« Si je me suis résolu à publier mes interventions comme président de la Commission européenne, c'est pour nourrir la réflexion et le débat. La France a imprégné l'esprit et la réalisation de la construction européenne. L'Europe en retour a réveillé la France. » J. D.
« J'espère qu'à travers un parcours jalonné tantôt par une action modeste et militante, tantôt par une participation importante aux événements, le lecteur bénéficiera d'un supplément de clarté sur notre histoire commune. Il verra, tout au moins je l'espère, que certaines des innovations que j'ai proposées sont toujours d'une brûlante actualité et, pour certaines, porteuses d'avenir. » (J. D.)
La politique contractuelle, la formation permanente, l'amélioration de la condition ouvrière et les actions en faveur des plus démunis, toutes ces réformes tentées, de 1969 à 1972, ont très souvent été placées sous le signe du social-delorisme, du nom de l'inspirateur de cette politique, Jacques Delors alors l'un des principaux collaborateurs du Premier Ministre, Jacques Chaban-Delmas. Ces initiatives venaient d'un homme dont le seul titre était d'avoir milité depuis vingt cinq ans. Il raconte à Claude Glayman comment il s'est forgé ainsi, à tâtons, une expérience, un savoir et une ligne de pensée et d'action. Mais cette ligne où conduit-elle ? A un changement radical. Stratégie sur laquelle Jacques Delors insiste beaucoup, préoccupé qu'il est du « comment faire ». Ces réflexions ne sont pas, pour autant, intemporelles. Face à la crise qui secoue le monde occidental, Jacques Delors analyse sans complaisance le capitalisme contemporain et les rapports de force internationaux. Et il suggère une interprétation de cette crise, avant d'esquisser les voies de passage, vers un socialisme pluraliste.
« Le temps est révolu où la construction européenne pouvait avancer en parallèle aux vies politiques nationales. L'Europe est désormais entrée dans la vie de chaque citoyen européen. Mais, il ne peut y avoir d'aventure collective réussie sans promotion de la citoyenneté, c'est-à-dire sans renouveau de la vitalité démocratique. En d'autres termes c'est une démarche avant tout politique dont nous avons besoin... » (Discours devant le Parlement européen, janvier 1995). Associer pleinement les peuples à l'aventure européenne, affronter les choix politiques imposés par l'interdépendance accrue de nos économies, faire vivre la solidarité à l'échelle du continent tout en rééquilibrant la construction communautaire dans ses composantes politique et démocratique... Tels sont les principaux thèmes de ces Combats pour l'Europe qui rassemblent une sélection de discours prononcés par Jacques Delors de 1991 à 1996.
« Les évolutions de l'emploi et des revenus, l'état des inégalités sociales, les risques pesant sur l'emploi et la protection sociale rendent plus urgent et plus nécessaire que jamais de proposer une synthèse politique portant sur la transformation de l'État social, avec l'espoir de servir à une reconstruction adaptée à notre temps. La crise économique et sociale dans laquelle nous sommes désormais engagés va à la fois solliciter et profondément remettre en question notre système de l'emploi et notre protection sociale. Nous préconisons dans ce livre une réorganisation du système éducatif permettant l'éveil et le développement de chacun, une réforme drastique de la formation permanente, une politique familiale plus axée sur les moins nantis et sur les familles monoparentales, un service public de l'emploi qui offre à tous les jeunes sortant de l'école et aux chômeurs des prestations de qualité leur permettant d'accroître leurs capacités et de jouer leurs chances. C'est bien la question de la solidarité que nous adressons à notre société marquée par un individualisme croissant et par la substitution de la compassion à la responsabilité collective. » J. D. et M. D. Jacques Delors a été, notamment, ministre de l'Économie et des Finances, président de la Commission européenne, et président du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale. Michel Dollé, économiste, a été secrétaire général du Commissariat au Plan, et rapporteur général du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale.
Si la gauche venait demain au pouvoir, que ferait-elle pour empêcher la fuite des capitaux ? De quelle manière concilierait-elle la réalisation de son projet avec les impératifs du marché et les règles de la communauté européenne ? Comment s'y prendrait-elle pour réformer l'administration ? Quelle serait exactement sa politique militaire ? Les programmes des Partis politiques répondent, en principe, à ces questions. Mais ils ne fixent que des objectifs. Ils ne prennent pas en compte les différents scénarios susceptibles de se dérouler. Or c'est en fonction de ces scénarios que l'on peut mesurer les chances de réussite et les risques d'échec de l'éventuelle expérience de la gauche. D'où l'intérêt de ces "dossiers pour 1978" établis par l'équipe de la revue "Faire". Comprenant un certain nombre de dirigeants du parti socialiste mais aussi des syndicalistes, des économistes et des sociologues, cette revue se trouve placée au carrefour de l'analyse sociale et de la responsabilité politique. Qui ami ou ennemi, sympathisant ou adversaire, veut connaître les problèmes réels qu'affronte la gauche doit lire ces dossiers.