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Vincent Moriniaux
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La mobilité s'impose dans l'imaginaire collectif comme l'attribut de l'homme moderne. Parce qu'elle questionne le rapport à l'espace et au temps, elle intéresse le géographe. Conçu notamment pour les étudiants préparant les concours de l'enseignement, le présent ouvrage fait une large place à la dimension épistémologique.
Aucun modèle ne parvient à rendre compte de toutes les migrations internationales, tant champs et systèmes migratoires sont variés et complexes. D'une logique radiale on est passé à une logique davantage réticulaire et le réchauffement planétaire inaugure des flux d'un nouveau genre. Les migrations véhiculent peurs et stéréotypes de toutes sortes, comme le montre l'exemple des Tsiganes et celui du Sénégal : les flux entre les pays du Sud sont au moins aussi importants que les flux vers les pays développés.
Les migrations intérieures connaissent aussi d'importantes évolutions. En France comme aux États-Unis, l'exode rural est terminé. Les flux sont aujourd'hui pour l'essentiel interurbains. Mais le triomphe de l'automobile amène à repenser l'urbanité même et l'avenir du rural profond.
La mobilité est à la fois un indicateur et un facteur des inégalités sociales. La capacité d'un individu à se représenter l'espace et à s'y mouvoir est déterminante. Le cas des mutations dans le corps enseignant montre que promotion sociale et mobilité géographique sont liées.
Plus encore peut-être que le travail, la « mise en loisir » des territoires entraîne une mobilité croissante des individus qui change de manière significative les territoires, en particulier urbains. -
L'alimentation et le temps qu'il fait
Karin Becker, Vincent Moriniaux, Martine Tabeaud
- Hermann
- 23 Avril 2015
- 9791037028419
Nourriture et « météo » sont deux facteurs élémentaires, intimement liés, de la vie des hommes. Qui ne connaît la « marchande des quatre-saisons » vendant les fruits et légumes du moment, ou l'imprévoyante cigale de La Fontaine, « fort dépourvue/Quand la bise fut venue » ?
L'alimentation et le temps qu'il fait sont deux « phénomènes totaux » : ils relèvent d'une expérience corporelle, de facteurs émotionnels et d'un apprentissage socioculturel. Ils déterminent la vie quotidienne à tous les niveaux ; et les hommes cherchent à régler cette double dépendance par des normes collectives, dans une visée de contrôle, de prévision et de protection.
Dans ce volume, les contributions de chercheurs d'horizons disciplinaires différents - météorologie, géographie, histoire, sociologie, littérature, ethnologie - étudient le lien étroit entre food and weather sous tous les aspects. Chacun subit le rythme des repas et celui des saisons, le « temps qui passe » et le « temps qu'il fait » : le repas en plein air les associe de la façon la plus frappante. L'état du ciel et les nourritures et boissons représentent une expérience partagée, voire une communauté. Considérée dans la longue durée, l'identité d'un groupe est donc déterminée à la fois par ses représentations d'un climat donné et par une culture alimentaire spécifique.