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Johann Delfranc
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Rien ne prédestinait Claire et Laurent au malheur. Une vie de couple suscitant l'admiration, un travail épanouissant pour chacun d'eux, une « bonne situation », comme on dit, pas d'enfant certes, mais c'était un choix de Claire, comme un gage de liberté.
Et pourtant, lentement, le poison de l'ennui commença à ronger le bel édifice, car Claire se lasse de plus en plus de cette vie prévisible où la surprise ne s'invite jamais. Rien d'étonnant, dès lors, de la voir si facilement céder à Naldo, un bel éducateur sportif rencontré par l'intermédiaire de Marina, sa soeur.
Ça y est le drame avait amorcé sa terrible logique. Un homme en trop entre Claire et Laurent, le dialogue rendu impossible par trop de rancunes accumulées, puis Marina, soeur attentionnée, forcément inquiète, dont les avertissements étaient restés lettre morte : Naldo est un séducteur de la pire espèce, quelqu'un qui pour satisfaire ses penchants n'hésite jamais à trahir.
Que s'ajoutent à cela quelques déconvenues professionnelles pour Laurent et la terrible machine à enfanter l'atroce aura fini sa macabre marche en avant.
Le jour du drame, tout s'amorça par le licenciement de Laurent, mais ce n'était là qu'un préalable. Claire avait décidé de lui annoncer leur rupture au même moment et, d'évidence, pareille concomitance ne fit qu'aggraver la folle escalade meurtrière en préparation.
Mais dans la coulisse déjà, on se préparait pour l'abominable. D'autres personnes allaient mourir et, triste ironie du destin, c'est à deux inconnus que l'épouvantable machination réclamerait de l'aide.
Dans les pas du mort vous plonge dans un abime terrifiant. Cinq individus à la dérive, objets de leur passion, victimes d'eux-mêmes, puis, pour finir, traits funestes de cette tragédie, cinq vies impitoyablement brisées.
Court thriller, Dans les pas du mort est le premier roman de Johann Delfranc aux éditions Myriel. -
D'un côté qui avons-nous ? Il y a Jourdain et Alicia, un couple impossible au moins autant qu'improbable ; couple honteux, pouvaient même conclure leurs proches, singulièrement ceux de Jourdain ayant tout quitté par amour, emporté par la folie, avant que ce ne soit l'ignoble logique assassine que ce drame incarne qui finisse par définitivement le porter au tombeau.
Mais avant cela combien de questions ou d'angoisses au constat du grand malheur de Victoire que la folie hante nuit après nuit. Victoire que les médecins ont déjà condamnée vu l'état d'avancement du cancer qui la ronge, maladie étrange et retors, monstre froid grandissant en elle, ignoble présence à vaincre, bête de souffrance par la faute de qui Victoire alterne entre réalité et hallucinations. Car elle voit des morts, Victoire et c'est exactement de ça qu'il s'agit quand vient à lui parler Travis, un homme revenu de nulle part que Victoire est la seule à voir. Ça y est, l'affreuse mécanique est enclenchée car Victoire va en mourir de ses sombres hallucinations pour la simple et bonne raison qu'à faire revivre les morts, il arrive que l'on redonne chair à des victimes d'hier, revenues à la vie le temps d'une discussion pour inciter les vivants à rouvrir certaines enquêtes mal ficelées.
La parole aux morts, un court roman sublime, et La fille de l'avion, une longue nouvelle haletante, deux récits en forme d'effet-miroir, pour une même thématique : la force du tout-puissant destin qui, sans cesse, opère et se joue de nous, particulièrement lorsqu'il met sur notre route la personne qui, sans le savoir, sera notre perte.
Triste providence qui est le recueil de ces deux textes est la seconde publication de Johann Delfranc aux éditions Myriel.