La maison de Coligny-Châtillon a presque tout connu en moins de deux cents ans : l'élévation, la gloire, le déclin, la condamnation, les honneurs, l'humiliation, l'exil, la précarité, le prestige, la vengeance et la renommée.
Ce livre poursuit trois ambitions. Retracer tout d'abord, le plus précisément possible, les parcours des membres de cette maison bien connue mais paradoxalement peu étudiée. Analyser ensuite leurs engagements politiques et religieux, d'en restituer les mécanismes, d'en étudier les formes, d'en saisir la portée et d'en dresser les conséquences. Comprendre, enfin, ce qui a pu conduire, en l'espace de six générations, ces hommes et ces femmes des montagnes bressanes jusqu'à la nécropole royale de Saint-Denis, en passant par le gibet de Montfaucon.
Seul un singe qui aurait appris à parler et côtoierait les hommes pourrait dire toute la folie humaine. C'est la fiction qu'imagine Restif de la Bretonne (1734-1806) dans la Lettre d'un singe aux animaux de son espèce. César-singe, animal domestique qui a reçu une éducation classique auprès de sa maîtresse, entend consoler les bêtes des malheurs que leur causent les humains en décrivant leurs pratiques barbares : ceux qui se présentent comme les rois de la nature sont en fait bien plus à plaindre, puisqu'ils s'asservissent entre eux et sont les premières victimes de leurs funestes inventions : la monogamie, la propriété, l'hypocrisie de la politesse et, surtout, l'inégalité et l'esclavage. Un pamphlet très vigoureux, étonnamment contemporain.
Vous pensiez tout connaître sur la planète Mars ?
Il est vrai que la littérature et les légendes populaires ont forgé dans nos esprits une image bien particulière de cette belle planète. Mais ces dernières années, l'acquisition de connaissances scientifiques s'accélère ; en effet, l'exploration martienne a connu un essor sans précédent grâce aux rovers Curiosity, Persévérance et Zhurong et aux différentes sondes envoyées pour réaliser de multiples mesures et observations. On sait désormais que ça s'agite et que ça secoue sur Mars : roches et gaz provoquent des tremblements ou de gigantesques tempêtes ! Petit à petit, Mars dévoile ses secrets et son histoire géologique mouvementée, depuis sa formation jusqu'aux mystères de ses volcans géants et de son immense canyon. Ces dernières découvertes permettent aussi de préparer les futurs vols habités, un véritable défi technologique et humain à relever au cours de ce siècle.
À travers une série de thèmes accessibles à tous, avec humour et simplicité, les auteurs vous proposent un passionnant voyage à la (re)découverte de la fascinante planète Mars.
Dans cette nouvelle aventure, nos héros explorateurs du temps partent à la rencontre de grands astronomes.
Poursuivis par le mystérieux et sinistre Étrusque, parviendront-ils à récupérer l'avant-dernière perle de la lampe des siècles ? Pourront-ils aider leur amie Thaïs, faite prisonnière, à se libérer ?
Dans un voyage de la lointaine île danoise de Vhen, jusqu'au coeur des Alpes, ils apprendront que la science des planètes et des étoiles a été un chemin long et ardu, et qu'il a fallu des scientifiques d'exception pour parvenir à comprendre les secrets du ciel.
La Lampe des Siècles est une nouvelle série jeunesse pétillante, pleine d'aventures et de mystères, créée par Nicolas Le Breton et Gaëlle Giroulet. Intégrant les programmes du CM1 à la 6e et une police facilitant la lecture pour les enfants dyslexiques, elle contient à chaque volume un cahier pédagogique pour prolonger le plaisir en cours ou à la maison.
C'est une aventure bien singulière qui attend Laura, Hugo et Iassine. Alors qu'ils viennent de trouver une lanterne mystérieuse, une étrange adolescente leur indique qu'ils peuvent s'en servir pour voyager dans le temps, pas pour des vacances non, mais parce qu'ils auront des missions précises à remplir et d'une extrême importance. Qui est-elle ? Et pourquoi ont-ils été choisis ?
Le premier élément de réponse se trouve peut être pendant la seconde guerre mondiale dans le quartier des États-Unis à Lyon...
Ce guide propose des astuces et des adresses pour voyager de façon solidaire, plus écologique et alternative dans 50 pays :
- 1 000 adresses d'hébergements, de restaurants, d'activités, de boutiques, d'ONG... engagés : logements chez l'habitant, écovillages, restaurants bio et végétariens, associations de tourisme communautaire avec une immersion dans leurs modes de vie, etc.
- 150 lieux engagés pour pratiquer le bénévolat, l'écovolontariat et le Wwoofing, dans des fermes paysannes, des communautés écologiques, des écoles, des refuges pour animaux, des ONG de protection des primates, etc.
- 150 agences proposant des séjours dans le respect des locaux et de l'environnement.
- Des centaines d'astuces écologiques, adaptées à chaque pays.
- Des astuces pour voyager durable et plus écologique dans le monde : voyager 0 déchet, se déplacer autrement, se loger différemment, voyager dans le respect de la nature, partir à la rencontre des habitants, etc.
Une mine d'or pour ceux qui souhaitent découvrir d'autres façons de voyager et donner un sens à leurs vacances !
À PROPOS DES AUTEURS
Maryne Arbouys et Jules Bloseur parcourent le monde à la recherche d'adresses et d'acteurs engagés prenant en compte la préservation de notre planète. Leur idée : valoriser des initiatives durables et des associations sur leur route. Ils sont les auteurs de www.explorelemonde.com, l'un des blogs voyage référence dans le domaine du tourisme durable, créateurs de contenus et consultants dans le monde du voyage. Ils ont rédigé la partie 1000 adresses engagées.
Nicolas Breton, voyageur sensible à l'écologie et à la justice sociale, est l'auteur du livre Hors des sentiers battus, découvrir le monde autrement (éditions ABM), conférencier sur le thème du voyage durable et responsable développement chez Viatao. Il a rédigé la partie Astuces pour voyager de façon durable et écologique.
Paris, 1781. Pour se prémunir « des grandes et des petites peines du mariage », vingt couples décident de s'associer. Répartition des tâches, des biens et des conjoints : la petite communauté prend ses marques... Dans ce portrait des ancêtres des hippies, Rétif de La Bretonne dépeint avec humour les aléas du mariage. Ce texte insolite est suivi d'un très instructif Tableau analytique du cocuage, par Charles Fourier, et d'une nouvelle aigre-douce de Zola : Comment on se marie.
Hippies, cocus et comptables, chacun trouve son compte dans une savoureuse galerie de portraits. Impertinente, pessimiste - ou peut-être cruellement réaliste ? -, voici une décoiffante exploration du couple.
On assassine aux Enfers. On a tué, là où nul n'est censé mourir. Un damné a échappé aux tourments éternels...
Seul, Sherlock Holmes élucidera ce mystère effroyable. Mais comment le maître de la logique résoudra-t-il cette énigme dans le royaume de l'absurde, ce théâtre de masques, de faux-semblants et d'incohérence ?
Assisté d'un Watson inattendu, l'enquêteur de Baker Street plonge dans les méandres de l'irrationnel, au plus profond des abîmes de la psyché humaine... et démoniaque.
Il lutte pour sa sauvegarde et celle de ses compagnons dans l'inframonde au risque de s'y perdre, car il est dit que nul ne s'évade des Enfers s'il a partagé le repas des morts.
L'automobile n'a jamais été inventée. On parcourt le monde en ballons, dirigeables et autres aérostats.
En cette année 1912 monsieur Louis Lépine, préfet de Seine et père du célèbre concours, s'embarque dans une drôle d'affaire. Des morts qui s'animent et enlèvent de belles dames et de savants messieurs (ou l'inverse).
Des moteurs étranges qui soufflent le feu et le froid. Des automates fous et des mécaniques hantées. Une conspiration qui éclaire sinistrement les enjeux secrets de la Première Guerre mondiale.
Dans une course de Paris aux Indes, de l'Himalaya aux champs de bataille d'Ypres, un roman échevelé, qui swingue comme les premières notes d'un jazz endiablé, qui gigue comme le pont du dirigeable dans la tempête, qui siffle de vapeur sous pression et chauffe comme une section de cuivres bien lubrifiée.
Tandis que les autocraties triomphent, le dirigeable Fin'Amor sillonne les cieux, traqué sans fin.
À son bord : Léontine de Laroche, aérostière d'élite ; son amie Adélaïde de Cointet espionne apatride ; Lawrence d'Arabie ; le mystique Aleister Crowley ; Winston Churchill, le capitaine furieux Armand de Bricqueville... tous pris dans les remous d'une Histoire qui aurait pu être, un monde où les anciennes suprématies se sont renversées, les certitudes effondrées.
Suite et fin du diptyque ouvert avec Les Âmes envolées, du steampunk de la plus belle eau.
L'anti-Justine
Restif de la Bretonne
L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour est un roman libertin de Nicolas Edme Restif de La Bretonne, paru en 1798. Restif a cherché à être l'anti-Sade, comme il l'annonce dans la préface : « Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages : de Justine (également publié dans cette collection), Aline, le Boudoir, la Théorie du Libertinage, que je lis dans ma prison. Ce scélérat ne présente les délices de l'amour, pour les hommes, qu'accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes. Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens... »
D'autres ouvrages de cette collection vous attendent. Tapez "Le divin abricot" dans la zone de recherche de votre libraire virtuel.
Odregan est poursuivi. L'ombre est sur ses traces. Alors l'homme passe de monde en monde, de formes en formes, de souvenirs en souvenirs, il remonte le fil de son histoire comme il s'élance vers l'avenir. Car celui qui est à ses trousses n'est pas seulement son pire ennemi. C'est aussi une partie de lui-même. Un reflet à la surface du temps.
Vodenn tapota machinalement son crâne, comme s'il cherchait une calotte-miroir qui n'y était pas. Il eut un regard vide, considérant l'incalculable :
- Odregan ne serait pas une légende ? Odregan serait une réalité ? Je veux dire, on a souvent pensé que ces documents étaient des faux habiles, des manipulations extrêmement bien faites... mais ça ?
Il médita longuement. Un léger soupir lui échappa :
- L'Ico, et Odregan. Les deux plus grands mystères de notre civilisation, réunis.
Un long frisson parcourut les épaules de Vodenn.
La forme immobile d'Odregan semblait attendre un combat avec l'Univers lui-même.
Deuxième aventure d'Odregan, Quantique des souffrances est une nouvelle qui s'inscrit dans le cycle ouvert par Les Jardins du Feu et du Vide, entre narration fractale et space-opera d'un genre nouveau, où l'humanité s'est dissoute dans l'immensité de l'univers, civilisations égrenées et voyageurs à la dérive, jusqu'à cet objet stellaire, jusqu'à cette planète inaccessible, jusqu'à ce point de la conscience que la conscience ne peut atteindre.
Cupidonnet pratique le sexe joyeux, le sadisme lui étant étranger.
UN JOUR DE VIERGE, Marie était parée, chaussée avec ce goût particulier aux jolies femmes, et un superbe bouquet ombrageait ses blancs tétons. Elle me fit bander. J'avais quatorze ans ; j'avais déjà foutu et engrossé trois femmes, car Mammellasse avait une fille, qu'elle se vantait que je lui avais faite, et qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Jenovefette Linguet. Ainsi, je n'eus pas des désirs vagues...
Restif de la Bretonne convoque la paillardise, pratique le sexe littéraire joyeux destiné à rallumer les passions éteintes, la libido déliquescente, sans verser dans la cruauté. C'est le chantre de la volupté heureuse et débridée, ô combien! - l'apôtre de la luxure rieuse, débarrassée du poids du péché. Un adversaire résolue de Sade. Préface de Franq Dilo.
L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour est un roman libertin de Nicolas Edme Restif de La Bretonne, paru en 1798. Restif a cherché à être l'anti-Sade, comme il l'annonce dans la préface : « Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages de l'infâme Dsds [Sade] ; c'est-à-dire, de Justine, Aline, le Boudoir, la Théorie du Libertinage, que je lis dans ma prison. Ce scélérat ne présente les délices de l'amour, pour les hommes, qu'accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes. Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies ; un livre où les sens parleront au coeur ; où le libertinage n'ait rien de cruel pour le sexe des Grâces, et lui rende plutôt la vie, que de lui causer la mort ; où l'amour ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses. » Il a voulu faire un « Erotikon », propre à rallumer les passions éteintes, sans verser dans la cruauté du marquis de Sade : « Pour remplacer la Justine et faire préférer L'Anti-Justine, il faut que celle-ci surpasse l'autre en volupté autant qu'elle lui cède en cruauté... » Le livre se présente comme de la main de Jean-Pierre Linguet, avocat au Parlement, entreprenant de raconter sa vie, son initiation et ses souvenirs. L'Anti-Justine, tel qu'il a été édité, est inachevé, mais le manuscrit original devait avoir une longueur double ou triple de ce que nous connaissons aujourd'hui. En effet, Restif commença l'impression du roman en mars-avril 1798, mais fut nommé sous-chef de bureau dans les services de la police vers mai de cette année, ce qui l'incita très certainement à la prudence. Il semble ainsi que seuls quatre exemplaires (conservés à la Bibliothèque nationale de France, le plus complet s'achevant en milieu de phrase, au début d'une seconde partie alors que sept ou huit sont annoncées) aient jamais été imprimés, rien n'indique qu'il y en eut d'autres. L'oeuvre, tombée dans l'oubli, ne refit véritablement surface que dans les années 1860. Il est à noter que, si Restif abhorrait Sade, Sade détestait de même Restif ; ainsi, le marquis écrivait à sa femme, en 1783, alors qu'il était incarcéré à Vincennes : « Surtout n'achetez rien de ce Restif, au nom de Dieu ! C'est un auteur de Pont-Neuf et de Bibliothèque bleue, dont il est inouï que vous ayez imaginé de m'envoyer quelque chose. »
Considéré par son auteur comme l'écrit le plus estimable qu'il eût produit, cette biographie vivante du père de Restif, laboureur bourguignon doté de quatorze enfants, reste une des peintures les plus précises de la condition paysanne peu avant la Révolution et une excellente source de renseignements sur le monde rural en France au dix-huitième siècle. Restif parle ainsi de La Vie de mon père : "Cet ouvrage, le plus estimable des miens et celui dont le succès a été le plus général, me fut inspiré tout à coup, en finissant l'impression du Nouvel Abeilard, à laquelle j'avais travaillé sans relâche, je mis la main à la plume avec ardeur et je l'écrivis tout d'un trait, car je ne fus occupé d'autre chose, tant que l'impression dura" (cité par Rives Childes, 248).
Format professionnel électronique © Ink Book édition.
L'Anti-Justine ne devait proposer au lecteur que des « images voluptueuses » : « les sens, dit Restif, y parleront au coeur » mais - qu'on songe au moine Fout-à-Mort et à ses exploits - Restif y peint des tableaux du sadisme le plus délirant. Femmes dépecées chez Restif, hymne à l'inceste chez le marquis de Sade : les deux adversaires, après tout, auraient pu s'entendre ! « Sade et Restif se rencontrent dans l'autre monde ; imaginez leur entretien » : quel beau sujet de composition française pour des bacheliers en herbe, si les dialogues des morts à la Fontenelle étaient encore en honneur dans l'Université ! Nicolas Edme Restif dit Restif de La Bretonne est né à Sacy le 23 octobre 1734. Fils de paysans de l'Yonne devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, il s'installe à Paris en 1761. Espion, complotiste, indicateur de police, sa vie compliquée s'accompagne de l'écriture de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres : du roman érotique au témoignage sur Paris et la Révolution. Il mourra dans la misère le 3 février 1806.
Un récit étonnant, publié en 1798, qui constitue l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature érotique française.
Enthousiaste et voluptueux, « délirant et d'une obscénité inouïe » selon Apollinaire, ce roman raconte les aventures érotiques imaginaires de l'auteur et de sa fille Conquette Ingénue.
On y retrouve tout le talent de Restif, sa passion pour l'inceste, son fétichisme, son goût pour les petits pieds et les chaussures fragiles. Point de tyrannie du plaisir, ici tout ce qui ravit est bon et bien : tout est volupté, amour et tendresse.
Comme le titre de son livre et le ton de sa préface l'indiquent, Nicolas-Edme Restif de La Bretonne écrivit L'Anti-Justine, son oeuvre la plus célèbre, en réaction à la Justine de Sade, même si les « délices de l'amour » décrites par ce libertin contemporain de la Révolution française sont d'une extraordinaire amoralité.
« Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages de l'infâme de Sade [...] Ce scélérat ne présente les délices de l'amour qu'accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes. Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies. »
Collection L'Enfer de la Bibliothèque nationale de France créée par J.-M. Lo Duca.
Enfer : « Partie fermée d'une bibliothèque où l'on tient les livres licencieux, interdits au public. » (Larousse 1966).
Roman numérique illustré, 248 pages, augmenté de 12 aquatintes libres par Le Loup, reproduites en héliogravure, couverture en couleurs. (Enfer de la BnF, cote n°1084).
Laura, Iassine et Hugo repartent à l'aventure ! Grâce à leur lampe magique, ils traversent les siècles pour découvrir les secrets de l'histoire.
Cette fois c'est à Reims, au Moyen Âge qu'elle les emmène. S'ils veulent libérer Thaïs, leur amie captive de la lampe, les trois amis vont devoir aider le roi Philippe à monter sur le trône, trouver de l'argent pour le chantier de la cathédrale, régler une dispute autour d'une drôle de demi-maison, et courir après un alchimiste quelque peu... farfelu.
" L'Anti-Justine, un des ouvrages les plus obscènes qui existent dans toute la littérature ", écrit John Rives-Childs. Et Gilbert Lely : " Un des rares chefs-d'oeuvre de la littérature obscène et peut-être l'ouvrage le plus saisissant du Restif. " Curieusement, cet ouvrage n'est pas souvent réédité, sauf dans des versions négligentes et fautives, recopiées plus ou moins bien les unes sur les autres. Il faut dire que la typographie très personnelle de Restif de la Bretonne n'est pas facile quelquefois à interpréter. La présente édition a été scrupuleusement revue sur l'une des meilleures éditions clandestines, elle-même collationnée sur l'unique exemplaire complet possédé par la Bibliothèque nationale.
Ce récit autobiographique rapporte les expériences voluptueuses du narrateur Cupidonnet.
POUR UN PUBLIC AVERTI. En opposition au Marquis de Sade, l'érotisme chez Restif n'est jamais lié à la souffrance, d'où le titre d'Anti-Justine. Cet ouvrage est présenté comme « un livre plus savoureux que les siens, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies ; un livre où les sens parleront au coeur ; où le libertinage n'ait rien de cruel pour le sexe des grâces, et lui rende plutôt la vie, que de lui causer la mort ». Le roman entraîne l'imagination et la corrompt, non pas par l'horreur, le dialogue salace ou une habile tentation, mais par le déluge d'une volupté innocente.
Cet ouvrage très rare, dont seulement quatre exemplaires sont conservés à la Bibliothèque nationale, reste le texte le plus célèbre de cet auteur prolixe.
EXTRAIT
Blasé sur les femmes depuis longtemps, la Justine de Sade me tomba sous la main. Elle me mit en feu ; je voulus jouir, et ce fut avec fureur : je mordis les seins de ma monture ; je lui tordis la chair des bras... Honteux de ces excès, effets de ma lecture, je me fis à moi-même un Erotikon savoureux, mais non cruel, qui m'excita au point de me faire enfiler une bossue bancroche, haute de deux pieds.
Prenez, lisez, et vous en ferez autant. Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages de l'infâme de Sade ; c'est-à-dire de Justine, Aline, Le Boudoir, La théorie du libertinage, que je lis dans ma prison. Ce scélérat ne présente les délices de l'amour, pour les hommes, qu'accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes.
Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies ; un livre où les sens parleront au coeur ; où le libertinage n'ait rien de cruel pour le sexe des grâces, et lui rende plutôt la vie, que de lui causer la mort ; où l'amour ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses. On adorera les femmes en le lisant ; on les chérira en les enconnant : mais l'on en abhorrera davantage le vivo disséqueur, le même qui fut tiré de la Bastille avec une longue barbe blanche, le 14 juillet 1789. Puisse l'ouvrage enchanteur que je publie faire tomber les siens !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Nicolas Edme Restif, dit Restif de La Bretonne, était destiné à l'Église. Mais, coureur de jupons, il renonça à la prêtrise et devint apprenti typographe puis compagnon-imprimeur. Grâce à ce métier, il rencontra des auteurs tels que Beaumarchais ou Cazotte et se mit lui-même à écrire en 1761. Sa vie personnelle fut compliquée. Bien que fils de riches paysans, il manqua sans cesse d'argent et sembla arrondir ses fins de mois comme indicateur de police. Écrivain prolixe s'essayant à plusieurs genres, il mourut cependant dans la misère. Il détestait Sade, qui le lui rendait bien, et se définissait comme l'anti-Sade.
À PROPOS DE LA COLLECTION
Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces oeuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.
De sa plume agile, cet écrivain passionné d'histoire et de polar s'est immergé dans les secrets de l'histoire de Lyon grâce aux archives des journaux pour nous révéler les tenants et les aboutissants des plus célèbres, mystérieuses et dramatiques affaires criminelles à Lyon.
Un récit étonnant, publié en 1798, qui constitue l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature érotique française.
Enthousiaste et voluptueux, « délirant et d'une obscénité inouïe » selon Apollinaire, ce roman raconte les aventures érotiques imaginaires de l'auteur et de sa fille Conquette Ingénue.
On y retrouve tout le talent de Restif, sa passion pour l'inceste, son fétichisme, son goût pour les petits pieds et les chaussures fragiles. Point de tyrannie du plaisir, ici tout ce qui ravit est bon et bien : tout est volupté, amour et tendresse.
Comme le titre de son livre et le ton de sa préface l'indiquent, Nicolas-Edme Restif de La Bretonne écrivit L'Anti-Justine, son oeuvre la plus célèbre, en réaction à la Justine de Sade, même si les « délices de l'amour » décrites par ce libertin contemporain de la Révolution française sont d'une extraordinaire amoralité.
« Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages de l'infâme de Sade [...] Ce scélérat ne présente les délices de l'amour qu'accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes. Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies. »
Collection L'Enfer de la Bibliothèque nationale de France créée par J.-M. Lo Duca.
Enfer : « Partie fermée d'une bibliothèque où l'on tient les livres licencieux, interdits au public. » (Larousse 1966).
Roman numérique illustré, 248 pages, augmenté de 12 aquatintes libres par Le Loup, reproduites en héliogravure, couverture en couleurs. (Enfer de la BnF, cote n°1084).