Les juristes sont en prise directe avec leur temps : les situations qu'ils traitent quotidiennement évoluent rapidement et de façon permanente. Cela ne doit pas masquer que le droit d'aujourd'hui est le résultat d'une histoire faite de codes, de textes fondamentaux, de concepts, d'usages, d'institutions, de jurisprudence, mais aussi d'événements politiques et d'évolutions sociales, histoire sur laquelle les juristes s'appuient toujours pour proposer des solutions. Car c'est à la lumière de ces savoirs divers et anciens que se construit la compréhension du droit contemporain. Depuis les « Lois d'Ur-Nammu » (v. 2100-2050 av. J.-C.) jusqu'à la « Question prioritaire de constitutionnalité » (2010), cet ouvrage présente et explicite le(s) sens de 100 dates essentielles à une « culture juridique ».
Au commencement, le droit est dit - dicté - par les dieux, ou par Dieu. Nul ne peut s'écarter du Texte : rien ne peut le changer, toute discussion est impossible. Il n'y a pas de place pour une histoire.
Celle-ci ne devient possible que lorsque le droit se fait, au moins en partie, humain et qu'il s'inscrit dans le temps des hommes. C'est ce qui advient, pour la première fois sans doute, en Grèce et à Rome. Rome lègue un droit déjà très riche et qui n'a cessé de s'enrichir depuis, selon des modalités diverses.
En retraçant l'histoire du droit, Jean-Marie Carbasse nous invite à comprendre l'historicité de nos normes juridiques.
La question de la peine de mort, autrement dit celle de savoir si la société a ou non le droit de tuer un assassin ou tout autre délinquant dangereux, est l'une des plus difficiles qui soient. Si la plupart des civilisations ont pratiqué la peine capitale, ce fut sans même chercher à la justifier rationnellement.
C'est en effet une règle commune à toutes les civilisations anciennes que le meurtrier mérite la mort, selon l'exercice d'un « droit » de vengeance qui relève plutôt du réflexe, d'une réaction ou d'une riposte quasi instinctive.
Tout meurtrier mérite-t-il la mort ? Tout État a-t-il lui-même le droit de l'infliger ?
En a-t-il, le cas échéant, le devoir ? Alors que nous célébrons les 30 ans de son abolition en France mais qu'elle reste en usage dans plusieurs pays dont la Chine et les États-Unis, il importe de connaître l'histoire, de l'Antiquité à nos jours, de la peine capitale.
Docteur d'État en droit, agrégé d'histoire du droit et de droit romain, Jean-Marie Carbasse est aujourd'hui professeur émérite de l'Université de Montpellier, après avoir été professeur successivement aux Université de Rouen, Perpignan, Paris V, Paris II et Montpellier.
Les responsabilités administratives et scientifiques ont été nombreuses au cours de sa carrière : ainsi de ses fonctions de recteur de l'Académie de Nice ou des autres missions confiées par le Ministère de l'enseignement supérieur. Par ailleurs, il a notamment été vice-président de l'Université de Paris II (Conseil scientifique), directeur du Centre d'étude d'histoire juridique, vice-président de la 3e section du Conseil national des universités et président du jury d'agrégation. Il a également exercé la présidence de la Société d'histoire du droit et de la Société pour l'histoire des Facultés de droit et de la science juridique et est actuellement président de la Société d'histoire des anciens pays de droit écrit.
Jamais ces activités n'ont cependant entamé la régularité de ses publications. Ses ouvrages témoignent du lien essentiel qui unit l'enseignement et la recherche : s'adressant directement aux étudiants, ils n'en reçoivent pas moins les renouvellements constants de la science apportés par la lecture et l'interprétation des sources. Ce sont ces découvertes elles-mêmes, dans le détail de leur invention initiale, que Droits et justices du moyen âge propose, ou repropose, aux lecteurs.
En ramenant à la lumière les uns, en ouvrant de nouvelles perspectives aux autres, ce premier recueil d'articles de Jean-Marie Carbasse fait apparaître la cohérence de la démarche de leur auteur, une cohérence aussi bien méthodologique que thématique, une vision du droit pénal et de la justice à partir de leur figure médiévale et coutumière. L'unité de pensée que ces vingt-neuf études révèlent en fait le complément indispensable des autres livres de Jean-Marie Carbasse qu'elles fondent et prolongent en même temps.
Retenir 100 dates qui ont « fait » le droit relève de la gageure. On peut, en revanche, présenter les « monuments » législatifs, ceux qui illustrent plus ou moins exactement les divers sens du mot « code » : depuis les premiers codes de l'Orient ancien, simples compilations de dispositions juridiques diverses, jusqu'aux codes au sens moderne, exposés systématiques et théoriquement exhaustifs de l'ensemble du droit ou du moins d'une branche du droit en vigueur. Après les oeuvres des législateurs, celles des grands juristes : comment douter que la glose d'Accurse ou Les Lois civiles de Domat ne soient des moments essentiels du droit ? Intéressent aussi notre propos les événements politiques qui ont eu pour conséquence une rupture plus ou moins importante de la continuité juridique. C'est le cas de la plupart des révolutions modernes qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, ont bouleversé à un degré variable les ordonnancements juridiques.
Cet ouvrage propose, du « code Hammurabi » jusqu'à la « Question prioritaire de constitutionnalité », les dates essentielles à une « culture juridique ».
La question de la peine de mort, autrement dit celle de savoir si la société a ou non le droit de tuer un assassin ou tout autre délinquant dangereux, est l´une des plus difficiles qui soient. Si la plupart des civilisations ont pratiqué la peine capitale, ce fut sans même chercher à la justifier rationnellement. C´est en effet une règle commune à toutes les civilisations anciennes que le meurtrier mérite la mort, selon l´exercice d´un « droit » de vengeance qui relève plutôt du réflexe, d´une réaction ou d´une riposte quasi instinctive.
Tout meurtrier mérite-t-il la mort ? Tout État a-t-il lui-même le droit de l´infliger ? En a-t-il, le cas échéant, le devoir ? Alors que nous célébrons les 30 ans de son abolition en France mais qu´elle reste en usage dans plusieurs pays dont la Chine et les États-Unis, il importe de connaître l´histoire, de l´Antiquité à nos jours, de la peine capitale.
Au début, le droit est dit dicté par les dieux, ou par Dieu. Nul ne peut s'écarter du Texte : rien ne peut le changer, toute discussion est impossible. Il n y a pas de place pour une histoire. L'histoire ne devient possible que si le droit se fait, au moins en partie, humain ; lorsqu'il peut s'inscrire dans le temps des hommes. C'est ce qui advient, pour la première fois sans doute, en Grèce et à Rome. Rome lègue à l'Occident, et donc au monde, un droit déjà très riche ; il s'enrichit encore, par diverses voies, tout au long de ce millénaire que nous appelons, si improprement, le Moyen âge. Vient ensuite, pour le royaume de France, le moment d'un 'droit national', expression juridique de l'indépendance française. Et enfin, il y a deux siècles, la réduction du droit à la Loi, puis aux Codes ; jusqu'à aujourd'hui où émerge, dans la confusion, un nouveau pluralisme.
En retraçant l'histoire du droit, cet ouvrage nous invite à comprendre l'historicité de nos normes juridiques.
Le manuel " indispensable ", destiné à tous les apprentis juristes, chaque leçon étant suivie de pistes bibliographiques permettant l'approfondissement des connaissances.
Jean-Marie Carbasse est professeur à l'Université de Montpellier I, ancien recteur d'Académie, chancelier des Universités.
Au commencement, le droit est dit - dicté - par les dieux, ou par Dieu. Nul ne peut s'écarter du Texte : rien ne peut le changer, toute discussion est impossible. Il n'y a pas de place pour une histoire.
Celle-ci ne devient possible que lorsque le droit se fait, au moins en partie, humain et qu'il s'inscrit dans le temps des hommes. C'est ce qui advient, pour la première fois sans doute, en Grèce et à Rome. Rome lègue un droit déjà très riche et qui n'a cessé de s'enrichir depuis, selon des modalités diverses.
En retraçant l'histoire du droit, cet ouvrage nous invite à comprendre l'historicité de nos normes juridiques.