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François Polet
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Congo (RDC): Reproduction des prédations
François Polet
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 19 Septembre 2024
- 9791039902304
Le drame qui se joue depuis trois décennies à l'est du Congo ne semble pas intéresser la plupart des grands médias.
Son sort nécessiterait enfin une mobilisation diplomatique digne de ce nom.
Les dynamiques conflictuelles qui ravagent cette partie du pays sont complexes, mais elles sont indubitablement liées à la présence de ressources minières dont la valeur aiguise les appétits d'une chaîne de groupes armés et d'opérateurs mafieux, souvent soutenus depuis les pays voisins.
Que l'enjeu soit de les exploiter ou de les protéger, notamment dans le cadre de la lutte pour le climat, ses ressources naturelles ont redonné une importance géostratégique au Congo, théâtre de la rivalité entre impérialismes pour l'accès aux matériaux critiques nécessaires à la transition écologique.
Les mécanismes de la prédation se logent aussi dans la société politique.
La fin de l'ère Kabila n'a pas modifié le rapport des élites à l'État, théâtre d'affrontements pour l'accès aux positions permettant de s'enrichir rapidement.
Le « mal zaïrois » a la peau dure. Facteur d'inégalités, la redistribution clientéliste assèche les politiques publiques, de l'éducation à l'armée, et nourrit les ressentiments ethniques et intergénérationnels.
Même sur le plan démocratique, le président Félix Tshisekedi fait à peine mieux que son prédécesseur, entre manipulations électorales et répression.
Le tableau n'est néanmoins pas désespéré. Sur fond d'insertion croissante de la société congolaise dans les flux internationaux, les changements sociaux et culturels se nourrissent aussi de nouvelles formes de résistance populaire et de mobilisation patriotique et citoyenne. -
économies du sud : toujours sous conditions néolibérales? points de vue du Sud
François Polet
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 22 Septembre 2022
- 9791039900591
La pandémie avait suscité l'espoir d'un changement de paradigme. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale y ont plutôt vu l'occasion de libéraliser plus avant les économies. Les aides d'urgence consenties par le premier en réponse au Covid engagent les pays emprunteurs dans une nouvelle décennie d'austérité - réduction de la masse salariale publique, baisse des subventions aux biens essentiels, hausse des taxes sur la consommation, etc. - aux effets sociaux dramatiques. Les programmes de «?financement du développement?» poussés par la Banque mondiale à la faveur de la crise promeuvent une «?bonne gouvernance?», synonyme d'amélioration du «?climat des affaires?» au bénéfice des entreprises transnationales.
Les émeutes de la faim, la crise asiatique et la progression des donateurs émergents avaient pourtant délégitimé le conditionnement des aides financières ou des allègements de dette à l'adoption de réformes économiques libérales. La conditionnalité avait été «?révisée?», subordonnée à l'«?appropriation?» par le pays bénéficiaire, mise au service des objectifs de développement durable.
Or, dans les faits, cette ingérence subsiste à travers un ensemble de dispositifs véhiculant l'influence des bailleurs de fonds en matière de politique économique et budgétaire, au détriment de la souveraineté des pays concernés et des investissements publics considérables qu'exigent la lutte contre les inégalités et la catastrophe environnementale.