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Sylvain Brehm
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Tangence. No. 127, 2021
Aurelien Boivin, Betty Bednarski, Susan Margaret Murphy, Sylvain Brehm, Germain Lacasse, David Bélanger, Thomas Carri
- Tangence - Tangence
- 24 Octobre 2024
- 9782925015222
Le 8 juillet 1913, Louis Hémon était victime d'un accident mortel à Chapleau (Ontario). Son roman le plus connu, Maria Chapdelaine, paraît de manière posthume, en 1914, en feuilleton, dans Le Temps de Paris. C'est dans ce format que le découvre Louvigny de Montigny, poète, critique et auteur dramatique, qui en prépare alors une édition imprimée à Montréal en 1916, cinq ans avant que Grasset n'en rachète les droits et ne le publie finalement sous forme de livre à Paris en 1921. Un recueil de nouvelles et trois autres romans suivront : La belle que voilà (1923), Colin-Maillard (1924), Battling Malone, pugiliste (1926) et Monsieur Ripois et la Némésis (1950). Puis, au fil des recherches menées par les critiques et les universitaires, nous parviennent d'autres ouvrages : Lettres à sa famille (1968), Récits sportifs (1982), Itinéraire de Liverpool à Québec (1985), Nouvelles londoniennes (1991), Écrits sur le Québec (1993) et Au pied de la lettre (2003). En 1980, Nicole Deschamps publie la première édition critique de Maria Chapdelaine[1] et, entre 1990 et 1995, paraissent les Oeuvres complètes en trois volumes, travail réalisé par Aurélien Boivin[2].
Curieuse carrière que celle de Louis Hémon, qui partage son temps entre trois pays, la France, l'Angleterre et le Canada ; qui, installé à Londres, publie chroniques, récits et nouvelles dans les journaux parisiens et écrit des romans qui ne paraîtront pas, soit parce que les éditeurs les auront refusés, soit parce que la famille les aura soustraits au champ littéraire pour protéger une réputation de bien-pensant largement surfaite[3]. C'est sans doute en grande partie grâce au succès québécois de Maria Chapdelaine que l'oeuvre de Louis Hémon aura survécu au temps, mais c'est aussi ce succès qui a en quelque sorte figé l'auteur dans cet unique roman et ses nombreux palimpsestes. Parce qu'il fut publié le premier, on oublie souvent que Maria Chapdelaine a été le dernier roman écrit par l'auteur. C'est donc à l'aune de cet ultime ouvrage que tous les autres seront lus et relus, de manière rétrospective... quand ils le seront. -
Formes et enjeux de la transmission dans les fictions contemporaines pour adolescents et adolescente
Brehm Sylvain
- Éditions Nota bene
- 11 Octobre 2019
- 9782895186663
En tant que phénomène social, l'adolescence est une « invention » du XIXe siècle. L'intérêt qu'on lui voue à cette époque tient pour beaucoup à la méfiance et à la crainte qu'inspirent les adolescents et adolescentes. Ainsi Émile Durkheim n'hésite-t-il pas à affirmer dans Le suicide (1897) que « l'adolescent a le goût du viol et du sang ». Une telle véhémence apparaît difficilement compréhensible aujourd'hui. Pourtant, les représentations contemporaines de l'ado¬lescence demeurent ambivalentes. Fondamentalement, les adolescents sont en quête de sens. À ce titre, ils remettent en question ce qui, au sein d'une société, fait lien : les processus de transmission.
Les contributions réunies dans cet ouvrage s'intéressent précisément aux enjeux et aux formes de la transmission dans des fictions contemporaines destinées à la jeunesse. Qu'est-ce qui circule et s'échange entre les personnages (valeurs, normes comportemen-tales, histoire familiale, mémoire d'une communauté, etc.) ? Quel est le statut des personnages engagés dans ces relations (parents, autres adultes, pairs) ? Quel type de relations de transmission sont représentées : des parents vers les adolescents, des adolescents vers les parents ou encore entre adolescents ? Par ailleurs, qu'ils évoluent dans un cadre réaliste ou fantastique, les personnages adolescents incarnent des modèles d'action et de pensée. Quelles sont, à cet égard, les stratégies narratives mises en oeuvre pour assurer l'« appropriation » par les jeunes des personnages et des normes qu'ils représentent ?