteurs, des médias, des universitaires, et tend à façonner notre représentation du passé. Mais qu'est-ce que l'histoire globale ? Que propose-t-elle ? La belle synthèse d'Alessandro Stanziani fournit toutes les clés pour comprendre l'essor et les ambitions de cette histoire plurielle. Filiations multiples, bifurcations inattendues, brassages et métissages : affranchie de l'européocentrisme, l'histoire globale élargit les horizons géographiques, déborde les cadres nationaux, pense le monde à partir des connexions et des relations au sein d'entités politiques ou économiques hétérogènes. Elle a pour objet les migrations d'hommes, de biens, d'idées, de savoirs, de symboles, mais aussi le changement climatique, les révolutions technologiques, l'évolution des mentalités...
Saisies dans la longue durée, et à l'intersection de plusieurs mondes, Alessandro Stanziani explore à nouveaux frais les relations que l'histoire établit avec la philosophie, la sociologie, la philologie et l'économie : ces interactions délimitent la portée de l'histoire globale par rapport aux autres approches.
Face aux progrès du nationalisme, cette façon de faire de l'histoire permet de revisiter le passé d'un certain nombre d'événements, de culture et/ou de régions. De l'Inde à la Russie, des décolonisations à l'islam, cet ouvrage montre que l'histoire globale invite à multiplier les angles de vue, mais aussi à dépasser la vision de l'histoire comme choc entre les civilisations. -
Une histoire immédiate de la Révolution : Antoine Barnave, textes choisis, 1790-1792
Francesco Dendena, Stéphanie Roza
- CNRS Editions
- Histoire
- 15 Mai 2025
- 9782271154804
Des textes inédits de l'un des premiers hommes de la Révolution.
Antoine Barnave a été l'un des premiers défenseurs de la Révolution et l'un de ses orateurs les plus influents. Sa volonté, après 1791, de terminer la Révolution en consolidant une monarchie constitutionnelle comme sa défense de l'esclavage ont souvent éludé son rôle initial et la complexité de son positionnement. Arrêté et emprisonné en 1792, Barnave est exécuté l'année suivante.
Si ses lettres à la reine sont bien connues, d'autres textes de cet auteur prolifique, dont certains avaient retenu l'attention de Jean Jaurès, étaient jusqu'à présent peu accessibles. Les auteurs de ce livre déploient les différents axes d'une pensée originale, tout sauf modérée, comme les réflexions de celui qui peut être qualifié de dernier historiographe des Lumières et de premier historien de 1789.
Pour Barnave, la Révolution est l'aboutissement inéluctable d'une dialectique sociale mettant aux prises la bourgeoisie montante et la vieille aristocratie. Ses écrits permettent par ailleurs de resituer la Révolution au sein de l'empire colonial, en proie à la concurrence avec les autres puissances européennes. -
La déportation des Juifs de France : Changement d'échelle
Alexandre Doulut
- CNRS Editions
- Histoire
- 6 Février 2025
- 9782271153791
Une somme de données permettant de documenter toutes les rafles et les arrestations de 1942 à 1944. Un livre qui complète et renouvelle nos connaissances sur la Shoah, en proposant un inventaire systématique et géographique de la déportation des Juifs de France.
En France, un quart des Juifs ont été déportés durant l'Occupation. Cette moyenne cache néanmoins d'importantes disparités territoriales. Comment et pourquoi le bilan humain a-t-il pu varier considérablement selon les lieux ?
Alexandre Doulut dresse pour la première fois une géographie précise du génocide à l'échelle des zones d'occupation, des régions, des départements et des villes. Où, rétrospectivement, avait-on le plus de chances d'échapper à des rafles ou à des arrestations individuelles ? Où les instructions nazies ont-elles été appliquées avec davantage de zèle ? Qui sont les déportés - hommes, femmes, enfants, français, étrangers, réfugiés, naturalisés -, et où et quand ont-ils été le plus victimes des déportations ?
En reconsidérant également la question des rapports franco-allemands, ce livre confirme combien les SS, conscients de la faiblesse de leurs effectifs, dépendaient, presque sur tout le territoire, des services de Vichy.
Après dix ans de collecte d'informations sur les 74 070 déportés juifs de France, l'auteur contribue, en produisant une somme de données statistiques considérables, à redonner aussi à chacun d'entre eux son histoire. -
Le pouvoir des lectrices - Une histoire de la lecture au XIXe siècle
Isabelle Matamoros
- CNRS Editions
- Histoire
- 6 Mars 2025
- 9782271151704
Les pratiques de lecture des femmes à travers des écrits personnels féminins. Quel est le processus historique de la sédimentation des différences sexuées en matière de goûts de lecture ?
Dans les années 1800-1840 domine l'idée que les lectrices ne s'approprieraient pas correctement les livres. Leur accès au savoir est limité, sous peine de mettre en péril l'équilibre entre les sexes. Contre ces préjugés, Isabelle Matamoros nous plonge au plus près du quotidien des lectrices et de leurs pratiques. Elle propose non une histoire des représentations et des discours sur la lecture des femmes, mais une histoire genrée
de la lecture avec les femmes. Que lisaient-elles ? Quel sens donnaient-elles à leurs lectures ?
Ce qui rapproche les femmes qui composent la biographie chorale de ce livre c'est qu'elles lisent. Un peu, beaucoup ; dans leur jeunesse ou tout au long de leur vie ; de manière hésitante ou plus experte ; des romans, de l'histoire ou de la philosophie ; seules, par-dessus l'épaule d'un frère ou d'un père, entre femmes, ou en société.
Si les récits des femmes ici convoqués témoignent du poids des normes, ils laissent surtout transparaître de nombreux usages du livre : se distraire, s'échapper du quotidien, débattre, apprendre, enseigner, ou agir en politique. Et surtout, dans une France corsetée par le Code civil, le désir de s'émanciper. -
Que penser des suppressions des livres d'auteurs russes des bibliothèques ukrainiennes ? Un éclairage original sur la guerre en Ukraine, et pour comprendre un débat contemporain.
Statues déboulonnées, artistes russes dé-programmés, oeuvres mises au ban : après le déclenchement de la guerre à grande échelle en Ukraine en 2022, les objets culturels russes se sont parfois retrouvés sur la sellette, accusés d'avoir été un maillon dans la généalogie de la violence. Cet ouvrage cherche à comprendre pourquoi, dans le contexte de la guerre, la culture s'est retrouvée en première ligne.
Comment se fait-il que l'art semble tout d'un coup l'ombre portée du pouvoir ? Pourquoi soupçonner que la " grande littérature russe " pourrait être chargée d'un message idéologique ? Que nous révèle la guerre en Ukraine sur la construction et la valorisation des fonctions sociale, politique ou existentielle de ces oeuvres ?
Cet ouvrage propose de revenir sur ces contestations en montrant qu'elles trouvent leur source dans le rôle particulier de l'art, la littérature et la culture en contexte russe et les différents liens que les objets culturels y entretiennent avec le politique. Il propose au lecteur des pistes pour remettre en perspective un certain nombre de débats contemporains. -
" Signalé comme suspect " : La surveillance coloniale en France, 1915-1945
Vincent Bollenot
- CNRS Editions
- Histoire
- 3 Avril 2025
- 9782271150707
Une plongée dans le quotidien de la surveillance des colonisés en métropole. Une incursion dans les mouvements anti-impérialistes. Quelques portraits de surveillés, dont Hô Chi Minh.
Alors que le nombre de colonisés en métropole s'accroît à partir de la Première Guerre mondiale, des institutions de surveillance, dont le Service de contrôle et d'assistance des indigènes des colonies en France (CAI), sont mises en place. Leur mission : surveiller les faits et gestes de ces colonisés dont la présence en France est construite comme un véritable problème public. Leurs relations intimes avec des femmes françaises ainsi que leurs mobilisations politiques dans le contexte du développement d'un mouvement anti-impérialiste à l'échelle mondiale sont épiées au quotidien.
Vincent Bollenot examine les pratiques du personnel du CAI, dont les critères de surveillance se révèlent aussi mouvants que malléables et largement dépendants de considérations raciales.
Face au renseignement, certains des surveillés déploient de multiples stratégies d'évitement et de résistance, obligeant le service à des adaptations constantes. D'autres se résignent ou en viennent à collaborer avec des institutions qui maintiennent l'ordre colonial.
Puisant ses racines dans le contrôle des travailleurs coloniaux pendant la Grande Guerre, le service prolonge son activité jusqu'en 1945 avant d'être largement restructuré. Mais il lègue des pratiques d'identification et de surveillance des individus à long terme. -
Le hasard : Littérature, arts, sciences, philosophie
- CNRS Editions
- Philosophie/Politique/Histoire des idées
- 10 Avril 2025
- 9782271154224
Le hasard, de A à Z, et du XVI e siècle à nos jours Pourquoi cette notion continue encore de nous fasciner ?
Pourquoi aimons-nous le hasard, et quel rôle joue cette attirance dans notre compréhension du monde ?
Depuis la Renaissance, l'Occident ne cesse de redécouvrir l'aléatoire ; chaque époque annonce une nouvelle ère de la contingence. À l'émerveillement ou l'inquiétude succèdent alors le doute (n'est-il que le produit de notre ignorance ?) puis la résignation : il n'y a, au fond, pas de hasard. L'intérêt qu'il suscite s'explique donc par le gain de connaissance que l'on peut en attendre. Un phénomène inexplicable montre l'insuffisance de nos descriptions du monde et nous donne ainsi une chance d'accéder à un nouveau paradigme scientifique, où le hasard n'a plus de place - jusqu'à l'apparition de l'irrégularité suivante.
Mais dans cette transition entre deux certitudes, nous prenons le temps de reconnaître l'importance unique de ce qui n'a pas de cause, et la beauté de ce qui n'est apparemment produit par rien. Ce livre est consacré à l'exploration de ce moment suspendu entre l'ignorance et le savoir, que nous remplissons d'images, d'histoires, de jeux et de théories qui modélisent notre rapport essentiel à la contingence. -
Une histoire de la diététique : D'Hippocrate au nutri-score
Bruno Laurioux
- CNRS Editions
- Histoire
- 5 Juin 2025
- 9782271154835
La diététique est-elle une science, une pratique quotidienne ou un régime alimentaire ?
Aujourd'hui, la diététique est partout. Cette pratique, que l'on associe souvent à la modernité et à des préoccupations contemporaines, a en réalité une longue histoire. Elle remonte à plus de deux mille ans. Si le discours diététique a beaucoup évolué au fil du temps, l'alimentation y a toujours tenu une place centrale.
Dès l'Antiquité, on trouve des listes d'aliments assortis de leurs propriétés médicales et des régimes spécifiques destinés à telle maladie, telle saison, voire tel individu, pour se soigner ou maintenir son corps dans un état de santé optimal. D'un siècle à l'autre, les vertus d'un aliment ont pu se métamorphoser en vices - la viande et le sucre étant emblématiques de ces retournements de discours.
En combinant histoire intellectuelle et histoire sociale, on comprend les origines de certains de nos modes de consommation : pourquoi le melon, longtemps tenu pour très dangereux, devait-il impérativement se manger en début de repas et accompagné d'un verre de vin fort ? Mais aussi, quelles sont les relations complexes qu'a entretenues le végétarisme avec divers mouvements de réformes religieuses ou avec l'anarchisme ? Ou encore en quoi la calorie est-elle devenue l'outil d'une quantification de la nutrition proprement politique ? Parce qu'elle fait évoluer une société à laquelle elle doit aussi s'adapter, la diététique est un objet éminemment culturel. -
L'égalité sans retour
Geneviève Fraisse
- CNRS Editions
- Philosophie/Politique/Histoire des idées
- 29 Août 2024
- 9782271151674
Un va-et-vient constant entre les pensées d'hier et les enjeux d'aujourd'hui. À distance de l'idée de backlash automatique, une réflexion sur la profondeur historique du processus de libération des femmes.
L'Ancien Régime prend fin en 1789 avec la proclamation de l'égalité des citoyens, la chose est entendue. Mais il n'existe pas, pour les femmes, un moment historique précis, un point décisif qui marquerait la fin de leur oppression, la fin du patriarcat. Pour autant, avant et après la Révolution, puis dans les premières décennies du XIXe siècle, les principes démocratiques ne sont pas sans effets sur la pensée de leur émancipation.
Trente-cinq ans après Muse de la raison, qui mettait en lumière les incertitudes d'une " démocratie exclusive " des femmes, Geneviève Fraisse scrute ici les intuitions et les conséquences de ces principes chez celles et ceux qu'on peut qualifier de logiciennes et logiciens de l'égalité : Choderlos de Laclos, Olympe de Gouges, Fanny Raoul, Stendhal, Germaine de Staël ou Charles Fourier. De manière à chaque fois pertinente, chacun déploie les transformations possibles des relations entre les sexes.
À distance de l'idée de backlash mécanique, ils et elles viennent nous dire, deux siècles plus tard, à quel point la marche vers l'égalité est puissante, avec son histoire autant que sa raison. -
Une ferme en Algérie : L'enracinement paradoxal 1871-1999
Didier Guignard
- CNRS Editions
- Histoire
- 27 Mars 2025
- 9782271151926
Une micro-histoire pour relire l'histoire de l'Algérie de 1871 à 1990. Une histoire de la violence par le bas. La terre et l'enracinement, un pan oublié de l'historiographie de l'Algérie.
À l'automne 1934, un contremaître européen tue un saisonnier algérien dans une ferme coloniale de Basse Kabylie. Ce drame nous fait entrer dans une histoire rurale et sociale plus longue, celle d'une exploitation agricole et de ses occupants, entre l'insurrection algérienne de 1871 et la fin des années 1990.
L'enquête de Didier Guignard explore les multiples facettes et mutations de ce domaine, soumis aux aléas de la conjoncture économique et politique, aux relations changeantes entre donneurs d'ordres et exécutants, et qui, pourtant, dans la durée, déroule un même fil inattendu.
Car, en dépit d'une violence récurrente, des familles dépossédées par la colonisation maintiennent ici leur ancrage et se réapproprient ce morceau de plaine d'autres manières. Au gré des compétences et des alliances, hommes et femmes y consolident leur place de domestiques ou d'ouvriers, combinent leurs maigres salaires avec les fruits de quelques parcelles en bordure de domaine. Certains proposent même aux maîtres leurs services comme entrepreneurs agricoles ou marchands de récoltes. Seuls la nationalisation des fermes européennes après 1962 et le terrorisme islamiste de la "décennie noire" les obligeront à se retirer, au moins partiellement, des lieux qui leur sont chers. -
La société des projets
Amaena Gueniot
- CNRS Editions
- Philosophie/Politique/Histoire des idées
- 15 Mai 2025
- 9782271149510
Être en mesure de se projeter est essentiel pour exister.
" Management par projets ", " projet politique ", " financement de projet " : le dispositif du projet est au coeur du capitalisme contemporain. Conçu pour impliquer davantage les sujets dans les tâches qui leur sont assignées, il contribue paradoxalement à réduire leurs capacités et leur désir de projection. Cette perte d'élan, cette " déprojection ", crée un sentiment d'impuissance. Si nous cessons de nous projeter, nous laissons à d'autres le soin de dessiner notre monde, avec des conséquences sociales et écologiques majeures.
Amaena Guéniot interroge les conditions permettant de retrouver le pouvoir de se projeter ensemble et durablement. S'appuyant sur Marx et sa critique du capitalisme, Arendt et sa réflexion sur l'activité humaine ou encore Foucault et son analyse du pouvoir, elle déconstruit les structures capitalistes du projet - projet-marchandage, projet-emploi - et explore les moyens de réorienter la production vers des finalités plus désirables.
À travers une analyse philosophique nourrie par les sciences sociales, l'autrice met en lumière les causes de la déprojection et les leviers d'émancipation possibles. Elle propose des institutions nouvelles, qui puissent garantir aux sujets individuels et collectifs les ressources et le temps nécessaires pour façonner leurs projets. -
Esclavages : Représentations visuelles et cultures matérielles
Ana Lucia Araujo, Clara Boyer-Rossol, Myriam Cottias
- CNRS Editions
- Histoire
- 31 Octobre 2024
- 9782271151179
Partant de sources longtemps peu mobilisées (les images, les objets, les vestiges), cet ouvrage rend compte des recherches les plus récentes menées sur l'esclavage. À partir de représentations visuelles (tableaux, tapisseries, sculptures, etc.) qui ont durablement façonné les esprits, et qui sont ici regardées autrement, il montre les discours de domination et les relations de pouvoir qui s'y nichent. Sont analysées aussi bien des oeuvres picturales classiques que des dessins de bateaux de traite esclavagiste, ou encore des iconographies utilisées par les mouvements abolitionnistes. Les auteurs convoquent également les résultats des dernières fouilles archéologiques pour mieux comprendre les conditions de déportation et de vie des esclaves (leurs pratiques alimentaires, leurs relations sociales, leurs habitats) au Brésil, dans les Antilles, en Afrique de l'Ouest, comme dans l'océan Indien. Tous repensent les contacts et interactions violentes dans ces espaces, les pratiques de survie mais aussi les capacités d'invention et de création, comme les processus de créolisation et de syncrétisme culturel.En réunissant plusieurs disciplines, ce livre vient, sur le temps long, du XVIIe siècle à nos jours, éclairer l'histoire, la mémoire de l'esclavage et la construction de l'altérité et du racisme.
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Histoire globale des techniques
Guillaume Carnino, Liliane Hilaire-Perez, Jérôme Lamy
- CNRS Editions
- Histoire
- 6 Février 2025
- 9782271146298
Histoire globale des techniques De l'extraction minière à l'aéronautique, de l'Amérique Latine au Japon, du taylorisme au recyclage : une histoire globale des techniques, du XVIII esiècle à nos jours.
L'évolution des techniques constitue le tissu des réalités politiques, économiques, culturelles et quotidiennes des sociétés partout dans le monde : cet ouvrage en offre une synthèse d'histoire globale. Dans la lignée de travaux parus depuis une quinzaine d'années, il propose une étude comparée et connectée des techniques à l'échelle du monde, faisant une large place aux moyens de production et de communication, à l'exploitation des ressources naturelles, aux grands systèmes techniques, aux infrastructures et aux réseaux. Il ouvre également la réflexion aux questionnements transversaux, qu'il s'agisse de la gouvernance des risques, des réparations et de la maintenance, des techniques du quotidien. Il réalise enfin un tour du monde, restituant les diverses significations données aux activités techniques dans les différentes sociétés, et remet ainsi en question aussi bien les approches téléologiques associant technologies et progrès, que les perspectives trop eurocentrées.
Une exploration stimulante des implications socio-économiques des techniques ainsi que des systèmes de représentation et des structures de pouvoir qui ont conduit à l'émergence du monde d'aujourd'hui. -
Constantinople occupée, 1918-1923. Une histoire culturelle
Frédéric Hitzel, Timour Muhidine
- CNRS Editions
- Histoire
- 27 Février 2025
- 9782271153814
Tout sur Constantinople, capitale culturelle en pleine effervescence : les Années Folles alla turca.
À la fin de la Première Guerre mondiale, dès 1918, Istanbul c onnait cinq années d'occupation par les forces alliées : Français, Anglais et Italiens. Ville de garnison, elle est aussi ville de répression pour la population qui subit la première occupation étrangère depuis cinq siècles, mais aussi ville de liberté retrouvée pour les groupes minoritaires. Constantinople vit alors l'une de ses périodes les plus fastes du point de vue intellectuel et culturel dans le cadre d'un écheveau de tensions politiques : la confusion règne au sein des communautés entre les collaborateurs des alliés, les défenseurs du sultanat et les partisans de la résistance prêts à rejoindre l'insurrection en Anatolie. Et ce nouvel Istanbul livré aux Occidentaux voit aussi affluer, à l'automne 1920, les Russes blancs chassés de leur ancien empire.
Les dix-huit contributions réunies dans ce volume abordent tous les aspects de la vie militaire, sociale et artistique et remettent en perspective les textes et images produits par les témoins et artistes, photographes ou peintres issus d'au moins six communautés (Français, Anglais, Grecs de Constantinople, Italiens, Russes, Turcs). Elles brossent le tableau d'un moment essentiel de rupture dans l'histoire turque et européenne, et sont suivies d'un dictionnaire exhaustif des figures marquantes de la capitale d'un empire agonisant. -
Une planète, plusieurs mondes
Dipesh Chakrabarty
- CNRS Editions
- Histoire
- 3 Octobre 2024
- 9782271150585
Comment prendre intellectuellement la mesure de l'Anthropocène et de ses conséquences ? Une porte d'entrée à la pensée d'un historien majeur de notre époque.
Avec l'Anthropocène, l'humanité est devenue une force géophysique. L'histoire " humaine " et l'histoire " naturelle " apparaissent ainsi désormais plus que jamais intriquées. Mais comment articuler histoire globale (celle de l'humanité) et histoire planétaire (celle de notre Terre) ?
La part des responsabilités et des devoirs de chacun à l'heure de l'urgence climatique varie d'un coin à l'autre du globe. Le projet d'émancipation porté par une modernité qui se voulait universelle ne semble aujourd'hui plus soutenable. La poursuite d'une vie confortable fondée principalement sur les énergies fossiles a fait long feu et a charrié de très fortes inégalités. Si la planète est bien une, les humains, eux, vivent en des mondes différents.
Reliant ses réflexions développées dans
Provincialiser l'Europe (2000) et celles exposées dans
Après le changement climatique, penser l'histoire (2021), Dipesh Chakrabarty poursuit ici son travail de décentrement en s'efforçant, en historien humaniste, de " provincialiser l'humain " et de prendre la mesure des bouleversements et des défis en cours.
Traduit de l'anglais par Frédéric Joly. -
La nature de l'historien : Par le haut, par le bas
Guillaume Blanc
- CNRS Editions
- Histoire
- 13 Février 2025
- 9782271149473
La nature au prisme de l'histoire (post)coloniale et des enjeux de pouvoir qui s'y nichent. Un itinéraire de recherche qui nous emmène des Cévennes à l'Éthiopie en passant par le Canada. Une dénonciation de la violence du monde universitaire et des difficultés à être enseignant-chercheur au quotidien aujourd'hui.
Comment être un universitaire quand on a été suffisamment défavorisé pour savoir ce que subir veut dire ? Comment devenir un historien dans un monde académique qui a ceci de violent qu'il prétend ne pas l'être ? Et surtout, comment raconter le passé correctement quand on confond si souvent ce que fut l'histoire avec ce qu'on aurait aimé qu'elle fût ?
Être, devenir, raconter. Trois histoires parallèles pour un itinéraire personnel, écrit "en parlant trop et de tout" : la nature tranquille des Cévennes et la grisaille de la Porte de Vanves ; " les luttes de crasse " entre universitaires et l'humanité salvatrice des étudiants ; la splendeur de la nature africaine et la violence déshumanisante de l'Unesco ; les mémoires coloniales et l'actualité de notre temps postcolonial... L'ambiguïté est partout, et c'est là le fil rouge de ce récit : démêler les contradictions d'un passé qui pèse encore sur le présent, grâce à une histoire qui n'est jamais plus utile que lorsqu'elle accepte de tout prendre, le haut comme le bas.
Au fil des pages se dessine un parcours original, fort et sincère, où la nature, salvatrice par bien des côtés pour l'auteur, apparaît aussi, surtout lorsqu'elle semble sauvage et préservée, comme un terrain miné par les luttes de pouvoir. C'est la nature de l'historien. -
Algérie. La guerre, prises de vues
Marie Chominot, Sébastien Ledoux
- CNRS Editions
- Histoire
- 5 Septembre 2024
- 9782271152022
Des auteurs et autrices de renom s'emparent de la photographie pour renouveler l'histoire de la guerre d'indépendance algérienne.
Renouveler l'histoire de la guerre d'indépendance algérienne à partir de la photographie : tel est l'enjeu du présent livre. Rassemblant une vingtaine de chercheurs et chercheuses, il offre des mises en perspective originales de la guerre au plus près de ses acteurs, saisis par l'objectif ou saisissant eux-mêmes des situations qu'ils ont souhaité immortaliser.
Au fur et à mesure de l'analyse, les mots viennent animer ces images provenant souvent d'archives familiales, parfois de la justice ou de l'armée. Les photographies sont ainsi projetées dans une histoire collective que les auteurs documentent par les travaux les plus récents : l'engagement des indépendantistes, les disparus de la bataille d'Alger, la torture, le discours du général de Gaulle à Alger en mai1958, le sort des harkis, l'exil des rapatriés, la lutte fratricide entre le FLN et le MNA, les camps de regroupement, la guerre psychologique menée par l'armée française ou l'année 1962.
Les regards, points de vue, lieux en Algérie et en métropole qui en ressortent nous permettent de comprendre la pluralité des expériences de cette guerre coloniale, mettant au jour autant d'écarts irréductibles que de correspondances. -
Soigner par correspondance : Un médecin au XVIIIe siècle
Isabelle Robin
- CNRS Editions
- Histoire
- 22 Mai 2025
- 9782271151735
Avant la téléconsultation, les consultations par correspondance. Variété des pratiques des médecins au XVIII e siècle.
Bien avant la téléconsultation, les médecins du XVIIIe siècle menaient des consultations à distance. Malgré les aléas liés à l'acheminement du courrier, beaucoup de patients choisissaient en effet d'être suivis par correspondance. Au coeur du livre d'Isabelle Robin se trouvent les lettres échangées entre Étienne François Geoffroy et ses malades résidant loin de Paris.
Professeur au Jardin royal, membre de l'Académie des sciences, chimiste, Geoffroy écrit ses consultations avec soin, répond sans attendre et fait preuve d'un dévouement qui fait dire à l'un de ses contemporains qu'il est mort " accablé de fatigues ".
L'autrice nous décrit la patientèle du médecin et les réseaux qui le font connaître bien au-delà de la capitale. On voit s'établir ses relations avec les malades et leur entourage, parfois ponctuées de discussions, voire de négociations, sur les traitements qu'il prescrit ou le régime alimentaire qu'il recommande. Les consultations écrites dévoilent ainsi les stratégies thérapeutiques individualisées qui échappent généralement au regard de l'historien.
De cette plongée au coeur des pratiques médicales des Lumières, ressort le portrait au jour le jour d'un médecin " ordinaire ", soucieux d'accompagner ses patients. -
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Les coups d'Etat ; une histoire française
Patrick Lagoueyte
- CNRS Editions
- Histoire
- 4 Mars 2021
- 9782271136244
La France a une relation particulière avec les coups d'État. C'est chez elle, au début du xviie siècle, que le terme a été créé ; elle est aussi l'un des pays d'Europe qui en a connu le plus. Mais avec le temps, la signification du coup d'État a bien changé. De manifestation éclatante et louable de l'autorité royale, il est devenu synonyme, depuis 1789, de captation illégale du pouvoir par un homme ou un groupe, agissant par surprise et avec violence. Si tout le monde peut aujourd'hui s'entendre sur cette définition, il est beaucoup plus difficile d'établir avec certitude quels événements de notre histoire contemporaine y répondent.
Le coup d'État est très vite devenu moins un concept qu'un élément de la polémique politique, à laquelle les historiens ont parfois eu du mal à échapper. Comment par exemple étudier les débuts de la Cinquième République en faisant abstraction du " coup d'État permanent " dénoncé par François Mitterrand ? L'auteur examine les variations et utilisations de ce concept tout sauf neutre. Il s'attache à décrire les coups d'État de référence, mais également ceux qui ont échoué, ceux qui n'en étaient pas vraiment, et nombre d'événements qui ont pu être qualifiés comme tels, au moins à un moment donné, par certains contemporains ou historiens.
Du 18 Fructidor au putsch d'avril 1961, en passant par le célèbre coup d'État du 2 décembre 1851, l'auteur nous invite à découvrir l'histoire de ces objets politiques mouvants et à revisiter notre passé avec un regard original. -
Le Japon pré-moderne ; 1573-1867
Ninomiya Hiroyuki, Pierre-François Souyri
- CNRS Editions
- Histoire
- 30 Novembre 2017
- 9782271117748
Cette histoire de l'ancien régime japonais est la réédition d'un ouvrage paru en 1990 de l'historien Ninomiya Hiroyuki. Spécialiste de la France moderne, Ninomiya retrace ici l'histoire de son propre pays pour un public francophone et la " traduit " en quelque sorte, la met en perspective pour la rendre parfaitement compréhensible.
Cette histoire de l'ancien régime japonais est la réédition d'un ouvrage paru en 1990 de l'historien Ninomiya Hiroyuki. Spécialiste de la France moderne, Ninomiya retrace ici l'histoire de son propre pays pour un public francophone et la " traduit " en quelque sorte, la met en perspective pour la rendre parfaitement compréhensible.
En un style clair et concis, il revisite la foisonnante période qui court de la fin du XVIe siècle à l'effondrement du régime de shogun dans les années 1860. Tour de force étonnant qui permet
de mieux comprendre aussi bien la nature d'une société d'ordres engagée dans un processus de modernisation, que le contexte historique donnant naissance au théâtre kabuki, à la poésie haïku
ou à la peinture des estampes. Une époque charnière marquée par l'essor de la population urbaine, le développement d'un capitalisme marchand, mais aussi par une conflictualité sociale forte et une vitalité culturelle étonnante.
Une échappée belle au coeur de cette époque d'Edo qui précède et annonce les grands bouleversements de Meiji.
Préface de Pierre-François Souyri -
Des hommes pour la guerre - La sélection médicale des soldats
Aude-Marie Lalane-Berdouticq
- CNRS Editions
- Histoire
- 2 Janvier 2025
- 9782271152084
Au croisement de l'anthropologie historique, de l'histoire des sciences et de l'histoire des sociétés en guerre, ce livre étudie une expérience de masse, vécue par des millions de jeunes gens de sexe masculin, celle de l'examen médical d'aptitude militaire. Un sujet au coeur des nouvelles politiques de santé publique.
Au début du XXesiècle, à l'issue d'un examen médical, seuls 60 à 80% des candidats sont déclarés aptes à intégrer l'armée, et ce afin de garantir l'endurance et la bonne santé des troupes. En France et en Grande-Bretagne, la Première Guerre mondiale, très vite marquée par l'étendue des pertes et la multiplication des champs de bataille, vient bouleverser les modalités de cette sélection, qui concerne dès lors des millions d'hommes.
La question de l'aptitude des recrues dépasse alors largement la sphère savante, tant en découlent divers enjeux. Stratégiques d'abord, liés à la défense et à la puissance de la patrie et de l'empire. Sanitaires ensuite, en raison des risques de contamination et d'épidémies. Politiques enfin, car le sujet est susceptible de susciter des crises et d'affaiblir les gouvernements. Les normes définies par les experts et l'armée ne cessent d'évoluer et redessinent les contours de l'homme apte au combat. Des stratégies sont mises
en place par les jeunes recrues pour être déclaré bon pour le service malgré une pathologie, ou, a contrario, pour être écarté des rangs cette pratique suscitant de vives inquiétudes.
L'accroissement de la logique de rendement provoque peu à peu des oppositions tant au sein des examinés que du corps médical, parmi l'opinion ou dans les rangs politiques. Ces diverses formes de contestations parviennent à peser sur les gouvernements, allant jusqu'à ébaucher, pour la Grande-Bretagne, une nouvelle politique de santé publique. -
Le cahier vert : Journal d'un jeune ethnologue 1973-1978
Martin de La Soudière
- CNRS Editions
- Histoire
- 7 Mai 2024
- 9782271150103
Les premiers pas d'un ethnologue écrivain. Les campagnes françaises et la ruralité à un tournant de leur histoire. La vie quotidienne dans le Massif central dans les années 1970.
La neige, le Gévaudan, ses forêts où rôde le souvenir de la bête, une France encore rurale, où subsistent quelques paysans, leurs familles, leurs cueillettes et leurs vaches : le Cahier vert nous plonge au coeur de la Lozère, entre 1973 et 1978, sur le terrain d'un jeune ethnologue. Des années d'initiation pour Martin de la Soudière où se repèrent les germes d'une recherche et d'une oeuvre sensible, foisonnante et polytonale.
Document riche d'enseignements et de témoignages, ce journal échappe au genre " ethnologique ". Il n'est pas de ces récits réécrits et enjolivés au retour du terrain, au calme, mais un carnet intranquille et sous-terrain, un lieu de tâtonnement et de réflexions scientifique et littéraire. Dans la veine du Journal de Bronislaw Malinowski, s'y expriment non seulement les meilleurs côtés de la découverte de l'Autre, mais aussi les souffrances et les vexations d'une enquête quotidienne. -
Voici enfi n traduite en français la grande biographie de Tito par Joze Pirjevec, saluée mondialement comme l'ouvrage le plus abouti sur l'ancien maître de la Yougoslavie. Fondée sur une quantité impressionnante d'archives inédites.
Voici enfin traduite en français la grande biographie de Tito par Joze Pirjevec, saluée mondialement comme l'ouvrage le plus abouti sur l'ancien maître de la Yougoslavie. Fondée sur une quantité impressionnante d'archives inédites - découvertes à Belgrade mais aussi aux États-Unis, en Russie, en Grande-Bretagne, en Allemagne -, l'étude de Pirjevec explore les zones d'ombre, fait revivre les paradoxes et les ambiguïtés d'un Tito que rien ne semblait destiné à se hisser au rang des chefs d'État les plus influents du XXe siècle.
Comment ce fils d'apprenti, ancien ouvrier d'usine, est-il parvenu à s'emparer du Parti communiste yougoslave ? Quelle fut la nature de son engagement dans les Brigades internationales du temps de la guerre d'Espagne_? Comment comprendre son rôle de partisan, passé maître dans l'art de la guérilla, durant l'occupation de son pays par les nazis ? Quelle fut sa responsabilité dans le massacre des Croates oustachis en 1945 ? Staline a-t-il vraiment cherché à l'empoisonner ? Comment, dans l'après-guerre, Tito s'est-il imposé comme l'une des principales figures des non-alignés ?
Pirjevec n'élude aucune de ces questions, poussant son enquête dans les replis les plus intimes de ce grand amateur de femmes et de luxe, fasciné par le pouvoir qu'il exerça d'une main de fer malgré quelques timides concessions à la démocratie.
Préface de Jean-Arnault Dérens
Traduit du slovène par Florence Gacoin-Marks