" et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l'audience comme la pénétrance d'une guêpe apocalyptique.
Et la voix prononce que l'europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie, que nous n'avons rien à faire au monde, que nous parasitons le monde mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu'a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite ".
La réédition du cahier d'un retour au pays natal, la première oeuvre d'aimé césaire, saluée depuis l'origine comme le texte fondamental de la génération de la négritude.
Le temps de l'indépendances du Congo est arrivé. Patrice Lumumba, homme politique et poète visionnaire, va tenter de rendre à son peuple une liberté depuis longtemps perdue. Mais la jalousie, la corruption et la quête du pouvoir sont des murailles difficiles à franchir. A travers le destin d'un homme, c'est toute l'histoire d'un continent qui se joue de manière exemplaire et symbolique dans cette pièce de théâtre.
Comme naguère Jean-Jacques Rousseau dénonçait le scandale d'une société fondée sur l'inégalité, avec la même clarté, et un bonheur d'écriture que seule peut inspirer la passion du juste, Aimé Césaire prend ses distance par rapport au monde occidental et le juge.
Ce discours est un acte d'accusation et de libération. Sont assignés quelques ténors de la civilisation blanche et de son idéologie mystifiante, l'Humanisme formel et froid. En pleine lumière sont exposées d'horribles réalités : la barbarie du colonisateur et le malheur du colonisé, le fait même de la colonisation qui n'est qu'une machine exploiteuse d'hommes et déshumanisante, une machine à détruire des civilisations qui étaient belles, dignes et fraternelles.
C'est la première fois qu'avec cette force est proclamée, face à l'Occident, la valeur des cultures nègres. Mais la violence de la pureté du cri sont à la mesure d'une grande exigence, ce texte chaud, à chaque instant, témoigne du souci des hommes, d'une authentique universalité humaine. Il s'inscrit dans la lignée de ces textes majeurs qui ne cessent de réveiller en chacun de nous la générosité de la lucidité révolutionnaires.
Le Discours sur le colonialisme est suivi du Discours sur la Négritude, qu'Aimé Césaire a prononcé à l'Université Internationale de Floride (Miami), en 1987.
Précédée par et les chiens se taisaient (1946, " arrangé " pour le théâtre en 1956) et suivie de une saison au congo (1967), la tragédie du roi christophe constitue la pièce maîtresse de ces " tragédies de la décolonisation " écrites par aimé césaire pour témoigner - remarquablement - d'un acte politique majeur de notre temps.
La tragédie du roi christophe, est une oeuvre barbare (au sens noble du terme) lyrique et nécessaire. affirmant que la politique est la force moderne du destin et l'histoire la politique vécue, aimé césaire donne à voir l'invention du futur, d'un futur enraciné. l'aventure haïtienne de christophe évoque le destin collectif du peuple africain d'aujourd'hui. a la phase de la révolte aiguë a succédé celle de la re-connaissance, de la constitution d'un patrimoine authentique et librement assumé.
Cette entreprise doit être celle d'un bâtisseur, d'un architecte : aimé césaire a su créer un personnage d'une grande et haute stature avec une vigueur et une invention poétique exceptionnelles. christophe (qu'habita, si puissamment, le comédien douta seck) est un homme d'afrique. il est le muntu, l'homme qui participe à la force vitale (le n'golo) et l'homme du verbe (le nommo). le texte initial de la pièce a fait l'objet de révisions multiples.
La dernière version, que présente aujourd'hui présence africaine (après avoir publié le texte initial) révèle la qualité de la collaboration qui a réuni, à tous les instants, l'auteur aimé césaire et le metteur en scène jean-marc serreau.
Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est difficile de trouver, dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancré dans l'histoire. Véritable scansion de l'histoire, les écrits offrent une traversée politique du xxe siècle à la lumière d'un de ses acteurs majeurs. L'homme a été maire de Fort-de-France pendant cinquante-six ans, député pendant quarante- huit ans, trois fois élu au Conseil général de la Martinique, deux fois président de son Conseil régional. Il n'aura jamais connu une seule défaite électorale. Président de l'Association des étudiants martiniquais, puis élu du Parti communiste franc?ais qu'il rejoint au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est l'intellectuel et militant nègre profondément engagé dans le combat anticolonialiste. Sa rupture avec les communistes en octobre 1956, au terme d'une longue série de désaccords, marque un tournant important dans son engagement politique. Après avoir résisté pendant plus d'un an aux sollicitations de ses amis qui le pressaient de constituer un parti politique, Césaire crée le premier parti nationaliste du pays : le Parti progressiste martiniquais. L'entrée de ce nouveau parti sur la scène politique l'impose dès les premières consultations électorales comme une force avec laquelle il faudra désormais compter ; parti qui après son 3e congrès en 1967 recherchera l'unité de la gauche martiniquaise. A partir de 1981, il s'investit dans les lois de décentralisation avant de s'engager contre le projet de loi de programme relatif au développement des départements d'outre-mer presenté par le gouvernement de Chirac en 1986.
Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est, en effet, difficile de trouver dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancrée dans l'Histoire et qui, dans l'accomplissement de son destin, mêle avec autant de rageuse conviction l'éclat du verbe et l'ardeur de l'action.Jamais, autant que dans ses discours officiels, la magie du verbe césairien n'a revêtu une telle présence dans l'action, jamais l'élan poétique n'a autant fait corps avec l'élan politique.Aimé Césaire a mis la flamme de son verbe au service de l'ardente vigueur de son engagement personnel.Ses discours nous révèlent le prodige de son érudition, avec cet art oratoire dont le souffle de l'éloquence soulevait les remous sous les ors et velours des palais de la République, devant les députés confondus par la virtuosité de ce Bossuet des Tropiques, Bossuet mâtiné de Jaurès.Il convenait donc d'avoir un accès facile à ces textes entrés dans l'Histoire, ces discours de haute politique, dans leur intégrité, avec leurs références précises.Edition réalisée par René Hénane
Ce quatrième volume des Ecrits politiques d'Aimé Césaire (1972-1987) couvre une période clé de l'histoire de la Martinique. Celle au cours de laquelle interviennent, en moins de quinze ans, d'importants changements dans les rapports entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux. Sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974), comme sous celle de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), ces rapports sont entièrement dominés par la droite en France comme dans les DOM. Avec l'élection de François Mitterrand, en mai 1981, puis celle d'une majorité de gauche à l'Assemblée nationale en juin, ces relations deviennent plus fréquentes, plus détendues et surtout plus positives. Malgré un profond respect et une sincère admiration pour le nouveau président, Césaire ne cesse de réaffirmer que la nouvelle politique de décentralisation et de régionalisation du pouvoir qu'il soutient ne saurait se confondre avec la stratégie de son parti (Parti progressiste martiniquais), pour l'autonomie.
Aimé Césaire. Ecrits politiques. 1935-1956 (94 interventions ). Edition établie par Edouard de Lépine et présentée par Marc Césaire et Edouard de Lépine. Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est difficile de trouver, dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancré dans l'histoire.
Autant l'oeuvre poétique et le théâtre d'Aimé Césaire ont fait l'objet de très nombreuses publications et de multiples traductions, autant son oeuvre politique a été négligée ou abordée, souvent en passant, comme pour mieux marquer la considération unanimement reconnue au poète et le peu d'intérêt à son oeuvre politique. Cette série de cinq volumes réunit pas moins de 460 textes : interventions diverses, discours, lettres, articles, tracts, entretiens, préfaces.
On y retrouvera les textes les plus prestigieux, bien sûr, mais l'on découvrira surtout des textes méconnus ou totalement ignorés.
Après avoir résisté pendant plus d'un an aux sollicitations de ses amis qui le pressaient de constituer un parti politique, Césaire crée le premier parti nationaliste du pays : le Parti progressiste martiniquais. L'entrée de ce nouveau parti sur la scène politique l'impose dès les premières consultations électorales comme une force avec laquelle il faudra désormais compter : élections cantonales d'avril 1958, referendum de septembre, législatives de novembre 1958, municipales de mars 1959, sénatoriales d'avril 1959. Mais les difficultés économiques, sociales et politiques qui touchent le pays, notamment sa jeunesse, les émeutes de décembre 1959 et l'agitation politique qu'elles déclenchent, la création du Front antillo-guyanais pour l'autonomie puis de l'OJAM (Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique), les vagues de grèves provoquent une crise interne et un affaiblissement durable du nouveau parti. Il ne s'en relèvera qu'à partir du milieu des années soixante et surtout après son 3e congrès en 1967, une restructuration et une orientation plus soutenue dans la recherche de l'unité de la gauche Martiniquaise.
Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est difficile de trouver, dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancrée dans l'histoire. Véritable scansion de l'histoire, les écrits offrent une traversée politique du xxe siècle à la lumière d'un de ses acteurs majeurs. L'homme a été maire de Fort-de-France pendant cinquante-six ans, député pendant quarante- huit ans, trois fois élu au Conseil général de la Martinique, deux fois président de son Conseil régional. Il n'aura jamais connu une seule défaite électorale. Président de l'Association des étudiants martiniquais, puis élu du Parti communiste français qu'il rejoint au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est l'intellectuel et militant nègre profondément engagé dans le combat anticolonialiste.
Sa rupture avec les communistes en octobre 1956, au terme d'une longue série de désaccords, marque un tournant important dans son engagement politique.
Après avoir résisté pendant plus d'un an aux sollicitations de ses amis qui le pressaient de constituer un parti politique, Césaire crée le premier parti nationaliste du pays: le Parti progressiste martiniquais. L'entrée de ce nouveau parti sur la scène politique l'impose dès les premières consultations électorales comme une force avec laquelle il faudra désormais compter; parti qui après son 3e congrès en 1967 recherchera l'unité de la gauche martiniquaise. À partir de 1981, il s'investit dans les lois de décentralisation avant de s'engager contre le projet de loi de programme relatif au développement des départements d'outre-mer présenté par le gouvernement de Chirac en 1986.