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Nlandu Mamingi
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Haïkus dilatés est un lieu où se côtoient lyrisme authentique et militantisme debout ancré dans les soubresauts du terroir originel. En effet, le recueil propose de donner un peu plus d'espace au haïku pour un meilleur épanouissement du lyrisme - « L'aval de mon fleuve / Le cachet de mon destin / L'amont libéré » - et du militantisme sans fard - « Livrez à mon coeur troublé et hésitant / La vérité de nos chants qui n'a qu'un seul ADN / Je ne peux décevoir ma renaissance ».
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Le nouvel épitomé
Nlandu Mamingi
- Coédition NENA/Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud
- 8 Juillet 1905
- 9782370155870
Dans ce nouveau recueil dominé par le destin tragique du pays natal, le poète congolais restitue à la poésie ses fonctions primordiales conjurer le malheur et la douleur par l'enchantement du verbe, chanter le pays natal meurtri par la violence, descendre au plus profond de soi pour retrouver l'identité première, s'évader de la réalité sordide et cruelle pour réinventer un monde de paix et de bonheur. Tels sont les thèmes majeurs de ces poèmes qui réfèrent tous à l'histoire récente de l'Afrique des Grands Lacs meurtrie par les éternelles guerres fratricides : - « Et je dis Là-bas en terre des Grands Lacs Les armes se vendent en petits pains Sans que les yeux ne le voient L'embargo a destin du caméléon Et je dis La descente à la terre mère Avec les yeux ouverts au soleil Déchire toutes les limites du réel » Et pour lutter contre cette tragédie, le poète érige sa plume en arme de combat qui dresse les images et les métaphores vives en face des fusils et des canons pour faire germer la paix. « Il y a mon fusil à l'encre bleue Au devoir ultime de brûler le double standard Afin que mes doigts se mettent en V Pour incarner la paix » Au-delà de cette poésie de l'actuel qui pleure le destin tragique du pays natal, il y a une poésie de l'intemporel qui chante l'amour, la vie et l'aspiration au bonheur dans un lyrisme mesuré, énigmatique et suggestif. C'est ainsi que le recueil se clôt par ces vers de « l'ultime poème » qui affirme avec force l'optimisme du poète. « Le doute en nous s'en ira comme une colombe épuisée Et s'élèvera l'herbe fraîche pour vaincre le désert Et le fleuve en exil reviendra vers nous redire sa majesté » Une poésie vivante et dense qui renoue avec la grande vocation de l'écriture poétique et mérite d'être lue et relue pour sa sombre beauté.
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La dernière note
Nlandu Mamingi
- Coédition NENA/Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud
- 8 Juillet 1905
- 9782370156112
La dédicace placée au seuil du recueil comme épitaphe annonce le ton et l'inspiration de ces poèmes nés du vide ressenti à cause de la perte cruelle d'êtres chers. En effet, chaque poème de ce recueil est comme des gouttes de larmes noires versées sur le linceul de la page blanche. C'est d'abord la mort de la mère qui fait couler ces mots de tendre douleur que le poète veut partager avec tous les êtres qui ont eu la même souffrance : « Ton caveau est fermé/Ton âme a traversé la frontière/Tu es sous la terre/Mes larmes ont écourté leur exil/Voici leur fleuve en ébullition/Pour saluer ton départ La même complainte douloureuse sera chantée pour pleurer la mort du frère et celle du père. L'auteur de ce recueil a réussi la grande prouesse poétique -celle de Baudelaire- consistant à tirer du « mal », c'est-à-dire de la douleur, des poèmes frais et embaumés comme des « fleurs » : « Tout est souvenir Tout est pleur Tout est larme/Tout est vide Tout est désert Tout est cactus/Le destin a son drapeau qui flotte » Un recueil de poèmes tristes et beaux qui soulagent la douleur des endeuillés grâce à la magie du verbe.
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L'auteur poète congolais, trouve aujourd'hui dans le haiku un authentique moyen pour suggérer des émotions, des évènements du temps qui passe. Le choix de cette forme est bien conscient : le poète célèbre les " haikus de chez nous". Sans doute parce que "nous" sommes, en Afrique, dans l'univers de la parole, et que le mot contient assez de force pour secouer nos certitudes et nos endormissements et nous révéler le monde réel. Derrière les mots, nous découvrons soudain l'abâtardissement d'un monde où les maîtres de l'exploitation sont toujours à l'affut d'un marché international de la duperie...Mais l'auteur nous apprend que DEMAIN est une réalité car " Je suis le rêve dur/Qui hantera vos jours et vos nuits".