La retraite... Un idéal et un problème de société capital dans la décennie à venir, tout le laisse prévoir. Ce livre nous en propose l'histoire concrète, au niveau d'un service souvent considéré comme un modèle, celui des électriciens et gaziers d'EDF, comme on abrège parfois abusivement. Une histoire où le chiffre et l'ordinateur, présents - c'est aussi une histoire appliquée de l'informatique -, le cèdent aux hommes et aux femmes, à leurs espoirs et à leurs doutes, à leurs luttes et à leurs rires.
Et c'est enfin par le hasard d'une décision politique, l'extraordinaire exemple d'une délocalisation de Paris à Nantes, dont il est possible, vingt ans après, de proposer un bilan serein.
Un livre pionnier, au coeur des problèmes d'aujourd'hui.
Les extraordinaires enclos paroissiaux, les magnifiques retables, le palais du parlement à Rennes : les signes de l'âge d'or révèlent une prospérité économique sans égale dans l'histoire de la Bretagne, une relative paix sociale, une vie religieuse d'une très grande intensité, une intégration politique finalement assez bien réussie dans le royaume de France.
Il faut pourtant comprendre pourquoi 1675 connaît la dure révolte des Bonnets rouges et celle du Papier timbré, pourquoi le déclin économique s'amorce. Il faut voir, aussi, l'envers du décor : la misère, les terribles ravages des épidémies, et parfois ceux des famines ou de la guerre civile.
C'est donc une vision contrastée de la Bretagne que propose ce livre, une vision nourrie des recherches les plus récentes et des thèmes jusque-là trop peu explorés, de l'histoire du paysage à celle de la langue, de l'alimentation à la danse.
Age d'or, oui, mais pas pour tous et pas pour longtemps... On peut donc s'attacher au plaisir de découvrir cette extraordinaire période, et en même temps au plaisir de la réflexion sur les vraies raisons du déclin ultérieur.
Les Histoires de Bretagne ne manquent pas mais celle-ci adopte un point de vue inédit : celui des paysans, des ouvriers, des marins, celui des hommes et des femmes sans histoire, sans papiers. Elle porte attention aux plus humbles, elle s'intéresse à la vie concrète et aux rêves qui s'y enracinent. De nouvelles figures émergent alors, émouvantes ou pittoresques, jusque-là noyées dans l'anonymat des siècles, ainsi que de nouveaux sujets : manger à sa faim, lutter pour sa dignité, découvrir de nouveaux horizons, accéder au savoir, devenir citoyen... Sans jargon, d'un rythme de lecture facile, ce livre s'adresse au plus grand nombre tout en obéissant à la rigueur du métier d'historien.
Une histoire du peuple de Nantes, de la Préhistoire à nos jours, cela n'avait jamais été tenté : envisager la traite négrière sous l'angle des marins et des esclaves renouvelle l'approche habituelle, centrée sur l'économie et les armateurs. Envisager les quarante dernières années du point de vue des ouvriers orphelins des chantiers ou des femmes en colère, cela modifie l'image de la métropolisation heureuse. Envisager la terrible famine comme élément majeur de l'année 1532 suggère que le rattachement de Nantes au royaume de France n'est pas alors la préoccupation première du peuple...
Le remarquable essai Curieuses histoires de plantes du Canada est au centre de ce numéro d'été des Cahiers de lecture. L'ouvrage, un cadeau du ciel venant combler un vide dans le domaine de l'histoire et des sciences naturelles, propose une analyse exhaustive des traités de botanique et des oeuvres anciennes consacrés à la découverte et à l'identification, souvent pleine de tâtonnements, des plantes de notre portion de Nouveau Monde. Cette édition recense aussi de nombreux titres abordant les tumultes qui transforment et créent l'histoire, comme l'essai de Louis Hamelin intitulé Fabrications et celui de René Hardy, Charivari et la justice populaire au Québec. L'histoire de la médecine et du rôle des femmes dans ce domaine font aussi partie des thèmes abordés ici, notamment grâce au livre d'Andrée Rivard sur l'Histoire de l'accouchement dans un Québec moderne.