Prenant pour modèle idéal le Sermon aux oiseaux de François d'Assise, ces «cinquante homélies pour le Temps présent» nous appellent à accueillir de façon neuve les paroles de Jésus, le «Prédicateur absolu». Elles nous convient, écrit Sylvie Germain dans sa préface, à la «joie de lire avec nos cinq sens, et de développer à notre tour et à notre mesure un sixième sens: celui du chant silencieux, du picorement de la lumière, d'une continuelle migration intérieure pour découvrir les trouées d'infini secrètement inscrites dans notre finitude».
Loin de toute tonalité de sermonneur, un moine-poète ouvre pour nous de nouvelles «portes de la perception».
Le frère François Cassingena-Trévedy, normalien, entré dans la vie monastique en 1980, est spécialiste de la tradition liturgique et des Pères de l'Eglise, notamment syriaques. Il a publié de nombreux ouvrages, dont Paroles d'altitude (Albin Michel, 2022)
« Ces Propos d'altitude sont le premier ouvrage qui voit le jour après la mise à exécution du choix que j'ai fait d'une vie plus retirée, plus dépouillée, plus élémentaire, dans les hautes terres du Cantal. Érémitisme tout relatif, pleinement sociable, au milieu du monde paysan, dans le partage quotidien de son climat, de sa "liturgie", de ses gestes ». Après de nombreuses années à l'abbaye Saint-Martin de Ligugé, François Cassingena-Trévedy s'est plongé dans cette expérience d'un autre monachisme, mais demeure en lien constant avec son Eglise et son époque.
Ce qui frappe dans ce « journal » exempt d'anecdotes et tout entier centré sur la méditation, c'est une érudition sans pareille mêlée à une étonnante liberté de ton, mais c'est surtout le style. Entre la maxime chère à nos moralistes classiques, la « pensée » d'allure pascalienne, et la pure poésie dans laquelle l'infime de la nature et de la vie quotidienne rejoint l'universel, la spiritualité chrétienne se dit ici d'une manière admirable et unique.
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La personnalité si singulière de l'Auvergne fait d'elle un monde d'une austère et fascinante majesté. Avec des paysages dont on ne revient pas, elle cache un peuple que l'érosion des vieux volcans, l'ascèse des longs hivers et la proximité du monde animal prépare à d'étonnantes tendresses.À l'automne 2015, François Cassingena-Trévedy, depuis longtemps familier de cette région, a arpenté en solitaire le massif du Cézallier, entre Monts Dore et Cantal. Il nous livre ici le récit de sa marche, accompagnée des premières neiges et comme étoilée de chaleureuses rencontres. Il y a ici bien plus qu'un simple récit de randonnée : un hymne de l'univers, un hommage au monde paysan et une profession de foi en l'amitié des hommes.
Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, moine bénédictin en l'abbaye de Ligugé près de Poitiers, François Cassingena-Trévedy est également écrivain. Il a reçu le Grand Prix catholique de littérature 2017 pour ce livre.
Lors du premier et du second confinement, dans le silence de la vie bénédictine, et pourtant en lien étroit avec ses amis de l'extérieur, François Cassingena-Trévedy a consigné ses réflexions sur une situation qui a plongé le monde dans la sidération.
À bonne distance des controverses politiques, il interroge ici les chrétiens sur le sens de la foi, leur rapport à l'Eucharistie, dans des périodes où ils n'y ont plus accès, la relation au corps et à la sexualité, mais s'adresse aussi à tous les citoyens sur le danger du fanatisme religieux à la lueur des assassinats de l'automne 2020 et sur notre sens du commun.
Ce livre, arraché aux heures sombres que nous traversons, interroge sur ce qui nous anime profondément pour rendre possible en chacun une renaissance intérieure.
La personnalité si singulière de l'Auvergne fait d'elle un monde à part depuis des siècles. Avec des paysages parmi les plus beaux de France, elle est habitée par un peuple fier et riche de vie intérieure qui préserve un contact intime avec la terre et les animaux.À l'automne 2015, François Cassingena-Trévedy a arpenté en solitaire les chemins de randonnée du massif sauvage du Cézallier. Il nous livre ici le récit de sa marche.Le vent, la neige et le froid sont vaincus par l'enchantement au contact d'une nature devenue une compagne aimée. Lors des étapes en des gîtes, il cherche à rencontrer les rares habitants de la région. Accueilli dans leur vie familiale, il trace d'eux, paysans ou aventuriers, des portraits truculents d'où se dégage un humour généreux. De courtes citations liées aux événements vécus accompagnent son itinérance et, parfois, d'une langue lyrique, il s'élance en des éloges inspirés sur la marche, les pieds ou le sacré, qui prend alors une dimension inattendue.À travers la sensibilité de l'auteur, l'Auvergne apparaît sous un jour nouveau et le lecteur ne saurait résister à l'envie de découvrir volcans, forêts ou pâturages décrits avec un enthousiasme communicatif.Moine bénédictin en l'abbaye de Ligugé près de Poitiers, François Cassingena-Trévedy est également un écrivain exceptionnel et un vaillant marcheur.
La Voix contagieuse renoue avec la grande tradition de l'homélie, genre littéraire et spirituel à part entière. Dans une langue profondément incarnée, nourrie par la contemplation de la nature, ces textes déploient un commentaire des Évangiles d'une rare élévation qui vient rencontrer les aspirations souterraines de notre temps. Prenant la Parole à bras-le corps, François Cassingena-Trévedy, pétri de littérature spirituelle et de culture humaniste, évite de paraphraser le texte évangélique, et se garde plus encore de le dogmatiser ou de moraliser à son propos. Il le fait résonner avec ses propres mots qui le prolongent comme en écho, et suscitent chez le lecteur émerveillement et gratitude.
Comment un moine peut-il s'intéresser au monde qui l'entoure ? Comment le temps court de l'actualité peut-il rencontrer le temps long du spirituel ? Sans doute en étant libre de tout préjugé et en faisant preuve, avec les personnes qu'il croise et les événements dont il rend compte, d'une inaltérable attention bienveillante.
Au hasard de ses rencontres ou de ses lectures, au gré des événements qui font la petite et la grande chronique de notre époque, François Cassingena-Trévedy fait part de ses enthousiasmes, de ses réticences, de ses réflexions consignés ces cinq dernières années dans les colonnes de la revue Études. Dans la France marquée par les attentats, mais aussi la victoire des Bleus en Russie, le macronisme puis l'antimacronisme, il pose un regard fraternel mais lucide sur ses contemporains, développant une pensée parfois à contre-courant, souvent là où on ne l'attend pas.
Célébrer est un acte complexe : acte physique, acte mental aussi, acte qui, s'il est réellement posé, engage toutes les dimensions de la personne. C'est justement de cette gamme, de cette amplitude, de cette profondeur que les Pères de l'Église nous aident à prendre conscience. Certes, et presque toujours en lien avec son exercice communautaire et liturgique, ils parlent des postures de la prière ; mais outre la posture de l'assemblée célébrante, ce que nous essaierons de traquer ici, c'est sa mentalité, son ethos et, le cas échéant (l'homme antique, oriental ou méditerranéen est un expressif), son pathos. La mosaïque des textes fait surgir devant celui qui la reconstitue toute une déontologie de la célébration ; elle laisse transparaître, de manière singulièrement concordante, ce qui pour les Pères est normatif en la matière et ce vers quoi ils entendent acheminer l'assemblée chrétienne. À partir de ces témoignages rassemblés et classés, François Cassingena-Trévedy établit un profil comportemental des « concélébrants », clercs et laïcs, aux IVe et Ve siècles pour l'essentiel ; non pas seulement de l'homme extérieur, mais plus encore, pour user d'une terminologie augustinienne, de l'« homme intérieur ».François Cassingena-Trévedy, o.s.b., est maître de conférences à la Faculté de Théologie et de Sciences religieuses de l'Institut catholique de Paris. Il est traducteur des hymnes d'Éphrem de Nisibe (306-373) aux éditions des Sources Chrétiennes et a publié plusieurs livres de spiritualité, comme Quand la Parole prend feu. Propos sur la Lectio divina (Bellefontaine, 1999).
Les Étincelles sont pour ceux qui en ont assez. Assez de la masse qui singe le véritable universel, le difficile universel, parfois trahi lui-même par ceux-là qui devraient en porter le souci, d'autant qu'ils en portent le nom. Car ce monde entier qui cherche à tâtons sous le couvre-feu officiel qu'on lui impose, qu'on lui fabrique à grand frais, n'a pas grand-chose à attendre de ceux qui, jusque dans le sein de l'Église, exercent à leur tour un couvre-feu, obnubilés qu'ils sont par l'entretien jaloux d'un simple feu domestique, lequel laisse dans une pénétrante obscurité ceux qui sont étrangers à son cercle. Et néanmoins, dans l'immense changement « climatique » que nous traversons et qui fait littéralement fondre les structures concrètes aussi bien que mentales d'une civilisation (dont il est plus exact de dire que l'Église en fut un « ordre » plutôt que le christianisme en fut l'âme), les crispations sont inutiles et les sédentarités dérisoires : tout, du christianisme, est à redire, à revivre autrement, à redécouvrir, sinon à découvrir tout à fait.