Filtrer
Support
Langues
Formats
Accessibilité
Prix
PONSON DU TERRAIL
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Il y a quarante ans, la Sologne était un pays tout à fait sauvage. On n'avait encore rien défriché ni assaini. Sous les ajoncs dormait une eau bourbeuse ; les bois qui se succédaient sans interruption ne laissant à découvert çà et là que de maigres landes de terre sablonneuse et improductive. Les hameaux étaient clairsemés ; les villages situés à de grandes distances les uns des autres ; les communications difficiles, pour ne pas dire impossibles. La population, chétive et malaisée, avait grand mal à vivre. Le fermier ne se tirait d'affaire qu'en ne payant pas ses fermages. Le paysan braconnait au fusil, au collet, avec toutes sortes d'engins, et personne n'y trouvait à redire. Le braconnage était passé, en Sologne, depuis 1789, à l'état de profession avouée, et quelle profession, grand Dieu ! Le gibier assez bon marché quand il arrivait dans les villes, se payait un morceau de pain à celui qui le prenait. Un de ces industriels qu'on nomme dans le centre poulaillers et qui font le commerce des oeufs, du beurre et des volailles, parcourait les campagnes, les fermes, les huttes de charbonniers et de bûcherons, et payait un lièvre de dix-huit à vingt-cinq sous, un perdreau rouge six sous, un gris quatre ou cinq." Nicolas est d'une famille de braconniers solognots mais il est rejeté par son père et ses frères car il n'aime pas ce métier et veut être honnête...
-
Intrigues familiales sous fond de scènes criminelles
Les Mystères du Temple est un petit chef-d'oeuvre de puzzle familial et criminel. Peu de personnages sont en scène - contrairement à la légende qui veut que Ponson du Terrail devait employer des marionnettes pour s'y retrouver - mais ils ont tous entre eux des rapports complexes. Ainsi par exemple, d'emblée, s'affrontent deux hommes dont l'un est le fils légitime du marquis de Hauteserre mais non son fils biologique, et l'autre son véritable fils, mais né d'une liaison adultère.
Selon un procédé courant, l'auteur apprend à ses lecteurs le passé de ses personnages par l'intermédiaire de manuscrits prévus à cet effet et que l'on vole ou détruit selon l'intérêt du moment.
Mais l'aspect le plus frappant de ce roman est l'intensité du registre criminel. Le crime semble être roi...
Ce roman est paru dans le journal L'Omnibus, du 4 décembre 1862 au 26 avril 1863.
Un supsense saisissant qui s'intensifie au fil des pages !
EXTRAIT
Un matin d'hiver, comme le jour commençait à poindre, un homme qui marchait furtivement, le nez dans son manteau, se retournant de temps à autre pour voir s'il n'était point suivi, s'arrêta vers le milieu de la rue Nazareth, devant une boutique encore fermée, au-dessus de laquelle on lisait :
Jacob Isambart
marchand d'habits
- C'est bien là, se dit-il en examinant cette enseigne.
Et il frappa.
Il avait plu toute la nuit, le ciel était gris, les trottoirs couverts de boue.
L'homme qui frappait à la porte du marchand d'habits semblait avoir marché une partie de la nuit, si on prenait garde à sa chaussure dont le vernis avait disparu sous une épaisse couche de fange, et à son pantalon noir crotté jusqu'au genou.
Cependant l'ensemble de sa mise sentait l'élégance, et ce n'était pas évidemment le besoin qui amenait cet homme dans un de ces antres soumis à patente, où le pauvre monde va chercher un peu d'argent en échange de ses habits.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
Quels mystères et secrets cache cet étrange médecin de campagne ?
Ce roman fait exception chez l'auteur en cela qu'il s'agit non plus d'un roman d'aventures criminelles, c'est-à-dire où l'aventure domine - avec ses éléments narratifs?: enlèvement, duel, usurpation d'identité, poursuite, etc., - mais bien d'un roman purement criminel dans lequel, sans artifice superflu, un personnage tente de mener à bien une entreprise à but criminel, l'entraînant le plus souvent à commettre des crimes de sang.
La figure du criminel est cette fois celle d'un médecin de campagne, bien éloigné de ces médecins apprentis sorciers que sont le Dr Samuel des Gandins (1860) ou le médecin anonyme de L'Héritage d'un comédien (1864). Son projet est beaucoup plus modeste mais non moins terrible ; il repose sur l'ambition et sur la haine. En l'absence d'une véritable enquête policière, il n'est démasqué que grâce à un procédé pour le moins exotique.
Un roman au suspense à couper le souffle
EXTRAIT
C'était la veille de Noël.
La neige couvrait la terre, le brouillard rampait au-dessus de la neige et, au travers, apparaissait çà et là un coin de ciel bleu parsemé d'étoiles.
Cependant, l'hiver n'avait pas été rude.
Il avait beaucoup plu en octobre, il avait un peu gelé en novembre ; mais l'été de la Saint-Martin était arrivé, et après lui quelques journées brumeuses.
Le temps était à peine froid et la neige ne durcissait pas ; mais de cette neige à peine consistante s'élevait un brouillard épais, dense, et qui avait des tons rougeâtres.
Deux hommes, l'un à pied, l'autre à cheval cheminaient de compagnie et causaient à mi-voix.
De temps en temps, l'homme à cheval se pressait sur ses étriers comme s'il eût voulu percer le brouillard de son regard, et voir s'il était loin encore du terme de son voyage.
Sur la gauche, un clocher de village perçait la brume ; sur la droite, on entendait un clapotement.
Le village dont la flèche montait dans le ciel gris se nommait Fay-aux-Loges.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
Des récits de chasse plein de rebondissements, à la frontière du fantastique !
Chasseur tout autant que romancier, Ponson du Terrail offre, au début de sa carrière, sa collaboration à un journal spécialisé dans les récits cynégétiques, Le Journal des Chasseurs.
Des textes en partie autobiographiques, comme Une campagne de chasse avec les bandits corses (1851), La Chasse au chamois (1855) ou Histoire d'un loup vidé et d'un évêque de Nevers (1856), voisine avec d'authentiques textes de fictions, tel Le Castel du diable (1852) - dans le registre du fantastique expliqué, - Histoire d'un couteau de chasse (1854) et surtout le court roman Le Nid de Faucons (1853) - dont le thème étonnant est celui de la chasse à l'homme !
Le recueil proposé ici est inédit : seuls deux des textes ont parus en librairie au XIXe siècle !
EXTRAIT
Après le dîner, on remonta au boudoir, où le café était servi.
Les deux époux et leur hôte y étaient à peine, lorsque reparut le majordome qui avait annoncé le dîner et servi à table.
Il portait un grand plat d'argent.
Sur ce plat était le mystérieux couteau de chasse : à côté du couteau était une de ces bagues d'homme qu'on nomme chevalières. Il plaça le tout sur la cheminée et se retira, au grand étonnement de mon grand-père, qui demeura muet et n'osa faire une seule question.
La vicomtesse ne leva point les yeux sur le plat, pas plus qu'elle ne les levait sur les trophées des murs.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
Intrigues et complots à la cour de France au XVIe siècle...
La Messe noire, « aventures de cape et d'épée » dont l'action se déroule à Paris au XVIe siècle, publié originellement dans Le Gaulois, du 1er avril au 9 juillet 1869, est un roman qui repose sur deux thématiques majeures chez Ponson.
La première occupe une grande partie de son oeuvre : il s'agit de l'aventure historique, à laquelle se rattache le deuxième grand cycle qui fit sa notoriété :La Jeunesse du roi Henri, et ses suites.
La seconde est celle du fantastique dont le moins qu'on puisse dire est qu'il aura entretenu avec elle des rapports ambigus. Ici, il joue avec son lecteur comme le chat avec la souris, le ballottant entre des points de vue diamétralement opposés.
Enfin, il s'agit d'un roman d'espionnage dans lequel des enjeux géopolitiques importants sont en cause.
Une passionnante aventure, à la fois historique et fantastique !
EXTRAIT
Les bourreaux, comme les rois, ont leur dynastie.
Les seconds se transmettent le sceptre et la main de justice de père en fils ; les premiers, le glaive sanglant.
Caboche était le descendant du trop fameux Simon Caboche qui joua un rôle au temps de Charles VI.
Son aïeul avait été l'homme des guerres civiles, et d'écorcheur de bêtes il s'était fait justicier.
Puis il avait fait souche de bourreaux comme on fait souche de rois.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
À travers trois histoires de femmes, l'auteur nous plonge dans le monde littéraire et artistique de son époque.
Ce roman de Ponson possède une particularité unique : c'est le seul roman qui n'ait pas paru dans la presse avant d'être publié en librairie. D'ailleurs, il n'a jamais connu qu'une seule édition, chez Dentu qui a bien pris la précaution d'indiquer le mot « inédit » dans son catalogue des oeuvres de Ponson du Terrail. Visiblement, ce dernier a répondu à une demande particulière de l'éditeur officiel de la Société des Gens de Lettres - depuis 1859.
Un des aspects les plus intéressants du roman est son décor social. Il n'est, cela dit, pas atypique chez Ponson qui, dans tous ses romans « contemporains », qu'ils soient des villes ou bien des champs, décrit le monde qui l'entoure. À Paris, il connaît bien l'univers des aristocrates modestes et des petits bourgeois, des domestiques et des artisans, et, surtout, des gens de lettres et des artistes. C'est chez ces derniers qu'il nous fait pénétrer ici.
Un récit social réaliste, sans aucun doute inspiré des contemporains de son auteur.
EXTRAIT
Aspasie donnait un bal.
Pour dire la vraie vérité, Aspasie s'appelait Marguerite.
Mais il serait convenable avant tout de prendre un juste milieu entre les bourgeois féroces qui veulent que chaque lorette soit la fille d'un portier, et le gandin naïf qui les croit issues des Montmorency par les femmes.
Donc il faut vous dire la provenance de Marguerite qui se nommait Aspasie.
Aspasie était la fille d'un petit employé qui avait fait des miracles, avec ses dix-huit cents francs, pour élever sa famille.
Il avait fait un sous-lieutenant de son fils, il voulait que sa fille entrât dans un pensionnat.
Et comme Marguerite, à dix-sept ans, était gentille, spirituelle et gaie, elle avait jeté son bonnet par-dessus le chapeau d'un joli garçon, en guise de moulin.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
Un roman d'aventures historiques épique et truffé de rebondissements !
La Cape et l'épée n'est pas le premier roman d'aventures historiques écrit par Ponson et pourtant c'est lui qui porte le titre emblématique du genre - dont on trouve des occurrences bien avant lui.
Récit d'amour et de batailles privées plus que de situations et de conflits relevant réellement de la grande Histoire, ce roman possède bon nombre de qualités qui feront le succès de l'auteur : rapidité de l'action, suspense et retournement des personnages, quiproquos... auxquels s'ajoute une morale qui lui est chère : solidité inébranlable de la fraternité et de l'amitié, fidélité aux idéaux de la caste et de la patrie.
L'époque est celle de la mort de François Ier et du début du règne de Henri II. Elle précède donc juste l'époque favorite de Ponson : les guerres de religion, la fin des Valois et la prise du pouvoir par Henri IV... Et y apparaît déjà un personnage qui occupera une place incomparable dans son oeuvre : Catherine de Médicis, ici modeste dauphine.
Un véritable classique du genre !
EXTRAIT
À Milan, la noble ville, il y avait, vers l'année 1544, un armurier célèbre, du nom de Guasta-Carne, ce qui voulait dire Gâte-Chair.
Maître Guasta-Carne avait forgé les plus nobles épées qui eussent étincelé depuis un demi-siècle au soleil poudreux des champs de bataille ; il avait ciselé les plus fines armures et trempé les dagues les meilleures qui jamais eussent rebondi sur le haubert d'un gentilhomme.
Il avait fabriqué la cuirasse que François Ier portait à Marignan et le casque qui couvrait la tête de l'empereur Charles-Quint les jours de bataille.
Quand deux gentilshommes avaient querelle d'amour ou d'honneur, et qu'il leur paraissait convenable d'en appeler au jugement de Dieu, c'était chez Guasta-Carne, l'armurier, qu'ils allaient quérir les rapières destinées à cet usage. Le maître n'était point seulement un ouvrier merveilleusement habile, un trempeur justement renommé, c'était encore un professeur sans rivaux en la galante science de l'escrime, un maître d'armes dont la réputation éclatante faisait pâlir la gloire des plus savants tireurs de l'Italie.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
Paul Morgan arrive au chevet de son oncle, mourant et très riche...
Ce roman est un des rares de l'auteur qui n'est pas directement criminel. Mais à l'origine de la quête qu'il développe, il y a bel et bien un crime. Il y est question d'héritage, mais pas de captation, contrairement à d'autres romans ; toutefois le thème de l'argent à restituer constitue une variante.
C'est avant tout un roman sentimental où l'action est dense. Mais c'est aussi un roman moral dans lequel Ponson affirme ses grands principes sur l'honnêteté, la charité, la fidélité.
Il paraît dans Le Petit Moniteur, du 16 mai au 26 novembre 1868.
Dans ce roman d'action sentimental, l'auteur est au sommet de son art.
EXTRAIT
Paris est tout petit depuis qu'il est devenu si grand.
Jadis, il y a une dizaine d'années, quand on partait du boulevard Montmartre pour aller à Auteuil, on ne faisait peut-être pas son testament, mais on prenait ses précautions.
Le rentier s'armait d'un parapluie, au mois de juin, le peintre emportait son caoutchouc. Aujourd'hui, un demi-cigare vous sépare du parc des Princes.
Or donc, un matin du mois de juin d'il y a deux ans, comme six heures sonnaient à Saint-Philippe-du-Roule, un jeune homme trottait d'un pas alerte dans le bout de la rue de Morny où on trouve des maisons, c'est-à-dire entre le faubourg Saint-Honoré et les Champs-Elysées.
Lorsqu'il voulut traverser cette dernière voie qui, Dieu merci, n'est pas encombrée à cette heure matinale, il s'arrêta néanmoins, et parut inquiet comme un provincial égaré en plein carrefour Drouot.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ponson du Terrail est né en 1829 et mort en 1871. S'inspirant tout d'abord du genre gothique, Ponson du Terrail se tourne rapidement vers le roman-feuilleton, style dont il devient une figure emblématique. Dans la veine des Mystères de Paris d'Eugène Sue, il crée le célèbre personnage de Rocambole. -
Ponson du Terrail (1829-1871) "Un soir, vers quatre heures, une chaise de poste roulait au grand trot sur une route du Nivernais. C'était pendant l'automne de l'année 184., c'est-à-dire vers la fin du mois d'octobre. À cette saison, rien n'est splendidement beau comme le centre de la France, et surtout cette partie du Nivernais qui touche au département de l'Yonne et fait partie de l'arrondissement de Clamecy. Les pâturages passent alors du vert sombre de l'été au vert plus tendre et presque jaune qui annonce les gelées prochaines. Les bois commencent à se dépouiller, et ces grands peupliers mélancoliques qui bordent le canal et la rivière d'Yonne s'inclinent au souffle des premières bises. Cependant l'air est tiède encore, et le ciel sans nuages ; à peine, au matin, une brume diaphane couvre-t-elle les prés et les marécages pour s'évanouir au lever du soleil ; tandis que, vers le soir, elle redescend lentement du sommet des collines et s'allonge dans les vallées transparentes et dorées par les derniers rayons du couchant. La chaise de poste dont nous parlons, traversait en ce moment un des sites les plus pittoresques et les plus sauvages de ce beau pays, - une vallée au fond de laquelle couraient en méandres infinis et côte à côte : la rivière, - oeuvre de Dieu, - le canal, - oeuvre des hommes. La vallée était encaissée par deux chaînes de collines couvertes de bois, ces bois immenses qui touchent au Morvan ! Çà et là, du milieu des roches moussues et des arbres verts dont l'eau baignait les dernières racines, on voyait surgir un clocher rustique, une église toiturée en ardoises, un village où le chaume dominait la tuile ; parfois une de ces belles ruines féodales respectées par hasard en 1793, et dont l'âpre bande noire ignore encore l'existence. La grande route allongeait son ruban bleuâtre au bord du canal, côtoyant les maisonnettes des éclusiers et passant au bas des villages, presque tous étagés à mi-côte au milieu d'un fouillis de chênes et de vignes, avec une verte ceinture de prés." Quatre années se sont écoulées depuis "L'héritage mystérieux", quatre années de bonheur pour tous. Andrea réapparaît ; il s'est repenti de ses actions criminelles passées et obtient la confiance de son frère Armand. Il devient le chef de la police secrète de ce dernier. Pendant ce temps, une mystérieuse association de malfaiteurs, commandée par Rocambole, sévit... Tome I
-
Ponson du Terrail (1829-1871) "C'était en 1812. La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand-peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu." Armand et son demi-frère Andrea, alias sir Williams, se livrent à une guerre du bien et du mal autour de l'héritage du baron Kermor de Kermarouet. Andrea pour capter les 12 millions n'hésite pas au crime. C'est la première apparition de Rocambole, alors âgé de 12 ans. Il tient une place secondaire mais montre déjà ses capacités !
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "- Le tilbury de monsieur Anatole est prêt ! dit le valet d'écurie en se montrant au seuil du petit salon, tortillant avec gaucherie son bonnet rayé dans ses doigts. - Eh bien, répondit M. Anatole, mets la couverture à mon cheval pour qu'il ne s'enrhume pas. Je perds trop d'argent pour m'en aller comme ça. Ceci se passait un samedi soir, jour de marché, à l'hôtel du Léopard, à Auxerre, dans un petit salon situé à gauche dans la cour, et dans lequel une demi-douzaine de jeunes gens buvaient du punch et jouaient au lansquenet. Les choses se passaient ainsi à peu près tous les samedis. Quelques jeunes gens des châteaux voisins se rencontraient à l'hôtel du Léopard. Les uns étaient venus pour leurs affaires, les autres pour tuer le temps ; ils avaient déjeuné ensemble et chacun, avant de quitter l'hôtel pour monter en ville, avait recommandé qu'on lui tînt son cheval prêt pour quatre ou cinq heures de l'après-midi. Puis les premiers rentrés à l'hôtel avaient demandé du punch, ensuite des cartes, et il était souvent minuit que les chevaux, attelés depuis cinq heures, attendaient encore ces messieurs qui cartonnaient avec fureur. Cela était arrivé ainsi ce soir-là. - Messieurs, s'était écrié un grand jeune homme aux cheveux noirs, au teint pâle, fort beau garçon, mais d'une beauté étrange, et comme empreinte d'un sceau de méchanceté, messieurs, je crois que je perdrais ce soir la terre de la Bertaudière tout entière, si elle était à moi déjà." Le commandant et le baron de Perne sont deux frères brouillés pour une histoire d'héritage. Anatole, un soi-disant neveu du commandant, peut-être son fils, a décidé d'épouser Josèphe, la fille du baron, afin de réunir les futurs héritages dans sa main. Il est aidé par le garde forestier des deux frères, un drôle de personnage surnommé le Héron. Mais Josèphe est amoureuse de Jean de Mauroy et leur mariage est bientôt prévu. Anatole va-t-il laisser faire ?
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Un soir de janvier de l'année 1746, il y avait bal à l'Opéra. - Toute la cour y sera, s'était dit madame Toinon, costumière et loueuse d'habits, qui logeait dans la rue des Jeux-Neufs, aujourd'hui des Jeûneurs, à l'enseigne de la Batte d'Arlequin. Et elle avait ajouté : - Allons, Tony, fais tes préparatifs, tu m'y conduiras. Je t'habillerai en gentilhomme. - Et vous, patronne, comment serez-vous ? - Je me mettrai en marquise. - Avec des mouches ? - Mais dame ! - Et des paniers ? - Comme ça !... Et mame Toinon arrondit ses deux bras en les éloignant le plus possible de son corps, de façon à témoigner de l'ampleur de ses futurs paniers. Or mame Toinon était une jolie brune, accorte et souriante, qui n'avait guère plus de trente-quatre ans, en paraissait vingt-huit tous les soirs, et était la coqueluche de son quartier. Mame Toinon était veuve ; elle n'avait pas d'enfant et n'avait pas voulu se remarier. Mais elle avait trouvé un matin, sur le seuil de sa porte, un pauvre petit garçon de huit ans qui grelottait et pleurait, et elle l'avait recueilli. L'enfant abandonné ne savait ni le nom de son père, ni celui de sa mère ; il savait seulement qu'on l'appelait Tony." Tony, enfant trouvé et commissionnaire chez mame Toinon, n'imaginait pas, en accompagnant le marquis de Vilers jusqu'à son domicile pour livrer des costumes de bal, que sa vie allait basculer ! Le marquis, provoqué en duel, est tué sous ses yeux...
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Il pleuvait... Le boulevard était désert, les boutiques fermées. Minuit sonnait à la pendule d'un cabinet de la Maison-d'Or, où deux hommes étaient assis en face l'un de l'autre. Ils étaient jeunes tous deux, élégants dans leur mise, distingués dans leurs manières. Tous deux résumaient à ravir le prototype du fils de famille. L'un s'appelait Raymond, l'autre se nommait Maxime. Raymond était grand, il avait l'oeil bleu, les cheveux blonds, le pied petit, la main allongée et fine. Maxime était brun, de taille moyenne, svelte comme un créole de Bourbon, blanc et pâle comme un Moscovite. Ils étaient l'un et l'autre assis devant une table garnie de trois couverts. Les crevettes rouges et le buisson d'écrevisses étaient intacts, le vieux médoc n'avait point été débouché, le champagne attendait dans un seau d'eau frappée. Maxime et Raymond ne voulaient point, sans doute, toucher à leur fourchette avant l'arrivée du troisième convive. Raymond se levait de temps à autre, allait ouvrir la fenêtre et se penchait au dehors, sans nul souci de la pluie fine et pénétrante qui mouillait l'asphalte des trottoirs." Raymond (tout court !) a rendez-vous avec Maxime, son meilleur ami, et Antonia, sa maîtresse, pour leur annoncer qu'il est ruiné et qu'il a dû vendre son hôtel particulier. Si ceux-ci l'abandonnent, que deviendra-t-il ? Il n'a plus d'argent... il n'a même pas de nom et n'a jamais connu ses parents... Mais qui est ce major Samuel qui tombe du ciel et dit savoir qui sont ses parents et pouvoir lui restituer l'héritage de son père ?
-
Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Rocambole était donc de retour. Milon serrait ses mains, Milon pleurait et riait en le regardant. Mais avant de les suivre tous deux, il nous faut rejoindre Marmouset, qui venait à Saint-Mandé sur les indications perfides de l'Espagnol. Marmouset, on s'en souvient, avait emmené son cocher et le palefrenier, recommandant au premier d'aller bon train. Depuis qu'il était un homme élégant, riche à millions, Marmouset avait des chevaux hors ligne comme vitesse. On disait au Club des Asperges que si on avait connu ses chevaux dix ans plus tôt, le gouvernement ne se serait pas donné tant de mal pour construire des chemins de fer. Le cocher rendit donc la main au magnifique trotteur qui fila comme une flèche, et vingt minutes après le coupé s'arrêta devant ce cabaret dont la cave avait servi de prison à Milon. Le cabaret était fermé. En face, de l'autre côté de la route, s'élevait la villa en construction. Marmouset mit pied à terre." Tome IV : "Le retour de Rocambole" suivi de "La vérité sur Rocambole" Suite de "La Belle Jardinière"
-
Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Le chantier était désert. Au milieu des décombres de la maison démolie, au travers des pierres neuves récemment taillées pour la maison à reconstruire, flambait le feu de bivouac allumé par l'invalide, gardien du chantier et des matériaux. La nuit était sombre, les bruits de la grande ville s'éteignaient, et la dernière voiture de bal était rentrée. Car cela se passait, il y a quelques jours à peine, au milieu du Paris moderne, à deux pas du boulevard et de la colonne Vendôme, et sur l'emplacement de cette maison où Tahan étalait ses richesses artistiques et Basset ses écrins de perles fines et de diamants. Avait-on mis Paris à feu et à sang ? Quelque horde barbare venue du Nord avait-elle conquis la reine des cités et semé sur son passage la misère et la désolation ? Cette lueur rougeâtre, qui se projetait sur un amas de décombres, était-elle le feu de nuit des vainqueurs ? C'est l'image de la désolation et son chaos ! Un peu plus loin le calme enfiévré de Paris qui dort après une nuit de plaisir. La horde barbare qui avait fait un monceau de ruines de la rue de la Paix, n'était autre qu'une troupe et de maçons et de Limousins inoffensifs." Rocambole est en prison à Londres ; il encourt la pendaison. Ses amis français et anglais vont s'allier pour le faire évader...
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Le lendemain de l'entrevue de Rocambole avec Conception, et par conséquent de l'arrivée de M. de Sallandrera à Paris, M. le duc de Château-Mailly vit, en s'éveillant, Zampa assis à son chevet. Zampa avait un air mystérieux et plein d'humilité qui intrigua le jeune duc. - Que fais-tu là ? demanda ce dernier. - J'attends le réveil de monsieur le duc. - Pourquoi ? n'ai-je point l'habitude de sonner ? - Monsieur le duc a raison. - Eh bien ? - Eh bien ! mais, dit Zampa, si monsieur le duc voulait m'autoriser à parler... - Parle ! - Et me permettre quelques libertés... - Lesquelles ? - Celle d'oublier un moment que je suis au service de Sa Seigneurie et par conséquent son valet ; peut-être m'exprimerais-je plus clairement. - Voyons ? dit le duc. - Monsieur le duc me pardonnera de savoir certains détails..." Suite du tome I : "Une fille d'Espagne"
-
Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "L'écroulement du souterrain durait toujours. La voûte de la galerie se détachait par fragments de blocs énormes. Le sol continuait à mugir et à trembler. On eût dit un de ces tremblements de terre qui ébranlent les cités du nouveau monde. Vanda était tombée à genoux et priait. Pauline, suspendue au cou de Polyte, lui disait : - Au moins, nous mourrons ensemble ! Milon hurlait de fureur et brandissait ses poings énormes en répétant : - Ah ! les gredins de fenians ! les propres à rien ! les canailles ! Marmouset, lui, regardait le maître. Le maître était calme, debout, le front haut. Il semblait attendre la fin de ce cataclysme avec la tranquillité d'un homme qui se sait au-dessus de la mort." Suite de "Les démolitions de Paris" Dernière aventure de Rocambole écrite par Pierre Alexis Ponson du Terrail.
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "La cloche du bagne venait de sonner le repos de midi. Les chiourmes de la grande fatigue cherchaient l'ombre, car le soleil de juin flamboyait sur Toulon. Les uns s'étaient réfugiés sous la carène d'un vieux navire, les autres se mettaient à l'abri derrière des poutres de bois de construction. Quelques-uns, bravant la canicule, se couchaient à plat-ventre sur le sol brûlant de l'Arsenal. D'autres encore se promenaient silencieux, deux par deux, rivés à la même chaîne d'infamie. - Cent dix-sept, dit une sorte de géant au visage hébété, aux épaules herculéennes, je te joue les maillons de ma portion de chaîne en cinq points d'écarté. - Soit, répondit un homme jeune encore, à la taille bien prise, aux mains aristocratiques, au visage dédaigneux et fier. Le colosse continua : - Tu veux dormir, moi je veux aller sous la carène écouter les histoires de M. Cocodès, comme l'appellent les camarades. Si tu gagnes, je te laisserai dormir ; si tu perds, tu viendras écouter les histoires. Le Cent dix-sept, qui ne parlait presque jamais, fit un signe de tête approbateur, et tous deux s'assirent sur une poutre, à longueur de chaîne. Le géant tira de son bonnet un jeu de cartes graisseuses et le plaça devant lui. - À qui fera ? dit-il. Et il amena un valet. Cent dix-sept eut une dame et donna. Le géant marqua le roi et fit la vole. Cent dix-sept ne souffla mot et son visage n'exprima qu'une parfaite indifférence. Au coup suivant, le géant marqua le point et dit avec joie : - Quatre à rien ! Cent dix-sept ne sourcilla point ; mais il tourna le roi à son tour, fit la vole, et en deux coups la partie fut gagnée." Tome I : Rocambole décide de s'évader du bagne afin de faire le bien. Pourquoi ne pas commencer avec Milon, son compagnon de chaîne...
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Minuit venait de sonner à toutes les horloges du boulevard des Italiens. C'était en janvier 1853, un samedi, jour de bal à l'Opéra. Il faisait un froid sec, le ciel était pur, la lune brillait de tout son éclat. Le boulevard était peuplé comme en plein soleil, les équipages se croisaient au grand trot, les piétons encombraient les trottoirs, les dominos et les masques de toute espèce circulaient joyeusement à travers la foule. C'était l'heure où l'Opéra, couronné d'une guirlande de feu, ouvrait ses portes, l'heure où l'orchestre aux cent voix de Musard faisait entendre son premier coup d'archet. Assis devant le café Riche, au coin de la rue Le Peletier, deux jeunes gens causaient, chaudement enveloppés dans leur vitchoura doublé de martre zibeline, à deux pas de leur poney-chaise, dont le magnifique trotteur irlandais était maintenu à grand-peine par un groom haut de trois pieds et demi, vêtu d'un pardessus bleu de ciel à large collet de renard, et chaussé de petites bottes plissées à revers blancs. - Mon cher Gontran, disait l'un des jeunes gens, tu as une singulière fantaisie de vouloir m'entraîner au bal de l'Opéra, un véritable mauvais lieu où on ne va plus depuis quinze ans au moins, et où on ne rencontre que des femmes qui ne sont plus du monde, ou qui n'en ont jamais été. - Mon cher Arthur, répondit l'autre, as-tu lu beaucoup de romans ? - Pas mal. - Tous les romans commencent au bal de l'Opéra : ceux qu'on écrit et qu'on invente, d'abord ; ceux qui se déroulent à travers la vie réelle, ensuite." Rocambole, gracié et repenti, décide d'aider l'association "les chevaliers de la lune" à venger l'assassinat des parents d'une mystérieuse jeune femme... Tome I : "Le manuscrit du domino" - "La dernière incarnation de Rocambole"
-
Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Le panache noir du Penny-Boat s'allongeait dans le brouillard rougeâtre qui pesait sur la Tamise et qu'un pâle rayon de soleil couchant brisait. Le Penny-Boat est un petit bateau à vapeur dont le prix de passage, - son nom l'indique, - est d'un penny, deux sous en monnaie française. Cinquante navires de ce genre sillonnent en tous sens et à toute heure ce fleuve immense qu'on appelle la Tamise, et dans les flots ternes duquel Londres, la ville colossale, plonge ses pieds boueux. Comme toujours, le Penny-Boat regorgeait de passagers, les gentlemen et les ladys à l'arrière, les roughs, c'est-à-dire le peuple, à l'avant. Sur cette partie du navire, hommes et femmes considéraient, les uns avec curiosité, d'autres avec compassion, quelques-uns avec convoitise, une femme de vingt-quatre à vingt-cinq ans qui tenait un enfant d'une dizaine d'années par la main. Pauvre était leur accoutrement, plus pauvre encore leur bagage. La femme portait un vieux chapeau, un vieux châle à carreaux, des bas bleus de grosse laine, et des souliers encore couverts de la poussière d'une longue route. L'enfant avait le bas des jambes nu, point de chapeau sur sa tête couverte d'une belle chevelure châtain en broussaille ; et sa mère lui avait enroulé autour de sa veste fripée un lambeau de plaid qui avait dû être rouge et vert, mais qui n'offrait plus que des tons jaunes et gris." Rocambole se cache à Londres. Sous le surnom de "l'homme gris", il aide les rebelles irlandais à retrouver et protéger le jeune fils de l'un des chefs irlandais qui a été pendu... Tome I : "La nourrisseuse d'enfants" - "L'enfant perdu".
-
Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Tout s'enchaîne dans la vie : La jeunesse qui en est le point de départ, a sur elle une despotique influence, et les actions du premier âge servent de guide inflexible aux âges suivants. L'avenir se modifie, subit mille métamorphoses ; qu'importe ! Il arrive toujours une heure où l'anneau de fer du passé se fait sentir d'une manière inexorable. Le but de notre livre est dans ces quelques mots, et nous avons tenu à prouver une vérité terrible : c'est que les jours éteints exercent une domination fatale sur les jours à venir. En politique, c'est l'histoire des peuples ; En philosophie, l'histoire des hommes ; En morale et en amour, l'histoire des femmes. Un soir d'avril de l'année 1843, une berline de voyage roulait en plein pays nivernais, en amont de la Nièvre. La capote était rejetée en arrière, les glaces baissées, et la berline ne renfermait pour tout voyageur qu'une jeune femme de vingt-six à vingt-huit ans, brune, petite, rose, potelée, et vêtue avec ce laisser aller de bon goût, cette exquise simplicité, qui trahit la Parisienne en province." Anaïs de Flars, fraîchement mariée, rejoint seule, dans le pays nivernais, sa nouvelle famille qu'elle ne connaît pas encore. En chemin, lors d'une halte dans un relais de poste, elle tombe nez à nez avec Armand son ex amant. Celui-ci n'accepte ce mariage...
-
Ponson du Terrail demeure à jamais l'auteur de Rocambole, pourtant cet illustre représentant de la littérature populaire du XIXe siècle a produit une oeuvre bien plus considérable qui est encore parfois méconnue. Les Fils de Judas (1867) considéré par Claude Mesplède dans son Dictionnaire des littératures policières comme le «chef-d'oeuvre incontestable» de Ponson, n'a pourtant jamais été republié. Dans une intrigue à forts rebondissements dont l'auteur est le maître incontesté, le génial chimiste Callebrand, le jeune Raymond de Mahédin et l'inquiétant Sir Archibald vont mêler leurs destinées dans des lieux et des époques aussi divers que Jérusalem au temps de la Passion du Christ, le Liban du XVe siècle sous l'emprise des Turcs et enfin Paris, capitale de tous les possibles au XIXe.
-
Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Ce Grillon était une jeune fille. Et cette jeune fille trottinait, les pieds dans la rosée, un peu avant le lever du soleil, dans le sentier qui traverse les prés et va du moulin au village. Jamais peut-être on ne verra plus joli sentier, et prés plus verts, et moulin plus babillard, et village plus rustique, et jeune fille plus fraîche, plus pimpante, plus adorablement jolie que le Grillon. Le moulin était dans le pli d'un vallon, à un quart de lieue de la Loire, tout auprès du village qu'on appelle Férolles-les-Prés. Et on a bien raison de lui donner ce nom, car vous chercheriez en vain du regard un labourage ou un vignoble. Il est entouré d'une ceinture de prairies vertes que bordent de grands peupliers mélancoliques. Le moulin est tout au fond, derrière le clocher, au pied du premier coteau qui ferme le val. Le cours d'eau qui le fait tourner n'a pas de nom sur les cartes, même sur la carte du département. C'est un ruisseau tapageur qui sort des sables de Sologne, dont l'eau a légèrement le goût de la poix résine, mais qui est néanmoins claire, limpide, et étincelle comme du cristal quand un rayon de soleil parvient à se glisser au travers des saules qui croissent sur ses deux berges. Le moulin a un nom : on l'appelle Brin-d'Amour. - Pourquoi ? - Le magister, qui croit être savant, et le curé, qui l'est un peu, ne vous le diraient pas plus que moi. Les anciens du pays sont aussi ignorants que le magister. Le moulin s'appelle Brin-d'Amour, parce qu'il n'a pas d'autre nom." Férolles-les-Près (Sologne). Noémi, que tout le monde surnomme "le grillon" vit au moulin "Brin-d'Amour" auprès de sa tante qui l"a élevée. Elle est amoureuse de son cousin Laurent, parti à l'armée à la place de son frère de lait Miche qui est un vaurien. On commence à parler de la guerre entre la France et l'Autriche.... Tout le monde s'inquiète pour Laurent...
-
Pierre-Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) "Qu'est-ce qu'un Chambrion ? Dans ces villages perdus en fond de forêt, comme disent les chasseurs, le Chambrion est un paysan qui a fait implicitement voeu de solitude et de célibat. S'il a un peu de bien, il le cultive ; s'il n'en a pas, il va en journée, soit comme laboureur, vigneron ou batteur en grange, soit comme bûcheron. Le Chambrion vit seul dans une petite maison presque toujours éloignée de toute autre habitation, et la plupart du temps placée sous bois. Il fait son ménage, sa cuisine, rapetasse ses vêtements, et l'hiver, quand la neige lui défend toute autre besogne, il ne dédaigne pas de se filer un brin de laine pour se faire des bas. Presque toujours, le Chambrion est un être sur lequel plane quelque mystérieuse histoire ou pèse quelque souvenir pénible. L'un est enfant de l'hospice, l'autre a eu des parents qui avaient une mauvaise réputation. Il en est qu'on accuse d'un brin de sorcellerie. D'autres passent pour avoir des remèdes contre le charbon, la rage et la picote. Si, le dimanche, ils se risquent dans le cabaret du village, on les accueille avec un étonnement mêlé de crainte. Au bal, le Chambrion ne trouve pas souvent une fille qui consente à danser avec lui. Il n'y a que peu d'exemples qu'un Chambrion ait fini par se marier. Du reste, il est généralement bon ouvrier, honnête, serviable et hospitalier." Sologne. François Véru est un chambrion ; il vit seul au milieu de la forêt. Pourquoi ce choix ? Il est apprécié par les uns et craint par les autres. Il va aider Horace de Verne et Denise de Méreuil, qui s'aiment, contre les agissements crapuleux du marchand de biens, Maître Clappier, et de son fils Hector. Une sombre histoire du passé va-t-elle ressurgir ?