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Editions MKDC
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Plongez dans le monde provocateur et sombre de "Les Fleurs du Mal", le recueil de poèmes emblématique de Charles Baudelaire ! Publié pour la première fois en 1857, ce livre a immédiatement suscité la controverse pour son contenu jugé immorale, mais il est rapidement devenu un classique incontournable de la littérature française.
Découvrez une poésie riche et complexe qui explore les thèmes les plus profonds de la vie, de l'amour, de la nature et de la mort. Les poèmes de Baudelaire sont remplis d'images fortes et provocantes qui vous feront ressentir toute une gamme d'émotions. Avec des symboles et des allégories saisissantes, chaque poème vous transportera dans un univers à la fois envoûtant et terrifiant.
Plongez dans "Les Fleurs du Mal" et découvrez pourquoi ce livre a été salué comme l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la poésie française moderne. Avec sa langue poétique fascinante et ses thèmes profonds et captivants, ce recueil est un incontournable pour tous les amateurs de poésie. Laissez-vous envoûter par l'univers poétique de Baudelaire et découvrez pourquoi ses poèmes continuent d'inspirer les écrivains et les artistes du monde entier ! -
Extrait : Au milieu de ce tohu-bohu et de ce vacarme, un âne trottait vivement, harcelé par un malotru armé d'un fouet. Comme l'âne allait tourner l'angle d'un trottoir, un beau monsieur ganté, verni, cruellement cravaté et emprisonné dans des habits tout neufs, s'inclina cérémonieusement devant l'humble bête, et lui dit, en ôtant son chapeau : « Je vous la souhaite bonne et heureuse ! » puis se retourna vers je ne sais quels camarades avec un air de fatuité, comme pour les prier d'ajouter leur approbation à son contentement. L'âne ne vit pas ce beau plaisant, et continua de courir avec zèle où l'appelait son devoir. Pour moi, je fus pris subitement d'une incommensurable rage contre ce magnifique imbécile, qui me parut concentrer en lui tout l'esprit de la France.
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Extrait : D'ailleurs, gardez-vous de croire qu'il fût incapable de connaître les sentiments vrais, et que la passion ne fît qu'effleurer son épiderme. Il eût vendu ses chemises pour un homme qu'il connaissait à peine, et qu'à l'inspection du front et de la main il avait institué hier son ami intime. Il apportait dans les choses de l'esprit et de l'âme la contemplation oisive des natures germaniques, -- dans les choses de la passion l'ardeur rapide et volage de sa mère, -- et dans la pratique de la vie tous les travers de la vanité française. Il se fût battu en duel pour un auteur ou un artiste mort depuis deux siècles. Comme il avait été dévot avec fureur, il était athée avec passion. Il était à la fois tous les artistes qu'il avait étudiés et tous les livres qu'il avait lus, et cependant, en dépit de cette faculté comédienne, il restait profondément original. Il était toujours le doux, le fantasque, le paresseux, le terrible, le savant, l'ignorant, le débraillé, le coquet Samuel Cramer, la romantique Manuela de Monteverde. Il raffolait d'un ami comme d'une femme, aimait une femme comme un camarade. Il possédait la logique de tous les bons sentiments et la science de toutes les roueries, et néanmoins il n'a jamais réussi à rien, parce qu'il croyait trop à l'impossible. -- Quoi d'étonnant ? il était toujours en train de le concevoir.
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Il est quelques points relatifs à Edgar Poe, sur lesquels il y a un accord unanime, par exemple sa haute distinction naturelle, son éloquence et sa beauté, dont, à ce qu'on dit, il tirait un peu de vanité. Ses manières, mélange singulier de hauteur avec une douceur exquise, étaient pleines de certitude. Physionomie, démarche, gestes, air de tête, tout le désignait, surtout dans ses bons jours, comme une créature d'élection. Tout son être respirait une solennité pénétrante. Il était réellement marqué par la nature, comme ces figures de passants qui tirent l'oeil de l'observateur et préoccupent sa mémoire. Le pédant et aigre Griswold lui-même avoue que, lorsqu'il alla rendre visite à Poe, et qu'il le trouva pâle et malade encore de la mort et de la maladie de sa femme, il fut frappé outre mesure non seulement de la perfection de ses manières, mais encore de la physionomie aristocratique, de l'atmosphère parfumée de son appartement, d'ailleurs assez modestement meublé. Griswold ignore que le poëte a plus que tous les hommes ce merveilleux privilège attribué à la femme parisienne et à l'Espagnole, de savoir se parer avec un rien, et que Poe, amoureux du beau en toutes choses, aurait trouvé l'art de transformer une chaumière en un palais d'une espèce nouvelle.
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Car il ne fut jamais dupe ! - Je ne crois pas que le Virginien qui a tranquillement écrit, en plein débordement démocratique : « Le peuple n'a rien à faire avec les lois, si ce n'est de leur obéir », ait jamais été une victime de la sagesse moderne, - et : « Le nez d'une populace, c'est son imagination ; c'est par ce nez qu'on pourra toujours facilement la conduire », - et cent autres passages, où la raillerie pleut, drue comme mitraille, mais cependant nonchalante et hautaine. - Les Swedenborgiens le félicitent de sa Révélation magnétique, semblables à ces naïfs illuminés qui jadis surveillaient dans l'auteur du Diable amoureux un révélateur de leurs mystères ; ils le remercient pour les grandes vérités qu'il vient de proclamer, - car ils ont découvert (ô vérificateurs de ce qui ne peut pas être vérifié !) que tout ce qu'il a énoncé est absolument vrai ; - bien que d'abord, avouent ces braves gens, ils aient eu le soupçon que ce pouvait bien être une simple fiction. Poe répond que, pour son compte, il n'en a jamais douté.